On l’annonce et c’est une grande nouvelle, on a retrouvé la valise « mexicaine » des rouleaux de négatifs de Robert Capa. Capa, vous le savez, bien sûr, c’est la photo célébrissime, publiée en 1936 dans « Vu », de ce milicien républicain, le corps à 30 degrés de la verticale, le fusil tendu à bout de bras, en train de s’écrouler, car – on en est certain, vu la position – il est touché à mort par un projectile franquiste. LA photo de Robert Capa. Sa valise de négatifs, qu’il avait confiée à son assistant, était planquée quelque part. Au Mexique d’abord, va savoir pourquoi le Mexique, dans les mains d’un ex-compagnon de Pancho Villa. Bref, lisez l’article, c’est assez rocambolesque. Capa qui disait « Si ta photo n’est pas bonne, c’est que tu n’es pas assez près » : il fallait entendre bourdonner les balles.
Capa et le milicien espagnol touché à mort, Cartier-Bresson et le petit parigot en culottes courtes qui trimballe fièrement un litron de rouge (pas pour lui, mais pour son papa, probablement), Doisneau et le très élaboré instantané du Baiser de l’Hôtel de Ville (précisons : de Paris) : voilà ce qui reste de Capa, Doisneau, Cartier-Bresson. Une image.
Moi, quelle image laisserai-je ? ou plutôt, quelle est l’image à laquelle on m’associera, que l’on m’associera, que l’on retiendra de moi ? UNE image, comme seule trace… ah, si seulement vous retrouviez ma valise mexicaine, bourrée de négatif !