… Mes ennemis, je m’en charge !

Tout d’abord, un coup de gueule, ça dégage les bronches : mâame Hidalgo veut introduire des taxis fluviaux sur son territoire – sur la Seine, le canal Saint-Martin, le confluent de la Marne… le lac du Bois de Boulogne ? – bref un machin électrique et futuriste, baptisé « Sea Bubble » par son génial inventeur, un Français. Un Français qui invente la « Bulle de Mer », la « Bulle Marine » (Marine, ça par contre on évite), la « Bulle d’Eau », l’HydroBulle, l’AquaBulle etc… mais non, il faut qu’il la nomme en rosbif… pourquoi ? il a honte ?

Au fait, si vous prenez un jour cette « AquaBulle », cette « Séquanaise » (ce nom-là me botte) pour aller de la Mairie du 17ème arrondissement à la gare Montparnasse, ça va pas mal manquer d’eau sous la quille.

Mais bon… je voulais vous causer d’autre chose : hier j’ai interrompu assez vite le visionnage laborieux du premier débat de la Primaire de la Gauche : c’était très chiant. Trop de candidats, tous coincés et bien propres sur eux avec un balai dans le dos – sauf Bennahmias, plus « nature » et qui s’est payé son anaphore comme Normal-Premier, des fois  que ça marcherait aussi : « L’intérêt général… l’intérêt général… l’intérêt général…« . Ouais… à la rigueur… mais Bennahmias n’a aucune chance, il lui restera sa Belle Anaphore.

Le titre de ce billet, c’est évidemment, vous aurez sûrement complété, « Mon Dieu, défendez-moi de mes amis ; mes ennemis, je m’en charge« .  En effet, « Mon Dieu » mis à part, je lis que monsieur Macron voit venir à lui, se rallier à ses soigneuses rouflaquettes, des tas de gens très bien (Notez, moi je me laisserais bien tenter, tant je suis persuadé que ce pays a besoin de mettre au rebut et sans état d’âme le système existant à bout de souffle et de refonder une démocratie raisonnée, équilibrée,  sobre, simple… je continue ?  – et puis surtout éloignée des idéologies dangereuses et / ou fumeuses façon Frondeurs Socialos ou Libéraux dur-de-dur. Mais le programme ? le programme ? où est le programme ?). Voyez, madame Corinne Lepage, monsieur Jean-Marie Cavada, monsieur Jean Pisani-Ferry… que du beau linge ! enfin, c’est ce qu’on se dit au premier abord. Au deuxième rabord, monsieur Cavada a septante-six ans bien sonnés, soixante-seize c’est l’âge d’une retraite politique bien méritée ; monsieur Pisani-Ferry est plus jeune, lui ; c’est encore pour quelques mois le Chef-en-Chef de France-Stratégie, cette officine-croupion du Premier Ministre qui émet des propositions d’augmenter les impôts au rythme d’un canon anti-aérien, et notamment l’ahurissante taxe pour punir les Français qui possèdent et occupent leur logement. Monsieur Pisani-Ferry, on s’en doute, suit le mouvement général de quittage du navire, si j’ose écrire : c’est qu’il craint de se retrouver chez Popaul-Emploi (enfin, une version améliorée…) quand l’élection sera venue. Il mise donc en fin turfiste sur le cheval qui lui semble tenir la meilleure cote…

Bref, monsieur Macron voit venir à lui tout plein de ralliements sincères de chez l’Ami-Sincère, et pas du tout opportunistes 😉  Ça ne se refuse pas, évidemment, eh eh… mais ça n’empêche pas la lucidité, pas vrai ?

Tibert

Quand William Surin fait déconfiture

C’était trop tentant, j’ai craqué pour ce titre, ayant lu un entrefilet croustillant du Figues-à-rôts « Economie » : L’extravagante déconfiture de William Saurin« . Rétablissons les faits dans leur tragique nudité : William Saurin ne fait pas de confitures, à l’inverse de Bonne-Maman Androsse, qui, elle, ne fait pas dans le cassoulet ni le petit-salé aux lentilles, le tout en boîte.

Mais titre rigolo à part, je vais vous causer d’aut’chose… non de monsieur Benoît « Burn-Out » Hamon qui souhaite aller tâter encore un peu plus profond dans vos poches pour voir s’il y resterait des picaillons – il veut financer 35.000 nouveaux postes d’enseignants, limiter les classes à 20 élèves là où ça craint… le tout farpaitement inutile, vu que nous n’avons aucun problème d’effectifs – plus que largement suffisants – mais, plus tragiquement, des problèmes d’abandon du navire, de démission, je dirais même de débandade devant l’exigence d’instruire et de former. Mais baste avec la politique, un peu de conso.

