Ca ne s’invente pas, ça ne se prépare pas, ces instantanés, ces moments fugaces : ça se prend comme ça vous vient, ça mérite un billet, sans plus réfléchir. Voyez cette page web du Monde !
M. Estrosi vient de se faire épingler par le Canard (merci, le Canard !) pour avoir claqué – avec note de frais, of course – 138.000 euros pour aller à Washington en jet privé ; il y allait plaider la noble cause des récifs coraliens néo-calédoniens, afin qu’ils soient inscrits au patrimoine… gnagnagna… Vous noterez au passage que ce superbe Dassault « Falcon 900 » a dû produire un certain tonnage de gaz à effet de serre, alors que le vol régulier d’Air France, qui lui aussi allait à Washington (tout comme des tas d’autres compagnies estimables), même en Première, n’en aurait pas produit plus que d’habitude.
Mais M. Estrosi s’est excusé : ciel, un tel montant ! diantre ! By Jove ! il ne savait pas que ça coûtait aussi cher, sinon, vous pensez bien, il s’y serait pris autrement ! Il aurait attendu le prochain départ de D’Aboville à la rame.
Bon, allez, on passe l’éponge ? ça partait d’un bon sentiment… ne nous reste que l’ardoise ! Bof, ça ne fait que 26 fois le prix d’un aller-retour en Première, une misère. Quand on défend les massifs coraliens de Nouvelle-Calédonie, on ne compte pas.
Cerise sur le gâteau, la page Web dont je vous cause indique un lien (et moi aussi, nananè-re) vers une séquence vidéo assez croquignolesque : c’était avant de recevoir la facture. Debout devant un pupitre arborant le bandeau « Convention pour l’environnement », M. Estrosi, tout épanoui, vante son action et sa visite passionnante à Washington, et « remercie (…) toutes les associations engagées dans le domaine de la lutte contre l’environnement« .
Il a du boulot, M. Estrosi. Alors, il bosse POUR, ou CONTRE ? en tous cas, il bosse cher.
– PS : pourquoi ne pas faire appel à des compagnies étrangères quand on loupe le vol Air France ? privilégier les solutions nationales, certes, mais à 138.000 euros…