L'agglo, moi je trouve ça beau (*)

Ah non, on ne va pas encore se tartiner du ch’val à longueur de blog ! marre, marre ! (…à bout, bout d’ficelle, selle…). C’est trot, euh non, trop, parlez nous d’autre chose, traitez donc de sujets moins rebattus, cher Maître.

Pourtant… si vous saviez… aïe aïe aïe, même les boulettes scandinaves de chez IKEA, celles servies à la sauce aux airelles avec des frites, vendues avec les meubles en agglo de chez Chinagglo et qu’on ne monte qu’une fois – contrairement aux chevaux – en contiendraient, du ch’val, ou seraient susceptibles d’en contenir. Alors, adieu boulettes IKEA, moi qui y allais exprès pour ça, on va devoir se rabattre sur le gravlax, probablement, certainement même non chevalin – mais allez savoir !

On s’aperçoit que c’était pourtant, dans cette affaire, LA chance de réconcilier le consommateur avec la viande de cheval, du moins le consommateur qui ne nourrit pas de préjugés défavorables à la manducation de viande équine. Déjà à Stalingrad, lors du siège hivernal de 1942-43, on se tapait, aussi bien chez les Allemands que chez les Russes, de la soupe, du râgout, du miroton de cheval congelé – de toute façon c’était congelé, qu’on l’ait voulu ou non –  et ma foi on était bien content qu’il y en ait, du ch’val !

Il est des pub’s – débiles, je vous le concède – où la tablée familiale se pourlèche et s’extasie sur le plat délicieux qu’a mitonné la maîtresse de maison – c’est forcément elle, vous n’imaginez tout de même pas le papa en tablier de cuisine, non ? – et celle-ci, mutine, de minauder qu’en fait de plat « maison » elle a réchauffé une boîte de chez William Surin, ou de Gare-bite, et tout le monde de clamer en choeur les louanges de l’industriel qui a commis la boîte.

Eh bien, je reste persuadé que chez Spang-et-Rault ou similaires,  on a voulu travailler le concept hippophagique dans ce type de scénario, sur un habile coup de pub’ en quatre temps :

1° On vous colle discrétos du ch’val dans les lasagne « pur boeuf »,

2° Tout le monde trouve ça super bon, ruée sur les bacs de surgelés,

3° On vous révèle le secret de fabrication : ahh ! ça alors ! c’est vraiment délicieux, du ch’val, parbleu, c’était donc ça !

4° La viande de ch’val s’arrache aux comptoirs des boucheries hippophiles et hippophages, dont le nombre croît à grande vitesse, aux dépens des sushi-shops.

… et voilà, ce n’aurait pas été plus difficile que ça, une superbe campagne de pub’ « mettez de l’hippo dans vos envies« , impeccable, sauf que ces abrutis de Britanniques ont tout fait foirer, c’est venu trop tôt, pas dans le bon tempo. C’est toujours pareil avec eux, ils jouent mal le coup.

Bon, ce coup ci, j’arrête sur le sujet, ça suffit comme ça, comme disait Goethe sur son lit de mort – en VO, évidemment.

Tibert, du groupe littéraire Hou l’hippo.

(*) et merci à Boby Lapointe

,

Torche-balles etc

Deux torche-culs sortent presque simultanément au milieu des monceaux de nigleries et des quelques pépites qui inondent la sphère médiatique.

– La râclure de bidet d’une Mata-Hari d’alcôve, qui tire gloire d’avoir réussi à « piéger » DSK, notre ex-ex-grand dirigeant et futur grand  dirigeant, et qui tartine impudemment, complaisamment là-dessus. Bouchons nous le nez et jetons ça là où ça doit être jeté : à la poubelle. Beurk, madame.

– Un cow-boy républicain ultra-libéral états-unien et provocateur nous conchie abondamment, nous les bouffeurs de grenouilles, à travers des courriers à notre Ministre du Raidissement Progressif. Ceci, sous couvert de dénoncer, à propos d’une usine de pneus, la supposée fainéantise des ouvriers français et le syndicalisme collectiviste rouge qui nous oppresse. Ce type ne dit pas que des âneries ; la façon dont il les profère ne mérite que le mépris et la poubelle itou. Iacoub-Taylor, même punef.

