Le calendrier Maya ayant atteint sa limite physique, paraît-il, on devait constater hier la fin du Monde. Pas du monde Maya, non, allez hop : tout le Monde ! le Monde, quoi, puni à cause de ces cons de Mayas, pas foutus de mettre en place un compteur assez large. Notez bien que les informaticiens ont été moins nocifs que les Mayas, le 31 décembre 1999 à 23h 55 et 59 secondes : les conséquences de leur inconséquence se limitaient à un « bug ». Le bug de l’an 2000 en face de la Fin du Monde, avouez, c’était de la petite bière. Pourtant la cause était exactement la même : ces radins, ces cossards d’informaticiens écrivaient les années avec juste les 2 derniers chiffres. Soi-disant que c’était pour économiser de la place…
Mais, attendez, ça va recommencer ! et dans pas longtemps ! indécrottables, nos nullissimes spécialistes en logiciels des systèmes d’ordinateurs ont placé dans les machines une bombe à horloge que, à côté, celle des Mayas va ressembler à un pet de souris : ils ont encore mis un compteur de temps trop juste, qui démarre stupidement au 1er janvier 1970, et qui ne fait que 32 bits. Trente-deux bits seulement ? vous vous rendez compte de l’exiguïté de seulement 32 bits ? non ? ah bon. Pourtant, ça devrait : la valeur maximale de ce compteur correspond au 19 janvier 2038 vers 3h du matin. C’est affreux, non ? tenez, à ce moment-là…
– soit le compteur repart à zéro : on se retrouve au 1er janvier 1970, sous Pompidou, à fêter la Nouvelle Année en pattes d’èph’ et gilet en peau lainée, devant la télé noir-et-blanc, ventrue à coins ronds avec des gros boutons, et sans télécommande. Avouez, ça serait assez catastrophique.
– soit le système constate, atterré, que, une fois les 32 bits tous remplis à mort, il ne sait plus comment en mettre d’autres : boum, tous les ordinateurs explosent, et il y en a partout, des ordinateurs, en 2038… votre Aïe-Pad-37 vous pète dans les doigts, le programmateur de la cafetière électrique fond, la machine à laver saute au plafond, votre bagnole fonce sur un radar au bord de la route, tous warnings allumés, klaxon bloqué… l’horreur.
Et là, attendez, c’est pas le pire : le 19 janvier 2038 à 3 heures du matin environ, heure locale (ça devrait être l’heure d’hiver, d’ailleurs), même à Bugarach ça va mal se terminer. Y a pas de raison, quoi, là-bas aussi il y en aura, des ordinateurs, tout plein d’ordinateurs, embarqués ou pas.
Vous avez échappé à la Fin du Monde (sauf Bugarach, OK OK) : ces abrutis de journalistes entassés dans leurs camions-satellites au long des trottoirs de Bugarach, traînant leur ennui et leurs micros baveux à la recherche de fêlés du chapeau diserts et télégéniques, en ont été pour leurs notes de frais au bistrot du village ; mais vous perdez rien pour attendre. Si vous êtes pas morts le 19 janvier 2038, vous allez voir ce que vous allez voir, ça va être terrible : mon blog va s’auto-détruire.
Tibert, un poil perturbé