Une qu'elle est bien bonne

On va causer de la loi. La LOI, telle qu’on l’applique en France. Ou plutôt telle qu’on ne l’applique pas. Alors ces messieurs-dames de là-haut nous en pondent une autre, plus carrée, plus dure… mais on ne l’applique pas. Etc etc. On empile des lois, qui ne sont pas appliquées.

Tenez : le Fig’haro du matin : « Un tiers des conducteurs [de voitures, NDLR] avouent téléphoner au volant« . Il existe une loi là-dessus : les Français n’en ont rien à cirer, et on téléphone au volant tant et plus, c’est bien pratique, bien qu’évidemment dangereux. C’est simple : si la bagnole devant vous se met à rouler plan-plan, flâne, zigzague un brin, ne cherchez pas : le conducteur / la conductrice téléphone.

Mais, au fait : il y a peu je suivais un débat à la radio sur la possible limitation de vitesse à 80 km/h que notre très  imaginatif Valls envisage pour les routes actuellement limitées à 90 km/h. Les pour, les contre, « … mais pas du tout ! si si ! je vous ferai observer que… » Evidemment, on a sorti de savants calculs pour démontrer qu’à 3 km/h, les chocs frontaux sont bénins. Mais passons aux aveux :

– Un contradicteur des répressifs à tout crin fait l’apologie de mesures non répressives et plus didactiques, et de contrôles renforcés sur l’alcoolémie, et fait observer qu’en Allemagne et au Royaume-Uni, les limites sont au dessus des 80 km/h, et que, nonobstant, les statistiques de morts sur la route sont meilleures que chez nous.

– Ah mais, répond du tac au tac le partisan de la limitation, ça ne vaut pas, votre objection, car dans ces pays les conducteurs sont disciplinés, eux.

Voilà : tout est dit. Puisque les Français enfreignent les lois, on en fait de nouvelles plus dures. Qui seront enfreintes. Et si, une fois, là-haut, ils se posaient la question : à quoi sert une loi qu’on n’a pas les moyens de faire appliquer ?

Tibert

La ligne bleue des économies gouvernementales

Impôts, taxes… taxes, impôts…

Quoi d’autre ? on se presse le citron, en haut lieu. Taxer les ronds de serviettes ? une « éco »-taxe sur les capsules d’eau minérale ? sur les boîtes en sapin déroulé de faux camemberts fabriqués dans le Poitou  ? on est au taquet, même Ségolène l’indéboulonnable, notre sparadrap du capitaine Haddock, le dit : ça suffit, la coupe est pleine, les Français sont au bout des prélèvements, à bout, exsangues.

Alors on change, on va faire des économies ! et ça, c’est totalement différent : c’est le gouvernement qui va faire des économies ! vous suivez ?

Je vous explique : au lieu de vous ponctionner ce que vous avez gagné, et trop c’est trop, « ils »  ne vont plus vous verser autant qu’ils vous versaient. Les prestations sociales, les retraites (pour lesquelles vous avez cotisé des années durant), les remboursements médicaux (pour lesquels vous cotisez tous les mois)… au rabot, les débours du gouvernement ! « ils » vont faire des économies. Tout de suite, dès que ce sera voté, et ça va douiller. Il faut juste trouver quelques ajustements, épargner les plus pauvres, et notamment les pauvres fonctionnaires, ça va de soi.

Mais, exemplarité oblige, « ils » vous annoncent que le train de vie de l’Etat, leur train de vie, va maigrir. Que leur millefeuille ubuesque et administratif, les armées mexicaines d’élus et de fonctionnaires territoriaux, tout ça va se faire mincir, qu’ils vont sabrer dans leurs « agences » opaques, innombrables (*), ruineuses et qu’on soupçonne pour beaucoup inutiles, voire parasitaires, le croiriez-vous ? « Ils » vont, eux aussi, faire des économies : à l’horizon… 2017 ? allez, 2017, 2019 ? pas tout de suite, il faut d’abord prendre le temps d’étudier la question, et puis que les élus soient d’accord, évidemment.

Tibert

(*) Ils ne savent même pas combien il y en a, de leurs agences, 1200, 900 ? tellement il y en a. Ah ça, on est bien gouvernés… pourquoi ne pas créer une Agence du Comptage des Agences ?

