Fronde et contorsionnisme

Je me réjouissais, hier, de la visite protocolaire que le vainqueur de la BAP – la Belle Alliance Populaire – Benoît « Burn-out » Hamon a rendue au locataire actuel de Matignon, monsieur Cazeneuve. Il n’y allait pas pour serrer poliment la cuiller au Premier Ministre es-qualité et lui bouffer ses petits fours en lapant sa tasse de Darjeeling, non, il allait rencontrer ce Premier ministre qui est aussi membre du PS. Lui signifier que dorénavant c’était lui le légitime…

Eh bien tout en touillant son Lapsang-Souchong, le Cazeneuve lui a suavement sorti que « La gauche ne réussira pas sans assumer le bilan du quinquennat« . Eh oui, il en est, lui, Cazeneuve, du bilan du quinquennat, et comment, les deux pieds dedans, avec Normal-1er, Valls, Ayrault, Taubira etc, et voilà un de ceux qui leur ont pourri la vie depuis des mois, un des « frondeurs », voilà qu’il vient lui piétiner ses plates-bandes et marquer son –  futur – territoire ! Ces empêcheurs de gouverner peinard  qui piaillent avec véhémence et constance que ça ne va pas assez à gauche, là… qui obligent à sortir la Grosse-Bertha 49.3 à tout bout de champ…

Ainsi le voilà prévenu notre Benoît H. : pas question de s’essuyer les godasses sur les réalisations de l’ère hollandaise : il faudra les assumer, s’abstenir de les brocarder, voire les encenser, ou bien se couper de plein de gens utiles et qui ont toujours le bras assez long. Voilà qui donnera lieu à de douloureuses contorsions, de difficiles dosages dans l’éreintement laudatif, et vice-versa. Ce sera réjouissant à voir.

Peine perdue probablement, car monsieur H. occupe une position assez inconfortable : il doublonne clairement à gauche avec le Mélenchon… il pourrait bien essayer de fusionner avec, mais vous n’y pensez pas, ça froisse les ego. Et puis il fera la danse du ventre pour se gagner les Verts, mais même si ça se fait ça ne fera pas lourd de suffrages. De l’autre côté les sociaux-démocrates, ceux qui doutent de la société du Rien-Foutre-En-France et du Revenu Universel d’Existence, ceux-là, qui sont nombreux, ont au moins une carte à jouer, et en dehors de la BAP, eh eh. Tenez, lisez donc ce que dit monsieur Bergé, le mécène indéfectible de la gauche, lui qui avait jusqu’ici la foi d’un charbonnier aveugle et sourd pour le PS.

Tout ça pour vous dire, ça promet d’être cocasse. Nous aurons de savoureux moments à vivre d’ici le mois de Mai.

Tibert

La Trabant made in Rust Belt

Je vous ai causé dans un vieux billet ancien de l’augmentation irrépressible de la longueur des shorts de nos footballeurs – du temps de Raymond Kopa ou de Roger Piantoni on pouvait apercevoir le slip, et plus si affinités quand ils levaient la jambe –  alors que bientôt on pourra serrer le short dans les chaussettes. Je ne vous cause même pas des basketteurs dans leurs chemises de nuit trop larges, et, tiens, des handballeurs qui font pareil : je voyais hier une vieille photo noir-et-blanc du handball des années 70, c’était aussi des shorts bien courts, pas comme maintenant, où l’on ne risque pas d’entrevoir la couleur d’un slip. Dame, c’est qu’on est devenus pudiques !

A cette époque les rois de la spécialité – maintenant ce sont les Français, cocorico ! – c’étaient les Roumains et les Allemands de l’Est. Ah la RDA ! ses athlètes improbables et imbattables, surtout les femmes, sa sécurité de l’emploi en béton : tous fonctionnaires, tous locataires… et ses Trabant ! la délicieuse Trabant, fumante odorante et pétaradante, rare aussi, et qu’il fallait savoir attendre des mois, des années, mais faite en autarcie et avec fierté, 100 % allemande de l’Est, de la DDR – mais non, pas la Date des Dernières Règles.

