Des vertus du « local »

( Un spécialiste ( mazette ! ) se réjouit, sur Ouest-France, du fait que l’Eurovision, ce concours lamentable de trémoussements, paillettes, faux cils, décibels en boîte, girls emplumées, chansonnettes aux textes indigents, « ait fait bouger les lignes sur les questions LGBT » . Il espère même, nous confie-t-il, une prochaine victoire française ! fantastique. Je sais de mieux en mieux pourquoi ce genre d’évènements, quand je viens à en prendre connaissance, me « rebute » , pour rester poli. )

Mais autre chose : un très long article du Monde, dans la rubrique des sciences, explique que les ADN d’origine européenne sont « sur-représentés dans les bases de données, ce qui biaise la recherche en génomique humaine » . Et de détailler, dans cet article-fleuve, les inconvénients de cette situation… par exemple, les dosages de médicaments ne sont pas les mêmes, d’un groupe ethnique à un autre… on est là dans la droite ligne du discours culpabilisant : salauds d’Européens, qui font peu de cas des ADN africains, du sous-continent indien, etc. Vous voyez le topo…

Au courrier des lecteurs, l’un d’eux m’ôte les mots de la bouche – les touches du clavier, si vous préférez. Je le cite : « Les Européens font des recherches concernant leurs types de populations, les asiatiques pareil, les indiens pareil, les etc..pareil.. C’est quoi le souci ? Ah oui, c’est vrai, c’est l’injonction du mélange..  » . J’allais le dire ! si les labos kényans, congolais, vietnamiens… soucieux d’améliorer les connaissances en matière de génétique, se préoccupent d’amasser des données concernant les ADN des populations locales, c’est parfait. C’est à eux : y a plus qu’à, comme on dit. D’ailleurs, un autre article, du même canard, abonde dans mon sens : l’Inde se dote d’une base de données sur ces gènes « locaux » . Ce qui va heureusement modifier les forces en présence, et remédier à la détestable « sur-représentation des ADN d’origine européenne » dans les bases de données. C’est notre faute, forcément…

Tibert

PS – Au fait, pour pouvoir se désoler, s’indigner du déséquilibre ethnique des données sur les ADN… il a fallu compter, non ? compter les ADN « européens » (les caucasiens) et les autres ? ces dénombrements seraient-ils devenus corrects, « bonne-pensée » ? la HACEC, la Haute Autorité des Comptages Ethniques Convenables, a-t-elle donné sa bénédiction ?

Même, à la grande rigueur…

… ne pas mourir du tout ! (merci Georges B.) J’y reviendrai plus loin. Juste une remarque, sur le titre du Parigot, qui voit Amélie de Montchalin, une des têtes de nos Finances, nous livrer (et non délivrer) ses pistes pour le budget 2026 : « Un débat est lancé sur le financement de notre modèle social : tout est sur la table » . J’aurais une proposition, puisque le débat est lancé : pourquoi ne pas en profiter pour revoir notre modèle social ? celui qui, justement, fait que nous sommes le pays du monde qui lève le plus d’impôts ? à longueur d’articles, on nous serine les fraudes à la Prim’Renov, aux cartes grises, aux médicaments, aux prothèses auditives, aux… : c’est ça, notre « modèle social » , une énorme vache à lait, aux fraudeurs, aux arnaques, aux planques juteuses, aux combines. Alors on tente de boucher les trous… avec des rustines baptisées « augmentations d’impôts » .

Mais c’est aussi la Pâque des chrétiens, occasion de se reposer la question obsédante : qui sommes-nous ? d’où venons-nous ? où allons-nous ? (*). L’histoire du type, il y a environ 2.000 ans, mort de chez Mort, qui ressuscite 40 heures plus tard – enfin, entre le samedi soir et le dimanche matin, vu que le tombeau est vide, sur le coup de 7 heures du mat’ : c’est donc que la Mort qui tue n’est pas si mortelle et définitive que ça ?

