Donc c'est possible ?

« Danone va commercialiser des yaourts bon marché », clame Yahoo(rt).

Nouvelle encourageante, car 6 yaourts aromatisés à 1 euro (pas 0,93 ; pas 1,34 ; non ! 1 euro, la pièpièce qui ne permet plus d’acheter grand’chose), c’est la possibilité de bouffer des yaourts à un prix raisonnable.

Mais dans cet article, qui cite le Figarôt, on lit aussi que ce nouveau produit « vient répondre aux enjeux d’une conjoncture dégradée et d’une consommation de plus en plus attentive aux prix« …(*)

Ah ben voilà ! du temps que les couillons de « consommateurs » (notons bien que dans « consommateur », il y a « sommateur ») avaient la tête ailleurs, le dos tourné, pensaient à autre chose, on les roulait dans la farine de yaourt à des prix « psychologiques », entendez par là le plus cher possible tant que ça ne se voit pas trop.Tu fais pas attention aux prix, t’es baisé.

Mais maintenant que nous voilà « de plus en plus attentifs aux prix », alors là, on se met à nous proposer des prix corrects, des prix honnêtes, des prix avec juste une marge raisonnable ? quelle vertu soudaine, messieurs du yaourt ! c’est attendrissant.

(*) c’est moi qui souligne, ou plutôt qui met en caractères gras. C’est d’ailleurs toujours à moi de mettre en gras ; toujours le sale boulot.

Ciel, ça baisse ! au secours !

Je lis ça dans le Yahoo du soir.

« Après avoir atteint un niveau record à plus de 147 dollars le 11 juillet, le baril de pétrole a depuis cédé plus de 20 dollars en raison des inquiétudes liées à une baisse de la demande. »

Et c’est vrai d’ailleurs que la consommation a baissé – de 8 à 15 % en juin en France – chose assez extraordinaire, car il paraît que jusqu’à présent, impavide et résigné, le consommateur continuait de consommer, coûte que coûte.

Mais non ! Le consommateur, arrivé à 1,45 euro les 100 cl de précieux pétrole, en a désormais marre, semble-t-il, de se ruiner pour le plus grand bien du Fisc, des spéculateurs de tout poil, des royaumes pétroliers et des compagnies du même métal : il roule moins, ou moins vite, ou il met au point mort dans les descentes, ou il covoiture, ou il prend le train… bref il réagit sainement.

Mais une baisse de la demande, c’est quand même plutôt une bonne nouvelle, non ? pour la Terrre, la coucouche d’ozone, les gaz à effet de serre, les mollets des cyclistes, le cardio-training, les portefeuilles… eh bien non. On a, dans les milieux boursiers, des craintes sur la baisse de la demande ! bande de salauds…

Carreau diario

Il te souvient certainement, lecteur navré de mon silence, que Nanni Moretti avait commis en son temps un opus filmique délicieux, à mettre sans hésiter sur les rayons de sa filmothèque perso : « Caro diario » – cher journal…

Me retrouvant devant ma page blanche – l’écrivant, elle ne l’est plus, paradoxe bien connu (*) -, je ne résiste pas au calembour du « carreau diario », tant la faïence 20×25, la terre cuite hexagonale, le listel portugais m’habitent.

Ce ne sont pourtant pas les céramiques qui me réduisent au silence bloguin, me baillonnent, tuent ma plume… mais la localisation du lieu d’où je cause, le Milieu de Nullepart, ravitaillé par les corbacks, loin, très loin de la Toile. Et comment communiquer, hein ? par signaux de fumette ? car les céramiques, ça se maîtrise, mais oui, pas si dur… mais un lien vers la Toile, alors là, on peut crever. Et personne pour me tendre la main (**).

Tiens, les mobiles aussi : en montant sur l’appui de la fenêtre de la chambre Ouest, au premier étage, par temps clair, on arrive à capter 2/5 de signal Orange, on parvient – dangereusement – à téléphoner ; quant à Bouygues et SFR, alors là, je ne sais pas, il faudrait avoir 3 abonnements, un pour chaque trou de réseau cellulaire.

Mais z’à part ça, tout va bien. Le pétrole est moins cher, paraît-il. Le baril, s’entend. A la pompe, alors là… déjà que c’est compté en millièmes d’euro, on va bien nous ristourner 3 millièmes d’ici la prochaine hausse. Radieuse perspective. J’en salive d’avance.

(*) Thème classique de pont-aux-ânes philosophique : dans les documents officiels,  au haut des pages presque blanches : « cette page est volontairement blanche ». Vous mettrez en évidence le caractère contradictoire de cette assertion.

