D’abord, je lis ce truc dans le Figaro matinal, à propos des résultats moches et désespérants des rugbymen français : » Et maintenant, on fait quoi ? » (*). Ce qui me fait irrésistiblement penser à cet opuscule fameux de Vladimir Ilitch Oulianov, « Que faire ? », qu’étudiaient studieusement (!) tous les maos et jeunesses marxistes radicales des années soixante… Lénine aurait probablement dû intituler son opuscule » On fait quoi ? « , c’est quand même plus journalistique, et puis surtout corvidien, et terriblement laid. Qwwah ? qwwah ? Que faire, mon Dieu, que faire ?
Mon Dieu, justement, tiens… aviez-vous remarqué que Dieu ( enfin, l’être suprême, le top du top) est masculin ? bon, je n’insiste pas, ça va encore déclencher des tempêtes. Mais nous voilà ainsi, admirez la transition, aux pieds de la nouvelle statue de Jean-Paul II à Ploërmel, statue coiffée d’une copieuse et massive croix manifestement chrétienne. Croix qui fait débat, pour (racines chrétiennes, fille aînée de l’Eglise, etc…) ou contre (laïcité, nom d’une pipe !). Moi je vais vous dire : représenter Gainsbarre ou Prévert sans la Gauloise au bec, c’est nous donner à voir un couteau sans lame : la Goldo fait partie du personnage, comme l’écharpe rouge à Tonton, la verrue sur la joue à Mao et le cigare à Churchill. Donc, le papam Jean-Paul II ? AVEC sa croix, évidemment, le pôvre, il y tenait – il s’y cramponnait, sur la fin ! Mais une croix à sa taille, en proportion, pas un bras d’honneur de quatre mètres de haut à la laïcité. La laïcité, c’est le rempart contre tous les empiètements des dévôts et des obscurantismes ; la laïcité, c’est sacré, si je puis dire.
Tibert
(*) » On fait qwwah ? « eh bien si l’on commençait par s’apercevoir que le rugby n’est pas, dans son esprit, un sombre et massif pugilat de tranchées, mais un jeu d’adresse, de feintes et de déplacements vifs ? et qui devrait être plaisant à regarder, pas une punef’ ? ce serait déjà moins sinistre.
… Bien entendu, Dieu-le-Père est masculin, ça ne se discute pas (bien qu’il existât* d’autres religions où l’être suprême est de l’autre sesque…) mais savez-vous que dans l’orthodoxie – le fondement même du christianisme… – le Saint-Esprit est l’hypostase** féminine de la Trinité ? Bon, on a bien essayé de le suggérer avec l’image de la colombe (Symbole de Paix et cependant l’un des zwazos les plus bagarreurs que je connaisse avec la tourterelle. Mais la tourterelle est turque, ceci expliquant peut-être cela…) ; néanmoins, l’image initiale-et-fondamentale, c’est tout de même le « Vent Paraclet » et pas « la tempête paraclète »… qui rimerait avec « bicyclette » : ce sont ce qu’on appelle des « cycles liturgiques ».
Amen.
*Bon, j’aurais pu tout aussi correctement utiliser un subjonctif présent, mais l’imparfait est tellement plus classieux… et puis, faut bien lui faire prendre l’air de temps en temps : c’est un temps de conjugaison en voie de disparition dans l’indifférence générale ! Sauf chez nos cousins italiens, qui en sont oufs !
** Là encore, je vous snobe : une « hypostase » ce n’est – pour faire simple… – ni plus ni moins qu’une « personne ».
Voilà : c’était mon quart d’heure pédagogue (et Magogue)
Ouf !
Ààààààààààààààà pluuuuuuuuuuuuuuusss !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
T.O.
Pfff… alors le Père le Fils et le St Esprit seraient 3 hypostases du même Dieu ? je vous laisse l’entière responsabilité de vos affirmations. Au fait, pour me prouver leur réalité tangible, si l’un des 3, au choix, me refilait les numéros de l’Euro-million à venir ? ça aiderait à croire…
« … alors le Père le Fils et le St Esprit seraient 3 hypostases du même Dieu ? »
… ‘gzactement ! Du moins est-ce ce que l’on professe. Ça me rappelle une histoire qui m’avait fait plier de rire à l’époque (Intérieurement, du moins. Dieu me pardonnera ; je crois qu’Il a bien d’autres chats à fouetter par les temps qui courent…) ; à l’époque, je construisais un monastère de moniales orthodoxes et pour bien rester « dans l’atmosphère », j’avais décidé de partager la vie des moniales et de vivre au rythme du monastère pour la durée du chantier (pas loin de 3 ans, tout de même… mais tout édifié à la main et « à l’ancienne »)
La salutation traditionnelle du matin de Pâques entre orthodoxes, c’est « Christ est ressuscité ! » ( « Kristos annesti » en grec et en slavon « Kristos Voskrès ». Bref.)
Après la liturgie du dimanche de Pâques (qui dure toute la nuit et une bonne partie de la matinée…), j’accompagne l’une des moniales pour aller saluer dans sa cellule une sœur très âgée que la vieillesse avait empêchée d’assister aux réjouissances carillonnées. La moniale se penche pour embrasser l’autre sœur dans son fauteuil roulant et articule très audiblement un « Christ est ressuscité !! » limite tonitruant, because Sonotone. Et la vieille sœur de rétorquer, sur un ton tout à fait dubitatif « … On le dit… » sans qu’on puisse déterminer si cela signifiait « C’est ce que l’on dit à cette occasion » ou bien plutôt « C’est ce qu’on prétend… »
Je vous assure que je n’oublierai jamais la tête de la visiteuse !