PS : c’est bien triste tout ça, mais je m’en fiche, ce soir je fête quelque chose. Cotillons, paillettes et confettis… et c’est privé, pas taxable. Quoique…

Adieu la goldoche

J’ai revu, 30 ans après, ce film ma foi possible à revoir, « Les choses de la vie ». Piccoli, Schneider, Massari, Bouise, évidemment, et puis Lapointe en transport de porcs sur pied, etc. Les répétitifs ralentis de Piccoli cramponné à son volant, dans son Alfa cabossée et vouée, on s’en doute, aux épaves. Mais ce film date terriblement :

– Il n’y a pas de radars, pas de bandes blanches continues et abusives, de zébras zébrant l’asphalte, de ralentisseurs, de panneaux hypnotiques 30 / 50 / 70 / 90 / 50 / 70 etc, et pas de ronds-points. Pas de rond-points ! vous vous rendez compte ? L’Alfa de Piccoli file comme le vent, il est en retard, et il n’a pas de ceinture de sécurité, évidemment. Lamentable… remarquez, il ne téléphone pas tout en conduisant : on n’avait pas encore inventé les mobiles.

– et puis surtout ça clope, ça clope, c’est ahurissant. TOUT le monde clope, les figurants comme les vedettes. On allume sa Gauloise au mégot précédent, on se tape trois bouffées entre la tomate en salade et le boeuf-mode, les restos sont boucanés, on sucre son petit noir au comptoir, clope coincé au bec et l’oeil gauche demi-fermé à cause de la fumée qui monte et pique. C’est le nuage bleu omniprésent. Qu’est-ce que ça a changé !

Au hit-parade, ce sont la Gauloise et la Gitane qui triomphent, dans « Les choses de la vie ». Allez, petite revue nostalgique :

La Gauloise (1910), sans bout-filtre, non mais ! et la « Disque Bleu » (1934), la Blonde tardive (fausse blonde !). La goldoche glorieuse, universelle, omniprésente, un symbole national, le paquet bleu avec le casque d’Astérix, le paquet bleu ouvert au coin sur toutes les tables : un mythe.

La Gitane (1927), sans / avec bout-filtre, et sa version « maïs », que mon pépé rallumait inlassablement avec son briquet à essence fuligineux. L’étui cartonné coulissant, bleu foncé, nettement plus classe, et surtout plus rigide. Et la danseuse éponyme, dans sa longue robe fumée.

La Parisienne, alias la P4, pour les fauchés, quand on ne pouvait pas sortir de quoi en acheter 20 d’un coup. La Gauloise du pauvre…

La Balto (1931)… la blonde franchouillarde et son navire à la Christophe Colomb, bien avant le cow-boy Marle-Beau-Rôt

La Celtique (1933), le « gros module » pour les grandes bouches, le crédo du Léo (Ferré), « quand je fumerai autre chose que des Celtique« .

La Boyard (quand ?) et sa version maïs à peau jaune sombre, « gros module » aussi, et qu’il fallait sans cesse rallumer… un clope de mâle ! un clope gainsbourgien.

La « Egée » (1953) : disparue, plouf, tabacs d’Orient, comme la Fontenoy, la Favorite, la Ariel, la…

… la Royale (1956), de la clope mièvre, de minettes. L’équivalent-clope de la « Floride » Renault.

Et puis la débandade, les bouts-filtres à la durée de vie multi-centenaire que nos arrière-arrière-arrière-petits-enfants retrouveront sur le sable des plages – s’il reste des plages, et ces ersatz, la Gauloise « légère »,  comme on parle d’une femme légère, et d’autres, au menthol, au caramel mou… et puis c’est fini, la Gauloise va être fabriquée en Pologne, l’usine SEITA de Nantes ferme, mesdames-messieurs, et désormais  ce sera la Polakoise, pire qu’un crime, une erreur. Au fait, nous vous rappelons « qu’il est interdit de fumer dans les toilettes ; fumer dans les toilettes peut porter atteinte aux détecteurs de fumée… gnagnagna… passible de poursuites… blahblahblah« .

Tibert, les doigts jaunes de nicotine

Les maths politiques par (et pour) les nuls

Je sais pas si vous vous souvenez, entre les règnes  Chirac I (1995-2002) et Chirac II (2002-2007), on a longtemps débattu : « un mandat présidentiel, on reste à 7 ans ? ou on passe à 5 ? et ça s’est bagarré, 7, non 5, 7 ! 5 ! et c’est 5 qui a gagné, va savoir pourquoi, et Chirac II a donc duré 5 ans. Remarquez, 12 ans de Chirac après 14 ans de Mitterand, ça commençait à faire boucoup.

