On va causer de la loi. La LOI, telle qu’on l’applique en France. Ou plutôt telle qu’on ne l’applique pas. Alors ces messieurs-dames de là-haut nous en pondent une autre, plus carrée, plus dure… mais on ne l’applique pas. Etc etc. On empile des lois, qui ne sont pas appliquées.
Tenez : le Fig’haro du matin : « Un tiers des conducteurs [de voitures, NDLR] avouent téléphoner au volant« . Il existe une loi là-dessus : les Français n’en ont rien à cirer, et on téléphone au volant tant et plus, c’est bien pratique, bien qu’évidemment dangereux. C’est simple : si la bagnole devant vous se met à rouler plan-plan, flâne, zigzague un brin, ne cherchez pas : le conducteur / la conductrice téléphone.
Mais, au fait : il y a peu je suivais un débat à la radio sur la possible limitation de vitesse à 80 km/h que notre très imaginatif Valls envisage pour les routes actuellement limitées à 90 km/h. Les pour, les contre, « … mais pas du tout ! si si ! je vous ferai observer que… » Evidemment, on a sorti de savants calculs pour démontrer qu’à 3 km/h, les chocs frontaux sont bénins. Mais passons aux aveux :
– Un contradicteur des répressifs à tout crin fait l’apologie de mesures non répressives et plus didactiques, et de contrôles renforcés sur l’alcoolémie, et fait observer qu’en Allemagne et au Royaume-Uni, les limites sont au dessus des 80 km/h, et que, nonobstant, les statistiques de morts sur la route sont meilleures que chez nous.
– Ah mais, répond du tac au tac le partisan de la limitation, ça ne vaut pas, votre objection, car dans ces pays les conducteurs sont disciplinés, eux.
Voilà : tout est dit. Puisque les Français enfreignent les lois, on en fait de nouvelles plus dures. Qui seront enfreintes. Et si, une fois, là-haut, ils se posaient la question : à quoi sert une loi qu’on n’a pas les moyens de faire appliquer ?
Tibert