Mon sèche-linge, dont la marque genre amerloque commence comme la deuxième initiale du peu regretté George « Deubelyou » Bush et finit par L, est tombé en panne, ah zut alors ! il servait assez peu, essentiellement en hiver, je vous laisse deviner pourquoi. J’aime en effet le linge séché au grand air, les draps et les culottes qui claquent au vent sur leur fil, et puis c’est dommage de ne pas se servir gratos des énergies propres. Madame Duflot serait d’accord, c’est dire ! Mais ce sèche-linge avait cinq ans et deux mois… hasard bizarre, j’ai eu aussi une imprimante-laser coréenne qui a calé à cet âge-là. Difficile tournant que ce cap des cinq années, juste un peu après la possible fin d’extension de garantie qu’on aurait eu, c’est con, l’initiative saugrenue de souscrire – moyennant finances, ça va de soi.

Le monsieur venu au secours m’a pris 89 euros TTC pour m’annoncer, navré, que le « module de commande » [module électronique programmable, NDLR] avait rendu l’âme… il pouvait, le brave homme, me le changer pour la somme de 36 (déplacement) + 250 (pièce et main-d’oeuvre) = 286 € HT, plus TVA de 20 %, soit 344 € TTC. Bref, me dit-il, moi à vot’ place j’en achèterais une neuve ! pour à peine plus cher, vous redémarrez avec une garantie, peinard… Donc, ma superbe bécane « Deubelyou etc etc », tout ça, carrosserie, moteur, tambour, vannes, relais… tout ça impecc, une machine rutilante… tout ça, à la benne !

Eh ben c’est ce que j’ai fait, la mort dans l’âme. J’ai acheté un sèche-linge basique de chez Basique, sans extension de garantie, et d’une autre marque – en faisant attention à ne pas taper dans le même groupe, faut quand même pas charrier (par exemple, Laden Bauknecht Indesit Philips et Whirlpool, c’est du kif). C’est moins cher que de réparer l’autre bouzine, avec juste une carte électronique à changer ! C’est idiot ? c’est complètement idiot, je suis d’accord. Je dirais même, tout en retenue, que c’est assez infect.

Tibert

Un radar dans le dos

Les radars nouveaux arrivent, messieurs-dames, indifférents à la couleur politique de qui-c’est-qui-va-faire-Président cette année : c’est qu’au Ministère de la bagnole les têtes passent… les zélés fonctionnaires restent, obstinément focalisés sur votre bagnole et ce qu’elle peut rapporter. Le radar capable de voir si vous téléphonez au volant (en fait vous vous grattiez l’oreille mais c’est fou comme ça y ressemble) tout en bouffant une barre chocolatée (*), le tout sans avoir bouclé votre ceinture ; le radar susceptible de déterminer si vous suivez la bagnole de devant à moins de 2 secondes – est-ce elle qui a freiné dans cet intervalle de temps ou vous qui avez accéléré ? dans le doute on punira les deux – et le radar capable de vous flasher d’une main sans perdre de vue l’autre côté de la chaussée. Le marché et le rendement des radars promettent d’être super-juteux. Notez bien que ça ne baissera pas le nombre de morts sur la route, vu que ceux qui font les cons et provoquent les accidents graves (bourrés du samedi soir, motards « poignée dans le coin », pépés et mémés distraits et distraites, j’en ai marre des « auteures » et des « toutes celles-zet-tous-ceux »(**)) se contrefoutent des radars, ce n’est pas pour eux.

Il existe cependant un marché bien plus juteux : 20.000 morts par an contre à peine plus de 3.000. Il s’agirait de flasher les comportements accidento-gégènes à la maison ! oui à la maison, car Le Monde vous le précise, c’est 5 à 6 fois plus de morts que sur les routes… et aucune madame Perrichon pour vous saboter le moral. Oui, madame Perrichon : la passionaria de la « Ligue contre la Violence Routière » qui veut vous faire rouler à 80 km/h maxi parce que rouler vite – rouler tout court, en fait – c’est dangereux… omettant simplement d’ajouter que les chauffards, les vrais, n’en ont rien à cirer des limites de vitesse : ce n’est pas pour eux. Mais, je me répète…