Mais, quand on y réfléchit, c’est idiot : pourquoi on n’a pas proposé  6 ? y a 6, entre 5 et 7, non ?  j’ai jamais compris l’ostracisme dont a été victime ce pauvre 6. Il était pas beau, 6 ? il puait du bec ? bon, il est pas Premier, 6, il est divisible par 2 et 3, et alors ? c’est ça qui les choque ? si vous avez une explication…

Mais y a plus fort. Je lis ça :  »

« Si vous deviez redessiner une France avec deux fois moins de régions, comme Manuel Valls le souhaite, comment vous y prendriez-vous ? Commencez par supprimer 10 des 22 régions actuelles… »

Bon, vous je sais pas, mais moi en divisant 22 par 2 (« deux fois moins de régions« ), moi,  je trouve 11 ; monsieur Valls lui il trouve 12 !! (« supprimer 10 des 22 régions » : il en reste 12, zut quoi !) c’est de l’arithmétique gouvernementale de Gauche, ou on a changé de base ?

Remarquez, 12 régions ça paraît pas con. D’abord et surtout c’est pas 13 : vous vous rendez compte, si on avait 13 régions ? affreux, que des mauvaises vibrations. Et personne voudrait être dans la treizième. On ferait comme dans les avions, pas de rangée numéro 13 : 12, et hop on saute à 14.

Douze, c’est pas mal, comme les travaux d’Hercule, les apôtres, les mois de l’année… ça fait biblique, ça sonne bien. Mais, et la Corse ? et la Région Parisienne ? déjà ça en fait 2 qu’on peut pas bricoler, pas négociables, hors concours. Alors il en reste 10 « normales », et invariablement à vouloir faire tout rentrer  je me retrouve à rattacher la Vienne à la Bretagne, la Haute-Garonne au Languedoc… c’est idiot, géographiquement parlant.

Alors les régions je propose d’en avoir 14 : 2 spéciales, les Corses et les Parigots, et la 13 ème  on en parle même pas, on la saute, comme ça ça fait 15, comme le Cantal. C’est bien, le Cantal, surtout qu’on va supprimer les départements – je suis sûr que Pompidou ça lui aurait plu.

Tibert, et huit font seize.

Pactonnes, pactons…

Je vous avais prévenus :  on va causer du PACTE. Qu’est-ce qu’un pacte ? (« 1 pacte, c’est kwoua ?« ), eh bien, le dico dit en substance que c’est une « convention solennelle entre 2 ou plusieurs personnes physiques ou morales« . Merci maître Cappélo, ça aide. Puissamment. Retenez bien cet adjectif, c’est solennel, un pacte, il faut de la solennité, sinon ça vaut pas. Cochon qui s’en dédit.

Travaux pratiques sur le pacte : ce matin, à la fraîche, monsieur Valls, qui en connaît un rayon en matière de pactes, « remplace le pacte de responsabilité par le pacte de confiance« , voir le canard qui nous en informe gratuitement. Qu’est-ce à dire ? (ça veut dire kwoua ?)

En fait, le pacte aurait dû être « de confiance et de solidarité« , comme débattu avec le MEDEF, en termes fort précis. Pas de croissance et de fermeté, de confiance et de charité, de déviance et de qualité, non. Confiance et solidarité, dans cet ordre. Le hic, c’est que juste quelques jours plus tôt, notre Valls (ah, l’Ayrault va nous manquer, je le sens)  avait dévoilé aux yeux éblouis de ses ministres et sous-ministres le pacte « de responsabilité et solidarité« . Vous suivez ?

Responsabilité –> confiance.

Solidarité, c’est bon, on garde.

La responsabilité passe à la trappe, et place à la confiance. On peut être irresponsable, ça ne gêne pas, mais en confiance, ça oui. La confiance solidaire, ça a de la gueule, comme dirait monsieur Montebourg. C’est quand même autre chose que la responsabilité solidaire, on sent bien la différence. Vous la sentez vous aussi, la différence ? hein ?

Tibert, confiant et solitaire

Recette du porc à l'al igot

… ou à l’al sacienne, à la l aitue… mais à l’al igot c’est excellent.

