Mal-comprenants

On est repartis pour un tour, un tour de chauffe sociale ! Les agriculteurs, les cheminots – eux, derechef ? pas possible ! 😉 – les… ah non pas les éboueurs, ils sont à faire le porte-à-porte pour les calendriers. Les aiguilleurs du ciel, les routiers, les… ce sera pour une prochaine « colère » . Car c’est de « colère » qu’il s’agit, c’est désormais le terme consacré quand il s’agit de justifier, d’expliquer pourquoi, nom d’une pipe, il faut encore et encore emmerder les Français sous prétexte de protester contre une situation dont ils (les Français) ne sont absolument pas responsables. Capito ? on est en colère.

A propos des agriculteurs, tiens… ce Mercosur, ce méga marché sud-américain, c’est un vieux truc foireux : ça fait 25 ans qu’on en discute ! alors pourquoi nous mettre maintenant dans les pattes ce serpent de mer ? pour permettre à nos viticulteurs de vendre 2 euros moins cher leurs bouteilles de pinard aux Argentins, qui n’en boivent quasiment pas – ils en font du très bon – on va importer massivement de la viande échappant à nos normes alimentaires ? Encore un projet mal emmanché.

Mais à propos d’explication, j’ai pu lire hier cette perle de la Montagne. Il se trouve qu’à Clermont-Ferrand, des citoyens très mécontents des bouleversements urbanistiques « tout-vélo » et « bagnoles je vous hais » du maire, monsieur Bianchi – PS bon teint, façade verte – ont monté le collectif « Saccage Clermont » , qui traduit bien ce qu’ils pensent des travaux délirants de la mairie. Mais une caricature violente et meurtrière, publiée à titre privé par un des membres du collectif, a suscité l’indignation du maire, outragé… n’ayant pu voir ce truc, je ne puis pas en juger, mais admettons que monsieur Bianchi ait là une bonne raison de se plaindre : ça évoque métaphoriquement un appel au meurtre.

Le maire proteste, donc, sans doute à juste titre, sauf qu’il accuse « Saccage Clermont » , qui n’y est pour rien. Ce faisant, il proteste aussi de son humour, de sa tolérance, mais bien sûr on peut le critiquer, caricaturer, gnagnagna… « J’entends les colères parfois légitimes : j’explique tant qu’il le faut le pourquoi de notre action… » . Et nous y voilà : il (il = Nous , large équipe en majesté ) entend, il explique (sans écouter, sans débattre, sans contradiction possible). On tient là toute la pathologie de nos édiles « verts » . Mais on a des colères parfois légitimes (ah ? feraient-ils des erreurs ?), mais on ne comprend pas bien, nous autres, pauvres cloches, il faut nous expliquer ! La nécessité d’éventrer les villes ? évidente, selon monsieur Bianchi ! ils savent, eux, les fadas des mobilités douces, des quartiers apaisés, du vélo pour tous ; ils ont des certitudes. A nous, leurs concitoyens, de subir leurs lubies. Il ne nous reste donc qu’à mettre ces suffisants autocrates hors d’état de nuire plus longtemps, à la faveur des prochaines Municipales. C’est dans moins de 18 mois.

Tibert

Territoriaux en déshérence

Une actualité ronflante… la Marine, au tribunal, se plaint : on veut l’empêcher de se représenter au repêchage de 2027 ! De une, c’est visiblement le but de celles-et-ceux du Parquet qui, ravis de l’aubaine, la Loi étant ce qu’elle est, pensent l’avoir coincée et la tiennent entre leurs griffes. De deux, elle fut médiocre, voire mauvaise, en 2017 et 2022 ; pourquoi le repêchage serait-il meilleur ? La dynastie Le Pen, je pense que nous en avons fait le tour ; c’est une bonne occasion pour le RN, ainsi contraint de se repenser, de se trouver une nouvelle dynamique et une pointure : disons une Meloni locale ?

