Il est évident que, et nous le savons tous, les diverses chapelles traditionnelles d’extrême-gauche, groupies de Feu le barbichu Léon Davidovitch T., tentent et vont tenter de se mêler aux candidatures des Présidentielles : tribunes de propagande « gratuites », horaires de grande écoute à la téloche, pour des topos que nous connaissons par coeur, phrases convenues mille fois entendues, « travailleurs-travailleuses, le grand capital gnagnagna… aucune illusion… lutte… grève générale… blahblahblah » et je vous fais grâce des tartines qui vont avec. Madame Arlette, du très discret groupe Lutte Ouvrière, y excellait, une vraie présence ! et tous les 7 ans on se régalait de ses prônes attendus, réglés comme du papier à musique, un peu comme on se plaît à revoir et ré-entendre inlassablement le regretté 😉 Mike Brant dans « C’est ma prière ». En même temps on la regardait vieillir… 7 ans, 14 ans, 21 ans… ça marque ! enfin, toute une époque.
C’est, ces temps-ci, monsieur Poutou, successeur médiatique d’ O. Besancenot, qui doit s’y coller pour le NPA, une autre chapelle du même gourou barbichu ; il bosse pour réunir ses 500 signatures, ce sera dur. Et puis il fait des interviouves, bref il essaye d’exister médiatiquement, c’est du boulot. Au Huffington, dernièrement, il a repris ses thèmes inoxydables et bien huilés, les assaisonnant de considérations de politique actuelle : le programme de monsieur Fillon lui fait souci, on peut l’imaginer… allez savoir, si par extraordinaire c’était Fillon et non pas Poutou qui était élu, hein ? et de nous sortir :
« D’une certaine manière, quand on dit qu’on vire 500.000 fonctionnaires, qu’on augmente le temps de travail ou qu’on repousse l’âge de départ à la retraite, c’est une déclaration de guerre« .
Et c’est là qu’on se demande : à qui ? à qui la déclaration de guerre ? pas à monsieur Poutou, tout de même ? « Poutou, combien de divisions ? » aurait pu demander Joseph Vissarionovitch D., Feu l’ennemi juré de Feu le barbichu susnommé… car lorsqu’on déclare la guerre, on le fait contre une entité identifiée, qui porte un nom, non ?
Bref selon monsieur Poutou, en voulant réduire les pléthoriques effectifs de la fonction publique de 9,3 % (*) (s’il y arrive, il va en rester tout de même presque 5 millions, ça devrait largement suffire aux fonctions régaliennes et autres tâches pas régaliennes du tout mais qu’on ne veut décidément pas confier à de vulgaires salariés « ordinaires », fi donc ! ) monsieur Fillon « déclare la guerre ». La guerre à … ? à qui ? aidez-le à se trouver un ennemi.
Tibert
(*) On comptait récemment 5,4 millions de fonctionnaires. A la mode Fillon, il en resterait donc 4,9. Ce que monsieur Juppé, qui maîtrise farpaitement notre langue, qualifiait de « tout juste pas possible » – en français, ça se dit d’un mot : « impossible« , qui n’est pas français, comme on sait. Douloureuse contradiction ; tandis que « tout juste pas possible« , ça c’est du français !