Le vent l’emportera ? on va essayer de faire en sorte que non.
C’est un billet pour la survie d’emporter / apporter, un billet-constat d’agonie, une balise de détresse.
« Et pour les vacances t’emmènes quoi ? » ; « j’emmène un pull » ; « j’ai amené une bouteille de vin » … Bref vous voyez le topo : nonobstant les préceptes concernant l’usage d’emmener / emporter (on emmène quelqu’un, on emporte quelque chose), « emmener » est en train de bouffer l’autre tout cru.
Sans doute que deux verbes pour la même action, c’est trop dur. Comme disait une professeure (sic) de français à propos de la faiblesse actuelle de l’aurtograf : « la langue évolue, c’est comme ça que l’on s’exprime aujourd’hui, faut faire avec – en d’autres termes, rien à foutre d’enseigner ma langue – que je maîtrise peut-être fort mal – pourvu que le salaire tombe.
Dommage, il y avait plein de locutions avec « emporter » : vous ne l’emporterez pas en paradis ; emportez-le avec vous ; le vent l’a emporté … et dans l’autre sens, on amène le pavillon, on… mais à quoi bon ?
V’la l’aquaboniste qui refait surface : eh ben, allez-y avec vos SMS « Kes c ce mec ? » : écrivez « Une saison en enfer » avec votre clavier de mobile.
Pourtant, Brel le chantait : » J’vous ai apporté des bonbons ». Les eût-il amenés, la chanson était foutue.