Eh oui, pour être sûrs de ne manger ni hallal ni casher ni végétarien, mangez du porc ! Cette sympathique bestiole n’aura jamais été sacrifiée non étourdie, saignée à blanc et la tête orientée… vers l’Orient, justement. Sachez d’ailleurs que la gent porcine apprécie hautement cet ostracisme religieux qui pèse sur elle et lui assure une fin de vie plus douce, plus humaine, si l’on peut dire : surtout ne changez rien, nous groine-t-elle.

A propos de porc dans les cantines scolaires, Marine L.P., qui connaît bien le sujet, prônait, il y a peu, la politique du ni-ni : ni interdiction ni obligation. C’est plein de bon sens, ça semble aller de soi, le porc est sain et en veau bien d’autres. Et Marine de prétendre que la viande porcine est actuellement, hélas, bannie des menus.

Mensonges ! clamait un contradicteur, c’est faux, il n’y a aucune interdiction réglementaire. Qui croire ? eh bien, un intervenant donnait la réponse : il n’y a aucune interdiction réglementaire – ce serait à la fois contraire au principe de laïcité et dommageable pour les éleveurs de porcs – mais les gérants de cantines n’en commandent jamais, tout simplement. Et ailleurs on fait pareil : les avions d’Air-France ne sont ni hallal ni casher, mais vous n’avez aucune chance de trouver du porc au menu standard (il peut exister des menus « religieux » ou sans viande), parce que tout simplement il n’y en a pas. Pourquoi ? parce que, euh… le hasard, sans doute, la faute à pas d’chance ?

Mais je traite de sujets subalternes, là, pas politiques. Pour élever le débat, voyez : les sénateurs rouspètent contre les annonces du  nouveau Ministre en Chef : il veut supprimer les départements, c’est affreux. C’est qu’ils y tiennent, au Tarn-et-Meuse, aux 36.000 communes, communautés de communes en nombre inconnu, 4.000 cantons, 342 arrondissements, avec les sous-préfectures, préfectures, Conseils Généraux, toutes copieuses administrations et assemblées qu’il faut nourrir, entretenir, avec ou sans porc : c’est leur pain qu’il veut leur enlever de la bouche, à nos chers sénateurs, le Premier Valls.

Mais la résistance s’organise : on nous explique déjà qu’en supprimant le Loiret-Maritime, le Bas-Doubs, on va supprimer la géographie qui va avec, nier nos fleuves, nos montagnes, débaptiser la ficelle picarde, le marais poitevin, la baie de Somme, la crique ardéchoise.

Qu’on ne touche ni à la crique ardéchoise ni à l’Ardèche ! Aux armes, citoyens, en somme, clament nos sénateurs, sauvez nos bataillons.

Tibert, de la Basse-Durance

Le noyau du problème

Et oui, on pourrait l’écrire en latin : hic jacet lupus, c’est là que se planque le loup.

Tenez : le Valls nouveau, flamberge au vent, parle de réduire les incroyables empilements administratifs qui font notre beau pays, et de tailler ainsi dans les effectifs faramineux et incontrôlés de la fonction publique territoriale.

Sacrilège ! et c’est la guerre ! Valls leur a, ce faisant (ce faisan ?), déclaré la guerre, aux CGT (et autres syndicalistes) de la Fonction Publique Territoriale. Je cite la brève, que j’ai référencée plus haut pour vos beaux yeux :

« Manuel Valls déclare la guerre à la fonction publique territoriale », estime le syndicat de fonctionnaires, qui met en avant les « coupes supplémentaires de 10 milliards annoncées dans les dotations aux collectivités », « la réduction de moitié des régions programmée d’ici 2017 » et « la suppression des conseils généraux annoncée pour 2021« .

Eh oui, on le pressent, ça va freiner des quatre fers, et, monsieur Valls, vous allez très probablement vous heurter à une énergique résistance, si moderniser l’Administration française, lui faire perdre sa mauvaise graisse et ses redondances fait partie de vos louables projets.

Au moins c’est clair, on sait où ça fait mal – où ça va faire mal.

Tibert

Langoustes demi-deuil

Ce passionnant article du « Parisien » est à la fois apéritif, instructif sur les moeurs des élus, et prétexte à faire des maths. A Barcarès, dans le 66, au bord de l’eau, on bichonne les anciens : 33.700 euros en 2010 pour le repas annuel des têtes chenues. Et la Cour des Comptes de s’interroger… est-ce bien raisonnable ?