Bon, alors c’est la séquence nostalgie ? ben non, c’est le retour en boomerang. Tenez, prenez monsieur Trump, bien actuel, lui… eh bien il va refaire aux « States » la RDA, au socialisme près tout de même, grosse différence. Car il en a marre, monsieur Trump, de voir partout chez lui des bagnoles allemandes, coréennes, japonaises, et il va falloir désormais qu’on construise aux USA des autos états-uniennes, scrogneugneu, conçues par des ingénieurs autochtones, avec des techniques locales, de l’acier du coin, produit in the United States of America, et pourquoi pas dans les hauts-fourneaux renaissants de la « Rust Belt », ces vieilles cités industrieuses qui pourrissent lentement faute de boulot. On va donc sans doute revoir et l’on pourra  s’esbaudir devant ces trucs immenses, ces paquebots de la route pachydermiques et rutilants de chromes partout, les Cadillac et les Buick pleines de protubérances, les Studebaker en forme d’ailes de raie. Le repli sur soi trumpien – ou trumpesque ? – va permettre enfin de produire les Trabant états-uniennes voulues par Donald, et de faire un pied de nez nationaliste « America First » aux Merco, aux Audee, aux Béhèm et autres Totoyota. Avec le retour des bons gros vieux V8 culbutés sous les capots.

Il y aura même un grand mur, The Wall pour surpasser Die Mauer. Ajoutons-y l’amitié indéfectible avec la Russie… manquera plus que la barbichette de Walter Ulbricht, mais Casque D’Or a d’autres arguments pileux.

Tibert

En apnée

Je ne sais pas comment vous vivez ça, mais moi je vais vous dire : je fais le dos rond et j’attends avec flegme la suite  des  séquences « La merde au ventilateur« , saison IV. Ce qui ne changera pas mon point de vue sur la suite à donner. Je me bouche le nez, je m’applique à respirer au minimum, bref je me mets en apnée.

Qui a fourni au « Coin-coin entravé » de vieilles fiches de paye de madame Fillon ? (*) C’est une bonne question, avant d’en poser une autre : et si c’était vrai ? Si c’était vrai ces accusations comme quoi madame Fillon a eu des boulots vraiment bien payés et quasiment sans rien produire en échange ? eh bien je vais vous dire : je suis en apnée, je m’en tape.
Je m’en tape parce que TOUS les politiciens ( et les politiciennes ? elle y sont aussi, car la grammaire, qui est très bien faite et se fout du Politiquement Lourdingue, permet cette formule sobre et synthétique : « tous les politiciens » ) usent et abusent de nos deniers publics. La petite casserole récemment accrochée aux fesses de monsieur Macron – encore un ami qui lui veut du bien – en témoigne ; il aurait paraît-il dilapidé, dépensé fastueusement son budget de fonctionnement : légal mais pas beau, nous susurre-t-on.

Et les diamants giscardiens ? et les voyages achetés par la famille Chi-chi avec des valises de billets ? et les frais de coiffeur de Normal-1er ? et le cireur de godasses à domicile à l’Elysée pour un de ses conseillers ? et les bottines de monsieur Dumas ? et la maîtresse de « Tonton » et sa fille bichonnées par la République ?  et le remarquable mémoire rédigé par madame Tibéri pour une somme rondelette ? et le compte occulte en Suisse de tel ministre socialiste ? et cet autre ministre du même bord qui ne déclarait pas ses impôts ? et… je continue ?

Non, je vous dis : TOUS usent sans vergogne du fric et des facilités généreusement offerts par la République. Peut-être pas tous-tous, allez, mais presque. C’est humain… vous prendriez le métro, vous, glauque à souhait, avec des tags partout et les pieds des « jeunes » sur les banquettes, alors qu’on vous propose gratis une voiture de fonction avec chauffeur, grise les jours pairs et bleu-nuit les jours impairs, avec une cocarde au pare-brise pour narguer les contractuelles ? (**) Et puis, comparez : les locaux de la Chancellerie allemande ou du Prime Minister anglais, et l’Elysée, l’Hôtel de Lassay, le Palais ( sic) du Luxembourg, Matignon… comme un léger décalage dans l’opulence ! nos politiciens pètent dans la soie, ils aiment ça, et ça vous surprend ?

Donc résumons : si monsieur Fillon a abusé du juteux système – pour le moment ce ne sont que des présomptions, menées au grand galop il faut bien dire – eh bien tant pis, gageons qu’il a compris le message, qu’il fera pénitence et qu’il ne recommencera pas. Car si l’on ne retient pour la course à la Présidence que des politiciens blanc-bleu, qu’est-ce qui va nous rester ? il faudra déclarer la Présidence vacante, et personne pour recevoir fastueusement le Roi de Mésopotamie – et accessoirement remettre ce pays à l’endroit.

