Le Figue-haro du jour est en veine de techno boursière : voyez plutôt ce lien, qui ne nous annonce rien de rassurant. On sait déjà que les bourses ne sont plus là pour permettre aux entreprises de lever des fonds et pour réguler les échanges, mais pour faire du fric du fric du fric. On sait déjà que si le pétrole se balade autour des 85 dollars le baril au lieu de 75 c’est surtout parce que les volumes échangés « sur le papier » sont d’environ 30 fois les volumes utiles. Spéculation oblige, et c’est vous et moi qui payons.
Mas là ça va fort, parce que les golden boys qui arpentent les rues du Lower Manhattan ou de la City en costard rayé gris sombre avec un Blackberry à l’oreille et un sandwich à la bouche sont en passe de devenir complètement ringards. En effet, on sait modéliser sur ordinateur certains des comportements logiques de ces gentils suçeurs de fric ; reste à demander auxdits ordinateurs de faire le boulot à la place des golden boys .
Résultat : au lieu de passer 25 ordres de vente / achat à l’heure (je dis 25, je n’en sais rien, ça pourrait être 42, 260, 143, bref un nombre humain, dans nos moyens…) l’ordinateur est capable d’en passer 200.000 : ça tient de la milliseconde. Voyez ? la bécane détecte un cours favorable à la vente, et hop 0,02 seconde plus tard l’ordre de vente est parti. Et ainsi de suite. Et ça rapporte gros, et pour gagner du temps on essaye de placer ses ordinateurs quasiment au cul des salles de marché, pour que les fils électriques soient plus courts, que ça aille plus vite.
Alors évidemment on peut se demander où est la fonction historique des places boursières là-dedans !! le rentier peinard qui se gardait jalousement ses Penaroya et revendait ses Pechiney au bout de 6 mois car la dernière initiative du groupe lui paraissait défavorable… on peut se le demander.
Reste que dans ce délire spéculatif – tout ça finira mal – on a au moins une bonne nouvelle : les petits gars qui ont pour mission de pomper les finances mondiales au profit de parasites et de malfaisants plutôt qu’au service de l’entreprise devraient logiquement se faire du souci sur la pérennité de leur casse-croûte : les ordinateurs n’ont nul besoin de ponts d’or pour bien bosser, eux.
Tibert