Tibert

PS – La Ministresse de l’Ecologie et des Energies nous prépare à de sombres lendemains : il faudra, déclare-t-elle, aligner les prix du fioul sur ceux de l’essence, y a pas, c’est nécessaire bien que triste, n’est-ce-pas, santé publique, particules, oxydes d’azote, gnagnagna…

Juste une suggestion : pour positiver dans ce paysage de désolation des porte-monnaies et d’impitoyable taxation, si vous aligniez, madââme, les prix de l’essence sur ceux du fioul ? en voilà une idée qu’elle est bonne, non ? y avez-vous pensé ?

Une gauche et deux droits

Mâame Lebranchu, rescapée des camps mitterandiens et rempilée, sous François-Normal, au cocooning de la Fonction Publique, étudie avec bienveillance l’annulation, l’abrogation, la suppression de l’unique journée de carence en cas de maladie des fonctionnaires. Car, déclare-telle, cette mesure est « injuste, inutile et inefficace. Elle est humiliante pour les agents. »

Humiliante, car cela entretient, n’est-ce-pas, le soupçon – quelle idée sotte et grenue ! – que des « agents » (des salariés de l »Etat, ce sont des agents, ça ne s’appelle pas pareil) pourraient prendre indûment des congés de maladie. Mais qu’est-ce qu’on va chercher là ! les agents de l’Etat ne sont pas faits de cette pâte, voyons. En revanche…

… en revanche, concernant le Privé, c’est un ramassis de tire-au-flanc, de bras cassés, pour qui les 3 jours de carence en cas de maladie sont justes, utiles et efficaces, et n’humilient en rien le salarié qui reste au fond de son pieu avec une grippe carabinée, ou qui doit prendre quelque repos pour cause d’expulsion d’un ténia récalcitrant.

On ne peut que constater, encore une fois, madame Lebranchu – mais ce n’est pas votre problème, vous ne vous souciez que de la Fonction Publique – que décidément « Egalité« , le deuxième terme de notre très théorique trilogie républicaine, peut aller se faire voir ailleurs : il y a bien en France DEUX droits du travail – sans compter les petits particularismes locaux, zones franches, Corse, Alsace-Lorraine, et j’en oublie certainement.

Tibert-Egalité

A63=N10+6,50

Quand on a une surdose de ch’val, on essaye de changer de menu, trouver un autre minerai… tiens, on va parler routes. En route, donc !

je me suis laissé dire qu’au Sud de Bordeaux, la N10, la célèbre ligne droite qui va de Bordeaux à l’Espagne – la « route de la mort » parce qu’on s’y endort, une fois l’accélérateur coincé avec un parpaing et le volant maintenu par une pince –  va changer de genre (*) et devenir une autoroute : à péage, forcément, vous pensez bien.

Elle était gratuite à 2 fois 2 voies, cette rectiligne RN10. « Gratuite », c’est à dire financée par les contribuables, les entrepreneurs de Travaux Publics ne travaillant pas gratuitement. Mais la noria de camions espagnols portugais et j’en oublie qui transportent du minerai de ch’val de Timisoara (Roumanie) à Valladolid (Espagne) pour revenir à Poitiers (France) via Lublin (Pologne) ont transformé cette route en train de camions.

Il a donc fallu élargir à 2 fois 3 voies, parce que ça devenait assez infernal. Mais là c’est une filiale de Bouygues qui a décroché le pompon : elle devient concessionnaire de cette superbe RN10, qui, après changement de genre, devient A63, payante pour tout le monde, sauf peut-être les Landais s’ils restent dans leur coin.

Donc, je résume : dès le printemps, on va devoir payer pour circuler sur une Nationale, abusivement vendue à un entrepreneur privé. Mais y a qu’à emprunter une route sans péage, me direz-vous ? que dalle : il n’existe pas d’itinéraire de substitution gratuit (c’est à dire financé par nos impôts) et raisonnable.