Une perle, en interlude : dans la Montagne, canard du foot clermontois, on relate avec délicatesse l’intervention de la gendarmerie en flagrant délit sur un cambriolage : « … trois hommes de moins de 30 ans. À la vue des forces de l’ordre, les trois personnes, non issues du bassin thiernois, prennent la fuite par les jardins… » . Donc, ils ont moins de trente ans, et ils ne sont pas du bassin thiernois. Le monde est petit…

La dernière, pour le dessert. On perquisitionne à la mairie de Montpellier : des soupçons sur la gestion des ressources humaines ( quelle surprise 😉 ). En fait, on « enquête sur ces agents municipaux rémunérés mais sans affectation » ; environ 300 individus, soit environ 8% d’un effectif assez coquet de 3.700, seraient payés à ne rien foutre, voire à rester chez eux. On les plaint ! c’est déprimant, de se sentir désoeuvré, sans motivation, au non-service des citoyens. Et puis c’est du gaspillage des deniers publics. Si vous cherchez une explication aux inexplicables augmentations récurrentes des impôts locaux, en voilà une – entre autres !

Tibert

Disons… 2,35 ?

( Monsieur Arditi, Pierre, acteur – incontournable dans les films du regretté Resnais – déclare, dans le Fig’ragots : « Le wokisme m’emmerde, et l’écriture inclusive, c’est une connerie » : Je l’avais dit avant lui ! Comme quoi on peut être de gauche, et avoir de la jugeote.

Une autre : il Portes plainte. Il s’agit du député Thomas Portes, du 9-3 et de LFI, qui reçoit des menaces épistolaires dégueulasses, soi-disant d’un groupe facho dissous (*). On ne peut que déplorer ces messages ignobles ; il est juste que ce monsieur ait porté plainte ; on souhaite que les fautifs soient punis. Ceci étant, Thomas Portes est ce gars qui, ceint de son écharpe de député, demandait au ministre du Travail Olivier Dussopt de retirer sa réforme, le pied posé sur un « ballon de football » représentant la tête dudit ministre. Vous voyez le tableau… et c’est un des chantres de la rengaine sournoise et bien rôdée de LFI, « la police tue » : va-t-il bientôt réclamer une protection policière ? )

Mais le Figaro, toujours lui, nous régale avec une enquête sur le yoyo des tarifs des bistrotiers parisiens. On sait que ces tarifs sont élastiques, ô combien, qu’à Odéon ou Madeleine on paye souvent plus cher qu’à Belleville, distant de 3 kilomètres ; que la tête du client est un excellent critère de fixation des prix. Cyniques ou sincères, des tenanciers déclarent bonnement relever leurs prix quand ça leur chante, selon le calendrier, quand il y a du monde… le petit noir à 2,80 (**) passe alors à 4 euros, allez hop, et le croque-monsieur vaut 15 balles, pour 2 tranches de pain de mie enduites de beurre, une épaisseur de jambon blanc, du gruyère râpé, un éventuel soupçon de béchamel, le tout passé au gril.

Un des lecteurs du Figaro commente : « L’offre et la demande. Chacun est libre d’aller manger ailleurs » . C’est théoriquement exact. Oui mais… on peut donc se lancer dans une petite expérimentation, en caméra cachée ou pas : on choisit un alignement de 5-6 troquets ; on les fait tous, successivement, avec la même approche : « S’il vous plaît, je voudrais consommer, au bar (en salle…) un croque-monsieur (un jambon-beurre-cornichons, deux oeufs au plat…) arrosé d’un ballon de côtes-du-Rhône ; vous pouvez me faire un devis ?  » . Si le patron est trop occupé, on peut, plus simplement, demander la liste des prix, la même que celle qu’on aperçoit punaisée au mur du fond, constellée de chiures de mouches (***). Evidemment, on promettra d’aller consommer chez le mieux-disant ! ce qui ne manquera pas de motiver les bistrotiers en compétition, dans la bonne humeur.

Tibert

(*) N’importe qui peut écrire anonymement d’ignobles menaces de mort, et se revendiquer d’Hitler, du comte Dracula ou de la Cagoule ; on appelle ça de la provocation.

(**) Soit, grosso modo, le prix d’un paquet de café moulu de 250 gr. Remarquez, il y a le sucre, la petite cuiller, la soucoupe, et le sourire du bougnat !

(***) C’est un des rares trucs à retenir des fissa-foudes : eux affichent clairement leurs tarifs, c’est lisible, carré. On peut calculer son addition, avant de commander !