Tibert

(*) Qui aurait pu avoir accès à ces papiers ? des bons copains, sans doute.
(**) Une exception pour madame Taubira, que je salue, car elle prenait souvent son vélo. Mais avec deux gardes du corps, et il y avait des caméras pour filmer ça.

La dure réalité des casseroles

On peut s’y attendre, ça tire à vue et ça flingue à tout va – et ça va s’amplifier, jusqu’à ce que ça se calme, l’affaire pliée. Quelle affaire ? eh bien la Présidentielle, pardi. La Présidentielle, qui fait par exemple que monsieur Hamon se sent obligé maintenant de nous présenter sa compagne, qui bosse assez haut dans le luxe chez LVMH, et qui lui joue du piano – en amateur, donc – ce qui l’apaise, lui Benoît, nous confie-t-il. Pour monsieur Valls on savait déjà : c’est une violoniste professionnelle. Son violon l’apaise-t-il, lui Manuel, quand elle en joue ? et pourraient-elles, au lieu du rébarbatif débat attendu et qui nous attend entre les deux mâles champions de la gauche-qui-rêve et de la gauche-qui-gouverne, pourraient-elles, ces deux musiciennes, nous jouer un duo consensuel, la sonate « Printemps » de Ludwig Van B., par exemple ? ce serait plus chouette – et harmonieux ! – que les vacheries prévisibles qu’échangeront les deux débatteurs.

Mais à propos de casseroles, voilà qu’on en trouve à monsieur Fillon, dont l’épouse, Pénélope, a paraît-il été employée jadis par son mari – ce qui est farpaitement légal – pour des sommes présentées comme indécentes… 500.000 euros brut sur 8 ans : soit, si je divise par 8 ans, par 12 mois, puis par 1,26 ( le rapport brut/net), environ 4.120 euros par mois. Je vous parie un paquet de cahuètes que madame Guallar (la compagne de monsieur Hamon) gagne largement ça dans la boîte qui vend du Champagne, des sacs à main griffés LV, des parfums, des fringues haute-couture et j’en oublie.

L’époque est donc aux casseroles : les casseroles, on va en trouver, en fabriquer au besoin, et des sonores, et on va faire mousser, émulsionner tout ça, gonfler le soufflé ; c’est de la cuisine pré-électorale, pas forcément ragoutante. Mais c’est ça la cuisine, y a pas, faut pas avoir peur de mettre les mains dans le frichti. Tenez, monsieur Macron, lui, il en est trop loin, de la cuisine, selon un expert en matière de tambouille politique, monsieur Tapie. Que dit-il, monsieur Tapie, dans une savoureuse boutade ? « Je ne le suivrai pas. C’est un type brillantissime, mais il va trop vite. Je le compare à un type qui fait des très bons livres de cuisine, mais il ne fait pas encore la bouffe« .

Bref, encore des histoires de casseroles. Sauf que celles-là restent au ratelier, ça nous évite les remugles.

Tibert

PS – Le Monde revient sur les casseroles gentiment accrochées (par qui ?) aux basques du couple Fillon, vous lirez ça, c’est sans surprise, sauf que le Parquet Financier est parti au quart de tour – il ne montre pas autant d’enthousiasme d’habitude. Non, ce qui est surprenant, c’est d’y trouver ces mots : « Autrice d’une biographie de François Fillon, l’ex-membre du CSA Christine Kelly…« . Une autrice ! pas l’auteuse, pas l’auteuresse, pas l’auteure, et surtout pas l’auteur, cet être asexué. Il faut que le sexe se voie, soit clairement lisible, mesdames-messieurs : d’où l’autrice, au cas où « Christine » serait un travelo. Heureusement que le ridicule ne tue pas.

Débâcle des Beaux

Il faut se garder de réagir à chaud, rester en retrait quelque temps, histoire que la mousse retombe… mais là je vais faire une exception, céder à l’impulsivité citoyenne qui piaffe derrière le clavier. Voilà : Benoît le pasionario  du burn-out et du revenu de tout sauf d’exister a passé la rivière des tribunes en tête, talonné d’assez loin par Manuel le virtuose du 49-3.  Les figurants utiles à étoffer le plateau, François (encore un François !), Vincent, Sylvia, Jean-Luc, ont regagné les paddocks (*) avec leurs quelques pour-cents, devoir accompli. Et puis Arnaud et Vincent, les deux Grands Beaux, ont fait plouf.