Il faut bien admettre que s’il n’y a rien de rien « après » , à part un corps, destiné à disparaitre, et des souvenirs, destinés à disparaître, c’est vexant ! il s’agit de MOI, zut, quoi ! d’où l’intérêt de supposer qu’il y a quelque chose ensuite, et si possible, plaisant. Hélas, PERSONNE n’est jamais venu apporter de témoignage « de première main » sur le déroulement des opérations post-mortem, ce qui nous laisse dans le flou, disposés, donc, à imaginer des tas de scénarios, tous plus fantaisistes les uns que les autres. La Pâque des chrétiens en est un parmi d’autres, pas plus aberrant que les autres, d’ailleurs – ou tout autant, comme vous voudrez.

Reste que de bien belles choses sont nées de ces élucubrations, des cathédrales, des oeuvres d’art magnifiques, et puis de bien beaux habits chamarrés (des chapeaux pointus à double pointe, avec des rubans !), des cérémonies soignées, des musiques superbes (Jean-Sébastien B. tout particulièrement), des rites mystérieux, très élaborés, magiques… nier la Mort est une entreprise essentielle, au plein sens du terme, et qui requiert, c’est vital, toute notre énergie créatrice.

Tibert

(*) Le regretté Pierre Dac avait la réponse : « Je suis moi, je viens de chez moi et j’y retourne » .

Cahots –> chaos –> K.O.

On va s’y faire ? c’est normal ? Ce matin – au fait, c’est un vendredi, marquant pour les chrétiens – je lis ça sur le Parigot : « Trois hommes armés sont entrés dans un restaurant Subway de la dalle Kennedy à Rennes (35), où s’opère du trafic de stupéfiants, et ont ouvert le feu, faisant plusieurs blessés » . Notons au passage que l’enseigne Subway ( chez nous on dirait sous-terrain) citée ici est qualifiée de « restaurant » : c’est bien des ronds de jambe ! j’aurais écrit sandwicherie. Mais bon… la dalle Kennedy, un Subway (et le deal, évidemment, what else ?) : c’est l’Amérique ! et ses règlements de compte.

L.a mair.e de Rennes, madam.e Appéré.e (*), nous rassure : pas de blessés trop graves, que des bobos ; le quatrième amoché, voyez, ce n’est même pas la kalachnikov ! c’est juste une bagnole, qui l’a renversé. Ailleurs, hier, un micro-trottoir sur la chaîne TF1 nous montrait un type, dans une cité, qui avait été « invité » par des dealers, moyennant quelques douceurs, à faire la nourrice, stocker chez lui la dope : pourquoi lui ? justement, c’était un citoyen lambda, normal, pas « défavorablement connu des services de police » , sans lien familial avec des délinquants multi-récidivistes, Jean-Paul, Kevin ou Romain (**) ; bref la nourrice parfaite. Morale de la chose : s’il veut rester honnête, ce citoyen honnête n’a plus qu’à déménager, changer d’air, et urgemment : après les invites, ce seront les amicales pressions.

Voilà, ce sont quelques instantanés pris au hasard dans notre beau pays. Cependant que les fumeurs de hasch persistent à fumer joyeusement – c’est semble-t-il festif et inoffensif, donc pourquoi ne pas légaliser ? les accros à la coke à sniffer dans l’urgence d’un coup de fouet chimique, les junkies à se piquer quoi qu’il en coûte, dussent-ils tuer père et mère pour se procurer leur dose. Les grands chefs de ces commerces florissants et en pleine expansion se chauffent les testicules à Doubaille ou aux Iles Crocodiles, inatteignables, et ont entrepris de faire peur aux fonctionnaires de l’administration pénitentiaire : nos projets de prisons sérieuses sont gênants, des fois que.

A mon humble avis, on est mal : il faut, vraiment, faire quelque chose, changer de braquet, comme disent les cyclistes. Mais, rassurez-moi : je suis peut-être simplement victime d’un sentiment d’insécurité ? ça se soigne, paraît-il, par le vivre-ensemble ; rien que de l’invoquer, on se sent mieux.

Tibert

(*) J’ai bon, là ? c’est assez visible, que c’est une femme ?