Gratuit, si, : libre à vous d’aller de Saugnacq-et-Muret à St-Geours-de-Maremne (91 km par la RN10, alias A63, c’est tout droit) sans passer par la RN10 alias A63 : vous allez devoir passer par Moustley Pissos Sabres Garein Mont-de-Marsan (69 km déjà) puis Tartas, le tout pour un kilométrage total de 138 km, soit 47 km de plus. Allez, disons 50, un peu moins de 4 litres de fioul à brûler en plus, donc, à 1 euro 40 le litre, gnagnagna… 5 à 6 euros à débourser en plus si vous voulez vraiment, entêté que vous êtes, ne rien payer à la société Atlandes. Et puis vous allez y passer un temps fou, et n’oubliez pas les rond-points, ralentisseurs, feux de croisement, zones 30, radars fixes et mobiles, sorties d’écoles, passages piétons, marchés de rue, rocades, sens uniques… vous voyez bien que ce n’est pas raisonnable… allez, payez, quoi, vous voyez bien que vous êtes baisé.

Tibert

(*) C’est très très à la mode, et ça va devenir la Bonne Norme, je le sens, on y va tout droit, de laisser le ou la « genre » indéterminé (**), ou indéterminée, sauf à énumérer toutes les variantes, pour ne froisser personne – et surtout pour ne pas se faire traîner en Justice par la LIG, la Ligue des Indifférenciateurs de Genre.  Ainsi, par quoi va-t-on devoir remplacer « celles et ceux » , « les Parisiennes et les Parisiens », etc… toutes expressions abominablement sexistes et que nos « femmes et hommes » politiques (ah zut ça recommence) emploient connement et à tout bout de champ ? ils vont devoir citer également, sinon ça va les desservir, les homos et les homoes, les lesbiens et les lesbiennes, les transgenres de tout poil, que sais-je ? ça va rallonger assez sérieusement leurs discours – à moins que ce soit le but de la manoeuvre, vu qu’ils n’ont en général pas grand-chose à dire.

(**) damned ! il n’y a pas de genre neutre en français. Même le vocabulaire, il faut choisir, masculin OU féminin ! c’est inadmissible ! que fait la Commission de Révision du Français ?

Apologie du ch'val

Vrai, on en apprend des choses : nous avons trop de viande de cheval en Europe. C’est bien évidemment la faute des Britanniques, Irlandais, et autres phobiques du cheval – et la phobie peut se manifester sous la forme d’une vénération exagérée, injustifiée. Si tous nos voisins d’outre-Manche voulaient bien se mettre aux chevaux (et aux lapins, grenouilles, escargots…), on n’en serait pas à la surproduction d’équidés, au déséquilibre du marché de la viande de ch’val, qui bien évidemment favorise les magouilles : si le cheval était au prix du boeuf, grosso modo, eh bien cela ne serait pas arrivé !

Les chats, chiens – et bientôt de nouveau les poissons – peuvent et pourront manger du cheval, ou de la poudre de cheval, ou du minerai de cheval – mais pas de steak de cheval dans le filet – certes, mais quid de réhabiliter le cheval chez l’humain ? des gondoles de lasagne « Une de Mai » pur cheval, de ravioli « Bucéphale » bien clairement étiquetés, sans besoin de bidouiller des compositions d’ingrédients frauduleuses ! voilà qui serait honnête, lisible, et contribuerait à l’amélioration de la race chevaline, tout autant, sinon plus, que le PMU.

Bon, moi ce que j’en dis… tiens, à propos de chevaux, vous n’ignorez pas, j’espère, que les Municipales c’est dans un an, et à Paris ça grenouille ferme, déjà. Un combat de femmes à l’horizon, une triangulaire de femmes, plus précisément : Hidalgo versus Kosciusco-Morizet ou Dati. Au vu des tirs de barrage de l’actuelle mairie PS dès l’annonce de la candidature NKM (« Paris n’est pas un jouet« , dixit le futur ex-maire, voilà une information qu’elle est utile !) on sait qu’ils se sont trouvé là une concurrence coriace – l’ex-garde des sceaux de Nicolas Sarkozy, elle, ne leur faisait pas broncher un cil. Et personnellement, nonobstant une fâcheuse faiblesse chez elle pour le cumul de mandats, je joue NKM gagnante dans la troisième.

Tibert, tagada-tagada-tagada

L'amélioration de la race chevaline

Moi vous me connaissez, quand je tiens un os (de cheval) à ronger, je m’y cramponne. La plus noble conquête de l’homme défraie nos chroniques hippiques, et ce n’est pas prêt de cesser, tant il y a à tartiner. Journaleux et blogueurs mes amis, nous tenons là un vrai minerai (de cheval).

