Aujourd’hui 3 janvier, je n’ai rien à vous dire.
Ce qu’écrivant, je m’aperçois que je ne le dis pas, ce rien que je dis vous dire pour ne pas rien vous dire, mais l’écris ; j’écris rien, ce qui n’est pas rien. L’écriture comme prothèse verbale du rien à dire, et qui cependant, pourtant, néanmoins, produit des mots, des phrases, des paragraphes, noircit du papier, pour ce que mon écran d’ordinateur veut bien se prendre pour du papier.
Rien : le frère jumeau du néant, « frère » neutre car asexué, ni singulier ni pluriel – et qui pend dans le vide comme une pensée non encore ébauchée. Là où zéro aucun nul signifient car qualifient (zéro faute, aucune pitié, nulle ironie), rien ne signifie qu’une vacuité de signifié.
Vacuité de signifié, donc… mais vous avez le droit d’y répondre. A vous, chers blogophiles.
(Silence assourdissant)
(je suis la mouche qui vole)