L’année 2008 démarre très fort, et par une excellente nouvelle.
Bon, c’est une bonne nouvelle en ricochet d’une très mauvaise ; mais comme le dit la sagesse populaire, « tant va la cruche à l’eau que deux tu l’auras ! » C’est bien vrai.
Donc, c’est Le Monde qui le dit, donc c’est vrai, le Dakar 2008 : poubelle. « Pour votre sécurité », les organisateurs ont constaté que la situation en Mauritanie est trop mauvaise, donc ils arrêtent tout. Quatre touristes trucidés, basta… et ils ont raison, pas la peine de jouer au plus con avec les experts en ceinture d’explosifs.
Ce qui est somme toute réjouissant, c’est qu’à une époque où le litre de mazout est à 1,20 euro, on va enfin stopper cette gabegie de carburant et de cavalcades inutiles dans les dunes. On va aussi éviter de faucher au passage les gosses qui traversent en dehors des clous de sable, les vieux qui n’ont pas le temps de se mettre à l’abri avec leur déambulateur, etc. Accessoirement, on va éviter de rapatrier les cadavres des concurrents qui auraient eu la malchance de se péter la trombine avec leur monstre vrombissant à 120 à l’heure dans des lits d’oueds.
Donc : tout bénéfice pour la planète, moins de veuves, d’orphelins, de parents éplorés, moins de gaz ahéffèd’ser, moins de fric gaspillé, moins de boucan et de ramdam dans les dunes, les chameaux (à deux bosses) et les dromadaires (à une bosse) pourront laisser leurs tampons d’oreilles dans l’armoire à pharmacie.
Bon, il y avait des retombées positives au Dakar ; des bouquins, des ballots de linge, de la bouffe… mais tout ça peut très bien se faire par des moyens moins bruyants et moins pressés.
Mais la poésie des dunes, l’appel du désert ? c’était surtout la pelle à sable ; tous ces gens très pressés n’avaient pas le temps. Pourtant, Chi va piano va sano, chi va sano va lontano : jusqu’à Dakar, sans trop de bruit et de nuisances, en prenant le temps de contempler les dunes.