Pour vous détendre, vous détourner quelque peu du torride suspense concernant le duel que vous savez entre qui vous savez, et même si vous vous en foutez, vu que de toutes façons ça ne changera pas un poil de vos convictions, mais allez savoir, une saillie de Ségo, un calembour perfide de Nico, et soudain c’est l’allégresse, ouais il l’a eue, putain qu’est-ce qu’elle lui a mis, après ça elle a plus qu’à rentrer en car à Melle (ouaf ouaf), il peut repartir la queue entre les jambes ! etc…
MAIS NON, ON S’EN FOUT.
Lalangue, comme disait Lacan, évolue, dérive ! Vous n’êtes pas sans le savoir = vous le savez, bandes de dériveurs de langue. A l’écrit, on bifferait – du moins les profs de français, les puristes, les attentifs de l’orthographe -les tournures du style :
« Où t’as mis mes pantoufles ? – je te les ai mis sur la chaise Louis XIII » (la chaise Art déco, la chaise en formica, la chaise en bambou, je m’en fous).
« Les poésies que j’ai appris dans ma jeunesse »
Mais z’à l’oral, alors là mes amis, quelle infamie !
Bon « Où t’as » c’est affreux, mais c’est plus rapide que « Où as-tu « , d’autant plus que « Où as-tu » ça fait phonétiquement « Wouaatu », pas terrible… mais c’est d’autre chose qu’il s’agit : l’ACCORD, enfin quoi !
J’ai mis la cravate sur le dossier… la cravate que je t’ai misE sur le dossier !!!
Les poésies que j’ai apprisEs dans ma jeunesse.
Eh ouais ! Donc ce soir, au lieu d’attendre anxieusement la banderille qui tue, faites-donc le compte de fautes d’accord des participes passés de chaque côté – et votez, évidemment, pour le/la candidat(e) qui aura le moins mauvais score. Après tout, c’est un critère de choix qui en vaut bien d’autres.