C’est que ça se joue beaucoup sur le physique ! c’est irrationnel je sais, mais dans une élection le physique compte énormément. Tenez, vous auriez imaginé Jean-Luc recevoir en costard-cravate – lui qui n’en met jamais, de cravate –  et sur le tapis rouge le Roi de Mésopotamie ? ben non, il n’a pas la tête de l’emploi. Pas plus que Sylvia ou François, ils sont gentils mais ils n’ont pas la carrure… Tandis qu’Arnaud et sa gouaille discrètement bourguignonne et soigneusement décontractée sous une tignasse frisée mais en ordre,  Vincent bien lisse derrière ses lunettes d’intellectuel soigné – lunettes dont il joue habilement pour nous les faire admirer… quelle déception ! ils étaient les plus beaux de la Belle-Alliance.

Reste à examiner maintenant le terrain : les bornes ce sont, à ma gauche la dentition chaotique de Jean-Luc M., le rebelle ; à ma droite mais pas trop, les élégantes rouflaquettes d’Emmanuel M. Où va-t-il falloir mettre le curseur de la Belle-Alliance-en-Déshérence ? à droite plus près d’Emmanuel, ou plutôt à gauche du côté de chez Jean-Luc ? wait and see dimanche prochain, comme ils disent. De toutes façons, elle est cernée, la Belle-Alliance-en-Déshérence ; elle va jouer les doublons, sinon les doublures.

Tibert

PS – On me fait remarquer que si Arnaud et Vincent sont « beaux », c’est que, a contrario… les autres… les autres ? eh non, je n’ai pas écrit cela. Chacune et chacun se fera sa religion.

(*) Vous l’aurez remarqué, ce matin je fais dans la métaphore équestre. Et alors ? vous avez quelque chose contre l’amélioration de la race chevaline ?

Petit rappel de faits géographiques

Le prédicat – la nouvelle tarte à la crème des pédagos fous de l’Educ’Nat, qui va permettre de  passer à la trappe et en douceur le COD, le COI, la proposition subordonnée relative et j’en oublie, le prédicat est ici « très clair » (*), comme disent à tout bout de phrase nos politiciens :  « Make America great again » (rendre sa grandeur à l’Amérique) ; c’est ce que nous annonçait « Casque d’Or » hier lors de son investiture.

Quid de ce projet ? eh bien c’est totalement à côté de la plaque.  Car l’Amérique est un énorme continent, étranglé en son milieu, avec, au Nord de l’étranglement, le Canada (le plus vaste des pays américains), les Etats-Unis, le Mexique ; au milieu, le Guatemala, le Salvador, le Honduras, le Nicaragua, le Costa-Rica, Panama ; au dessous, le Venezuela, la Colombie, l’Equateur, le Brésil, le Guyana, le Surinam, le Pérou, la Bolivie, le Paraguay, l’Uruguay, l’Argentine, le Chili. Je continue avec les états iliens, Cuba, les Barbades, Saint-Domingue, Haïti, Trinidad-et-Tobago… et d’autres, je pourrais vous y ajouter des DOM-TOM divers et variés, Guyane française, Martinique, Guadeloupe etc… je m’arrête, ça suffit comme ça, comme a dit Goethe sur son lit de mort.

Que monsieur Trump emboîte le pas à tous ceux qui confondent abusivement les USA avec l’Amérique  – comme si pour désigner l’Allemagne on disait l’Europe ; on vous regarderait d’un drôle d’air … – c’est quasiment prévisible, normal, tant on tient communément pour quantité négligeable les nombreux pays qui partagent l’Amérique avec les USA. Mais c’est géographiquement, politiquement, humainement, économiquement, culturellement faux ! Monsieur Trump, je rectifie donc votre prose, avec votre permission : « rendre aux Etats-Unis leur grandeur« . Aux Etats-Unis et eux seuls, car je parie un paquet de cahuètes que vous vous contrefoutez de rendre, par exemple, au Chili ou au Mexique leur grandeur. Un bon mur, tiens, c’est ça qu’il leur faut, aux Mexicains, et « ten feet higher » si ça ne leur plaît pas, et qu’ils le payent.

Tibert

(*) On peut supposer que lorsqu’ils n’usent pas de cette annonce liminaire, ils sont beaucoup moins clairs, voire abscons.

Candidater ? qu’en dit Dati ?

