Nous ne traiterons pas ici de la hantise de nos pères : de nos pères, « papas », s’entend, pas « nos ancêtres ». Merci à eux, soit qu’ils ne se soient pas retirés à temps, soit qu’ils se soient trouvés décidément trop bien pour se retirer, soit qu’ils aient décidé de ne pas se retirer, tel De Gaulle en 68, nous sommes là pour écrire notre petit billet.
Non, il s’agit du retrait des troupes d’Israël de la bande de Gaza. De naïves interprétations pourraient lier l’intervention militaire dans cette bande, intervention dite du « plomb durci » (déjà que, du plomb pas durci…) aux prochaines élections à la Knesset : le 10 février, donc très très bientôt. Il se serait agi, peut-être, pourquoi pas, de montrer ses biscottos aux électeurs, en quelque sorte… mais que va-t-on chercher là !
On pourrait aussi naïvement penser que l’arrêt de cette opération « plomb durci » juste-juste au moment où W « Deubel-You » Bush s’en va, juste-juste au moment où Obama déboule, que cet arrêt, disais-je, tombe bien à propos, pile-poil, en quelque sorte. W, lui, donnait sa bénédiction les yeux fermés, à la limite il s’en foutait, il faisait ses cartons ; tandis que son successeur, hein, va savoir ? Donc Israël se retire juste-juste à temps, « plomb durci interruptus« .
Pensées naïves, certes. Il reste que, grâce aux destructions manifestement assez réussies, la communauté internationale (pays arabes, Europe, USA aussi) va pouvoir de nouveau mettre plein d’argent de sa poche pour reconstruire les bâtiments Gazaouites détruits, tel Sisyphe poussant indéfiniment son rocher ; les creuseurs de tunnels clandestins (tunnels à vocation surtout alimentaire, vu le blocus chronique de ladite bande) vont pouvoir reprendre leurs pelles et leurs pioches, après avoir creusé pour enterrer leurs morts.
Et comme aux élections chez nous, chacun va déclarer – c’est déjà fait, en fait – qu’il a gagné ; le Hamas mettra certainement un point d’honneur à balancer de nouveau des roquettes aveugles et stupides vers le Nord ; les dirigeants Israéliens vont derechef se fâcher, non mais on n’est même plus en sécurité etc etc…
Et tourne et tourne le petit moulin.