Donc disais-je, selon Le Monde, dans la liste abominable des accidents domestiques, « and the winner is » : les chutes ! les chutes, 9.600 accidents mortels, soit 3 fois plus que les morts sur la route. Et pas un seul radar pour rentabiliser tout ça. Pourtant les moyens existent, tenez… vous imposez que tous les escabeaux, échelles, marchepieds… de plus de 60 cm de haut, soit environ 24 pouces grands-bretons, soient équipés dorénavant d’un radar de chute et identifiés par une puce électronique-et-GPS. Forcément ça créera des emplois, ça augmentera le PIB – hélas mais qu’y faire ça renchérira fortement le prix de ces équipements – mais surtout ça rapportera un max de pognon à l’Etat : une échelle qui bascule ? schhhtag ! le radar enregistre l’infraction, et hop le Centre des Infractions Domestiques d’Abbeville (le CIDA) vous sort un superbe avis de prune, avec, pourquoi pas ? des points en moins sur votre permis de grimper aux arbres.

Evidemment vous pensez pouvoir échapper à la punef si l’échelle est tombée à vide ? maladroit inconscient ! vous auriez pu vous faire fracasser le petit orteil gauche. Donc, ça douille quand même, et comme ça la prochaine fois vous ferez attention : la punition est pédagogique, ne l’oubliez pas. Et puis si vous êtes mort quand la prune arrive dans votre boîte à lettres, renvoyez le formulaire de réclamation : vous avez déjà payé.

Tibert

(*) En Amérique du Nord ils ont tous leur gobelet de 12 fl.oz., soit environ 336 ml de café avec un couvercle et une paille, dans une alvéole sous le tableau de bord ; chez nous il y aurait une alarme sitôt qu’on essaierait de le soulever pour boire un coup.

(**) Urgemment, créons le gracieux terme celzéceux, on gagnera du temps.

Nouveau Vieux

J’ai eu l’occasion il y a quelques jours de déboucher innocemment une bonne bouteille, un Beaujolais Nouveau apporté par une jeune femme célibataire assez désargentée invitée à déjeuner. Avec sa permission, on l’avait mis de côté pour une autre fois : mon  pinard à moi était déjà sur la table, assorti au plat qui allait avec… et donc débouchant plus tard le flacon et le tâtant, je lui ai trouvé d’abord un copieux dépôt noirâtre sur les parois, et puis une robe tirant sur le brun-rouge clair… totalement inhabituelle, bizarre… un nez curieux, jamais reniflé. Un OONI, Objet Oenologique Non Identifié. En bouche et bien frais c’était buvable – le Beaujolais Nouveau tient en principe le coup jusqu’en Janvier mais il urge de le boire – mais quelle drôle de mixture, sorte de coquetel de fruits rouges plat et raide. Intrigué, j’ai étudié l’étiquette de plus près : « Beaujolais-Villages« , « Primeur« , « Mis en bouteille à la propriété à Lantignié » dans le 6-9 (jusqu’ici tout va bien) et millésimé, bien entendu… le millésime ? stupeur et tout le tremblement :  ce n’était pas du 2016, mais du 2003 !! l’année de la canicule. Un Beaujolais Nouveau de treize ans d’âge !

La jeune femme, à l’évidence, n’a pas de cave à elle : elle ne boit pas. Donc elle l’a acheté récemment – sauf à avoir dévalisé un cellier mal tenu, ce qui n’est pas du tout du tout dans ses cordes…. comment peut-on trouver en France dans le commerce des bouteilles de Beaujolais Nouveau de treize ans d’âge ? sans doute des lots d’invendus de faillites louches oubliés dix ans dans un hangar en tôle, rachetés en bloc par un escroc pour quelques kopeks et mis en boutiques genre « La guitoune aux Zoccazes » pour une ou deux thunes. Deux balles, qu’est-ce qu’on risque ?

Voilààà… c’est une expérience, tout de même, ce Primeur 2003. Et puis ça me permet de parler d’aut’chose, de ne pas vous causer de la Primeur, pardon la Primaire de la Gauche, parce que là y en a marre. C’est qu’on en entend des wagons de phrases creuses et se voulant ronflantes – Valls fait très fort en ce moment dans les extraits de discours de sous-préfectures -, des exposés de programmes tous pareils à cinquante nuances de rose près, qui ne seront jamais appliqués – et heureusement.