Moi aussi je m’interroge : il manque une donnée au problème. Combien de convives ? sachant que Le Barcarès compte plus ou moins 4.200 habitants, sachant qu’en 2010 on a acheté pour le repas des séniors 1.100 demi-langoustes (soit 550 langoustes, la demilangouste n’étant pas viable telle quelle), sachant qu’UNE demi-langouste par convive ça devrait le faire, on peut estimer à un millier le nombre d’ayant-droit au Repas des Vieux. Les 100 demi-langoustes restantes, c’est la part des anges, du pauvre, du cuistot, des bénévoles, des serveuses, des…

Bon. 33.700 euros pour mille « vieux », ça fait 34 euros par tête de pipe, rien de sanglant, s’il y avait de la demi-langouste, du foie gras, du Champagne : bof, 34 euros c’est tout à fait normal.

Mais voyons plus creux : 150 magnums de Champagne : 6.800 euros, soit 45 euros le magnum. Tout à fait raisonnable, ce n’était donc pas du Cristal de Roederer, du Veuve-Clicquot millésimé, ou similaire : du Champagne, quoi, et alors ? c’est la fête, oui ou zut ?

Alors, 150 magnums de champ’ pour 1.000 anciens ça fait 1/3 de bouteille de champ’ par personne, soit 25 cl. Pas de quoi rouler sous la table, non ? mais aussi l’équivalent de 1.400 bouteilles de « Côtes du Roussillon », soit largement plus d’une bouteille par tête de vieux, disons 1 litre. Et je ne compte pas les 12 cartons de 12 bouteilles de Monbazillac, 10 centilitres par convive, anecdotique.

Sachant qu’en moyenne, Monbazillac, champ’, pinard, ça tourne à 13 degrés d’alcool, pour 25 + 100 + 10 = 135 cl de vins divers et variés par ancien, on obtient 140 grammes d’alcool pur par convive. Pour un poids moyen de 70 kilos, et en pondérant entre hommes et femmes, ça donne une alcoolémie de 3 gr/litre de sang et par personne, sachant que nombre de mémés ne boivent habituellement que de la Vittel ou de la flotte du robinet. On s’est bien bourré la gueule, au repas des Anciens.

Bref : on cherche injustement des noises à la mairie du Barcarès : manifestement, à part le fait qu’ils sont tous repartis ronds comme des queues de pelle, le repas des Anciens (des Vieux, des Séniors…) est un modèle de bonne gestion. L’histoire ne le dit pas, mais je suppose qu’on les a raccompagnés en car, les Anciens ; ils auraient été mal inspirés de prendre leurs véhicules personnels.

Sauf que, évidemment, tout ça n’est que supputations : on ne nous a pas dit le nombre de couverts.

Tibert

A bicyclette

Formidable communicatrice de l’écologie pratique et urbaine, madame Taubira va et vient à bicyclette dans Paris, coiffée sagement – « pour votre sécurité » – d’un casque plastoc. J’espère pour elle qu’elle n’habite pas Rue des Pyrénées, ou Rue Lepic, bref que ses parcours ne sont pas trop escarpés, car à vue de reportage BFM ou FR2, son vélo n’est pas assisté électriquement. Ou bien elle est plus sportive qu’on ne peut le soupçonner…

Il y a bien 2 gardes du corps à vélo qui l’accompagnent systématiquement, ça, que voulez-vous, il y a des agressifs partout, donc, bon, les gardes du corps font du vélo, comme madame T. Excellent exercice, sauf les jours de pics de pollution, eh oui,  les risques du métier, ma brave dame, c’est ça les grandes villes.

Mais ce qui m’épata – madame T, vous m’épatâtes – c’est de voir madame T. virer en tête au virage du portail de l’Elysée devant ses deux anges gardiens, foncer droit sur le perron, descendre de sa monture, et laisser le vélo là, devant le perron, et démerdez vous, le vélo devant les marches du perron de l’Elysée ! Ben alors, et le cadenas ? l’antivol ? car, figurez-vous, il n’y a aucun poteau de signalisation dans la cour de l’Elysée, aucune grille, rien de rien à quoi accrocher son antivol de vélo – sauf éventuellement au sabre d’un Garde Républicain, mais si c’est un Garde Mobile, on a l’air malin en revenant prendre son vélo, pas vrai ?

