(Préambule : Attention attention si vous mettez pas assez de social dans votre programme, pépé Bayrou (65 balais aux cerises, tout de même) va re-re-sortir de sa boîte pour vous mordre les fesses ! lui c’est du social qu’il veut, du social nom de diou.
Et puis, tiens, j’apprends que l’erreur de casting de Mai 2012, due à une anaphore indéniablement bien roulée s’ajoutant à une haine bien recuite et largement partagée contre le sortant, est en voie d’être corrigée. Comme quoi l’intelligence, la sensibilité et l’excellence dans l’humour à froid – si si, ne lui enlevons pas ça – ne suffisent pas à faire un Président. Fin du préambule)
Fonctionnaires ? suite. Je vous cause ici des Territoriaux, la dernière – et la pire – des branches de la Fonction Publique, car incontrôlable. Les fonctionnaires des mairies, départements, régions… Tenez, moult municipalités gèrent en direct l’adduction d’eau potable sur leur territoire. Louable initiative ! Sachant que la SAUR la Lyonnaise des Eaux etc… toutes boîtes privées font ça très bien mais négocient des clauses coûteuses (pour le contribuable), des durées de contrat excessives, font payer trop cher, etc… les mairies peuvent gérer ça elles-mêmes. Montpellier, par exemple y est venue depuis les dernières élections municipales, bravo. Mais baste, poursuivons, je cite ici Le Monde, sur sa série d’articles en défense et illustration de la Fonction Publique :
» La fourniture d’eau potable est l’exemple parfait du type de services que les collectivités locales ont privatisé et sur lequel elles sont en train de revenir. En privatisant ce service, les collectivités locales ont eu un vrai problème de suivi des coûts. Les entreprises privées leur facturaient des fuites d’eau à réparer, des interventions préventives, etc. Impossible pour les collectivités locales de savoir ce qu’il en était vraiment. »
Fort bien, fort bien. D’autant plus que – ça, Le Monde ne l’écrit pas – la négociation de contrats de fourniture d’eau avec des prestataires rares, puissants et qui se connaissent tous comme le sont les spécialistes de l’eau potable, n’est pas aisée, et puis comme partout elle peut s’agrémenter de dessous de table, favoritisme, petits cadeaux, renvois d’ascenseur etc, nous savons tout ça, rien de nouveau sous le soleil.
Donc, très bien, les valeureux travailleurs municipaux gèrent eux-même leur Régie des Eaux, ça marche aussi bien, peut-être mieux, et c’est possiblement moins cher… mais pourquoi faut-il qu’ils bénéficient – c’est le verbe qui convient – de contrats « fonction publique territoriale » pour cela ? en quoi est-ce nécessaire ? c’est régalien, le service d’eau ? mais non, quand c’est régalien on ne délègue pas à des boîtes privées… et donc, des salariés normaux-normaux ne pourraient pas le faire ? il est pas bien, le contrat CDI normal ? eh non, me direz-vous, il est pas assez bien… sécurité de l’emploi avantages acquis points retraite primes avancement jours de carence gnagnagna…
Et c’est comme ça qu’on se retrouve avec cinq millions de fonctionnaires, pour des tâches qui n’en ont absolument pas besoin.
Tibert (à suivre…)
PS – Il est notoire, d’ailleurs, que certains maires se constituent leur petit matelas d’électeurs, d’obligés, en embauchant sans trop y regarder des fonctionnaires territoriaux là où ce n’est absolument pas justifié. Et sachant de plus que les compétences en gestion du personnel de moult édiles sont voisines de zéro….
Mouaahahahhh ! Dans les années 85/90, j’ai été embauché comme contractuel auprès d’une « grosse » mairie d’ici pour m’occuper – administrativement ! – des destinées, des relations publiques et de la promo d’un orchestre symphonique mondialement célèbre. J’avais donc tous les inconvénients d’un contrat ordinaire et aucun des avantages des « fonctionnaires » avec lesquels je bossais quotidiennement. Exemple : j’avais un « garçon d’orchestre » chargé du matériel, des partitions, des gros instruments, etc… mais aussi chauffeur du bus de l’orchestre. Lorsque nous donnions un concert à deux ou trois heures de voiture de la base, le système de compensation de ses « heures supplémentaires » était ainsi fait qu’avec les heures de service comptés double ou plus après minuit, en UNE soirée de concert-déplacement, il avait fait le compte d’heures de sa semaine et que les cinq autres jours de la semaine, je n’avais plus qu’à me démerder pour distribuer les partitions – et surtout, les récupérer intégralement en fin de concert ! -, déplier les pupitres, transporter et monter les instruments lourds ou encombrants (timbales, harpes, célesta – ah le célesta ! fragile comme l’hymen d’une jeune fille pubère… – ), trouver un double-queue de concert jouable – avec son accordeur,of course ! – en pleine cambrousse, etc. etc.
Mais le comble a été atteint le jour où ledit « garçon d’orchestre » m’a annoncé qu’il serait absent toute la semaine suivante… pour cause de participation au championnat inter-municipalités de tennis !!! et le pluss-pire dans tout ça, c’est que le temps qu’il a passé à smatcher sur les cours lui était décompté comme TEMPS DE TRAVAIL pendant que moi, je ramais avec l’orchestre par monts et par vaux, à la queue derrière un bus de location pour l’orchestre et avec la harpiste et son instrument, accompagnées d’une paire de timbales dans mon break CX !!!
Et vous voudriez que je pleure les triste sort des territoriaux ? Je préfère me taire : je sens que je vais dire des choses désagréables.
On smashe généralement sur les courts, pas les cours. Les cours ? on les zappe… mais détail ou coquille que tout cela : vous apportez de l’eau (potable, eh eh) à mon moulin. La fonction territoriale est le trou béant où se déversent nos impôts locaux. Des Danaïdes, le trou.
… J’avoue que je me suis posé la question en écrivant… mais pas le loisir de chercher : j’ai voulu faire court, et patatras !!!
Mea culpa.
C’est véniel, vous dis-je !