Grammes et grammaire

Je rame, certains jours, pour alimenter ce blog. Oh, il y a des sujets de fond, constants, tenez, la langue ! ou les zombies qu’on évite de tamponner sur les trottoirs, nez rivé sur leur cellulaire (*), absents au monde. Hier dans le tram, tenez… la mère, 35 balais, sur un strapontin, absorbée dans son petit écran ; le fils n° 1, 9 ans environ, debout à côté, qui visionne intensément, sur son propre cellulaire, des séquences « amusantes » d’accidents de bagnoles ; le fils n° 2, 4 ans, énorme sac d’écolier au dos, erre, lui, dans la rame, se balade, se cramponne aux jambes des passagers… il n’a pas encore de cellulaire, lui.

Et la langue ? inépuisable. Deux petits trucs : un hyper-marché change d’enseigne… « la fréquentation baissait, les prix étaient plus chers qu’ailleurs » . Eh non, les prix, c’est une mesure, élevée ou basse, haute, faible, petite ; ce sont les articles qui sont plus chers, eux. Comme la température, qui à 14 ° C dans le séjour, n’est pas froide, mais trop basse ! Mais c’est véniel… une broutille. Plus grave : ce matin, deux perles dans un article du Parigot : « La mairie de Paris pris en flagrant délit de vol de vélos ». Une mairie PS, en plus, et qui chérit l’écriture inclusive ! PRISE, la mairie ! féminine, la mairie de Paris. Ensuite, « La municipalité n’a pas tardé a épinglé ce post » . Deux fautes, un a au lieu d’un à, et cette horreur, une terminaison d’infinitif en é ! un verbe du 4ème groupe ? Des trucs pourtant simples, élémentaires.

On aura découvert, à lire l’article ci-dessus cité, le triste destin des vélos parisiens trop attachés à leur ville. J’ai un ami, adepte de la petite-reine en ville, et sa petite-reine c’est un antique biclo des années 90, qui roule, mais alors rassis, cabossé, bref un « vieux clou » : c’est exprès, pour dissuader les voleurs, ô combien nombreux et malfaisants. Il faudra le mettre en garde : si ce ne sont pas les malfrats, ce sont les agents de la ville qui escamoteront son engin.

Pour terminer sur du comestible, toujours du Parigot, on nous cause d’un membre des équipes de bouche de l’Hôtel Matignon, la résidence du Premier Ministre. Ce jeune homme a été chopé en possession de 1.700 euros en liquide, et 28 doses de coke, soit environ 50 grammes. Question : était-il chargé (**) par ses collègues d’aller aux provisions, comme on envoie un volontaire enregistrer les paris du prochain tiercé pour l’ensemble du bureau ? ou bien refaisait-il son stock en prévision du week-end prolongé à venir ? L’enquête le dira.

Par delà ce fait divers navrant, on découvre (au conditionnel !) que « le service intendance du Premier ministre compterait environ 70 personnes » . Mazette ! et « le suspect (…) s’occuperait plus précisément de la gestion des repas » . Voilà qui donne à penser, d’autant plus que ledit suspect est en arrêt-maladie depuis 18 mois. « Faites ce que je dis, pas ce que je fais » : quand on parle de faire maigrir l’armée des fonctionnaires, quand il s’agit d’économiser sur les dépenses de l’état, on a là un superbe terrain de manoeuvre ! Il y a de quoi faire, et sans tomber dans le « Allo Fissa-Pizza ? c’est pour une commande » .

Tibert

(*) J’userai désormais systématiquement de ce terme, emprunté à nos amis québecois. Nettement moins disgracieux que l’affreux smartphone (à vos souhaits !), et français. Cerise sur le loukoum, ça évoque le fourgon du même métal, et ce n’est pas faux : c’est l’enfermement psychiatrique à court terme, ce machin.

(**) C’est le cas de le dire !