(**) C’est Rimbaldien ! ma parole, on dirait du Rimbaud. tenez, je cite :  » Moi ! moi qui me suis dit mage ou ange, dispensé de toute morale, je suis rendu au sol, avec un devoir à chercher et la réalité à étreindre !  » : Je suis rendu au sol… c’est fort, non ? sols de terre cuite…

L'armée messine-caine : tous chefs, ou presque

Les tomettes étant en suspens provisoire et me foutant la paix, je glose au petit jour, dès potron-minou donc, en ce beau jour de Fêt’Nat, sur un fait que, un fait qui, un fait révélateur de l’hyper-enflure des hyper-structures administratives de mon beau pays. Je traite ici de la décision du tribunal administratif de Strasbourg de casser – pour vice de forme, pas pour cause d’indécence – l’élection de 48 vice-présidents à la communauté urbaine de l’agglomération « Metz-Métropole ».

Sans cette décision, nous aurions, couillons que nous sommes, ignoré que les messins avaient autant de vice-présidents. Et d’ailleurs j’ignore combien il y en a à Clermont-Ferrand, Nice, Bordeaux… tiens, faudra que je me renseigne.

Bref, ils ne sont que 170 délégués à cette assemblée messine, mais ils se sont dotés d’une structure auprès de laquelle la légendaire armée Mexicaine semble faire dans le dépouillé : 48 vice-présidents sur 170, c’est pas mal tout de même ! et si vous prenez la peine de lire l’article du Monde à ce sujet, vous comprendrez pourquoi les impôts locaux ne sont pas près de baisser, à 1700 euros par mois et par tête de pipe de vice-président, plus les frais de fonctionnement.

Cerise sur le gâteau des finances messines, c’est que les juristes Strasbourgeois, pince-sans rire comme tous les juristes, n’ont pas du tout jugé le grotesque des chiffres et le caractère scandaleux de cette curée sur le budget messin, mais uniquement un vice de forme. En somme, si les 170 délégués s’étaient réparti le fromage à bulletins secrets, ça n’aurait pas posé le moindre problème.

Tremblez donc braves admnistrés messins, la structure Metz-Métropole est actuellement impuissante, ingouvernée, quasi à poil, car privée momentanément de tous ses précieux vice-présidents : on ne pourra faire que d’expédier les affaires courantes. Mais gageons que les élus sauront rapidement y remédier ; il n’y a, somme toute, que vice de forme.

Fermeture partielle

… pour cause de travaux.

Le numismate-carreleur Fernand m’a lâcher, et voici donc que je me retrouve soliste*-carreleur-faïenceur à genoux, dur apprentissage tardif des rigueurs du compagnonnage.

Le voilà donc, par force, en sols bémol**, mon blog du chat ! et par voie de conséquence, lecteur assidu ou attentif, occasionnel ou épisodique, n’espère pas trop de brillants, touchants, féroces, amers, impertinents, alertes, espiègles, mornes, désenchantés, laconiques billets.

Les billets désespérés sont d’ailleurs les billets les plus beaux ; mais les tomettes hexagonales de terre cuite bien alignées, hein ? en avez-vous seulement une vague idée, de l’émotion qui naît de l’alignement du chant des tomettes ?

* poseur de sols

** le croirez-vous ? ils proviennent de Ravel, les sols, tout comme le beau lérot.

Vacance

Je n’écris plus de billet, mais je n’en pense pas moins. Plus de billet, car la Toile n’est pas dans ma sphère d’accès, pas accessible, pas joignable là où je crêche temporairement.

Je n’en pense pas moins, mais en penserais-je plus que cela ne changerait rien sur la Toile ; la pensée ne produit rien sur la Toile, la Toile s’en fout.

Que M. Borloo veuille faire expier annuellement aux possesseurs de véhicules dits « polluants » leur achat dit « incivil » – en d’autres termes, le retour de la vignette par la fenêtre, elle qui était sortie par la porte ; qu’il envisage d’étendre la formule à d’autres catégories de biens (les paquets de chips, les cahuètes, que sais-je ?? lui, Borloo, le sait peut-être, et s’il ne le sait pas, les zélés fonctionnaires du fric sauront lui établir des listes de biens « énergivores », pas de souci à se faire, l’avenir est radieux…) … bref que j’apprenne cette excellente nouvelle pour notre « pouvoir d’achat », et que je pense ce que j’en pense – pas beaucoup de bien – cela ne change rien au fait que les taxes tombent et tomberont comme à Gravelotte, de plus en plus, dur et serré.

L’avenir est radieux. Monsieur Borloo y veille.