Un fort intéressant billet de Mme Lauvergeon, grande-cheffe-Sioux d’Areva – la boîte qui construit nos centrales nucléaires à travers le monde – sonne le réveil dans « le Monde » : « Réindustrialisons-nous ! ». Vous pourrez, lecteur estimé, en prendre utilement connaissance ; de mon point de vue, elle a 200 % raison, mâame Lauvergeon ; y en a marre des communicants, des marquéteux, des « ingénieurs commerciaux » et plus encore des armées de juristes qui sortent à la chaîne de nos universités ; vive les ingénieux ingénieurs et les cheminées d’usine qui fument. Pour réduire le chômage, y a rien de mieux : du boulot, des machins à fabriquer, des 2 x 8, des bleus de chauffe etc.
Parallèlement, dans un autre des canards du Filet, (le filet de canard, avec des pommes-fruits et des canneberges… hmmmm), j’ai nommé Le Figues-à -rôts (avec des figues, ça le ferait aussi…), on nous sort un superbe rapport de la Cour des Comptes qui « accable le port de Marseille ». Vous pourrez y découvrir que les conducteurs de grues et de portiques dudit port y bossent entre 12 et 14 heures par semaine, avec des salaires réels au delà de 3.500 euros par mois. Tiens, c’est chouette, ils ont la règle « fini, parti », au Port de Marseille : si leur plan de travail du jour est fini plus tôt, ils décanillent plus tôt. Normal ? oui mais ils font moitié moins de mouvements de portiques que dans les autres grands ports européens. En clair : ils ont fini quand à Rotterdam ou à Hambourg ils en sont à la moitié du boulot.
Résumons-nous : Mme Lauvergeon, vous avez bien raison ; mais (y a un « mais ») avec des bras cassés, des traîne-lattes et des « toujours au macadam » (*), on va pas y arriver.
Tibert
(*) expression ouvrière (avec la « perruque », etc…) : se « mettre au macadam », c’est aller voir un toubib pour se faire porter pâle, se mettre en arrêt-maladie. Tiens, une classique, dans un bureau administratif, ce dialogue pris sur le vif : » t’as pris tes congés-maladie, toi, cette année ?
– ah non pas encore ».