Je ne vais pas vous ergoter un commentaire sur le match Panafieu – Delanoé à la télé : c’est trop nul. Voilà la Politique droite-gauche comme on l’abomine. Des anathèmes, des dialogues qui se marchent sur les mots, des chiffres, encore des chiffres, et rien que du malheur pour les administrés.
Non, je voulais juste vous entretenir d’une scène vue sur l’avenue d’Italie à Paris, donc, vers 16 heures, sur un des ces larges trottoirs où les acrobates de la planche à roulettes s’entraînent : une station Vélib’, dont un pauvre malheureux exemplaire au bout de la file, bien rangé à l’alignement avec ses semblables. Deux jeunes (jean’s, baskets, sweat, l’un en capuche, évidemment, mais pas l’autre) tournent autour, et le capuchonné explique paisiblement à son pote comment faire… et, donnant l’exemple, il pèse sur le vélib’ du bout, appuie sauvagement et violemment, et voilà la patte de fixation du vélo au râtelier qui se dessoude du cadre : disons que ça prend 20 secondes. Reste plus qu’à enfourcher la pauvre bête.
Appeler les flics ? crier au voleur ? ils sont mineurs. Et c’est déjà fini. Et zut, les concepteurs du Vélib’ devront sans doute revoir leur copie et renforcer la soudure de la patte défaillante ; et les Parisiens paieront la réparation du vélo, s’il est réparable.
C’était mercredi ; les collégiens n’ont pas école : alors, forcément, ils s’ennuient, faut bien se distraire.