J’étais tenté d’intituler ce billet « Cons bradés » mais la trivialité, le côté ordurier de l’insulte, indûment associée à ce délicieux « con », vieux mot du françoué du fond des âges, a arrêté mon bras, tel Guillaume Tell hésitant avant de décocher, non une case à cocher – y avait pas internet – mais le carreau d’arbalète destiné à la pomme sur la tête de son fils, et dont au sujet duquel on en a rien à cirer.
Non, « cons bradés » contrepétait sur « cobrandés » : délicieux néologisme né pendant que j’avions le dos tourné en terre Québecoise, où l’on nomme les petites loupiotes des ordinateurs des « DEL » (Diodes Electro-Luminescentes) quand nous autres Français bouffons du Rosbif avec nos LED (Light Emitting Diodes… vach’tement plus technique); où les « show-rooms » sont tout naturellement des salles de montre, etc.
Oui, on a maintenant accès à du cobrandé !! quel bonheur. Dire qu’on a vécu 20 siècles, after God bien sûr, sans avoir cet adjectif à notre disposition. Quand Air-France et American Express sortent une carte de paiement, c’est du Cobrandé : on a deux parrains sur la même carte, miracle de la technique, et ça mérite un néologisme très fort, le Cobrandé. Je cobrande, tu cobrandes, etc, verbe du premier groupe, car pour les zélateurs rosbifiants il n’existe pas d’autre conjugaison, elles sont trop durailles à apprendre. Cobrandir ?? fi donc. Cobrandre ? ciel. Bientôt nous « ferons du cobranding », c’est sûr.
Quel progrès. La comarque, un mot comaque bien entendu, ou la « coétiquette », ça vous aurait eu une autre gueule, mais cobranding, hein, ça le fait !!