Délais et légèreté

( La justice a besoin de prendre son temps, sans hâte ni pression. Beaucoup de temps, parfois ; tenez : une affaire de garagistes véreux, et d’experts-auto de même : plus de 5.000 voitures accidentées gravement, condamnées au pilon, bricolées, maquillées et revendues comme occasions correctes… le jugement devait être rendu en 2016 ? ça y est, nous sommes en 2024 et, ça vient ! si si, on va les juger ! Combien de clients floués sont-ils morts entretemps, soit de vieillesse, soit d’accidents dûs aux tares cachées de leurs voitures ? on ne le saura pas. On ne saura pas non plus pourquoi il faut attendre aussi longtemps : les faits remontent, eux, à plus de 10 ans ! la rouille aura fait son oeuvre… )

Mais les pneus ! pas ceux des voitures revendues par des escrocs, non… ceux que les heureux automobilistes des départements « de montagne » doivent obligatoirement chausser en ces mois de froidure, c’est la Loi. Il y a quelques années, les autorités ont édicté ( pour votre sécurité, ça va sans dire, on nous bichonne affectueusement) l’obligation d’avoir des pneus « M+S » alias « 4-saisons » , ou carrément « Hiver » . Bien… pfff… avec le réchauffement climatique… keskivont pas chercher ! bref, on va acheter ses pneus, on perd une matinée, montage, équilibrage, gnagnagna, le tout pour un montant pas anodin : c’est autour de 350-500 euros pour une berline banale. La règle, détaillée, est donnée ici :

L’appellation « pneu hiver » couvrira l’ensemble des pneus identifiés par l’un des marquages « M+S », « M.S » ou « M&S » ou par la présence conjointe du marquage du « symbole alpin » (reconnu sous l’appellation « 3PMSF » – 3 Peak Mountain Snow Flake) et de l’un des marquages « M+S », « M.S » ou « M&S ».

(Notez bien le « ou » : on a le choix). Je traduis : avec le seul marquage M+S ou similaire, ça passe, on a bon.

Et puis la suite, épisode 2 de la saison 3. Ce mois d’octobre 2024, on nous annonce :

À partir du 1er novembre 2024, uniquement les pneus identifiés par la présence conjointe du marquage « symbole alpin » (reconnu sous l’appellation « 3PMSF » – 3 Peak Mountain Snow Flake) et de l’un des marquages « M+S », « M.S » ou « M&S ». (*)

Je re-traduis : il faut les deux marquages, M+S et le logo de la montagne-avec-le-flocon-dedans.

Mais comprenez, c’est pour votre sécurité ! dites merci. On pousse le bouchon, on renforce l’exigence, et donc si vous avez été assez bonne pomme pour acheter des pneus qui n’ont pas ces deux marquages indispensables maintenant, eh bien vous les revendrez peut-être sur le Good-Corner, car vous allez devoir repasser chez le garagiste. Et quatre pneus neufs, quatre !

Il se trouve qu’il y a trois ans environ, j’ai fait monter des pneus « 4 saisons » (je roule peu) : hasard heureux, ils avaient, ils ont encore le M+S et le logo 3PMS, on en trouvait déjà. Nos attentionnées autorités auraient donc pu spécifier d’emblée ces pneus doublement siglés. Ce qui aurait évité ces ridicules changements de normes, ces soucis et ces dépenses pas franchement bienvenues. Remarquez, ça met du beurre sur les épinards chez les marchands de pneus ; soyons donc heureux pour eux.

Tibert

(*) Le moteur de ce blog me refuse, bizarrement et obstinément, d’aligner ce deuxième paragraphe « en bleu » sur celui qui le précède. Vous serez bien aimable de ne pas m’en tenir rigueur ; la teneur de mon propos n’en est pas altérée. C’est bien dit, hein ?

Fêtards tard

( Un peu de sinistrose… à Poitiers, ville naguère peinarde, un des « jeunes » impliqués dans une rixe de dizaines d’individus est mort… une balle dans la tête. A ce propos, la maire délicieusement écolo, madame Moncond’huy, a déploré le manque de moyens policiers, gnagnagna… exactement la même posture que l’autre édile, là, Piolle, à Grenoble, pour qui c’est juste la faute au manque de flics… il se trouve que le commissariat poitevin de la « Place de Coimbra » , détruit en 2023 lors des émeutes de triste mémoire, n’est toujours pas reconstruit ; pas même mis en chantier. Et madame la maire de déplorer les lenteurs administratives ! mais à Poitiers, au nom de la guerre à la bagnole, « ville apaisée » (vous connaissez l’antienne *) on éventre les rues, on emmerde les riverains pendant des mois, on dépense un pognon de dingue pour faire place au vélo-roi ; mais pour reconstruire un commissariat, bof… « la volonté politique, elle y est pas » , comme on dit familièrement. )