Moi, tenez, j’étais à l’Hypermarché-Pasino l’autre jour, à vélo – économique, sportif et écolo – et moi et ma voisine de garage à vélo (*), une retraitée  ronchon, gouailleuse et clope au bec, nous escrimant de conserve avec nos antivols respectifs, nous râlions à l’unisson contre ces putains d’accessoires qu’il faut trimballer – c’est lourd et c’est cher, si l’on veut que ce soit efficace –  qu’il faut mettre en place, jamais facile, ne pas perdre la clé, et qu’il faut déverrouiller – la serrure se débrouille toujours pour se planquer sous le garde-boue, derrière la potence de frein, là où c’est le plus chiant possible – et ranger, avant de pouvoir enfourcher sa monture. Ah y en a marre, échangions-nous, ma voisine de parc à vélo et moi, si y avait pas de voleurs, qu’est-ce qu’on vivrait mieux ! qu’est-ce qu’on s’emmerderait moins !

Ou alors, y a pas de voleurs dans la cour de l’Elysée ?

Tibert

(*) … contrairement à la cour de l’Elysée, où il n’y a pas de ratelier à vélos, sans même parler d’un abri à vélos, pour éviter de mouiller les selles les jours de pluie. C’est probablement pour ça que les ministres écolos ont claqué la porte, c’est vrai quoi ! S’asseoir sur une selle mouillée après le conseil des ministres c’est vraiment désagréable.

Billet social de blog social

C’est l’adjectif qui réveille les papilles, comme le ketchup, une tombée d’ail et de persil plat hachés, quelques tours de moulin à poivre… et ça vous relève un plat (un plat discours, concept, etc…) : SOCIAL (sociale, sociales, sociaux).

La Sécurité : on pense vigiles, gendarmerie, nouvelles normes des ascenseurs, ceintures, « pour votre sécurité… », mais la Sécurité SOCIALE, ah là ça c’est autre chose !

L’économie ? on peut citer Les Echos, Bercy, le PIB, la Bourse… ou à l’opposé la tirelire où l’on glisse quelques sous âprement épargnés. Mais l’économie SOCIALE ça vous a tout de suite une autre gueule, et tiens, vous me mettrez un « solidaire » avec. L’économie SOCIALE et solidaire, là ça en jette suffisamment, ça devient digne d’un ministère, d’une figure d’un des courants du parti SOCIAListe – mais hop on l’a passé à la trappe, ce ministère-là, bilan maigrissime, aucune visibilité, pas digne d’un gouvernement « resserré », « de combat ». On a d’ailleurs recyclé l’ex-Ministre de l’Economie SOCIALe (et Solidaire, non mais…), par égard pour son influent courant, vers un autre maroquin, un maroquin resserré, « de combat ».

La Justice, enfin : tribunaux, procès, juges, Salomon, Saint-Louis sous son chêne, oui, tout ça, mais ça manque de peps : un coup de ketchup, et là on a la justice Sociale, le dernier concept-valise qui fait splasch. On n’a jamais autant entendu parler de Justice Sociale que ces derniers jours, et c’est avec du « plus », c’est positif, la Justice Sociale : « les Français veulent plus de Justice Sociale« , « il faut plus de Justice Sociale« … bref ça sent la soif de plus de Justice Sociale, la carence en plus de Justice Sociale – c’est probablement la raison de tous nos maux.

Au fait, qu’est-ce que la Justice Sociale ? (« c’est quoi la Justice Sociale ?« ) vaste question. C’est, comment dirais-je, la justice, oui, mais infléchie, corrigée dans le sens social. Vous voyez ? La balance, la balance de la Justice, cette conne de balance qui, en principe de justice, doit ne pas pencher d’un côté plus que de l’autre, vous y donnez un petit coup de pouce, pour que justement, elle penche, cette balance, du bon côté, du côté social. Vous voyez ? c’est donc déséquilibré – c’est l’injustice, en fait, mais c’est social.

Tibert

PS : la semaine prochaine nous ferons l’inventaire des PACTES. Ils poussent comme des jonquilles au printemps, les pactes, on ne sait plus combien il y en a.

Addendum – Il y a des marchands de godasses qui se fatiguent à tenter de caviarder mon blog de louanges élogieuses sur leurs produits (des godasses, évidemment) : il n’existe pas de blogs sur les godasses ? c’est sûrement passionnant, et nettement plus adapté que mon espace hélas godassophobe, je le crains. Sinon, qu’ils créent des blogs à la gloire de leurs godasses, ils pourront s’épancher.