(**) Par souci d’anonymat, les prénoms ont été changés.

Savoir compter

( « Basket. Paulette Dugenou (*) draftée 2e en WNBA, une première pour une Française au XXIe siècle » : je lis ça sur Ouest-France. Qu’une française soit draftée en WNBA, qu’est-ce que j’en ai à faire, franchement ? hein ? et vous ? ça vous intéresse, les drafts du (ou de la) WNBA ? et c’est où, le – ou la – WNBA ? )

Mais, autre chose, et pas un draft de NBWA. J’ai lu ça sur Le Parigot, qui interviouvait monsieur Tahar Ben Jelloun – disons TBJ pour aller plus vite. Texto : « On a du mal à faire comprendre que l’islam ce n’est pas l’islamisme. Mais tant qu’il y aura des gens comme Éric Zemmour qui tiendront des discours qui assimilent les deux, il y aura sans doute des gens pour le croire » . Ce n’est peut-être pas simple d’être musulman, nous dit TBJ ; admettons. Mais personne n’est obligé : c’est une question de conviction. On peut opter pour des croyances plus faciles à gérer, plus rationnelles, moins controversées ; d’ailleurs, associer croyance et scientifique relève de l’oxymore : le scientifique doute, le croyant croit.

J’ai de l’estime pour l’écrivain TBJ, écrivain estimable – comme d’autres. Il parle ici en tant que musulman, et regrette qu’il y ait confusion entre islam et islamisme, et que d’aucuns, mal intentionnés, entretiennent cette confusion. Mais le hic « de base » , c’est l’islamisme ! Je ne risque pas de cueillir par erreur une amanite panthère, toxique (amanita pantherina) au lieu d’une amanite rougissante, comestible (amanita rubescens) s’il n’y a pas d’amanite panthère. Bref, trêve de parabole champignonnière : si l’islamisme est une déviance toxique de l’islam, les musulmans, au clair sur leur dogme, sont évidemment les mieux placés pour y remédier, éradiquer l’islamisme, chez eux, entre eux.

Mais des musulmans, il y en a beaucoup ? question oiseuse en France, choquante, voire hors-la-loi : on nous a dit que c’est très vilain de compter. A ce propos, Le Monde nous sort des chiffres… allemands ! Là-bas, on ne se bande pas connement les yeux, et l’on constate que les athées sont majoritaires désormais, 47%, contre 45 % de chrétiens (catholiques + protestants). Chez nous, on croit pieusement que refuser de compter, donc de savoir, est une « belle » posture : c’est juste stupide – et suicidaire.

Tibert

(*) Par souci d’anonymat, le prénom a été changé.

Pas cher au flingue

( On lit des trucs marrants… tenez, le verbe « mégenrer » (verbe du premier groupe, je mégenre, tu mégenres, vous mégenrâtes… c’est plus peinard que du troisième groupe, j’en suis conscient ; d’ailleurs dans 40 ans il ne restera que ce groupe verbal, les autres c’est trop compliqué. J’ai donc lu ça : « Mégenrer est un verbe désignant l’action d’attribuer un genre à une personne qui ne correspond pas à son identité de genre, que ce soit de manière volontaire ou involontaire. Cette pratique est souvent vécue comme discriminatoire » . J’adore cette façon de définir les choses, « … que ce soit involontaire ou pas » . Voyons ce que ça donne, le verbe partir : « action de quitter un lieu, que ce soit involontaire ou pas » . Ou assaisonner : « action d’ajouter des épices à un plat, que ce soit involontaire ou pas » . Je suis néanmoins choqué que ce verbe ne s’applique qu’aux personnes : il y a tant de mégenrages (j’en enrage) à propos des méandres, des avatars, des orques – et que dire des orgues ! – et de tous ces malheureux substantifs qu’on mégenre – que ce soit involontaire ou pas 😉 – et se sentent ainsi injustement discriminés. )

Autre chose : hier un article sur une saisie d’armes de guerre… le Parigot nous met sous le nez une photo : la parfaite panoplie d’une section d’assaut des commandos de marine. Tout ça a été trouvé, après la saisie d’un colis suspect, chez un quidam de la région de Rouen. Je cite le papier : « Près de 50 armes de guerre et plus de 300 kg de munitions ont été découvertes chez un particulier fin mars dernier. L’homme a été condamné à six mois de prison ferme, annonce la Direction Nationale du Renseignement et des Enquêtes Douanières » .