Monsieur Valls, toujours lui, rentrait (*) dans le lard de monsieur Fillon, hier : « un projet des années 80« , disait-il à propos du candidat officiel de la Droite-et-du-Centre : encore plus âgé que le rouge 2003 à deux balles, vous imaginez le désastre. En y ajoutant une grosse calomnie bien laide sur ce programme, qualifié de « projet catholique« , et que ledit Fillon revendiquerait explicitement comme tel : horreur et putréfaction. Enchaînement lyrique ensuite sur le couplet républicain, « Les religions c’est respectable je les respecte bien entendu mais la religion c’est privé gnagnagna« … Manu fait là dans la très grosse ficelle – mais c’est de bonne guerre, me direz-vous, et vous avez sans doute raison.

Tibert

(*) Donc il  en était sorti auparavant, sans doute ; en principe la première fois on « entre », les fois d’après on « rentre », voire – si si ça s’est rencontré – on « rerentre ». Il lui a rerentré dans le lard… c’est beau le français.

Vieilles traditions vides de sens

Un article du Monde mérite, amies-et-amis lectrices-et-lecteurs (pff… le langage politicien, quel boulet), mérite, dis-je, et amplement, que vous y jetiez un cil, c’est très instructif. Il s’agit d’un commentaire « sociologique » sur les chiffres annuels des bagnoles cramées au Nouvel An. Shakespeare a soufflé le titre : « Voitures brûlées à la Saint-Sylvestre : beaucoup de bruit pour rien« .

L’éphémère doublure de monsieur Cazeneuve à l’Intérieur, monsieur Le Roux, qui apprend vite, a évidemment minimisé les chiffres, « meuhhh non c’est pas grave »  : l’astuce, c’est de compter non pas les voitures brûlées comme on faisait bêtement avant, mais les « départs directs de feu » : quand un cocktail-Molotov fout le feu à trois bagnoles alignées, c’est UN départ de feu ! et non pas trois bagnoles cramées. Alors comme ça, on obtient « seulement » + 8% de résultats, pas si mal… encourageant… etc. Bref y a pas de souci, tout est calme, il faut bien que les jeunes se divertissent, faut comprendre. La France, notez bien, est le seul pays qui puisse se targuer de cette sympathique tradition née à Strasbourg, vieille de 30 ans, et solidement ancrée depuis dans nos coutumes, au même titre que la Braderie de Lille – abandonnée l’an dernier pour des raisons qui sortent du cadre de ce billet – le Salon de l’Agriculture ou le Grand Pardon de Sainte-Anne d’Auray.

Moi je sais pas, mais si j’étais Ministre de L’Intérieur je viendrais sur le plateau  de TF2 ou de BF1 pousser une grosse gueulante pas du tout diplomatique : ce sont des faits révoltants. Il existe des articles du Code Pénal là-dessus, vous pensez bien, mais leur application supposerait qu’on applique la Loi, vous  n’y pensez pas ? ça ferait de la peine aux jeunes en déshérence morale et déficit d’espoir.

Les rédacteurs de cet article du Monde vous expliquent cyniquement, leurs voitures vont bien, merci – et ils ont peut-être raison – que les statistiques annuelles de combustion non spontanée de voitures ne signifient rien en terme de barométrie (ou de thermométrie plutôt : on l’a dans le baigneur) des humeurs (sic)  des jeunes : «  Non seulement ce chiffre n’a aucun sens, mais, en plus, il ne dit plus rien de l’humeur des jeunes des quartiers populaires ».

Ce chiffre ne dit plus rien : à quoi bon le sortir, donc ? et puis bof, les assurances rembourseront, et puis ça rajeunit le parc automobile, et puis ça égaie nos moroses banlieues, et puis dans le tas il y a sûrement des fraudeurs à l’assurance, et puis ce n’est pas ma caisse qui a morflé, et puis tenez Place Beauvau aucune voiture n’a été brûlée, et puis y a qu’à rentrer sa voiture à l’abri le 31 décembre. Et puis à quoi bon des articles de loi ? je vous le demande, autant pisser dans un violon.

Tibert

Empilement de croix

J’ai sursauté à la lecture, sur Le-Monde-sur-Toile, d’un commentaire de lecteur, commentaire qui commentait la prestation de monsieur Fillon au journal du soir sur TF1 il y a deux jours.

Le titre de l’article du Monde : « François Fillon, se revendiquant gaulliste et chrétien, annonce trois chantiers... ».

Qu’avait dit verbatim monsieur Fillon ? [ contexte : on le cuisinait sur ses projets concernant la Sécu ] : « Je suis gaulliste… (euh) et de surcroît je suis chrétien…(euh) ça veut dire que je ne prendrai jamais une décision qui sera contraire au respect de la dignité humaine etc etc blah blah blah ».