Celui-là (le titre, là-haut, juste au dessus) ça ne pouvait pas se louper… candidater (*)… quelle horreur. Et où ai-je trouvé ce truc, qui remplace élégamment « postuler » ? c’est ici, le Parigot, qui interrogeait madame NKM. Madame NKM, née dans le 15ème arrondissement parisien, députée de l’Essonne (le 9-1),  membre du Conseil de Paris dans le 14ème arrondissement, va postuler aux prochaines législatives dans la 2ème circonscription parisienne – là où monsieur Fillon est présentement député – soit des morceaux des 5ème, 6ème et 7ème arrondissements. Autant dire que c’est l’oiseau sur la branche, madame NKM, toujours prête à migrer là où ça peut valoir le coup. Remarquez, elle fait comme des tas de « femmes et d’hommes », comme « elles et ils » disent, « politiciennes et politiciens » « professionnelles et professionnels »(**) ; elle joue là un jeu vieux comme Hérode, bien huilé, ça fait des siècles que le parachutage politicien a été inventé… faut bien se mettre quèqu’ part, non ?

Extrait de l’article du Parigot cité plus haut… La journaliste : « Prendrez-vous Rachida Dati comme suppléante pour la deuxième circonscription ? » – NKM : « Je ne crois pas qu’elle ait candidaté à ça ni au poste de député et je le comprends très bien puisque Rachida est déjà députée européenne et maire d’arrondissement…« . C’est joliment dit. Madame NKM l’aurait bien prise avec elle, madame Dati, mais c’est pas possible…

Et puis cette envolée qui ponctue avec lyrisme mon billet, je cite texto : « Il [François Fillon, NDLR] me donne les moyens de poursuivre le combat parisien avec une légitimité forte qui aurait été différente sur une autre circonscription« . Ah, vous voyez, la légitimité du 14ème arrondissement, c’était pas pareil.

Tibert

(*) « Candidater » : forme contemporaine et populaire de « postuler « . C’est ce que me dit mon dico… ah bon. Et ça se conjugue, même, semble-t-il. Facile : c’est un bon vieux verbe régulier du premier groupe : « vous candidatâtes, chère madame... ». Reste à étendre le périmètre de cette horreur, faire du candidating, etc.

(**)Je vous le fais façon Macron, pour vous montrer toute la co… euh la stupidité et l’enflure de cette manie de détailler les deux sexes à tout bout de phrase. On a une grammaire ? on a une grammaire. Au lieu de s’asseoir dessus, si l’on s’en servait ?

Exister ? ça eût payé

La Primaire de la Gauche voit couler le court torrent agité (*) des propositions des sept « candidate et candidats » – agité ça c’est sûr : on navigue à vue, on approxime et on a du mal  à suivre.  Tenez, un juteux article du Monde attire notre attention flottante sur la proposition-phare du candidat Benoît « Burn-out » Hamon  – pas la légalisation du cannabis, là il joue la bonne partition – mais son RUE, son « Revenu Universel d’Existence ». Revenu qui devait coûter, au début, autour de 400 milliards, donc doubler le budget de l’Etat, rien que ça, allez hop, soyons fous… et puis en fait non, en arrière toute, le RUE n’est plus là aux dernières nouvelles. On navigue à vue, je vous dis ! Au départ c’était 750 euros par mois sans conditions ; on propose juste maintenant d’étudier citoyennement comment qu’on pourrait, comment qu’y faudrait faire pour  instituer ce fameux revenu. Grattons-nous donc la tête sur le vaste sujet du RUE, c’est la dernière mouture des propositions hamonesques.

Article juteux et largement apprécié : tenez, deux morceaux choisis des commentaires de lecteurs : « C’est un pro. Si cela ne marche pas : marche arrière toute. Son métier c’est la politique. s’il savait faire autre chose, il ne serait pas là. Ce sont les plus dangereux. « 

Un  autre : « Je vais voter pour ce type ! Il est tellement politicien, qu’il fera exactement l’inverse de ce qu’il a annoncé dans son « programme« . »

Bref, vous devriez lire tout ça, c’est instructif :  la vieille balançoire droite-gauche et la politique politicienne et irresponsable, à bout de souffle, dans leur tragique nudité, ou dans toute leur splendeur, comme vous voudrez.

Tibert

(*) Mutine, une référence cinématographique s’est glissée dans ces termes.

