Et puis les sachets de ketchup au restau

On avait des films, autrefois… le soir à la télé, des « César et Nathalie« , des « Touchez pas au grizzly« … c’est fini tout ça, maintenant c’est genre la troisième rediffusion de l’épisode Quatre de la saison Deux des « Boeufs de labour« . Bref on a de moins en moins envie de mettre la main sur la zappette pour allumer l’étrange lucarne, contempler d’un oeil bovin des bouts d’intrigues filandreuses et dénuées du moindre intérêt.

Eh bien c’est pareil pour le Coin-coin-déchaîné : avant il vous sortait le mercredi un bon gros scandale bien mastoc – ou un plus petit -, aujourd’hui dans la série « La perfide Pénélope » on détaille les indemnités de licenciement de la dame en question ; mercredi prochain ce seront les fraudes au ticket-restaurant – il semblerait qu’elle ait payé des trucs avec au GéantSuperDiscount, qu’elle avait pas le droit – et la semaine suivante on vous contera et on comptera les rouleaux de PQ chourés dans les toilettes des musées. Pensez, les caméras des véçés ont tout enregistré, c’est bien au chaud pour le ressortir au moment adéquat, saison Deux, épisode Trois.

Moi je sais pas, mais ça serait de l’acharnement que ça me ferait le même effet. Le but de la manoeuvre, visiblement, c’est de jeter le bébé avec l’eau du bain : le programme avec celui qui le porte. C’est bien dommage, et le Coin-coin déchaîné joue un sale coup là,  parce que le programme, lui, mériterait qu’on en cause, au lieu de vouloir l’enterrer froidement sous des horions qui ne lui sont pas destinés (quoique…).

Tibert

Rien sauf Marcel

Aujourd’hui ? rien, je fais la pause. Je pose le stylo du dactylographe pour faire la pause, vous suivez ?  je le pose même pas, je l’empoigne pas ! j’en ai marre et je déprime, de voir où les scandales, ou pseudo-scandales, goupillés et opportunément brandis (dégoupillés, en fait) au bon moment nous ont menés : le désarroi, et un boulevard pour la Marine. Bravo les gars.

Non, zut, je me mets en roue libre aujourd’hui, je reste à zoner en pyjama. Allez bon, je vais juste vous dire un truc, histoire de pas rester sur ce vieux paradoxe usé, « j’écris rien »… tout en l’écrivant. Rien, sauf Marcel, donc. Oui, pourquoi la tempête qui balaye le Sud aujourd’hui se nomme-t-elle – ou plutôt pourquoi l’a-t-on nommée, elle demandait rien, elle – Marcel ? parce que des prénoms obsolètes et totalement ringards, ça ne manque pas, depuis Roger, Yacinthe, Désiré, jusqu’à Amédée, Prosper et Raymond… (ah non Raymond c’est réservé au monsieur qui vit avec la chanteuse, là, Carla Bruni… « Mon Raymond« ). Bon, on évite Raymond. Je disais donc… ah oui : « Marcel est rentré sur le territoire gnagnagna » nous annonce ce matin Météo-France, comme si Marcel y était auparavant entré une première fois… c’est grave des erreurs comme ça. Où ça il est déjà venu ici, Marcel ? hein ? ils auraient pu écrire « Marcel a pénétré sur le territoire« , ça leur aurait forcément évité « repénétré« , ils savent compter, tout de même. Sans aller jusqu’à « Marcel a pénétré le territoire« , ça franchement non.

Bon, on va pas passer la journée là-dessus… allez, faut se secouer, résister à la mornitude. Je vais m’habiller et aller faire un tour, maintenant que la tempête a molli. Le temps d’enfiler mon marcel.

Tibert

 

 

Mon blog, Made for partaging

D’abord, juste un moment de piété hagiographique envers le désormais officiel-officiel du PS, Benoît H. Certains mal embouchés brocardent ses très modestes références scolaires : après le Bac’, une licence d’Histoire, et rien de plus… pffft c’est pas glorieux, clament-ils. Et  Le Monde de dégonfler avec zèle cette désobligeante rumeur, je cite texto : « Les engagements syndicaux et politiques précoces de Benoît Hamon ne lui ont effectivement pas laissé le temps de faire de longues études, puisqu’il s’est contenté d’une licence d’histoire à l’université de Bretagne-Occidentale à Brest avant d’entrer en politique comme assistant parlementaire du député PS Pierre Brana« .

Comme quoi, l’Histoire et l’hagiographie ça va bien ensemble 😉 Mais creusons… « entré en politique », Benoît, comme on entre en religion, ce qui n’est pas faux ! né en 1967, il doit avoir eu sa licence (Bac+3) à 20 ans ou 21 ans sauf parcours hors-norme, soit en 87 ou 88. Il est dit (voir Wiki) qu’il s’engage en politique à 19 ans, soit en 86 (les manifs contre la loi Devaquet). Et il est embauché comme assistant parlementaire en 1991… en fait de 88 à 91 il avait tout à fait le temps de se faire une petite Maîtrise d’Histoire – soit deux années après la Licence – voire plus. Mais c’est que ses engagements syndicaux et politiques précoces l’ont vachement accaparé ! faire de la politique ou étudier, il fallait choisir. Admettez qu’il a pas mal choisi, joué les bons chevaux, Benoît : Rocardien, Aubryste et tout et tout.

