Le Monde de ce dimanche de fête des pères nous en remet une couche sur la TVA sociale : cette idée a priori pas conne d’augmenter la TVA, mais d’alléger symétriquement le coût du travail (exonérations patronales diverses et variées) pour que, les produits étant moins chers, les prix hors taxes soient à la baisse, et hop, avec la TVA majorée, on serait au total pas plus mal lotis…
Exemple basique pour les gogols : mes chaussettes sont à 8 euros TTC (TVA à 18,6) soit 6,75 euros HT – Mais la TVA monte à 22% (je dis n’importe quoi, hein !) pendant que le coût du travail baissant de 8 %, les industriels fourguent désormais leurs chaussettes à 6,35 HT au lieu de 6,75. Avec ma nouvelle TVA de 22%, ça me fait 7,74 euros au lieu de 8, et j’y gagne !!
Ouais… on nous prend vraiment pour des pommes. S’il est un pays où les prix ne reflètent pas bien les coûts, c’est le notre. Aux USA, d’accord, les prix sont assez liés aux coûts ; chez nous, on fixe les prix :
– 1) d’abord selon ce que nous sommes prêts à payer (le prix « psychologique »),
– 2) ensuite, en fonction de la concurrence, s’il y en a,
– 3) enfin, et en dernier ressort, selon les coûts.
Ne cherchez pas trace des coûts dans un flacon de parfum de chez Chanel : ça n’a rien à voir. Ne cherchez pas non plus le coût dans un CD de musique, dans une paire de godasses de marque, dans une tasse de café à la terrasse d’un bistrot : ce sont des prix « psychologiques » (le parfum, le CD) ou liés à la concurrence, ou plutôt l’entente de non-concurrence des bistrotiers pour fourguer un « petit noir » 1,60 euros quand il leur coûte 8 centimes.
La TVA sociale ? ça va nous faire une baffe sur les prix, à la hausse, comme d’hab. Certains se sucreront, certes. Sûrement pas le consommateur final.