Justement, à propos de minerai… la Rue89, pourquoi 89 je l’ignore, 69 je comprendrais, mais 89 ? l’Yonne, peut-être ? ou dix-sept-cent-89 ? ou 42 + 47 ? bref, Rue89 nous régale 😉 d’un article sur le fameux 😉 minerai de viande. Plus la peine de qualifier ça de minerai « de boeuf », c’est juste de la barbaque indifférenciée, boeuf sans doute, ou vache de réforme, cheval, âne, mulet, porc, va savoir… des muscles de bas étage, de la graisse et du collagène, le tout finement hâché, et, rassurons-nous, dans des conditions d’hygiène quasiment farpaites . Miam !

L’horreur, c’est que, dans les années 70-80, même mon chat n’en aurait pas voulu, du minerai, mais maintenant c’est dans les sauces bolognaises qui ne sont jamais jamais passées par Bologne. Ou dans les ravioli (un raviolo, des ravioli) en grosse boîte, qu’on verse avec leur odorante sauce à la tomate hollandaise dans un plat en terre, parsemés amoureusement de gruyère râpé avant de les faire gratiner 10 minutes au four. Ceux qui les mangent froids à même la boîte sont des inconscients, ils passent à côté de grands moments, de ceux où l’on peut vraiment parler de l’amélioration de la race chevaline !

Mais l’article que je vous cite ici donne dans le pathos à tort, à mon avis : « il est aussi possible de retrouver des parcelles de viande de porc dans des produits halal : c’est déjà arrivé et c’est bien plus grave« .

Objections votre Honneur :

– grave ? en quoi ? si le musulman pratiquant est de bonne foi, ne sait pas qu’on lui a refilé du minerai de porc pour du rumsteack – remarquez c’est quand même pas pareil – son Dieu ne peut pas lui en tenir rigueur, non ? ou alors c’est un Dieu à la noix, pas juste… un Dieu qui n’est pas à la hauteur de sa tâche, bref un Dieu pas valable.

– ensuite il n’y a pas que le hallal, il y a aussi le casher ! et si l’on peut déplorer que des kebabistes par exemple servent, à l’insu de leur plein gré ou pas, des ragougnasses de viande porcine, les Juifs sont prioritaires pour protester : chez eux le porc et le cheval sont interdits ! il leur faut des mammifères ruminants et à sabot fendu. Je sais c’est compliqué, en fait c’est ou ou et selon le cas, et puis le chameau, le zébu… mais tenez le Grand Rabbinat québecois donne le « La », aux particularismes locaux près, caribou, élan, orignal etc :

« Voici les animaux que vous pouvez manger entre tous les quadrupèdes qui vivent sur la terre : tout animal ayant le sabot corné et bisulque [divisé en deux] et ruminant, vous pouvez en manger. Mais vous ne mangerez pas ceux parmi les ruminants et parmi les sabots fendus : le chameau, c’est un ruminant au sabot non fendu; le daman, c’est un ruminant au sabot non fendu; le lièvre, c’est un ruminant mais il n’a pas de sabot; le porc a le sabot fendu mais ne rumine pas ».

C’est clair maintenant ? le daman est interdit, mais justement, à ma connaissance, en Roumanie ils n’en ont pas, et puis personne ne sait ce que c’est ; le chameau c’est juste chez Pinder qu’ils doivent surveiller si on ne le leur pique pas ; quant au cheval il est doublement  interdit aux Juifs pratiquants, car non-ruminant, et à sabot monobloc. Triplement, même, pour les Juifs britanniques et pratiquants.

Au fait, j’ignorais que le lièvre était un ruminant -peut-être est-il dépressif, peut-être rumine-t-il, le lièvre, de sombres pensées. Tant pis, donc, pour nos amis Juifs pratiquants, ils ne goûteront jamais le lièvre à la royale, non plus que le homard Thermidor, bien que ce ne soit pas un ruminant. Mais ils pourront se rabattre sur le lapin domestique : il a, pour une raison qui m’échappe, échappé à la liste des interdits rabbiniques.

En somme, du lapin domestique dans le minerai de boeuf, ce serait bien moins grave.

