Aqueux coucou, me revoilà (aqueux, et comment, vu ce qu’il pleut !). Fatigué mais gaillard, comme on dit dans le Sud-Ouest. Et je veux vous entretenir de mon sentiment sur le sujet qui divise le pays, et sur lequel vous vous étripez le dimanche aprèm’ quand par extraordinaire vous ne vous endormez pas devant votre télé toujours aussi nulle : faut-il, oui ou zut, ouvrir les commerces le dimanche ?
Bon, quoi d’autre pour tuer les dimanches après-midi, hein ? évidemment, aller magasiner, dites-vous. Le Mammoute du coin, le centre Karfourt de Dublot-Lagarenne, s’ils étaient ouverts, comment qu’on s’y presserait, et quelle distraction !
Moi je vois ça autrement :
Premio, vous n’avez plus de sous, alors à quoi bon ?
Deuxio, le dimanche c’est enfin le jour du VIDE ! Où l’on peut ne penser à rien, inspecter son plafond, rédiger une lettre à mémé, lire le dernier Nos-tombes, sculpter un pied de table, remplir sa déclaration de revenus, consulter l’horoscope, se curer les oreilles, essayer les crêpes sans beurre, faire le niveau d’huile de la bagnole, peigner le chien… le dimanche c’est le jour béni où l’on peut faire tout ce qu’on ne peut jamais faire en semaine, justement parce que les magasins sont ouverts, et qu’il y a toujours des machins à acheter.
Je vous le dis, ne touchons pas à la vacuité des dimanches. Il nous faut du vide en ce bas monde, c’est essentiel à notre équilibre. Sachons nous ennuyer, mesdames et messieurs. Partageons nos ennuis, ça peut nous faire de la distraction. Au pire, relisez mes précédents billets, je ne sais pas, moi…