On joue les prolongations juridiques et financières à la manif’ du 13 janvier, la manif « consistante », « Tous nés d’un homme et d’une femme« , vous voyez ? eh bien, la pelouse du Champ-de-Mars n’ayant pas résisté au piétinement d’un nombre « consistant » de manifestants, il va falloir la refaire, et le maire de Paname réclame 100.000 euros – notez bien, pas 79.817,58 euros, ni 102.612,32, non : 100.000 tout rond, ce qui donne avec une TVA à 19,6, gnagnagna… 83.612,04 euros : ah, enfin des vrais chiffres, pas une estimation au doigt mouillé, comme on craignait. Une vraie facture, quoi.
Eh bien, c’est la Préfecture de Police de Paris qui a reçu la douloureuse : normal, direz-vous, c’est elle qui a imposé le Champ-de-Mars comme point de rassemblement final à cette manif’. Laquelle Préfecture de Police a retransmis aussi sec aux organisateurs, estimant que c’est eux qui ont piétiné là où il aurait fallu survoler le gazon, mais on ne sait pas encore léviter ( l’éviter ? quoi ? de fouler le gazon).
Mais voilà-t-il pas que la passionnaria de la manif’, Frigide Barjot – c’est peut-être un pseudo – déclare que 100.000 euros ça ne se trouve pas sous le sabot d’un cheval, et continue : « J’appelle tous les citoyens aujourd’hui à venir replanter le Champ-de-Mars (…) S’il faut replanter le Champ-de-Mars, on le replante, mais on n’a pas 100 000 euros comme ça pour le Champ-de-Mars« .
Voilà, monsieur le futur ex-maire de Paris, une idée qu’elle est bonne ! si toutes les manif’s de la CGT-CFDT-FO-SGEN-FSU-RATP-SNCF-Autonomes-SUD-SUD-Rail-et-j’en-oublie, depuis la Libération de 1945, avaient fini en séances de jardinage, râteau sarcloir rouleau fumier cordeau binette arrosoir et brouette, comme Paris serait beau et vert, comme nos rives de la seine seraient luxuriantes ! mais hélas vous êtes bien, monsieur le Maire, le premier et le seul à réclamer des sous, comme si vous ne les aimiez pas, ces manifestants du 13 janvier…
Une suggestion maintenant : il n’y a rien de mieux qu’un bon vieil aérodrome pour accueillir les manif »s. Les organisateurs de « raves » le savent bien, et ne s’en privent pas ; suffit de passer le tarmac au bulldozer, puis au nettoyeur-vapeur le lendemain. Un aéroport désaffecté fait farpaitement l’affaire : je vous fiche mon billet que d’ici 20 ans, si Notre-Dame-des-Landes, ce qu’à Dieu ne plaise (*) et en dépit du bon sens, se construit, c’est sur ses deux pistes envahies par les mauvaises herbes que finiront les manif’s du « Grand Ouest ». Soyons donc pragmatiques, réalistes, économes : faites, monsieur le Maire de Paname, atterrir les manif’s sur un tout neuf tarmac au Champ-de-Mars. Les ampoules aux mains des jardiniers « consistants » à venir vous diront merci.
Tibert
(*) c’est une figure stylistique, rien de plus.