Tibert

DJ, cheval et papauté

Le Benoît 16 de Rome ayant déclaré sagement qu’il se retirait, marre, ça suffit comme ça, j’y arrive plus – non ce la faccio, comme brâmait Piccoli dans le rôle  du pape, justement – les canards bruissent, forcément, de la taraudante question : « qui, maintenant ?  » : eh bien, chers auditeurs, je vais vous le dire : ce ne sera pas moi. Tel Piccoli dans le même film, le vieux cardinal Melville, moi non plus je ne me sens pas de le faire : je ne me présenterai pas. Et c’est ici que je vous annonce ce scoop, dans mon blog, et en exclusivité.

Autre chose :

Repas sans porc
Et en quel honneur ?

Ce petit ticket est joint au plateau-repas des classes économiques sur un vol long-courrier. ici c’est Air Machin, mais ce pourrait être Air Truc ou Air De Rien, ce serait pareil. Eh bien, moi ça m’interroge ! ça m’interroge, car ce pauvre cochon est interdit de vol. Le cochon ne prend jamais l’avion, et pourtant il aimerait ça, j’en suis sûr. De quel droit lui interdit-on les lignes aériennes ? il pue du bec ?

Et, autre question qu’elle est pertinente : si l’on nous interdit de bouffer du porc en avion, ne serait-ce pas pour nous coller du cheval ? hein ? la restauration chevaline en plein ciel ? vous en penseriez quoi, vous ? les chevaux ailés de Tarquinia, Pégase… la mythologie bruissait déjà de chevaux qui prenaient l’avion ; ça pourrait bien hennir dans les plateaux-repas.

Et, griotte sur le gâteau,  cette nouvelle : à Marseille, la municipalité accorde une subvention de 400.000 euros, excusez du peu, à un évènement « musical » (je mets une seule paire de guillemets, mais imaginez qu’il y en ait plein plein) prévu en juin, une prestation en plein air du DJ David Guetta, le célébrissime tortionnaire de platines vinyle. Et nonobstant cette substantielle subvention « culturelle » (re-guillemets en pagaille), les places seront vendues à partir de 44 euros, une paille ! le culturel à la porté de toutes les bourses bien renflées.

Question : sachant que le budget de la Communauté urbaine… sachant que… étant donné… calculez l’augmentation des impôts locaux des Marseillais, qui en ont déjà par dessus la tête, et c’est la crise, et de l’argent y en a plus ! y en a plus. A fortiori pour des nigleries de ce genre, qui rendent sourd – mais pour beaucoup plus cher que certaine autre activité réputée dangereuse pour l’ouïe.

Tibert

Pictogramme de Gauche

Je folâtre sur la Toile ce matin… le « Monde » nous entretient de « la semaine de la mode » à New-York ; hier c’était le Figues-Haro qui traitait de la fashion week, exacte traduction de la même expression, sans aucune valeur ajoutée, mais dans un canard supposé français, ça le fait tellement mieux, facheun’ houic.

Et, tiens, ce matin tôt – comme toujours les matins sont tôt le matin, sinon à quoi bon avoir des matins ? – le même Figues-à-rôts nous régale d’un article sur la bouffe ; article très orienté « madââme », vu que c’est dans le cahier Madame Figaro, sous la plume de la très anglophile Marie-Catherine de La Roche, M-C Of The Rock, en fait. Voyons le titre :

« Oui à la Positive Food ! Focus– En cette fin d’hiver, notre eat list [c’est le Figaro qui a mis en italiques, pas moi] des ingrédients antistress… »

… et quelques échantillons de la suite, le best of (le florilège, les morceaux choisis), le ou la cranberry, de genre indéterminé (la canneberge)… le focus, c’est un gros plan (pas le Gros Plant, attention !) ; quant à la Positive Food, c’est la bouffe positive, pas vrai ? la bouffe à ressort, qui pschiite… mais la eat list, ma pauvre dame ? ah oui, la eat list… les ingrédients, mon lapin, c’est aussi de la eat, de la food, ça pléonasmise sec dans ton titre… « notre liste des ingrédients antistress » (va pour le stress, assimilé) aurait largement suffi, et pas en baragouin anglomane.

Mais bon… est-ce dans les écoles de journalisme qu’on enjoint aux « apprenants » (*) de truffer leurs textes d’anglicismes ? mais pourquoi pas aussi, pour équilibrer, d’italianismes, de germanismes, d’hispanismes, de… comme ça au moins on apprendrait des langues.

