M. Michel-Edouard Leclerc (MEL pour les intimes), excellent communicateur et créateur d’évènements, veut en découdre avec les pharmaciens. Sabre d’épicier breton au clair, Leclerc s’attaque au monopole de distrib’ des médocs.
A vrai dire, si vous entrez (*) dans une pharmacie, de médocs visibles, point ! ils sont tous planqués dans les superbes et profonds tiroirs à glissières qui sont loin loin au loin dans un recoin. En revanche, que de pots de crème, d’onguents, de bronzants, de pastilles, de produits à tartiner sur l’épiderme en couche bien épaisse, d’amincissants qui n’amincissent que votre portefeuille… sans la moindre étiquette de prix lisible, sauf à passer derrière le comptoir, grimper sur l’escabeau et manipuler les emballages.
Et je vous le fais remarquer, chez Leclerc, les pots de crème, les amincissants de portefeuille etc… ont tous une étiquette de prix, comme la loi d’ailleurs le prescrit, et comme le bon sens le suggère, en ces temps de pouvoir d’achat chatouilleux.
Et dans pas mal de pays il est très simple de se fournir librement en médicaments ; bien évidemment pas les antibiotiques les stupéfiants les « Tableau B » ; mais le paracétamol, les dentifrices « médicaux », les machins que tout le monde prend, pas de problème… alors pourquoi pas chez nous, hein ? de toutes façons la Sécu ne rembourse plus grand’chose.
Et il existe même des pays où, quand vous vous pointez avec une prescription pour 3 comprimés par jour pendant 6 jours, le mec ou la nana en blouse blanche derrière ses lunettes de presbytie et derrière son comptoir vous compte 18 comprimés dans une pochette, et vous facture 18 comprimés, et non pas 2 boîtes de 15 chacune, comme on sait si bien le faire chez nous.
Alors il y aurait pas mal à balayer devant vos devantures, chers potards chéris (mieux vaut potard que jamais) avant de hurler à l’épicier assassin, et nos labos pharmaceutiques pourraient, itou, faire un effort :
– quand on se prétend des scientifiques, arrêter de vendre du vent et des attrape-gogos,
– quand on se veut commerçant, afficher lisiblement ses prix,
– quand on se dit soucieux du budget de la Sécu et de la sécurité des médicaments, les fournir dans la quantité juste nécessaire, et facturer en conséquence.
ceci étant, MEL n’est pas innocent dans cette affaire, et prêche pour sa paroisse ? ah ça alors, pas possible, je ne l’eusse pas cru !
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(*) « rentrer » étant erroné, je ne vous le propose pas, à moins que vous ne veniez d’en sortir – encore moins « rerentrer », que vous m’auriez infligé si vous aviez déjà franchi vers l’extérieur le seuil de ladite pharmacie et décidiez d’y retourner immédiatement, comme dans la chanson. Mais pourquoi y retourner ? par exemple, pour protester contre le non-affichage lisible des prix, qui est anormal et illégal. Et vous auriez bien raison, sauf sur « rentrer » ou « rerentrer ».