Quand on la jette au ventilateur…

… ça éclabousse de partout, y compris l’envoyeur !  Vous connaissez sûrement cette savoureuse expression anglaise « the shit hits the fan« . Il se trouve que les Anglais, justement, gesticulent beaucoup en ce moment, engagés dans une partie de poker-menteur avec l’Union Européenne, dans le style « Si vous n’acceptez pas nos conditions dans la négociation post-Brexit on va faire Paradis Fiscal pour vous saboter« .  Tremblez Européens ! Mais les paradis fiscaux existent déjà abondamment – rien qu’en Europe, l’Irlande, et surtout le Luxembourg – et le Royaume-Uni a déjà les siens, les Iles Anglo-Normandes, l’Ile de Man… et n’a guère les moyens de se priver des rentrées fiscales des entreprises : on peut se montrer dubitatif… ceci dit on est prévenus : l’Europe devra se montrer à la hauteur.

Côté Trump aussi ça défouraille dur contre l’Europe : le futur Président nous prédit d’autres Brexit, et la fin de l’UE, rien que ça ! à vrai dire ça l’arrangerait. il est vrai que « Casque d’Or » (*) est habitué aux postures, aux moulinets et aux déclarations fracassantes… tenez, il dit que le mur anti-Latinos se fera, et que le Mexique devra le payer : le Mexique répond que, non, il n’en est pas question ; et Trump de poursuivre « The wall just got ten feet higher« . Traduction : ah ils veulent pas payer ? bon, puisque c’est ça, on va faire un mur plus haut de 3,048 m ! (monsieur Trump n’est pas familier du Système International de Mesures). Il y a aussi selon lui trop de bagnoles allemandes aux USA, ça ne va pas, ça… (à quoi il lui a été répondu que les constructeurs états-uniens n’ont qu’à fabriquer de meilleures voitures). Au fait, monsieur Trump, ça va être à vous d’ici peu : on vous attend au tournant du virage. Et comme dit un autre proverbe sans ventilateur, c’est au pied du mur (plus haut de 3 mètres, chiche ! ) qu’on voit le maçon !

Tibert

(*) Je trouve ce surnom assez chouette et pertinent – et l’inoubliable Simone Signoret ne m’en voudra pas, j’espère : c’est du second degré.

Génie très personnel et centimes d’euro

D’abord, un truc irritant : on apprend très jeune à l’école – on apprenait, mais maintenant on sort sa calculette – que 2 centimes ça  fait 0,02 franc, 20 centimes 0,2 franc etc : on savait déplacer sa virgule, et vider les baignoires tout en les remplissant. Et je lis dans un article technique que les propriétaires de voitures électriques Tesla vont désormais devoir payer la recharge de leurs bolides (donc ça devait être gratuit avant ?) :  » Pour la France, le coût du kWh sera de 0,20 centime d’euro. Ainsi, un Paris-Rome (1 500 km), devrait coûter 60 €…« . Traduisons : 0,2 cent = 0,002 euro. Si je prends donc mes 60 euros du Paris-Rome divisés par 0,002, ça fait 30.000 Kwh pour 1.500 km, soit 2.000 Kwh / 100 km. Sachant que 1 litre d’essence brûlée libère environ 9,7 Kwh avant les pertes de rendement (*), 2.000 / 9,7 = 206 litres / 100 km. La Tesla consomme comme trois 40 tonnes bien chargés avec leurs semi-remorques… ah mais c’est du propre, c’est de l’électricité, attention !

Bon, trève de blagues saumâtres : c’est probablement 20 centimes d’euro (à peu près le prix coûtant) qu’il fallait écrire, pas 0,20 centimes. Ignares…

Bon, une dernière pour vous dérider (**) après cet aride calcul : Benoît « Burn-out » Hamon, un des sept candidats (j’allais écrire mercenaires) de la Primaire de la Gauche, interpelle monsieur Mélenchon, qui joue tout seul sa partition de candidat de gauche-gauche et refuse de faire le huitième couteau de la Primaire : « Il doit s’interroger sur sa capacité à l’emporter« , dit-il. Et de développer : « Mais je lui demande de regarder, avec un peu de lucidité, la capacité de la gauche à l’emporter sans rassemblement, mais également sa propre capacité, quel que soit son génie personnel, à l’emporter« . Et lui, Benoît Hamon, sa capacité ? hein ? sa propre capacité… et puis, tiens, son génie personnel ?

Tibert

(*) En prenant une valeur réaliste, un rendement du tiers, soit 3 Kwh/litre d’essence, ça équivaut en fait à 660 litres d’essence pour 100 km. Pas fameux…

(**) Et pour vraiment vous dérider, lisez donc Derrida.