Allez, l’actualité nous asticote, mais un blog n’a pas pour vocation de remplacer votre quotidien favori : l’évènementiel est à prendre avec recul, voire avec parcimonie. Parlons bouffe ; en France ça paye.
Donc : assiettes d’abord – plus je visite de restos, plus j’assiste, triste, à la mise sous mon nez d’une assiette garnie ; parfois bien garnie, parfois peu, parfois mal. C’est navrant ! Chers amis, je vous recommande de privilégier, comme moi, le service au plat, pas à l’assiette ; et ça se fait rare… je connais plusieurs bons p’tits bistrots à Clermont-Ferrand, notamment autour de la place de la Rodade à Montferrand, qui continuent à servir au plat : comme quoi c’est faisable. La morue à l’auvergnate le vendredi y est une institution respectable ; si vous ne connaissez pas, allez-y.
* si l’on est plusieurs à prendre la même chose, le plat est bien évidemment plus rationnel et convivial. Chacun prend selon son appétit. Si le plat est chaud, le contenu reste chaud plus longtemps.
* Si l’on boude son assiette, eh bien le cuistot pourra sans vergogne remettre le contenu du plat dans la marmite : faisant la même chose avec le contenu de votre assiette chipotée, il se conduirait en gros cochon (et je l’ai vu faire, oui madame !).
* c’est plus hygiénique : le service à l’assiette nécessite des manipulations (mettre la rondelle de kiwi à droite des 2 haricots verts, disposer les 3 lamelles de viande en éventail… or le cuistot s’est peut-être gratté la tête juste avant !! tandis que mettre les ingrédients dans un plat n’a pas prétention à « faire joli », et c’est tant mieux !! On garnit le plat à la cuiller, et hop.
* ça fait plus de vaisselle ? Oui. Certes. Mais si c’est ça le critère numéro 1…
Sauces : enfin quoi, messieurs les restaurateurs, qu’est-ce que c’est que ces « vinaigrettes » blanchâtres, style giclée de sperme, dont vous nappez partout vos salades ? parfum peu engageant, au mieux quelconque, au pire fort goût écrasant de vinaigre d’alcool, décapant, raide, rebutant. Même les plus beaux mescluns s’en trouvent saccagés. Donc, si, vous, bistrotiers, êtes trop feignasses pour préparer de temps en temps de la vinaigrette normale et correcte (quel boulot !!), laissez-nous sur la table de quoi les faire nous-mêmes : du vinaigre de vin, de l’huile avouable (d’olive si possible, de noix, rêvons un peu, sinon de colza, de pépins de raisin, de tournesol), du sel, du poivre, et basta !! Ce sera bien meilleur que ces pommades masturbatoires, sans doute achetées par bidons de 5 litres chez un grossiste dont le nom commence par Me… et finit par …ro, en 5 lettres.
Nitrates : Bruxelles a la France à l’oeil sur ce sujet. Parcourant la Bretagne, vous y respirerez en effet à pleins poumons le lisier, délicieux effluent produit par ces innombrables et incontournables élevages industriels. Une institution, un « must », paraît-il que c’est le progrès, avec sa marée noire, un Amoco Cadiz de caca… et tout ça se retrouve bien entendu dans les nappes phréatiques tique-tique, et voilà pourquoi les bretons ne boivent, en dehors du Père Julien et du cidre bouché, que de l’eau en bouteilles !! Faudrait qu’ça change, n’est-il pas ? Allez, Bruxelles, encore un effort.