L'insoutenable durabilité du développement

Tandis que la pluie martèle les lattes des volets roulants, en ce dernier jour de mars 2011, je suis perplexe, perdu dans des pensées vagabondes. Je viens de lire – dépêche du Fig’machin pompée texto du site Web du Parisien-aujourd’hui en France, c’est ça le journalisme d’auteur – que madame Duflot, Cécile, par ailleurs Secrétaire Nationale des Verts Ecolos Européens, a démissionné de son poste d’adjoint(e) à la mairie de Villeneuve-St-Georges… « elle y était chargée de l’urbanisme, de l’aménagement et du développement soutenable« .

Bon, passons – ou plutôt, tiens, parlons-en ! – sur le fait que cette annonce ne nous dit absolument rien sur les raisons de cette démission. Elle a craqué, madame Duflot ? « burn-outée (épuisée, en français, mais burn-out au lieu d’épuisement, ça le fait mieux, non ? ), burn-outée par les cantonales ? ou bien elle a soudain pris conscience des âneries que la politique politicienne fait faire aux femmes-et-hommes politiques ? par exemple sa copine Voynet, presque aussi verte qu’elle, et qui cumule sans vergogne un poste de sénateur et un poste de maire d’une grande ville ? ou elle a pris conscience de son incapacité à remplir sa mission ? ou elle attend un heureux z’évènement ? ou… bref vous ne le saurez pas, et moi non plus. Tiens, si ça se trouve, elle veut se donner du temps pour préparer sa candidature aux Présidentielles, doubler mâame Joly dans la ligne droite des tribunes ? va savoir !

Mais ce qui est neuf, surprenant, ce sont les termes : le développement n’est plus durable, il est devenu soutenable !! Arrêtons-nous, si vous le voulez bien (parce que vous le valez bien, mais si, mais si…) sur cette terminologie : on en a donc fini avec le durable, ce qui est un aveu d’échec. Il n’y a pas d’amour heureux, disait le poète, et il n’y a pas non plus de développement durable ; en d’autres termes, le développement ne dure pas. Du moins, pas assez, pas longtemps, pas comme on le voudrait (à Villeneuve-St Georges, précisons-le ; ailleurs je ne sais pas). On développe, et zut, ça ne tient pas. Pffffff…

En revanche, on peut le soutenir, le développement, de même qu’on soutient un tas de choses qui en valent la peine, ou pas. On soutient des thèses ridicules, on soutient son équipe… on soutient un développement que je vous dis que ça, vous m’en direz des nouvelles ! dans l’hypothèse contraire, ça devient alors insoutenable, vous en conviendrez. L’insoutenable développement de Villeneuve-St Georges… de quoi craquer, non ? eh ben voilà… elle a craqué  ! c’était pas soutenable.

Tibert

On est choyés

On pense pour nous, on vient au devant de nos besoins, on nous dorlote. La vie devient de plus en plus paisible, sereine, sans stress ni nuisances : nous mourrons bientôt tous en bonne santé.

Tenez, d’ici quelques mois des motos banalisées équipées de radars vous « flasheront » à la volée sur la route, le jour où vous aurez oublié de river un oeil sur la route (des fois que…), un oeil sur les panneaux de signalisation – très importants, les panneaux – et un oeil sur le compteur de vitesse, le plus important de tout. Vous ne pourrez pas dire qu’on ne s’occupe pas de vous.

Tenez, moins de 4.000 tués sur les routes cette année, mais plus de 20.000 dans les accidents domestiques : c’est la prochaine campagne du gouvernement, le permis de bricoler « à points », avec évidemment contraventions pour une mèche de perçeuse qui dérape, « prunes » pour les escabeaux mal calés, et stages payants pour le rattrapage de points.

Elle est pas belle, la vie ? le gaz va augmenter de 5,2 % au 1er avril, ce n’est pas un « poisson », soit plus de 60 % d’augmentation depuis 2005. Sur le marché mondial c’est l’inverse, les prix baissent, mais vous, monsieur Dugenou, avec votre chaudière à gaz, vous avez accès au marché mondial du gaz, vous ? non ? vous vous fournissez chez GDF ? c’est surprenant… ou Antargaz ? Butagaz ? ne cherchez pas,il vous en reste 4 autres à citer, pas un de plus, c’est la « libre concurrence », n’est-ce-pas.