Ceci étant, le très celte Halloween rejoint peu à peu, chez nous, les occasions festives – Noël, la Saint-Sylvestre, le 14 Juillet… de brûler des bagnoles – ça en réjouit certains, et puis ça cadre bien avec la volonté « verte » de les éradiquer de notre cadre de vie – et accessoirement de collecter des bonbons. C’est le sens de la fête, vous voyez ? à ce propos, il y a tout de même des voix discordantes. Cet article du Parigot, tenez-vous bien, énonce qu’à Paris certains riverains de rues vouées à la « fête » (la fête des bistrots tard le soir) préfèreraient encore les voitures ! C’est que les terrasses sont devenues envahissantes, que les buveurs en groupe y beuglent sans modération et refont le monde jusque tard dans la nuit, et que dans les immeubles voisins on a du mal à fermer l’oeil.

On lit à cette occasion de pieux sophismes sur les « commerces » : madame la maire du X ème arrondissement, particulièrement touché par ce problème, insiste sur le fait que « nous sommes à Paris ». Vous voyez ? Paris, c’est pas pareil, on y a d’autres besoins existentiels que chez les ploucs. Et dans son arrondissement, « nous sommes plus équipés en commerces que le reste de la capitale. C’est très dense, c’est comme ça ». Les commerces ? traduire : les débits de boissons. Qui a vécu à Paris a pu constater qu’en guise de commerces on a pour l’essentiel des fringues et des chaussures, à gogo ! des galeries, des coiffeurs et des barbiers (**), des ongleries, des agences immobilières… essentiel, tout ça ! et puis les innombrables gargotes, bistrots, fastes-foudes, sandwicheries. Mais – à part les boulangeries, pas si rares – les crèmeries, drogueries, charcuteries, épiceries, fruits-et-légumes, poissonniers ? il faut chercher, marcher…

C’est ainsi que les « habitants » de Paris, ceux qui y travaillent, y font leurs courses et leur cuisine, ne passent pas leurs soirées à picoler aux terrasses des bistrots, dénoncent une politique laxiste de la municipalité, qui privilégierait le tourisme et la « fête » plutôt que la santé de ses habitants. Il y a bien des lois, qui encadrent les activités des limonadiers, les terrasses, tout ça, mais les lois… une fois publiées, on peut passer à autre chose : « Nul n’est censé enfreindre la loi » . C’est cool, non ?

Tibert

(*) Apaisée, vous dit-on : exception faite de quelques hordes de sauvageons qui terrorisent leurs quartiers et s’entretuent à l’arme lourde pour des histoires carrément hors-la-loi. Donc c’est du ressort exclusif du ministère de l’intérieur, pas de la mairie, trop occupée à bichonner ses pistes cyclables.

(**) La barbe supplante l’imberbe, c’est la mode râpeuse. Il faut donc des ribambelles de barbiers, ou mieux, de « barber shops » ; on y rase bien mieux.

Ambiances

Pas envie de trop approfondir, c’est la Toussaint, donc : vacances ! Hier jeudi, effaré, j’ai été confronté au mouvement brownien des fourmilières vacancières dans les gares et les aéroports : jamais vu autant de monde se mouvoir simultanément et en tous sens. Inquiétant pour l’avenir…

De la langue, sauce vinaigre : dans le Parigot, cette phrase d’un repenti du sport excessif : « Plus tu t’entraînes, plus tu deviens bon. Et plus t’es bon, plus tu deviens accro » . En bon français : Plus tu t’entraînes, meilleur tu deviens. Et meilleur tu es, gnagnagna… On s’en fout ? alors adieu à meilleur.

Un autre comité Théodule, d’étiquette ronflante, et qui permet de recaser du beau linge en mal de poste avantageux : on a créé en mars dernier le Comité d’Histoire des Administrations Chargées de la Santé (CHAS), dont la présidence a été confiée à Roselyne Bachelot. Son rôle : reconstituer l’histoire de la politique publique de la santé et approfondir les connaissances historiques sur le rôle du ministère chargé de la Santé, notamment en matière de gestion des crises sanitaires. Indispensable, vous en conviendrez ! Aucun thésard, historien, sociologue… n’aurait pu s’y atteler valablement, il nous fallait ce CHAS, de toute urgence.