Voilà, 6 mois ferme, ou fermes, ce qui n’aggrave pas ce jugement étonnant. Cette affaire date du mois de mars ; on a donc trouvé en moins de 3 semaines – la norme c’est plutôt 3 ans – le temps d’instruire, juger et condamner très sévèrement 😉 ce type, qui approvisionne vraisemblablement le grand banditisme, le narco-trafic ou les terroristes. Justice exemplaire, rapide (très), et rigoureuse, houlala : je vous laisse apprécier. C’est sûr, quand il sortira de taule, les cheveux blancs, appuyé sur une canne, il y a peu de chances qu’il ait envie de remettre ça !

Tibert

PS – Ah, et puis ce collectionneur compulsif d’armes de guerre… on lui a également « interdit de détenir ou porter une arme pendant 10 ans » . Non mais… !

De la pilosité sommitale

( On veut, en haut lieu, que la parité hommes-femmes soit partout. Les mairies, tiens ! des femmes, des femmes, où trouver des femmes pour peupler les conseils municipaux ? Voyez les petits patelins, largement majoritaires en nombre : « Les communes de moins de 1 000 habitants représentent 70 % des communes françaises, et 13 % de la population y vit. Mais les femmes ne représentent que 37,6 % de leurs conseillers municipaux, contre 48,5 % dans les communes de plus de 1 000 habitants » . Sachant cela, quel est l’âge moyen des premiers adjoints ? vous avez deux heures. C’est stupide, cette histoire de parité obligatoire : d’abord on n’y arrive pas, on peut ramer, pleurer, c’est comme ça. Ensuite on s’assied sur le bon sens : la compétence (la popularité, l’expérience, le bagoût…) d’abord ! l’appartenance à un genre n’y fait rien. Les femmes sont moins nombreuses dans les mairies ? eh bien ça viendra. Elles ont la moitié du ciel à conquérir, ça ne se fait pas par décret. )

Mais autre chose, qui, je l’avoue, ne m’attriste pas du tout, et je suis poli. Le Fig’ragots nous apprend que chez les coiffeurs, c’est la Bérézina : « Au dernier trimestre 2024, le nombre de coiffeurs à avoir mis la clé sous la porte a augmenté de 26%. En souffrance depuis la crise sanitaire, le métier peine à rebondir » . Soyons clairs : à part des agences immobilières, des salons de coiffure, des « barber shops » (des ongleries, des cliniques du sourcil…) que trouve-t-on comme commerces utiles ? des fringues et des chaussures ! C’est sûr, le Covid a fait du mal au commerce des cheveux ; mais ça fait quatre ans que c’est fini, cette histoire. Ce métier est largement dissymétrique, les hommes, bof… avec la calvitie largement répandue, un coup de tondeuse, sur un tabouret, dans un coin de la cuisine, c’est leur louloute qui opère, ça fait tout à fait l’affaire, et c’est gratuit. Les femmes, en revanche, y claquent beaucoup d’argent, pour des prestations, disons, difficilement rentables, et peu durables : quoi de plus éphémère, de plus inutile, qu’un brushing ? l’effet en est perdu au bout d’une demi-heure.

Bref c’est trop cher, pas indispensable, pas durable : tout pour péricliter, en ces temps de vaches maigres. On y ajoute des taxes tuantes, une offre excédentaire : yapuka changer de métier ! Et surtout pas dans les agences immobilières.

Reste que prospèrent, en ville, bizarrement, des ongleries et des barber shops en veux-tu-en-voilà. Quand on sait qu’une tondeuse « poils de 3 jours » façon Gainsbarre se trouve partout et s’utilise sans risque et sans diplôme : pourquoi aller se faire faire la barbe ? et pourquoi en anglais ? (*) Et pourquoi tout d’un coup ce besoin massif de se faire limer, bichonner, polir, laquer, la lunule et le contours des ongles ? moi si j’avais mauvais esprit, je trouverais ça suspect.

