Fort intéressant article du Figues’truc ce matin, sur l’audition d’un général de Gendarmerie chez nos élus.
Grosso modo ce haut gradé dit tout clair, brut de décoffrage, ce que nous constatons tous : laxisme de la Justice, aquoibonisme de la Police, angélisme de nos dirigeants et grande mansuétude envers le délinquant – sauf sur la route, évidemment, celui-là, avec sa plaque d’immat’ au cul, pif-paf ! – alors que les victimes, hein, bon, vous vous êtes trouvé au mauvais moment au mauvais endroit, pas de pot, ferez mieux la prochaine fois…
Tenez, le général susmentionné nous énonce, dans cet article, que 65 % des cambrioleurs interpellés en novembre 2013 dans le 1-3 (les Bouches-du-Rhône, ignares !) sont, début janvier, de nouveau dans la nature ! ça interpelle, non ? eh bien, la procureure d’Aix-en-Provence, bref la Justice du 1-3 rétorque, aussi sec – on peut le lire en bas du même article, elle a été interrogée par le journaleux sur son ressenti concernant les propos du général – : « Nous ne sommes pas en mesure de donner de tels chiffres, n’ayant pas les instruments statistiques pour le faire, mais asséner ce genre de chiffre (*) ne me semble pas sérieux« .
Là, je me pose la question : qu’est-ce qui n’est pas sérieux ? le chiffre, 60 % en liberté 6 semaines plus tard, ou le fait de l’asséner, le chiffre (les chiffres, en fait) ?
Si la Justice n’a pas de statistiques (mon oeil !) pourquoi douter de celles de la Gendarmerie ? pas sérieuse, la Gendarmerie ? les gendarmes rient ? (elle est bien bonne, je la connaissais pas !)
Ou bien, ce ne serait pas sérieux d’asséner ce / ces chiffres ? donc le sérieux ce serait de les planquer ? c’est vrai que ça fait désordre, pas sérieux, 60 % des cambrioleurs en liberté, quand on sait que, de plus, le pourcentage de cambriolages élucidés est très faible, de l’ordre de 13 %. Autant dire que sur 100 cambrioleurs, 40 % de 13 %… 5 fois 2 et je retiens 1… ça en fait 5 qui sont réellement, efficacement mais temporairement mis hors circuit (de cambriolages) : 5 %.
Rassérénons-nous toutefois, et dormons tranquilles : ce n’est qu’un sentiment, un sentiment d’insécurité, comme disait l’austère Jospin. Arrêtons donc de sentimenter d’insécurité, ce n’est pas sérieux.
Tibert
(*) chiffres, pas chiffre ; 60 % ça fait plusieurs chiffres. Mais bon, on a compris quand même.
PS : je change de sujet, sinon ce ne serait pas sérieux. Ca fait je ne sais pas combien de fois que j’entends ou lis « prévoir à l’avance« . Et monter en haut, et reculer en arrière, et… et on se plaint que la langue française est trop verbeuse !