Du beurre dans les épinards nantais : les parkings de l’aéroport de Château-Bougon étant chroniquement saturés, et peut-être trop chers, les proches riverains ont lancé le site Houèbe Casapark.fr pour proposer le stationnement sur leur pelouse, dans leur garage… vous réservez en ligne, le jour dit vous laissez votre bagnole, on vous emmène prendre l’avion. Une bonne affaire pour tout le monde, sauf pour les parkings de l’aéroport, évidemment.

Tout récent : la guerre des cartels de la drogue a débuté chez nous. Curieusement, ce n’est ni à Marseille ni à Grenoble, mais à Poitiers ! entre 400 et 600 individus se sont affrontés, « munis de toutes sortes d’armes » . On a changé de dimension, mesdames-messieurs : ce n’est plus le commando Kalach‘ de 2-3 malfrats, c’est la bataille rangée. Le clampin moyen qui passe par là n’a qu’à numéroter ses abattis (*) ! Pas grave, vous dira-t-on, on a la situation bien en main ! Sauf que pas du tout : c’est la gangrène galopante, et l’on prétend y remédier avec des cataplasmes et des tisanes.

Tibert

PS – Je lis ce midi qu’à Poitiers, ils étaient 40 à 60 individus, et non 10 fois plus… le système métrique, quel casse-tête !

(*) Abattis, deux t. Avec un seul t, ce serait aussi un mot valide, rare, que j’ai mis au jour, omettant d’abord un t, et pris d’un doute affreux. « Abatis : au Canada, terrain que l’on est en train de dessoucher pour le mettre en culture » . Eh oui, on (se) cultive.

Location de cendriers

( L’actualité se montre foisonnante, ces temps-ci. Extrayons-en cette perle, qui rappellera la sinistre « vignette des vieux » de monsieur Ramadier, cet impôt autocollant qu’on devait acheter chaque année pour garnir le coin du pare-brise de sa 404 ou sa R16, et destiné à l’amélioration du sort de nos « aînés » … qui n’en ont jamais vu la couleur. Là c’est madame Dati, notre prolongée Ministre de la Culture, qui nous propose de faire payer l’entrée dans Notre-Dame de Paris, pour financer l’entretien des églises de France. Pas cher, oh, juste 5 euros… sauf qu’il y a encore des chrétiens qui entrent dans les églises pour y prier, et la prière c’est gratuit, question de bon sens. Ou pourrait, en revanche, carrément désacraliser Notre-Dame, en faire une usine à touristes, baraques à frites, boules de plastique avec de la neige, T-shirts souvenirs, et envoyer les pieuses mémés prier ailleurs ? … moche, tristement mercantile, vous en conviendrez. Bref une idée à mettre à la poubelle. )

Et puis cet article qui cause de nos achats… nos achats administratifs. Un poste de dépenses assez épais : 155 milliards l’an dernier. C’est clair, les marchés publics nous (*) coûtent une blinde, un pognon de dingue. L’article cité est illustré de quelques exemples parlants, de riches catalogues officiels destinés aux collectivités publiques : entre autres, une lampe de bureau et son ampoule, deux fois la somme que déboursent les gens raisonnables comme vous et moi. C’est pour les administrations ! qui se foutent du prix, vu que, premio c’est plus simple comme ça, deuxio c’est l’état (la commune, la communauté de communes, le département, la région…) qui paye.

On apprend ainsi que ces chères fournitures « agréées » pour les marchés publics sont très largement utilisées, car elles lèvent tout souci concernant ces achats, très règlementés. Citation d’un proviseur : « dans mon lycée, nous avons trois secrétaires en charge de l’intendance, mais elles ne sont pas formées pour passer des appels d’offres » . Commentons cet aveu navrant : 1) qu’attend-on pour les former, ces secrétaires ? c’est bien leur travail, non ? si c’est au dessus de leurs moyens, c’est qu’on a embauché des personnels incapables ! 2) Si ces procédures sont lourdes, pénibles, qu’il faut une maîtrise de physique nucléaire pour les appréhender, qu’attend-on pour les revoir sérieusement, les rendre maniables, raisonnables ? ça urge.

