Un cruel dilemme secoue la classe parisiano-parisienne, opposant les « pros » et les « cons » (comme on dirait outre-Atlantique, sans malice, d’ailleurs) : il paraît que le stade de tennis de Roland-Garros est trop pitit, rikiki pour un tournoi de l’importance qu’il a ; très important, Roland-Garros ! Durant 2 semaines, vous vous rendez compte, 2 semaines sur 52, il FAUT un grand, un énorme court de tennis (pas le court, il a des dimensions normalisées ; non, les gradins autour, pour tous les invités gratoche et les autres, les malchanceux qui payent et se dévissent le cou pendant des heures pour suivre des yeux la baballe jaune).
Objection, qu’ils-elles disent à côté, du côté justement des serres tropicales qui jouxtent Roland-Garros (le stade, pas le bonhomme, il est mort à la guerre de 14). Vous devrez nous passer sur le corps, allez donc voir plus loin, ici ce sont des serres tropicales exceptionnelles, pas question d’y toucher !
Et d’évoquer de « lointains » horizons, le 9-3, évidemment, mais les joueurs vont se faire braquer leur raquette ; le 9-4, le 9-5, bref un tas de banlieues plus moroses ou grisâtres les unes que les autres. Le tournoi de Roland-Garros à Bondoufle, à la Garenne-Bezons, à Bécon-les-Bruyères ? et pourquoi pas, qu’ils disent, les Parisiens raisonnables…
Et pourquoi pas dans les Ardennes, où est mort justement M. Roland Garros ? ou dans l’île de la Réunion, puisque M. Roland Garros y est né ? ou à Sablé (Sarthe), Chambéry (Savoie), La Couvertoirade, Quimper, Saulieu, Figeac ? hein, pourquoi pas Figeac ? charmante bourgade du Lot… un tournoi de tennis du « Grand Chelem » (rien à voir avec le Bridge, faut suivre !) à Figeac, tiens ça ça aurait de la gueule. Il y a justement de la place tout plein près du champ de foire.
Incapables de décoller de l’horizon des lignes de métro, au mieux du RER… ah ils sont chouettes, tiens ! bande d’aménageurs du Territoire de mes deux !
Tibert