Mais bon, on ne va pas passer la journée là-dessus. Je voulais surtout réagir à l’annonce des initiatives parigotes pour avoir les J.O. de 2024… enfin de lointains et futurs J.O., si nous sommes encore là !  Outre que ça va nous coûter un bras en pure perte et mettre un bazar noir dans la région parisienne qui n’en a vraiment pas besoin, on en est réduits à regarder nos édiles lécher les bottes des anglophones, sous prétexte que leur langue est comprise partout. Ce qui revient à renoncer, nous, à défendre et populariser la nôtre, qui est largement aussi belle, et tellement mieux articulée ! « Made for sharing » disent-ils… nous voilà encore débinés – humiliés, quasiment – malgré nous et par des gens qui sont censés nous représenter. Ils ne seraient donc pas foutus, les étrangers, de goûter le charme d’un « Venez partager », « Paris pour le partage » ou similaire, éventuellement sous-titré en petit et en Rosbif juste en dessous (*)  ? ils utilisent nos rendez-vous, nos cul-de sac, nos ménages à trois, nos c’est la vie, nos et voilà, et ils seraient réfractaires à un ou deux mots de plus ? et le mot de Cambronne, ils connaissent ? au diable les J.O., en french in ze text.

Tibert

P-S : j’oubliais ! un article du Fig’haro qui fait débat, qui se discute, mais qui pose de vraies bonnes questions sans trop y répondre, d’ailleurs ; tenez, si vous voulez y jeter un cil, c’est ici. II cause de l’affaire Fillon, bien évidemment.

(*) ça se fait tous les jours – dans l’autre sens, évidemment – dans des milliers  de pubs de chez nous anglicisantes à souhait. Tenez, le slogan Nissan, par exemple, Innovation that excites, en anglais ça a tellement plus d’allure un Qashqai (avec la traduction en dessous : c’est obligatoire en principe, sauf pour le slogan des J.O. !).

Bancal + bancal (bancaux ?)

Il est difficile, ces temps-ci, de traiter de la reproduction des bigorneaux dans les mers du Sud. Non que ce sujet soit rébarbatif, bien au contraire, mais la Cité ne bruit que de l’Affaire (Le Monde, allez hop, en énumère cinq !) et, en toute objectivité, les différents supports médiatiques, radio, papier, télé, internet… sont tous à souffler sur le brulôt, à enfoncer François et Pénélope à qui mieux-mieux, que ç’en est indécent. Plus un espace pour les bigorneaux… tout ce ramdam m’évoque…  vous avez assisté à une chasse à courre, quand la meute des Beagles hurlants assaille le cervidé acculé ? moi non plus, c’est assez fermé comme milieu, la chasse à courre. Mais au cinéma, tenez, ce lien… pas beau à voir, hein ?

Un des chroniqueurs de BFM, hier soir, insistait sur un aspect peu fouillé de cette affaire : les bidouilles imputées à tort ou pas au ménage Fillon remontent à 1988, ça fait un bail, et il y a eu paraît-il de multiples épisodes, et et l’on sort ça maintenant, à 3 mois de la Présidentielle, quand le susnommé est sous les feux des projecteurs ? mais quand il était Premier Ministre il y a 6 ans de ça, c’était sans importance, ces supposés errements ? ça ne méritait pas une enquête du « Canard empêché » ?  ou alors quoi ? et si c’était Juppé qui était sorti de la Primaire, on avait aussi le panier de casseroles tout prêt au chaud pour lui ?

Bref : on a clairement attendu de savoir qui devait s’y coller pour la Droite et le Centre, avant de le flinguer en plein vol, si je puis dire. En technique guerrière, ça s’appelle une embuscade. Bien exécutée, d’ailleurs, félicitations au préparateur. Alors, on peut faire plein de scénarios, envisager de ré-embaucher Juppé, trouver des doublures de dernière minute, décider de se cramponner au choix établi… on va voir comment ça évolue.

Mais faisons ce constat : 66 % de 4,2 millions de votants ont choisi Fillon, soit 2,8 millions d’électeurs. Pour sa bonne bouille, ou pour son programme ? les deux mon colonel, mais le programme – assez radical, « clivant » comme on dit maintenant – a certainement pesé. Alors, QUI pour porter ce programme, ce programme précisément, pas une version pour Bisounours, si la personne qui l’a porté est « empêchée » d’aller au bout de sa démarche ? 2,8 millions d’électeurs en désarroi… un programme sans candidat… bancal, terriblement bancal.

D’un autre bord, on reproche au petit prodige du milieu-gauche, Macron, de n’avoir pas de programme… un candidat sans programme, en quelque sorte. Bancal aussi, indéniablement. Mécaniquement, un candidat sans programme + un programme sans candidat, ça colle, ça devrait le faire, non ? hélas non, j’en ai bien peur.

Tibert