Sur les 155 milliards dépensés en 2023, on pourrait gratter, disons 15 %, c’est assez facile, au vu des tarifs pratiqués actuellement. Ce qui fait 23 milliards, un gros tiers des économies visées par monsieur Barnier. C’est donc une Cause Nationale, une juteuse mine d’économies ; je propose la création d’une Commission pour s’y atteler dare-dare. Nommons-y quelques pointures, énarques en mal de postes, vedettes du microcosme politique, ex-ministres qui souhaitent rempiler… voyons… disons, la Haute Autorité pour la Refonte et la Simplification des Procédures d’Appels d’Offres des Marchés Publics. HARSPAOMP, ça sonne bien, non ?

Tibert

PS – Ah zut, le titre ! oui… une expérience vécue, une stagiaire dans une filiale de Radio-France – donc, les deniers publics – qui devait préparer un buffet pour une petite réception de communication… on lui demande de prévoir des cendriers (c’était donc probablement avant la loi Evin). Et où se procurerait-elle ces cendriers ? eh bien, on l’a aiguillée vers une boîte qui louait ces précieux ustensiles, à la journée, plus cher que de les acheter dans un magasin banal : idiot, mais comme ça, on était couvert !

(*) Nous : les contribuables imposables, les cochons de payants.

Déconstruire, et puis ?

Tiens, à propos de déconstruction… la politique actuelle de nos Chefs, ceux d’aujourd’hui, d’hier, ceux de Bruxelles, concernant l’automobile, c’est « Détruire, détruire » . Les errements écolos à tout-va font litière de réalités pourtant évidentes, existentielles : nous avons toujours autant besoin de nos voitures, et comment ! sauf les citadins des métropoles, s’ils tournent intra-muros ; les batteries des « électriques » sont un défi au bon sens, très lourdes (*), dangereuses – ça brûle ! – très chères, dévoreuses de ressources naturelles rares, et qu’en faire une fois usées ? on ne sait pas faire, et l’on n’a aucune idée des volumes à traiter. Les constructeurs européens ont acquis un savoir-faire remarquable dans le moteur thermique, ça peut encore progresser, mais on a entrepris de leur faire la peau, avec des normes étrangleuses, des mesures anti-bagnole à tout-va, et une date-butoir absurde, lue dans le marc de café : 2035 pour interdire les carburants fossiles, soit dix ans pour permettre aux constructeurs chinois de régner sur le marché, quel que soit le bilan, cuivre, lithium, terres rares, métaux lourds… pour la Planète. C’est en somme la « course à l’abîme » de Berlioz, sans la musique, sous la pression impérieuse des chantres de la verdure sobre, décarbonée et sans gluten.

Mais au fait : Je découvre un article du Monde, qui professe que « La gauche devrait déconstruire les rivalités factices entre ville et campagne qu’exploite l’extrême droite ». J’en déduis… premio, que l’auteur de l’article en tient pour le premier camp, vu qu’il lui donne des conseils ; ça ne me surprend que modérément ; deuxio, que les rivalités ville-campagne seraient « factices » : les votes aux Européennes, aux Législatives, aucune signification sérieuse ! tertio, qu’à ma gauche il y a la gauche, et en face c’est l’extrême-droite. La droite-tout-court ? connais pas. Et l’extrême-gauche ? où ça ? de qui on cause, là ? Il faut aller au fond de l’article – que le non-abonné ne pourra pas atteindre – pour y découvrir que LFI, la bande à Mélenchon (serait-ce là cet extrême qui n’est pas cité dans le titre ?), serait de mauvais conseil ; l’auteur recommande à la gauche, amputée de LFI, si je comprends bien, de « rompre résolument avec la logique racialiste de La France insoumise, qui tend à présenter globalement comme « racistes » les classes populaires blanches que l’immigration inquiète et comme « victimes » les populations issues de cette immigration » .

Il est donc proposé à la gauche non mélenchonesque de déconstruire… après l’homme déconstruit cher et sans doute utile à madame Sandrine Rousseau (déconstruit : en pièces détachées, en quelque sorte) voilà l’espoir en un autre chantier de démolition, la déconstruction de l’opposition « factice » ville-banlieue versus campagne. Quant à déconstruire le mille-feuille administratif, à déconstruire l’imbroglio des Agences, Haut-Comités, Conseils Supérieurs et autres planques pour énarques à recaser, quant à nous proposer de construire quelque chose de réaliste, équilibré et satisfaisant pour les Français, alors là… on est trop occupés, à gauche, à promouvoir de nouveaux impôts : là on sait faire.