Mais heureusement la municipalité parisienne, qui veille sur vous, chers lecteurs parisiens, et sur vos dépenses énergétiques, ainsi que sur le réchauffement climatique, la biodiversité, les micro-particules, la pollution sonore et j’en oublie, va bientôt interdire aux bistrotiers les chauffages de terrasses  au gaz (les « parapluies »). Les élus écolos en rêvaient, ça les fait marronner que l’on puisse avoir chaud dehors par temps froid, c’est une provocation, c’est contre nature, retour aux vraies valeurs : pull de grosse laine qui sent le suint, casquette fourrée (en fourrure synthétique, évidemment)  et couverture sur les genoux si vous voulez siroter votre cahoua à la terrasse – et en griller une, pour aggraver votre cas. Vous êtes fous ? inconscients ? vous coûtez cher à la collectivité, avec vos proches et probables cancers des poumons (mais combien coûte à la collectivité la survie de nonagénaires atteints de démence sénile et réduits à l’état de légumes, ça…).

La hausse du prix du gaz sera ainsi indolore pour les troquets parisiens, qui n’auront pas de raison d’en consommer : on veille sur nous ! et gageons que cet exemplaire initiative fera tâche d’huile dans les autres municipalités où s’ennuient des écologistes en mal de bonnes idées. Tenez, en voilà une ( bonne idée) : pourquoi ne pas interdire les chasses d’eau, qui sont des aberrations écologiques, et imposer les toilettes sèches, comme dans les parcs naturels aux USA ? gros potentiel pour la filière bois, qui comme chacun sait, est neutre, au plan du bilan carbone. La sciure de bois vendue chez Monop’ et Franprix par sacs de 1 ou 2 kilos, comme la farine… mais attention aux ententes illicites entre producteurs, il paraît que ça se fait.

Dans la farine, peut-être… mais pas dans le gaz, pensez-vous !

Tibert

Qu'est-ce qu'on pourrait bien raconter ?

Le Figues-à-rôts ne sait pas trop quoi aligner sur ses pages électroniques, il faut bien faire de la copie, c’est le cas de le dire, et alors il va pêcher en copié-collé les dépêches de l’AFP, qu’il nous ressert telles quelles, à nous de voir…

Et ça donne ça : « Halliday ne votera jamais pour le FN« . En voilà une information qu’elle est capitale !! on s’en étouffe, on se tape sur les cuisses : Johnny Halliday, ce phare de la pensée politico-sociale, nous désigne le bon choix, ou plutôt celui qu’il ne faut pas faire ! merci monsieur Johnny H., on est maintenant plus lucides, plus forts, avec vous la France ne sombrera pas.

Mais lisez mieux, ou tout simplement, lisez-la, cette dépêche de l’AFP, reproduite brut de fonderie – ce serait fatigant de la paraphraser : vous alliez vous dire, comme moi, que décidément ce malheureux sexagénaire  pathétique dans son déclin ne savait plus quoi inventer pour se faire mousser, pour exister, qu’il ferait mieux de se contenter de chanter ? pas du tout ! tenez :

« Les Français font ce qu’ils veulent mais moi personnellement… »,

« … mais c’est pas à moi de dire aux gens ce qu’ils ont à faire »,

« un artiste n’est pas là pour suggérer politiquement le vote des Français ».

L’AFP, et subséquemment le Figaro, reproduisent ici des extraits d’une entrevue accordée par l’artiste à France-Inter. Monsieur Halliday dit et redit que son avis est personnel, ça ne concerne que lui, il n’est pas habilité à donner des consignes, il est juste un chanteur… mais, tu peux flûter, mon gars, il faut quand même que France-Inter, l’AFP et le Figaro claironnent que Johnny ne votera pas FN, c’est vachement important.

Monsieur Halliday, vous remontez dans mon estime, et votre modestie – normale en l’occurrence – vous honore. Mais que dire de ces scribouilleux à la gomme, qui tartinent ainsi de la copie accrocheuse, abusive, et pour tout dire malhonnête ?

Tibert

…gais ou …guais ?

