Tandis que la pluie martèle les lattes des volets roulants, en ce dernier jour de mars 2011, je suis perplexe, perdu dans des pensées vagabondes. Je viens de lire – dépêche du Fig’machin pompée texto du site Web du Parisien-aujourd’hui en France, c’est ça le journalisme d’auteur – que madame Duflot, Cécile, par ailleurs Secrétaire Nationale des Verts Ecolos Européens, a démissionné de son poste d’adjoint(e) à la mairie de Villeneuve-St-Georges… « elle y était chargée de l’urbanisme, de l’aménagement et du développement soutenable« .
Bon, passons – ou plutôt, tiens, parlons-en ! – sur le fait que cette annonce ne nous dit absolument rien sur les raisons de cette démission. Elle a craqué, madame Duflot ? « burn-outée (épuisée, en français, mais burn-out au lieu d’épuisement, ça le fait mieux, non ? ), burn-outée par les cantonales ? ou bien elle a soudain pris conscience des âneries que la politique politicienne fait faire aux femmes-et-hommes politiques ? par exemple sa copine Voynet, presque aussi verte qu’elle, et qui cumule sans vergogne un poste de sénateur et un poste de maire d’une grande ville ? ou elle a pris conscience de son incapacité à remplir sa mission ? ou elle attend un heureux z’évènement ? ou… bref vous ne le saurez pas, et moi non plus. Tiens, si ça se trouve, elle veut se donner du temps pour préparer sa candidature aux Présidentielles, doubler mâame Joly dans la ligne droite des tribunes ? va savoir !
Mais ce qui est neuf, surprenant, ce sont les termes : le développement n’est plus durable, il est devenu soutenable !! Arrêtons-nous, si vous le voulez bien (parce que vous le valez bien, mais si, mais si…) sur cette terminologie : on en a donc fini avec le durable, ce qui est un aveu d’échec. Il n’y a pas d’amour heureux, disait le poète, et il n’y a pas non plus de développement durable ; en d’autres termes, le développement ne dure pas. Du moins, pas assez, pas longtemps, pas comme on le voudrait (à Villeneuve-St Georges, précisons-le ; ailleurs je ne sais pas). On développe, et zut, ça ne tient pas. Pffffff…
En revanche, on peut le soutenir, le développement, de même qu’on soutient un tas de choses qui en valent la peine, ou pas. On soutient des thèses ridicules, on soutient son équipe… on soutient un développement que je vous dis que ça, vous m’en direz des nouvelles ! dans l’hypothèse contraire, ça devient alors insoutenable, vous en conviendrez. L’insoutenable développement de Villeneuve-St Georges… de quoi craquer, non ? eh ben voilà… elle a craqué ! c’était pas soutenable.
Tibert