Tibert

(*) Bizarrement, on cause beaucoup plus arabe qu’anglais, dans ces barber shops. Moi j’en étais resté aux barbiers de Séville, en espagnol, donc.

On peut plus rien dire

( Aujourd’hui, c’est manifs à tous les étages. Pour la Marine, contre la Marine, pour l’état de droit, pour un état de droite, pour les salaires des contrôleurs de la SNCF, pour… y a du choix. En faisant vite vous pouvez peut-être en faire 2-3 à suivre, des manifs. Si j’étais vous je zapperais la séance de footing du matin, ça remplace. Des baskets, donc, vêtu léger, et ménagez vos cordes vocales ! )

Mais je me disais : on peut plus rien dire ! (sauf ce que je me disais). Vaut mieux la fermer, c’est clair. Les taiseux, les laconiques, les pas bavards, c’est tout bon pour vous : vous risquez moins. Tenez, j’avais été frappé par l’indignation – un sacrilège, carrément – qui avait accueilli cette déclaration d’une sportive visiblement chrétienne : « l’homosexualité est un péché » , énonçait-elle. Homophobie ! s’écriait-on. Haro sur la footeuse ! Lui faire ravaler son point de vue, de toute urgence. Mais, nom d’une pipe, dans les prêches musulmans par exemple, c’est un discours constant, c’est haram, l’homosexualité, c’est un péché, tout pareil. Donc quand c’est un imam musulman qui l’énonce, ça glisse tout seul ; en revanche, une Caucasienne, chrétienne, c’est insoutenable…

C’est une opinion : l’opinion d’une chrétienne, à tort ou pas, sans doute datée, mais qui correspond à celle – identique au point de vue des imams – des autorités chrétiennes. On a le droit d’avoir une opinion, non ? non ? sans forcément vouloir précipiter les « déviants » du haut d’un immeuble – ce qui est la préconisation de certaines autorités religieuses, heureusement pas en pratique chez nous.

Idem, monsieur Praud, de chez C-Niouzes, deux-trois jours plus tôt, émet un avis sur un projet de loi assez radical, assez rude, qui préconise qu’on fasse, quasiment, signer, au préalable, un accord écrit à la personne qui nous botte, qu’on tente de séduire, avec qui l’on souhaite mélanger ses émotions, ses humeurs… selon lui, c’est juste inspiré par la rancoeur : « Il y a beaucoup de femmes qui n’ont pas eu la chance d’être regardées par les hommes et qui, de ce fait, nourrissent parfois contre eux un sentiment de revanche ». C’est très con, ce qui est dit là : une ânerie. Ceci dit, le projet de loi en question va trop loin : les non-dits ça existe, les regards, les sourires, les atomes qui se crochent, tout ça.

Donc, monsieur Praud émet une opinion stupide ? on peut le lui dire, ça sert à ça les discussions, vous déraillez, c’est très con, etc. Mais voyez : chez LFI on saisit aussi sec l’ ARCOM, le gendarme de l’audiovisuel, allez hop (ah si l’on pouvait faire interdire C-News, quel pied). Monsieur Praud est convaincu, c’est épouvantable, de radicalo-féministo-phobie ; il faut le faire taire. C’est la liberté d’expression 2.0, vue d’un certain côté, toujours le même.