Faudrait savoir ! Le Monde, au sommaire, ce tôt matin :

« Le premier ministre portuguais sur la sellette« . Ah ? voyons voir, voyons voir… clic… mouline mouline… ça s’affiche… voilàààà…

« Le principal parti d’opposition portugais a annoncé qu’il présenterait, mercredi 23 mars… » : vous voyez ? on se demande vraiment ce que foutent les correcteurs de ce canard. Il est notoire que « g » n’est doux qu’avec « e » et « i » ; avec « a », « o » et « u » il est dur ! dur de dur. Guttural et tout et tout.

Garage, tiens… ça se prononce « guaraje », pas « jaraje »… « guirlande » pour dire « guirlande », pas « jirlande »… « argument », pas « arguument », etc… vous voyez ?

Tiens, une bien triste : Maître Capelo est mort… j’aimais bien maître Capelo. Lui au moins il défendait notre langue (pas lange, langue !), et comment ! un de ses bons trucs:  « un tableau, ça ne s’efface pas, ça se nettoie« . Ou encore – je l’avais dit avant lui – « on ne rentre pas en 6ème, on y entre« . Sûr que lui aurait pointé du doigt les âneries de la page web du Monde, et comment !

Bon, alors c’est clair, c’est « …gais », portugais, pas « …guais ». Et, à propos de « gais », ou pour faire branché, « gays », la société à la pomme mordue, celle qui a des ordinateurs tout blancs, là, a des soucis parce qu’elle a validé une application informatique destinée à remettre les homosexuels dans le droit chemin (comprenez : l’hétérosexualité classique, la normalité, quoi !). Il se trouve qu’un groupe intitulé « Exodus international » a développé un programme qui propose aux homosexuels « de se libérer de l’homosexualité grâce au pouvoir de Jésus« . Jésus en super-héros anti-homos, vous voyez le tableau… il y a décidément des gens qui ont, comme on dit, « un pet au casque », hein ! les groupies de Jésus… le Christ, roi des hétéros… n’importe quoi…

Mais voilà, la maison Apple a donné son imprimatur (*) à cette application – stupide, certes, conne et malintentionnée – et quelle erreur ! quel scandale ! on ose mettre en doute la parfaite normalité de l’homosexualité ! ça pétitionne à tout va, bien évidemment… comment ça, on nous aime pas ? c’est pas possible, pas légal… homophobie… interdiction… censure… procès…

Vous voyez où je veux en venir ? où ça nous mène ? vous aurez sans doute un jour à certifier par écrit et sur l’honneur la pureté et la conformité de vos opinions quant à la sexualité, les races, les ethnies, l’identité nationale, les religions, la délinquance, et tout un tas de sujets qui normalement font débat. Les gardiens du Temple de La Bonne-Expression veillent au respect du dogme. D »ailleurs, Jésus lit dans vos pensées, alors essayez pas de tricher !

Tibert

(*) on a donc peu de chances d’y trouver des bugs, à défaut d’y trouver une pensée cohérente et rationnelle.

Les divisions se multiplient

Nos concitoyens ont encore oublié que la démocratie se fonde sur le droit – et le devoir moral, donc, car un droit qu’on n’exerce pas, ça rouille – de s’exprimer de temps en temps et au coup de sifflet, droit reconnu à chacun de manière arbitrairement égale, agrégé de Droit Public ou caissière chez MolloPrix. Ce droit chèrement acquis, ils s’asseoient dessus, ils boudent l’urne… eh ben quoi, elle est pas belle, mon urne ?

Ben non, elle est pas belle… d’abord les Cantonales on sait pas à quoi ça sert, sinon à désigner qui va organiser le gaspillage du fric du département – nos impôts, donc – dans des ouvrages somptueux et inutiles, des voyages d’études aux Seychelles, des subventions abusives et des allocations mal distribuées.  ? Vous dites ? ah bon, ça sert justement à ça ?

Et puis on nous demande notre avis bien rarement ! heureusement qu’y a les sondages, sinon notre opinion personnelle, y aurait des toiles d’araignées et une bonne couche de poussière dessus. Mais moi les sondages, j’en ai jamais vu, j’ai jamais été sondé, sauf la vessie en 1986. Par contre, tiens, les Suisses, eux, ils le font chauffer, leur droit d’être consulté. On les consulte très régulièrement, et  sur un tas de questions : c’est du sondage, mais grandeur nature, et ça fait fonctionner la démocratie – même si ça aboutit à des conneries, d’ailleurs. On peut le regretter, y a pratiquement jamais de referendum en France, on nous demande pas notre avis. Tiens, Cohn-Bendit en a bien demandé un, de referendum, y a 15 jours, sur le nucléaire : on aurait pu dire ce qu’on en pense… le temps qui se détraque, tout ça. Mais non, notre opinion, y s’en tapent, tu parles.