Et, tenez, à propos d’apprendre les langues, comme c’est bien trop difficile – déjà l’anglais, tout seul, quelle galère – on a aujourd’hui le langage des pictogrammes, en anglais pictogram, je suppose. Les toilettes, restrooms, gabinetti, WC,  etc, on a des images pour les trouver. Idem pour interdire de fumer, etc. La société Ikea est passée maîtresse dans la langue du pictogramme, toutes ses notices de montage sont intégralement en pictogrammes, démerdez vous.

Mais, au fait, on n’a pas de pictogramme pour nicht inhauslehnen, e pericoloso sporgersi. Que fait la SNCF ? ce qu’écrivant, je me trouve avec des écouteurs dans les oreilles, pour éviter de déranger ma louloute qui en écrase encore. Et, savez-vous, sur l’écouteur gauche il est écrit « L » (left, bien entendu), et pour l’autre c’est « R », right. Et, savez-vous, sur la totalité des casques, écouteurs etc… de la planète c’est la même symbolique LR. Pourquoi pas GD chez nous, LR à Berlin, SD à Rome, ID à Madrid etc ? parce que ! parce qu’on est infoutus de trouver un pictogramme pour indiquer la gauche et un autre pour la droite. Vous avez une idée, vous ?

Tibert

(*) j’adore ce terme grotesque et risible, inventé par les Diafoirus de la pédagogie post-éduc’nat’, les théoriciens et militants de la déliquescence du savoir, les laboureurs du champ lexical.

Miam !

On a des relations au Canada… ils nous disent, là-bas en ce moment les légumes c’est patates chou betteraves chou courge chou chou courge. Et si chez nous c’est « bio bio » l’antienne à la mode (oh pardon, « tendance », fashion, trendy, ce genre de patois), là-bas c’est « local local, buy local » : acheter des trucs du coin, bio ou pas trop, mais surtout économiser sur le transport, et favoriser le canadien fait canadien.

Par exemple, éviter la crevette pêchée en Norvège, décortiquée au Maroc, surgelée en Bulgarie, conditionnée au Dadjikistan…

En fait d’économies sur le transport, les lasagne (*) Findus viennent nous donner un éclairage intéressant sur l’économie des transports alimentaires. On comprend mieux pourquoi nos routes sont constamment embousées d’énormes camions rugissants.

Des lasagne surgelées Findus, donc… qu’on retrouve en Grande-Bretagne, et, oh horreur, how schocking, il y a du cheval dans le boeuf, le boeuf hennit ! chez les Grands-Bretons, le cheval, le lapin, la grenouille, l’escargot sont tabou – pas pour les mêmes raisons – et on n’en mange pas.

Bon, c’est juste un peu de cheval, pas que du cheval, pas partout… mais c’est la société française Comigel, en ce moment, qui fabrique les lasagne Findus… alertée, elle a contacté un de ses fournisseurs de barbaque, Spanghero, de Castelnaudary, lequel a enquêté et trouvé que sa viande « de boeuf » qu’était en fait du cheval (pourtant ça ne se ressemble pas, les carcasses de boeuf et de cheval) venait d’un abattoir roumain. Lequel abattoir « traite », délicieux euphémisme, les deux bestiaux sans trop de discrimination, d’où sans doute le mic-mac.

Pour la petite histoire, Comigel fabrique entre autres des plats Findus, qui fait fabriquer ses surgelés « suédois » entre autres par Comigel ; le siège est à Metz, mais c’est la filiale « Tavola » qui fabrique – sinon ce serait trop simple : au Luxembourg !  le luxembourg, le paradis des plats cuisinés surgelés. Encore heureux que les barquettes de lasagne n’aillent pas se faire étiqueter « Findus » en Suède !!

Je résume : du cheval abattu en Roumanie – on ignore de quel pays vient le cheval… va savoir ? de Biélorussie ? de Bulgarie ? de Pologne ? part en camion à Castelnaudary, en compagnie de boeuf  ( ils voyagent volontiers ensemble, une fois dépecés) où l’on en fait des ?? va savoir, bref on le traite, et puis ça part en parpaings au Luxembourg se faire mettre en lasagne, avant de repartir, étiqueté par exemple « Findus » ou « Machin-Fine-Cuisine » (« Comigel » c’est peu vendeur, et puis Findus c’est suédois, comme Volvo, du solide, du sérieux !) et dûment surgelé vers la Grande-Bretagne, pour finir dans des bacs réfrigérés quelque part au Pays de Galles ou dans le Northumberland.

