Elémentaire mon cher Dugenou

J’ai assez bonne mémoire, surtout les chiffres, et justement ce matin, lisant la presse-pas-papier, la presse-sur-Toile donc, j’y apprends (c’est Le Monde qui s’y colle) qu’un groupe important de touristes « asiatiques » – ils sont repartis vers la Chine : des touristes chinois, pourquoi ne pas le dire –  se sont fait dévaliser devant l’hôtel 3-étoiles de Fresnes (9-4) où ils séjournaient : attaque par quatre malfrats arrivés et repartis en bagnole avec des mines patibulaires, des intentions malveillantes et des gaz lacrymogènes : main basse sur montres, portefeuilles, smart-faunes et sacs à main, bref l’attaque de la diligence.

L’article ne le dit pas, mais ce n’étaient pas quatre pelés devisant devant l’hôtel tout en fumant leurs clopes qui se sont fait agresser, mais tout un groupe, réuni là, donc, vers 20 h 30, pour un mouvement collectif et vespéral genre déplacement en car pour une visite, disons le comptoir, l’arrière-salle et les jeux de billard du sympathique et typique « Café des Sports » d’un bled voisin, avec dégustation de rosé mousseux demi-sec élaboré en cuve close.

Or, tenez-vous bien, c’est là que c’est fort, jetez un oeil à ce vieux billet du 3 août 2016, « Con trastes » que j’avais écrit, ému d’avoir appris l’attaque visant un car de touristes chinois devant leur hôtel, perpétrée dans le 9-3 près de Roissy : le même mode opératoire, pile-poil. Sauf que là les touristes se préparaient à rejoindre l’aéroport pour s’y envoler vers chez eux.

Bon, moi « je dis ça, je dis rien », comme on dit en sifflotant d’un air entendu tout en s’inspectant les ongles de la main gauche : y a un truc à creuser, là, des rapprochements à faire, ça tombe sous le sens. D’abord ces irruptions de malfrats sont manifestement orchestrées à l’avance, ils doivent avoir des complices sur place pour être ainsi informés des mouvements collectifs de leurs victimes… mais surtout, on s’en prend, par DEUX FOIS, à des Chinois ! ce n’est pas un hasard, non ? Déplorons ici l’absence d’un ONS, un Observatoire National contre la Sinophobie, qui compterait les actes sinophobes, comme on compte d’autres actes hostiles à certaine religion, et gageons que, lecteurs assidus de mon blog et armés de mes commentaires éclairants, les fins limiers du 9-3 et du 9-4 réunis mettront enfin la main au collet des malfaisants. Trop c’est trop.

Tibert

L’œuvre et l’homme, vaste sujet

…ou la femme et son oeuvre, comme vous voudrez, l’ « homme » du titre c’est le genre humain indifférencié, et merde à l’écriture pleine de .e. tout partout. L’homme et son oeuvre ? où est le problème ? eh bien… la rétrospective Polanski à la cinémathèque de Paris, pardi. Du Couteau dans l’eau à Carnage, plein de films, inégaux, parfois quelque peu hollywoodiens mais généralement du dessus du panier, avec des joyaux comme Cul-de-sac ou Le Locataire.  Polanski est accusé de viols, au pluriel, et ne peut pas poser le pied sur le sol des USA, sinon couic, au trou.

Alors, madame Schiappa (voir le Fig’haro sur le lien indiqué plus haut) nous dit « C’est ce qui contribue à la culture du viol que de minimiser ou de relativiser les viols ou les agressions sexuelles selon le talent ou la notoriété de la personne« . C’est un point de vue… qui fait peu de cas de la présomption d’innocence ! mais élargissons à d’autres types de délinquance, l’assassin, le cambrioleur, le raciste, puisque l’expression et l’acte racistes tombent sous le coup de la loi ? on pense évidemment à Céline ! faut-il enterrer le Voyage et puis Mort à crédit, etc… parce que Louis-Ferdinand était un infâme antisémite ? idem, revenant aux moeurs sexuelles, le très controversé André Gide – dans Bagatelles pour un massacre, le même Céline moquait de manière imagée les moeurs homosexuelles de Gide avec les « petits bédouins » : Gide appréciait en effet les très jeunes mâles du Maghreb. Alors on boycotte l’écrivain Gide, ce pédophile ? parce qu’il ne faut pas « minimiser ou relativiser les viols ou les agressions sexuelles selon le talent etc etc… » ? mais on ne minimise rien, que je sache. La rétrospective Polanski n’a pas pour but de passer l’éponge sur ses frasques et ses possibles délits sexuels : il s’agit de cinéma, point-barre.

Il y en a qui exigeaient la mise au pilon de « Tintin au Congo », ouvrage raciste, colonialiste, etc. C’est effectivement un ouvrage très critiquable : eh bien, restons lucides et critiquons-le, tout en en goûtant l’intrigue et le graphisme. On est adultes, oui ou zut ?

Tibert