Et enfin, ça manoeuvre, ça négocie, ça se concerte, y sont fatigants, les politiciens, à grenouiller et se refiler nos votes comme si ça leur appartenait. Mélenchon tire la gueule – fastoche, il a pas à se forcer – parce que les trois autres se réunissent sur une péniche sans l’inviter ; mâame Duflot dit que les Verts, n’est-ce pas… le fils Laurent se souvient, du temps de son père, le rouge… monsieur Fillon aime pas le bleu Marine… tandis que son pote Copé, lui c’est ni bleu ni rose !

Ni gris ni verts, ni gris ni verts

Comme à Ostende et comm’ partout

Quand sur la ville tombe la pluie

Et qu’on s’ demande si c’est utile

Et puis surtout si ça vaut l’ coup

Si ça vaut l’ coup d’ vivre sa vie.

(merci à Jean-Roger Caussimon, ça change agréablement des Cantonales)

Et comme disait le vieux Léo sous sa crinière blanche d’ananar : « Que crèvent les phraseurs, Jean-Roger ! que naissent les chiens fidèles... »

82 % off ? vous aussi ?

Grande nouvelle, c’est la fin de semaine, et il pleut. On va dire que la loi de Murphy, alias « loi de l’emmerdement maximum » est en l’occurrence vérifiée ; sinon on aurait décrété que c’est l’exception qui confirme la règle. Comme ça c’est toujours  conforme aux dictons. D’ailleurs, c’est bien connu, « Qui à la St Joseph perd son fief, à la St Médard marche au radar ! » .

Autre grande nouvelle, le réseau d’ordinateurs zombies « Rustock » a été détruit, ou du moins désactivé. Vous pourrez lire ça, et y découvrir que, si ça se trouve, votre propre bécane servait, à votre insu, à envoyer tous les jours, et plusieurs fois par jour, des tas de messages stupides, frauduleux, mensongers, inutiles, malfaisants, vicieux… à des tas de gens qui n’en avaient que foutre, par exemple toutes ces femmes à qui l’on vantait des offres commerciales pour du Viagra en solde, allant même jusqu’à des réductions ahurissantes, des 80 ou 82 %, n’importe quoi.

Ouvrant ma boîte à lettres électronique, ce matin, je n’y ai trouvé aucune offre de durcisseur de verge, ni de montres d’une grande marque commençant par R… à prix ridiculement bas, ni de diplômes ronflants sans les avoir mérités, bref : rien !! des messages sans intérêt, la SNCF qui veut m’envoyer ailleurs à mes frais, des marchands d’ordinateurs qui m’enjoignent de changer de machine pour la 425 ème fois en 6 mois, un fabricant de GPS qui a les mêmes exigences concernant ses productions… rien d’intéressant.

Au moins, avec les spams, on se marrait un peu. On m’a même, récemment, fait l’honneur d’une tentative d’arnaque à l’héritage, arnaque dite « africaine » – le fric du soi-disant héritier était censé se trouver au Togo, ou en Guinée, j’ai oublié. Le texte savoureux, l’absurdité confondante de cette salade supposée appâter le pigeon m’ont bien diverti pendant quelques minutes… bon, attendons de pied ferme la prochaine vague de spammeurs invasifs et illégaux ; qui sait ? 85 % off ? à ce tarif, j’achète !

Tibert

Japon ? jappons

Un commentaire à mon dernier billet, immédiatement poubellisé car en anglais – ce pourrait être du Paul Auster, du Dickinson, du Woolf, je m’en fous, ce site est « de base » en français – « Japan is in crisis right now » : Le Japon est en crise en ce moment !… le scoupe du mois !… vous le saviez, vous ? les 4 heures de reportages en boucle tous les jours sur le réacteur numéro (au choix, de 2 à 4)  ne vous ont pas permis de prendre la mesure de l’ampleur du problème ? faut-il que ce blog se joigne au concert de commentaires vaseux et approximatifs sur les dangers du nucléaire, sur la neige, le sort qui s’acharne, la hauteur et la puissance des vagues, la détresse des Japonais du Nord-Est ? Oui ? alors : une minute de silence sur ce blog, en témoignage de solidarité avec le Japon, ça le vaut bien.