Entretemps d’innombrables camions rugissants ont trimballé sur les routes d’Europe du cheval et du boeuf sur pied, en carcasses, en quartiers, en… et au passage, au long des kilomètres d’autoroutes ou de nationales, « cheval » est devenu « boeuf », c’est l’assimilation, le mimétisme bovin.

Mais pas de panique : le cheval c’est comestible, quoiqu’en pensent les Grands-Bretons, et ça ne rend pas malade.

Bref, si c’est ça le « local », on est mal barrés. On me dira que c’est sûrement qu’il n’y a aucun boeuf, aucune vache au Luxembourg, non plus qu’en Lorraine voisine, ça doit être pour ça… faut aller les chercher, vachement loin…

Et, au fait… aux dernières nouvelles, Spanghero et sa maison-mère Pujol (forcément, le système des poupées russes) sont passés par l’intermédiaire d’un trader chypriote, qui avait sous-traité la commande à un trader situé aux Pays-Bas. Simple comme une recette de lasagne, quoi…

Tibert

(*) des lasagne suédoises ! n’importe quoi… pourquoi pas du couscous japonais ? mais lasagne ? au pluriel, et sans « s » à la fin ? eh, c’est de l’italien, en suédois je ne sais pas, mais en italien il n’y a pas de pluriel en « s », c’est la voyelle finale qui change, en général. Et toc. Et tiens, au fait, un panino, des panini, pas « un panini, des paninis ». Mais bon, si on commence comme ça, où va-t-on ? scénario, risotto, fiasco…

PS –

Délinque, astuce et cinéma

On ne voit plus guère ce verbe qui fleurissait dans les années 70 : délinquer. On « délinquait » éventuellement, et ma foi c’était bien pratique de pouvoir l’écrire, au lieu de « tomber dans la délinquance » ou « commettre des actes délictueux » etc. Court et clair. Alors osons cette « délinque », qui vaut bien la délinquitude de madame Ségolène. La délinque, oui, comme la broque pour la brocante : plus bref, un poil argotique – juste un poil.

La délinque existe probablement sous une forme stupide, car je le lisais hier, il existe une brigade de répression de la délinquance astucieuse ! il doit donc exister, idem, une brigade dédiée aux nuls, aux Rantanplan de la délinque… ça demande moins de neurones, on peut le supposer. Tenez, il me souvient que des malfrats du 9-3 avaient braqué une bijouterie un jour qu’il neigeait, et s’étaient enfuis à pied. Figurez-vous que la Police les a retrouvés dans l’heure, et sans faire appel aux techniques scientifiques les plus sophistiquées.

Concernant la délinquance astucieuse, c’est, on le suppose, plus coton que de suivre des traces de pas dans la neige ; mais  l’exemple des infirmières astucieuses qui a inspiré ce billet – voir le lien plus haut – donne à penser que l’astuce a ses limites, à l’inverse de la bêtise – je ne sais plus qui disait que seule la connerie pouvait donner une idée de l’infini. Ces  dames, outre qu’elles facturaient des soins plusieurs fois, travaillaient (sur le papier, évidemment) plus de 24 heures par jour, frisant ainsi le burn-out, en français l’épuisement, eh oui, tant redouté des professions médicales surmenées.

Les anti-gangs de la Sécu ont été très bons : leurs ordinateurs ayant mis à jour des soins cumulés pour des journées anormalement longues, ils se sont doutés d’un truc. Toutes nos félicitations ! Reste que la parade imparable, astucieuse de chez Astuces, a été trouvée, et tout récemment, par des « djeunes » d’une cité de l’Est marseillais, lors de l’arraisonnement d’un TGV qui quittait la ville : c’était filmé pour un clip de rap !

On peut le dire : les débouchés sont énormes pour tous les vidéastes en herbe – qu’ils rejoignent une équipe de malfrats, ils embauchent. C’est tout bénèf’, en effet :

– soit le coup fonctionne : la gloire, la vidéo tourne sur You-you-t’entube, ils sont célèbres.

– soit ça foire, ils se font gauler :

– Ouais, on faisait une vidéo, c’était juste pour tourner un clip, Votre Honneur.

– Braves petits, bien sûr ils font des erreurs, mais bon… allez, filez, galopins. Au fait, vous devriez demander une subvention au Ministère de la Culture.

Tibert