Tibert

Trabajo, work, arbeit, RTT

( Protégez-moi de mes amis ; mes ennemis, je m’en charge : c’est sans doute ce que se dit la Marine, apprenant que Donald T. le bronzé vole à son secours. Free Marine ! clame-t-il sur son Réseau Très Personnel, faisant sans doute référence au bracelet électronique qui lui est assigné pour sa punef’. Avoir un soutien de ce calibre – et celui de Vladimir P. , tiens ! – constitue un élément de poids : le poids dont on leste les trucs qu’on veut couler. )

Mais un truc terrible et qui me, qui nous laisse horrifiés : cette histoire d’une puéricultrice de crèche privée qui a fait boire du débouche-lavabo à une fillette de moins d’un an, laquelle en est morte, sans doute dans des souffrances terribles. Les pleurs de l’enfant la perturbaient… elle vient d’être condamnée, lourdement, c’est logique ; ça ne ramènera pas la gamine à ses parents. Mais voyons plus loin : tous les canards le soulignent, Muriel J. (*) était intellectuellement limitée, et faite pour ce boulot comme moi pour être pom-pom-girl ; zut quoi, il y a des psys pour éclairer les embauches !

Je vous cite ce qui en est dit : « M.J. « a décroché de justesse un CAP petite enfance, avec une moyenne de 140,8 sur 280. Malgré un précédent renvoi pour cause d’inaptitude, malgré les remarques de ses collègues sur ses impatiences, ses gestes brusques et sa maladresse avec les petits, (elle) a obtenu un contrat à durée indéterminée dans la crèche... » . « Je n’aurais jamais dû la recruter », a reconnu l’ancienne directrice, mortifiée.

C’est, hélas, qu’on ne trouve pas à embaucher. Dans ce pays au « modèle social » si vanté et que le monde nous envie 😉 (on vient de loin pour en profiter), on se cramponne aux RTT, aux ponts de mai, au RSA, aux alloc’s, aux 62 ans pour la retraite, au… mais pour bosser, alors là… ! Des chômeurs en veux-tu en voilà, mais pas de candidats pour des tâches pourtant utiles, humainement intéressantes – sans doute pas assez payées, c’est aussi un vrai problème. Ce pays file un mauvais coton ; quand on glorifie le rien-foutre et bien en vivre, ça augure mal de l’avenir : les voisins ne sont pas forcément dans le même esprit, ni disposés à ménager notre flemme.

Tibert

(*) C’est une Caucasienne – un nom breton, même – et sur les canards on délivre (on donne, on affiche, on révèle, on étale…) son identité. Vous aurez sûrement remarqué que d’innombrables malfrats, dealers, trafiquants, cambrioleurs, voleurs à la tire, dépouilleurs, kidnappers, surineurs… passent devant la justice en anonymes ; s’agit-il de Kevin, de Farid ou de Jean-Bernard ? silence général. C’est bizarre, tout de même.

Indépendance / impartialité

( Je lis qu’en commission, madame Dati, ministre de la Culture, aurait gravement pris à partie une fonctionnaire de l’Assemblée Nationale, lui reprochant sa lenteur… la présidente, membre du PS, de ladite commission (qui examinait une réforme de l’audiovisuel public) est montée sur ses grands chevaux et a suspendu les travaux, allez hop ! Et se fend d’un communiqué sous X (*), le réseau-poubelle de monsieur Musk : « … le travail des fonctionnaires de l’Assemblée est un ciment de notre maison, qui ne peut et ne doit jamais être remis en cause » . Ben si, justement ! quand un salarié fait mal son boulot, c’est tout à fait légitime de lui voler dans les plumes ; a fortiori un fonctionnaire. )

Mais, mon titre ? les deux mots commencent par la lettre I, le préfixe « im » / « in » = privation de, et puis comportent dix lettres, dont une accentuée : le parallèle s’arrête là, car les sens diffèrent. Eh oui, l’indépendance de la justice (vis à vis des pouvoirs, des influences et des pressions) est nécessaire ; eh non, les juges ne sont pas forcément impartiaux. On pourra s’en convaincre aisément : tenez, cette affiche détaillant le programme du stand du Syndicat de la Magistrature (SM, pour les intimes) à la Fête de l’Huma de 2024. Par exemple, thème d’un atelier : « Justice de classe : une affaire du patriarcat » . Ils ont parfaitement le droit d’avoir des opinions politiques, les juges, par exemple de détester madame Le Pen, ou monsieur Sarkozy. Mais quelle confiance avoir, dès lors, dans leur « impartialité » , quand lesdits juges ont madame Le Pen ou monsieur Sarkozy dans leur collimateur ? Je rappelle qu’au foot, quand on joue Belgique-Danemark, on choisit soigneusement un arbitre, Espagnol, Tchèque, Islandais…