(……….. une minute…………….)

Bien, passons à autre chose. La Lybie ? ah non, pas la Lybie ! maintenant que les astucieux Russes et Chinois (pétrole, pétrole !), les très très prudents Allemands (pétrole, gaz !!), les machiavéliques Italiens (Berlusconi, ENI), les attentistes-mais-pas-pour-rien Etats-Uniens (mieux vaut un bon dictateur que des va-nu-pieds plus ou moins fondamentalistes et dont on ne sait rien) ont mis des bâtons dans les roues, joué la montre ou traîné les pieds avec assez d’efficacité, maintenant que les « rebelles » n’ont plus que la frontière égyptienne derrière eux, et que les seuls Français et Rosbifs (*)  se sont aventurés en terrain miné et à découvert, quel coup reste-t-il à jouer pour sauver l’honneur ?  comme diraient mes amis québecois – désolé il manque l’accent – :  » ça a point d’allure !« .

Eh bien, chers auditeurs, c’est ici la fin de notre chronique. Il resterait beaucoup à gloser, mais c’est l’heure de mes gouttes.

Tibert

(*) Et les Suisses, donc ! ils ont un vieux et méchant contentieux avec monsieur Kadhafi, et je parie un paquet de cahuètes qu’ils seraient ravis de le voir dégager… mais que faire ? ils sont neutres, irréductiblement neutres.

Mac Carthysme à France-Téloche

On peut le lire dans l’édition Toilesque du Monde de ce matin : « Affaire Zemmour : la CGT envoie une lettre ouverte au PDG de France Télévision« . Et la CGT de réclamer la tête de monsieur Zemmour, au motif que celui-ci a été condamné pour incitation à la haine raciale. Je ne sache pas (marrant, ça ‘je ne sache pas’… c’est chié, comme expression !) que la CGT soit en position de donner des leçons de vertu en matière d’information – voir ses contorsions, de conserve avec le vieux PCF, pour justifier les ignominies staliniennes, les anathèmes de « crapules », « social-traître », « rats », « poubelles de l’Histoire » etc…, voir son comportement monopolistique sur la distribution de la presse écrite… – mais là n’est pas le propos.

Voilà : si je ne m’abuse, monsieur Zemmour n’est pas fonctionnaire assermenté, et son statut ne requiert pas un casier judiciaire vierge, tel un policier, un magistrat etc. Monsieur Zemmour est chroniqueur, point. Rien donc n’oblige le PDG de FT à le virer, non ?  et ledit PDG a son libre arbitre, oui ? donc s’il juge que la liberté d’expression reste un bien précieux (et menacé, note du claviste) je l’approuve vigoureusement : c’est son droit le plus strict.

Mais la CGT d’écrire : « les mots portent les choses » : vaste programme, que je recommande comme sujet au bac’ philo lors de la prochaine session. Le poids des mots, le choc des retournements : du temps de monsieur Rivette et de son film « La religieuse », d’après Denis Diderot, le ministre de la Cu-culture de l’époque, dûment chapitré par Tante Yvonne, avait refusé le visa de censure… et la Gauche unanime avait violemment protesté et manifesté, à juste titre selon moi, au nom de la Liberté d’Expression. La liberté d’expression… ça existe, ça ?

France Télévision, l’ex-ORTF : « la voix de la France », disait monsieur Pompidou. Avec la CGT, « La Voix de la France » reprend du service.

Tibert.

Le 11 ? le 11.

L’Histoire avec un grand « Tache » retiendra, si besoin était, que les drames nous donnent rendez-vous le 11. Le 11 septembre 2001, les twin towers de New-York (et accessoirement le Pentagone : nettement moins télégénique, le Pentagone) s’effondrent en boucles interminables, quasi hypnotiques, sur les écrans télé de la Planète,  what else ? oui, quoi d’autre ? eh bien si, justement,  le 11 mars 2011 (*) – vous avez vu ? deux fois 11, c’est un signe ça, vite mon manuel de numérologie, 11 c’est la somme de 5 et 6, bon sang mais c’est bien sûr ! – un tremblement de terre et un raz-de-marée (« tsunami », en patois auvergnat) du feu de dieu, au Japon, très très loin, heureusement, de nos horizons. Et les flots noirs et boueux de déferler inexorablement, là-bas au Japon, et chez nous, en boucle répétitive et quasi hypnotique, sur nos écrans télé.