Vous noterez au passage que la croix de Lorraine plus la croix du Christ, ça fait boucoup. Mais bon… et que disait ce lecteur en commentaire ? « Un président se DOIT d’être athée« . (Que pensez-vous de cette affirmation ? justifiez votre propos – vous avez deux heures). Mais non, ce n’est pas la dissert’ de philo du CAP de plomberie, je vais MOI vous le commenter, ce propos.

D’abord premio vous  aurez remarqué que Le Monde n’aime pas monsieur Fillon :  « …se revendiquant gaulliste et chrétien« … certes il a dit ça, mais pas dans le genre « écoutez-moi bien, c’est mon credo, ma ligne de conduite« .  Non, il s’explique sur ses projets pour la Sécu, et du fait qu’il est … et … il ne pense pas un seul instant à… : « moi je suis comme ci, alors j’agis comme ça« . Bon, Le Monde tord ici gentiment les dires du Fillon pour insinuer qu’il compte agir en étroit catho : c’est de mauvaise guerre, mais c’est la guerre, pas vrai ?

Deuxio, en démocratie laïque chacun a le droit de croire à ce qu’il veut – aux extra-terrestres, à la métempsychose, aux signes du Zodiaque – tenez, Mitterand en fin de vie en tâtait… – à l’homéopathie ou à la bonne Vierge, du moment qu’il n’emm… n’ennuie pas les autres avec et leur fout la paix. Bien sûr qu’un Président peut ne pas être athée ! c’est-à-dire fermement persuadé 1) qu’il n’y a pas plus de Dieu que de beurre dans une salade « Minceur » ; 2) que les religions, toutes les religions, sont des fables obscurantistes et nuisibles, à combattre. Monsieur Fillon a parfaitement le droit de croire au Petit Jésus, pourvu que ça n’interfère pas dans son action politique. Dommage qu’il en soit là ? certes, mais l’essentiel est qu’il fasse bien le boulot pour lequel il sollicite nos suffrages. De Gaulle était chrétien, il allait à la messe dans une des deux églises de son bled, et personne ne le lui a reproché.

Ceci étant – je ramasse les copies – je ne peux m’empêcher de vous citer itou une autre intervention d’un lecteur du Monde sur le même article, parce que je le rejoins cinq sur cinq : moi j’ai cru entendre, lors des débats de la Primaire de la Droite et du Centre, les paroles d’un homme, enfin un, qui nommait nos maux, un homme décidé à renverser la table, à remettre sur pieds notre démocratie, à la rendre vivante, lisible et juste. J’ai vu sur le site de TF1 un candidat bien propre sur lui et habile débatteur. Décalage… tenez, ce qu’écrit le lecteur qui signe « Un babouviste » (*) – doctrine dont je ne me revendique point :

« C’est quand même pathétique un tel programme. Il ne vit pas dans le même monde que nous cet homme. Le peuple demande une révolution institutionnelle, économique, sociale et politique et il nous propose cela ?!!!!!« .

… fin de citation.

Tibert

(*) c’est à dire se référant à Gracchus Babeuf, une icône de la Révolution de 1789. Si vous voulez en savoir plus

Vous m’oublierez. Vous m’oublierez ?

Mais non je ne vous causerai pas du tango « Dès que j’avance tu recules » Guy Bedos–Arnaud Montebourg, vous lirez ça dans votre canard, c’est assez juteux. Aujourd’hui ce sera une séquence Nostalgie. Non pour revenir sur nos sauvages chevauchées à vélo, à fond à fond vers la piscine à travers le petit bois et ses sentiers poussiéreux, mais ça c’est personnel ; je vais plutôt vous parler de madame Laborde, Catherine, qui à soixante-cinq balais a fait sa dernière météo sur TF1. Je ne regarde pas des masses la télé, c’est de plus en plus nul et putassier; et si je la regarde c’est entre autres pour la qualité et la justesse des  bulletins météo… mais rarement sur TF1. Ce n’est pas la faute de la météo, c’est celle de TF1.

Bref… madame Laborde, qui à la différence des politiciennes-et-des -politiciens ne se cramponne pas comme un morpion à son petit bout de pouvoir, de notoriété, part à la retraite. Et à la fin de sa « dernière séance » – rappelez-vous, la gorge serrée, Daudet et la « Dernière classe » de monsieur Hamel, l’instituteur alsacien – elle nous dit [NDLR – pour la ponctuation, c’est de mon cru, vu qu’à l’oral ça se perçoit comme ça peut] : « Je vous emporte avec moi ; vous m’oublierez, moi non. Je vous aime.« .

