Si tu n'es pas sage, Moodys sera très très méchant

On découvre de plus en plus clairement le dessous des cartes du « jeu » planétaire (façon de parler, c’est de nos moyens d’existence qu’il est question) qui se déroule ces jours-ci autour de la zone Euro.

Bon, ce n’est un secret pour personne, les Britanniques-nique-nique seraient ravis de faire un croche-pied fatal à l’Euro, de même que les Etats-Uniens : cette monnaie trublionne les emmerde. Donc on tractionne, chez les « anglo-saxons », et vigoureusement, dans ce sens. Et, coup de bol, il y a les agences de notation : toutes Etats-Uniennes, impeccable, non ? (*)  bref, Standards & Poor, Fitch, Moodys : toutes à Wall Street, appliquées – impartialement, vous pensez bien ! – à noter fort sérieusement les performances des entreprises, dont les Etats ! car les Etats, ce sont des entreprises, eh oui, ni plus ni moins. Donc, les agences de notations s’activent à dire et écrire beaucoup de mal  des Euros-péens. Que les USA soient endettés jusqu’aux racines des cheveux ne leur fait pas broncher un cil, mais les Européens, alors, les Européens, aïe aïe aïe !

Très sérieuses, d’ailleurs, les agences de notation, impeccables : la veille de la faillite en beauté de Lehman Brothers, cette banque était notée AAA+ : solvable de chez Solvable, ma brave dame !! les yeux fermés, pouvez y aller en confiance.

Bref, le Figues-haro de ce matin nous régale d’un « Moodys menace de dégrader la note de la dette du Portugal« . Vous vous rendez compte ? comme un vulgaire épicier de quartier qui se ferait rabrouer par son expert comptable. Pire, on pourrait voir ici dans ce « Moodys menace… » l’esquisse, la suggestion d’une manoeuvre qui pourrait, si l’on poussait quelque peu le trait – je prends des pincettes, hein ! – ressembler à un chantage. Combien faudrait-t-il que le Portugal crache au bassinet des bonnes oeuvres de Moodys pour éviter la dégradation de la note ? hein ? ça ne se règlerait pas avec une bonne bouteille de Porto ou quelques paquets d’Azulejos.

Tibert

(*) On peut d’ailleurs se demander pourquoi il n’existe pas d’agence de notation européenne ?? c’est dans les gênes anglo-saxons ? ça fait partie des accords de Bretton-Woods ? c’est interdit aux Latins ?

Jamais le dimanche !

Vous vous souvenez ? « … na na na na na na les enfants du Pirée« , la rengaine, Nana Mouskouri – ah non, c’était Melina Mercouri et la danse, et l’ouzo à flots (pas à flot, à flots) : « Jamais le dimanche« , 1960, de Jules Dassin, LE film grec d’avant Angelopoulos. Un tel tabac, ce film, et cette musique de film, que la serinette, ressassée ad nauseam à la radio, avait suscité un pastiche dont je me souviens encore :

« Je vous confesse / Que j’en ai plein les fesses / D’entendr’ chanter sans cesse /Les enfants du Pirée ».

Bon, pourquoi vous conté-je ça ? eh bien, camarades et amis, c’est que le plan d’aide à la Grèce, la planche de salut et à billets pour Athènes, ça c’est passé un dimanche (et allez, en musique : « ça s’est passé un dimanche / Un dimanche au bord de l’eau…« ), dimanche dernier exactement. On sait que dans le scénario du film dont au sujet de quoi que je vous cause, la dénommée Ilya, alias Melina Mercouri, la pute grecque et piréenne, ne recevait pas de michetons le dimanche, ce jour étant réservé aux amis. Eh voilà donc que l’Histoire bégaye ; ayant fait monter ses clients de la semaine – Goldman Sachs etc… – Ilya consacre son dimanche et ses faveurs aux amis de l’Eurogroupe, et notamment à la fougueuse et rebelle Angela et au très frétillant Nicolas.

Bon, passons… une deuxième raison d’intituler ce billet « Jamais le dimanche » : fuyez, mes amis, fuyez, c’est un amer retour d’expérience, les restos du dimanche. Salles endimanchées, et pour cause ! sacs à mains et cravates, bambins qui s’ennuient et folâtrent entre les tables, service interminable, malbouffe et additions salées, après-midi pâteux garantis. Le restaurant comme une fête dominicale, c’est une erreur historique ! tiens, si vous n’avez pas envie de cuisiner le dimanche :allô-pizzaïolo, allô sushis-chéris, un jambon-beurre-cornichon sur un demi de Kro au zinc du coin, mais PAS le resto LE DIMANCHE !

Tibert