Lisant la presse économique, les nouvelles du jour etc… par exemple « General Motors lance une voiture low-cost« , on s’aperçoit qu’en matière de prix bas – ou réputés tels – deux formules étrangères ont pignon sur rue, nous ont bouffé notre langue, ont fait leur anglais trou : « low cost » et « hard discount« .
Locoste, c’est audible, quoiqu’en bégayant ça donne lolocoste, aïe aïe aïe !! à éviter donc. mais harddiscount, alors là c’est infect. Il nous faut des formules plus douces à nos oreilles, et disons-le, de notre langue. Halte au rosbif !
halte au rosbif, certes, mais hélas, si « rabais dur » est viable, audible, voire rigolo car contractable (« Lidl, votre magasin rabédur »), « coût bas » et « bas coût » sont peu recommandables. D’autant que « coût bas » ne décrit que très imparfaitement de quoi il s’agit : en fait, peut-être les coûts sont-ils bas, mais ce qui compte, ce sont les prix ; on n’a jamais vu Ryanair, Logan, Easyjet… communiquer sur leurs coûts, mais sur leurs prix.
Ainsi, vu du côté du consommateur, alias le client, « coût bas » et « rabais dur » ne sont que deux signifiants pour un même signifié : des prix significativement bas. Au regard de quel standard ? des prix pratiqués généralement ailleurs, que ce soit pour les voitures, les transports aériens, la grande distribution.
Bon, brisons là, restons-en là : qui dit mieux que rabédur, ou durabé ? concours de signifiants, à vos plumes.
On pourrait déjà commencer par « super discount » ou « hyper discount »…
« Discount » c’est ristourne. « Superistourne » ? trop long.
Les « ristourneurs » ça pourrait se dire.
En fait le magasin de type Lidl, Ed, Netto, c’est très dépouillé. Voilà l’adjectif qui le décrit le mieux : moins cher parce que dépouillé.
Le problème c’est que « dépouillé » a une toute autre signification de nos jours.