Bon, elle nous aime, elle a bien du mérite. Et puis « vous m’oublierez« .  C’est selon moi un constat. Doit-on y percevoir une interrogation ?  la supplique non formulée d’une dénégation, tout ça ? ben non. « Vous m’oublierez« . Et je parie un paquet de cahuètes que c’est aussi un souhait : qu’on l’oublie ! que dans la rue où elle passe pour aller acheter du beurre et des mandarines on lui foute la paix, on ne la bassine pas avec des « Ah mais regarde qui c’est c’est Catherine Laborde !« . Encore une fois, c’est le contrepied de nos cacochymes anciens ministres ou ex-grosses légumes qui font des pieds et des mains pour jouer les prolongations, pour qu’on – un copain bien en cour, évidemment – leur trouve un dernier gros nonos à ronger à soixante-dix, soixante-quinze ans et plus.

Moi aussi on m’oubliera, madame Laborde ; d’autant plus que je ne fais pas la météo sur une chaîne « grand public », pour rester poli. Et puis ? c’est bien normal. C’est un constat : nous sommes de petits tirets dans l’espace-temps, un long tiret pour Napoléon ou Alexandre le Grand – ou plutôt la mémoire qui en reste – un tout-petit-tout-petit pour le charcutier au coin de ma rue. Et c’est très bien comme ça.

Tibert

Mes veilleurs meuh à moi pour 2017

je voulais vous entretenir de Charlie-Hebdo qui blasphème Vladimir Poutine et les glorieux Choeurs de l’Armée Rouge endeuillés par un accident d’avion : pas la peine, il se trouvera bien quelques nationalistes Grand-Russes et fanatiques bornés pour démontrer, Kalachnikov ou parapluie bulgare à l’appui, qu’il est interdit de se marrer de certains trucs – surtout si c’est de mauvais goût, ce qui est mon sentiment.

Je voulais vous causer de monsieur Estrosi qui, fort de l’appui (qu’il dit) de la Région PACA et de la Métropole Nice-Côte d’Azur, va en Israël bichonner monsieur Netanyahou dans le sens du poil et l’assurer de sa solidarité pleine et entière face à la récente résolution de l’ONU qui vitupère les implantations de colonies en Cisjordanie occupée. Monsieur Estrosi joue là un peu beaucoup perso, comme on dirait au foot. Il va se faire tacler.

Eh zut non, je ne vais pas vous gonfler avec de la politique, des problèmes de société, des histoires de bien-pensance : enfin une bonne nouvelle, c’en est fini de 2016, annus horribilis paraît-il pour les chanteurs en vogue. En fait j’ai du mal à suivre : s’il est vrai que j’ai pleuré la mort toute récente de Pierre Barouh, « chabadabada, chabadabada », en revanche quand on m’a causé de George Michael, j’ai levé les sourcils « c’est qui ce mec ? » Bon, il faudrait suivre, mais j’ai du mal à suivre, je le répète ; à ma décharge il faut dire que George Michael ne m’a jamais été nécessaire.

Alors voilà : l’année 2017 sera, je le, je vous le souhaite ardemment :

  • pas bissextile : elle en restera à 365 jours, sinon elle serait divisible par 4 sans être un multiple de 100, ou dans ce cas ce serait un multiple de 400 (le prochain multiple de 100 et de 400 se fera sans moi, très probablement).
  • Première : 2017 n’est divisible que par 2017 ou par 1, ce qui est peu. Ce qui rend inutile également le paragraphe du dessus, expliquez pourquoi : vous avez une heure.
  • Ensoleillée le jour, et pluvieuse la nuit – modérément, mais assez pour arroser mes plants de haricots. Qu’il fasse jour à Honolulu quand il fait nuit chez moi me culpabilise un peu, mais bon, ils se feront une raison, c’est loin Honolulu.
  • Pas trop froide : je me chauffe au gaz, et comme le gaz va augmenter de 5 % alors que mes revenus sont immuablement identiques, hein, mollo les gelées matinales.
  •  Et surtout, surtout, hein, la santé ! ah ça oui, la santé c’est sûr que c’est précieux. Ma devise : « deux-mille-dix-sept, et péter de santé ». Sauf certains malfaisants, bien entendu, que j’ai déjà leurs statuettes de cire sur mon bureau, avec des aiguilles pour m’occuper d’eux.

Mais on l’a dit, pas de politique ! et puis, bonne année, hein, etc.

Tibert