Encore à propos des Chtis, et cette fois ce n’est pas triste, mais juste dommage.
L’acteur / scénariste Dany Boon, une des deux figures majeures – avec Kad Merad – du film « Bienvenue chez les Chtis », qui a eu le succès phénoménal que l’on sait, se propose de boycotter la cérémonie des Cesars. La cérémonie des Césars, on s’en fout, avec ses « nominés », nos minets en pingouins et et nos minettes en décolletés assez profonds pour qu’on puisse y plonger. Mais ceci dit, ce que dit M. Boon c’est en gros (vous pouvez vérifier) qu’avec un tel succès d’audience son film mérite mieux que des miettes de compressions de chez César.
Si maintenant la qualité d’une oeuvre se mesure au volume de son chiffre d’affaires, alors Visconti Bresson Bergman et Renoir (le fils) sont des nuls…
Par ailleurs, si « Les chtis » se laisse voir avec plaisir, sans ennui, on ne peut pas se taper sur les cuisses en criant au génie. Scénario gentillet, convenu (on les suppose affreux sales et méchants, on les découvre tendres et très vivables), dialogues moyens – on a droit à des épisodes carrément didactiques, le parler « chti » nécessitant des développements circonstanciés, par exemple sur la locution « j’vous dirai quoi », – et de bons acteurs, avec quelques jolies trouvailles, comme la séquence de mise en scène et en condition pour la tendre épouse dans le vieux Bergues, ou le tête-à-tête de la future belle-doche et de sa future bru à travers un guichet de poste. Pas de quoi classer Les Chtis parmi les oeuvres majeures du 7ème art.
Disons-le tout de même : ce succès énorme mérite une mention spéciale, et nos patentés sociologues devraient se pencher là-dessus : pourquoi ce retentissement ? où est le truc ? les talents de carillonneur de Boon n’expliquent pas tout.