Les membres de l’équipe de l’Arche de Zoé ayant été jugés et condamnés au Tchad, et en vertu d’un accord franco-tchadien en vigueur, vont très probablement être transférés en France pour y purger leur peine, après traduction / adaptation : 8 ans de travaux forcés, en prenant ça au pied de la lettre, ça voudrait dire rouvrir Cayenne ou Biribi, trouver des cailloux à casser, des boulets à river aux pieds, ou bien construire une galère, acheter une grosse caisse pour donner le rythme, trouver des fouets, embaucher des garde-chiourme… allez hop, trop compliqué, ce sera de la prison, comme tout le monde.
Là où c’est mignon, c’est d’ouïr le journaleux en mission nous annoncer le transfèrement des condamnés ; et de s’excuser « ben ouais, c’est le terme juridique, j’y suis pour rien, nous on dirait transfert… »
Ah quel beau pays que le notre, où les textes de lois sont des millefeuilles de ratures Flaubertiennes (*), où le vocabulaire juridique jargonne joyeusement pour tromper le clampin moyen ! Et le brave citoyen, muni de son bac’ « 80% d’une classe d’âge » à deux sous, qu’il se démerde avec ça, qu’il n’y comprenne que pouic ou pas grand’chose, tant pis pour lui, « Nul n’est censé ignorer la Loi« , nananè-re.
Ségo la Melloise à la Justice – faudrait que Rachida boug’de là – dans le cadre de l’ouverture sarkozienne, ça procurerait un peu d’air frais dans la terminologie absconse, rance et racornie de la Justice : elle nous trouverait de jolis néologismes, à défaut de termes clairs et appropriés.
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(*) qui sait ? dans trente ans peut-être, un éminent légiste découvrira le « couper-coller » en bidouillant son traitement de texte ?