Tibert

(*) Cinquante kilos de gasoil, soit environ 55 litres, permettent de parcourir autour de 800 kilomètres ; le plein est fait en deux minutes. Cinq-cents kilos de batteries vous autorisent au mieux 400 bornes, de jour et par temps clément ; vous poireauterez une demi-heure pour recharger suffisamment, après avoir cherché et trouvé à vous brancher.

Amers

Une citation en exergue : « Une Assemblée [Nationale, NDLR] qui ressemble au pays. Pourquoi ne pas s’endetter? Ça ne dérange pas le peuple. Le peuple veut la retraite a 60 ans et moins travailler en gagnant plus. Pour obtenir cela il descend dans la rue pour gueuler « c’est la faute a Macron ». La vie est simple… » . C’est un lecteur des divers canards-sur-Toile qui avançait hier cette sombre analyse. On pourra le chipoter sur « le peuple » , qui globalise abusivement notre patchwork humain, mais comme dit ma concierge, « c’est pas faux ! » .

Sombritude donc, et comment ! pour cette consternante élection d’un écolo-vert à la vice-présidence de l’Assemblée Nationale. Tant mieux pour le NFP et les Verts, mais voir des Modem, des « macronistes de gauche » (quel concept invertébré et fumeux !) s’étriper avec des LR et compagnie, discutailler de la façon de laisser couler le navire, par la proue ou par la poupe, c’est consternant. L’histoire retiendra l’incapacité de tous ces petits marquis, imbus de leur ego, à se mettre à la hauteur des enjeux.

Et le cuivre… faudra-t-il une loi « cuivre » ? qui ne sera pas plus appliquée que les autres ? On sait que le cuivre est LE métal stratégique, indispensable, partout requis – pas tant en plomberie, qui s’en passe de plus en plus, mais l’électricité ! l’électricité, partout, à qui mieux-mieux, et sans trop de solutions alternatives. On recensait 1.600 plaintes pour vol de cuivre en 2023, soit 1.200 km de câbles dérobés. Combien de condamnations en réaction, la même année ? 33, presque aussi efficace que les OQTF… Autant dire que c’est un bizness juteux, et quasi sans risques. Une fois mis à nu, le cuivre est anonyme et sans traçabilité possible, dans le foutoir d’un ferrailleur – seul bémol, il faut travailler en heures de nuit, mais ça vaut le coup. L’engouement pour le cuivre est spectaculaire : 200 vols par mois, cette année, déclarés par l’opérateur Orange. Tenez, même les Auvergnats de la Montagne poussent un coup de gueule : ça ne changera rien, mais ça libère la bile.

Mais on termine ce billet avec la palme du « plus débile tu meurs » pour les écolos dégonfleurs de pneus de SUV. C’est à Toulouse que ça se passe, et ces redresseurs de « voitures insolentes » ont « puni » – c’est une justice de milice, en principe c’est interdit, c’est aux flics de verbaliser les inadmissibles SUV – un suspect qui, premio, avait vraiment besoin de sa bagnole pour bosser, en tant que médecin-réanimateur ; deuxio, c’était un monospace, pas un SUV (*) ; tertio, il pouvait exciper, lui, d’un vrai engagement écolo militant. Hélas, il avait oublié d’apposer sur son pare-brise l’autocollant protecteur contre la connerie malfaisante. C’est une idée : pourquoi ne pas instituer une vignette ? on cotise généreusement au mouvement anti-pneus – ostensiblement occitan , c’est une piste – « No SUV Tolosa » , on colle son justificatif, bien visible, sur le pare-brise, et l’on est tranquille. Vous me direz : mais c’est du racket ?! effectivement.


Tibert

(*) Bien malin qui peut trier là-dedans, breaks, SUV, monospaces, 5-portes. Une voiture pratique, assez spacieuse, avec un coffre logeable et facile d’accès, c’est pourtant loin d’être idiot, non ?