Reste que l’inéligibilité pour cinq ans, de madame Le Pen, si elle était confirmée en appel – cette histoire d’exécution provisoire est pour le moins curieuse, incongrue – rebattrait utilement les cartes : ça fait des décennies que la droite-dure française s’incarne dans la famille Le Pen, ça fait un peu dynastie ; de l’air frais n’y ferait pas de mal. Aux précédentes Présidentielles, nous avons eu droit à quatre candidatures, assez moyennes, de la Marine – autant que de Mélenchon, c’est dire ! et quatre, ça fait beaucoup, pour tout le monde.

Tibert

(*) Pourquoi faut-il qu’on doive aller sur ces réseaux de m… pour prendre connaissance des opinions de Pierre Paul et Jacques ? il n’y a pas d’autres canaux, plus propres ?

Enjoindre, mode d’emploi

( Et rebelote, c’est l’heure d’été : l’heure des couche-tard et des citadins pas foutus de se lever, encore au fond de leur lit deux-trois heures après les gazouillis matutinaux (*) des oiseaux. Tant pis pour les lève-tôt, tant pis pour l’évidence physiologique et la sagesse populaire, « Morgenstund hat Gold im Mund » , les heures matinales sont les plus fertiles ; et tant pis pour moi. )

Mais il paraît qu’aux USA c’est la pénurie d’oeufs ? allez hop, les ménages français se ruent sur ces raretés, empilées sur les rayons des supermarchés ; on en prend trois boîtes au lieu d’une d’habitude, et… voilà la pénurie d’oeufs chez nous. Meuuhh non il n’y a pas réellement pénurie chez nous, c’est nous qui la créons, et et je vais vous dire : c’est une arme, nos oeufs. Donald veut nous en acheter ? paf ! on lui colle 300 % de taxes dessus. Non mais…

Reste que la dernière initiative de ce râpeux Berlusconi (**) états-unien laisse pantois. Enjoindre aux entreprises françaises, candidates à commercer avec les USA, de produire des documents prouvant qu’elles ont renié toute politique de « discrimination positive » , d’inclusion, de diversité, d’équilibre hommes-femmes… il faut le faire !

(un peu de grammaire : enjoindre attend un complément d’objet indirect : « il enjoint à sa belle-mère de la mettre en veilleuse » . Je dis ça, parce que Le Monde, par exemple (idem Le Parigot, qui doit avoir les mêmes sources) écrivait – erreur rectifiée depuis – «  … enjoint les entreprises françaises destinataires de respecter les règles édictées » )

Mais passons… il y a deux lectures à ce document : de une, c’est d’une grossièreté pas possible ; chez nous on fait ce qu’on veut, et donc, occupe-toi de tes oignons ! mind your own business. De deux, ça pointe tout de même chez nous des travers patents. Nous sommes de pieuses autruches, à interdire de compter nos différentes origines ethniques, et casser le thermomètre n’a jamais endigué la fièvre. Nous avons la Bonne-Pensée, qui rend obligatoire – vous pouvez vérifier – la diversité de couleur de peau dans la moindre page de pub à la télé… les embauches bienveillantes aux collègues membres de minorités (des mêmes minorités). Les quotas, officiels ou pas. Donald T. piétine nos plate-bandes, mais ce faisant (ce faisan), il met à nu les travers outranciers de nos politiques inclusives.

Tibert

(*) J’ai vainement cherché l’adjectif correspondant au substantif aube, aurore : albal ? je donne ma langue au chat.

(**) Il m’étonne qu’aucun parallèle ne soit fait entre Donald T. et Feu Silvio B. : tous deux bronzés au fond de teint, toujours tirés à quatre épingles, coiffés au cordeau, grands sachems du « yaka » simplet, populistes jusqu’à l’os… mais reconnaissons à Donald une outrance supérieure, un côté « brut de décoffrage » agressif, très américain, pas dans le vernis latin.