La veille du vendredi 11 mars 2011, soit le jeudi 10, la Lybie focalisait toutes les attentions : même le Petit Nicolas avait joué un coup, ça avait de la gueule, monsieur BHL, notre nouveau ministre des Affaires Etrangères – l’ancien était à Bruxelles, et pas au courant – approuvait vigoureusement l’initiative présidentielle qu’il avait appelée de ses ardents voeux (**).  La télé chroniquait à tout-va sur la Lybie, on suivait ça heure par heure, haletants. Alors, ça venait, ces bombardements sur les pistes des aérodromes militaires lybiens, oui ou zut ?

Le vendredi 11 mars 2011, la Lybie était rayée de la carte des medias par un tsunami politico-journalistique : black-out ! botus et mouche cousue. Désormais y avait plus rien à voir là-bas, allez circulez, allez donc plutôt regarder le tsunami japonais à la télé, vous verrez, c’est affreux, ça passe en boucles répétitives et quasi hypnotiques sur les écrans.

Tibert

(*) Le 11 c’était un vendredi. Vendredi, jour sans viande, la veille du samedi, c’est tout dire. Vendredi 11, affreux… !  vendredi 13, je vous dis pas. Patte de lapin, trèfle à quatre feuilles, fer à cheval, croisons les doigts ! Il nous reste heureusement le vendredi 12 pour souffler.

(**) « ses ardents voeux« … ça sonne moche comme tout, non ? affreux… mais qu’écrire ? hein ? « ses voeux les plus sincères« , ah oui, là c’est meilleur. Tenez, ça pourrait même se chanter : « bonnaniversai-reu, nos voeux les plus sincè-reu… »

Logement, saison I – PMC : Petit, Mal foutu, Cher

On sait que les agences immobilières fleurissent, et parfois prospèrent, aux quatre coins de l’hexagone, et notamment à Paris, la ville des plus mal logés. Vous baguenaudant – à Paris, donc, what else ? – le nez au vent et aux oxydes de carbone, d’azote, etc… vous pourrez aisément remarquer l’intérêt des Parisiens pour ces vitrines « Immo-Bill, Immo-Dugenou, Immo… » vantant les charmes de logements tous plus « charmants », « ravissants », « exceptionnels » les uns que les autres. Ca tient carrément du lèche-vitrine, ça fait concurrence, osons la comparaison, avec les devantures des magasins de fringues de la rue de Babylone, mais l’attirance est ici autant masculine que féminine. Bref : le logement, à Paris, ça branche un max !

En d’autres termes : Paris, deux millions de mal-logés, deux millions qui voudraient bien trouver plus grand, mieux foutu, moins cher, plus calme, mieux situé, avec ascenseur… mais bernique, il n’y a rien, ou pas grand-chose, ou alors à des tarifs, houlàlà !  et pourquoi ? parce que l’urbanisme haussmanien a tout verrouillé, tient lieu de Credo, de statue du Commandeur ; parce que « c’est beauuu » ! en particulier, latrilogie PMC dicte l’alpha et l’omega du bon goût. Saint Parquets-Moulures-Cheminées, priez pour nous !

Parquets hors d’âge, mal calés et grinçants ; moulures poussiéreuses, grisâtres et fendillée, voire délabrées ; cheminées au marbre fendu ou branlant, bouffeuses d’espace et inutiles. Tout ça a un cachet fou, certes. Et beaucoup de façades ont de la gueule, soit, certaines sont même magnifiques, parfois dans le style Nouille ou Art Déco : ces superbes façades, gardons-les. Mais en général c’est banal, répétitif, stéréotypé, voire moche, ça a 150 ans au minimum, les pièces sont calibrées selon des normes obsolètes, isolations phonique et thermique inexistantes, salles de bains ajoutées là où l’on a pu, on vit au son des voisins et réciproquement, on se chauffe cher et mal, les pièces sont étriquées. Bref la plupart des logements haussmaniens sont de nos jours inadaptés – et leur environnement avec – à abattre et rebâtir. A rebâtir autrement, évidemment.

(à suivre)

Tibert