Oui, je sais… Johnny, ah que… gnagnagna… rocker… idole… manque… vide, etc. Oh, manque… pas tant que ça, je n’ai jamais déboursé UN centime pour abonder son compte en banque, concerts, disques, films : zéro. Mais saluons l’homme, le pro du spectacle, sinon ses réalisations. Au fait, Jean d’Ormesson aurait pu lui laisser la priorité, à trois jours près : après vous, cher monsieur, je vous en prie ! Mais non : résultat des courses, premier d’Ormesson, deuxième Smet. Ce qui va accélérer fissa le passage du premier aux oubliettes journalistiques ; Johnny c’est autrement meilleur à tartiner médiatiquement (**).
Mais bon… je pensais, cette nuit, dans ma tête, ignorant du drame apocalyptique dont je vous cause ci-dessus. Je pensais au neutre ! y a-t-il un genre neutre dans notre langue ? on me dit à ma gauche-gauche, non. Masculin féminin et basta, le masculin l’emportant etc etc…, règle honnie qui fait problème de nos jours – citons la « grande souffrance » (sic) des petites filles découvrant cette injustice grammaticale, selon les promotrices de l’écriture inclusive. Nous avons ainsi à faire face à l’émergence indigeste du sexuellement correct, qui veut qu’on cite les divers sexes de manière exhaustive, qu’on les voie tous bien !
Moi je vais vous dire : j’aime la concision. En maths on utilise élégamment la notion d’ensemble : tous les membres de l’ensemble Grand-E, qu’ils soient moches ou beaux, vieux ou laids, héritent des propriétés communes à Grand-E. Ce qui m’épargne l’énumération besogneuse de chacun de ces éléments. Eh bien, pour moi le genre humain est un ensemble Grand-H. Tout homme est mortel – les femmes aussi, donc.
Bon, soit, mais le neutre ? tenez, la phrase « C’est tout de même malheureux de devoir expliquer ça« . « C’est malheureux de… » c’est du neutre. C’est « on », l’indéfini, qui est neutre. « On a bien rigolé » : des hommes? des femmes ? des trans ? des… on s’en fout, on a bien rigolé. Il se trouve, c’est historiquement hélas indéniable, et quelle souffrance, que le neutre se confond avec le genre grammatical masculin. C’est comme ça, et si l’on veut faire concis – les journaleux en sont à écrire massivement de l’anglais parce que c’est plus soi-disant plus concis, « black friday » est en effet plus court d’un caractère que « vendredi noir » (*) – c’est pertinent, vu qu’au féminin on ajoute parfois, pas toujours, des lettres. « C’est difficile de…« , c’est kif-kif, mais « C’est malheureux que… » fait plus court que « C’est malheureuse que…« . Pas de beaucoup, mais sur tout un texte…
Bon, j’arrête là, je sens que je vais me faire des inimitiés. Mais pourtant, le neutre existe ! eppur’, si muove.
Tibert
(*) Vendredi Noir c’est sinistre, ça ne fait pas vendre. Tandis que Black Friday, là, je sens qu’on va faire des affaires.
(**) La débilité gagne du terrain à grand pas : une ovation debout (en anglais, of course, « standing ovation« , ça fait plus debout) pour Johnny ! et où ça ? pas à son fan-club, non, à l’Assemblée Nationale. Bravo les gars…
« Ah que Djauny… » a cassé sa pipe ! Quelle immense perte pour la koultour francaoui(se – et vive l’écriture ineclusive…) ! Une fois de plus, le « Palais »* n’a d’ailleurs pas manqué de se crasher dans le gazon ! Faut dire que son communiqué a été improvisé en pleine nuit. Comme quoi c’est très mal élevé de mourir à pas d’heures…
Moi non plus je n’ai jamais déboursé un centime pour le Vince Taylor national. Pas plus que pour Clôclo ; même si j’admire leur professionnalisme à l’un comme à l’autre… mais je suis plutôt classique & jazz. Passons ; il aura droit à des funérailles nationales à Carne-la-Moquette, ce qui n’est que normal après tous les mètres carrés qu’il en aura fumés. En attendant, on va en bouffer toute la journée, du Johnny. Paraît que c’est pour suivre son exemple qu’à peine pubère, Loberto Ragnagna s’est mis à chanter en public. Y’a des fois où on regretterait presque la fermeture de Cayenne… Enfin et Dieu merci, on passera très vite à autre chose : Sic transit Interneta.
Pauvre Jean d’O, à propos ! voilà qu’il se fait piquer la vedette, comme n’importe quel Cocteau par sa grande copine Piaf ! Le show-bizz a des lois impitoyables. Parlons-en un peu, du fiston à Wladimir** : j’ai rarement lu écrivain plus vaniteux et condescendant ! Son « Casimir » était à vomir de suffisance – Uuh-uh-uh… – ; du genre à ravir les vieilles peaux de « Points de vue et Cirages de France » et je ne lui reconnaîtrai qu’un seul mérite, c’est d’avoir ouvert les portes de la nécropole du Quai de Conti à Mme de Crayencour*** et à celles qui l’ont suivie. Mais faut bien qu’entre « talons rouges », on se file un n’tit coup de main de temps à autres…
*De l’Elysée, of Corse !
** Que mon père a connu du temps de sa carrière au quai d’Orsay (à Wladi, pas à mon pôpa !) et que leurs sièges voisinaient assez souvent dans le Super-Constel d’Air-Fronce für Berlin… Paraîtrait que son petit-fils (à Wladi, toujours…) s’essaierait à la politique : il porte le même prénom que son papy. Un gage..!
*** Pour ceux qui l’ignoreraient encore, Marguerite de Crayencour est le patronyme officiel de Mme Yourcenar, dont c’est l’anagramme. Au fait, si on dit « mon cher maître » à un académichien, comment qu’on dit à une académichienne (de vie !) ? « Ma Chère maîtresse » ??
Passons une fois encore : c’est une écrivaine que j’ai beaucoup appréciée jadis, malgré certains petits… écarts avec la syntaxe française ! Mais quoi, outre qu’elle était talons-rouges, elle était aussi belge, eun’ fois. Et on glissera encore sur certaines de ses autres… particularités personnelles : Nobody’s perfect.
@ +…
T.O.
Le neutre ? il y en a plein. « On » est toujours neutre quand ce n’est pas un substitut de « nous » ; « il » est très fréquemment neutre, « il y a… » ; « il pleut », « il semble que… ». Le jour où il faudra écrire ou dire « elle pleut », les femmes auront gagné. Gagné quoi, alors là…
Au fait, « il fait beau » : « elle fait belle ? » eh non, c’est un raccourci pour « il fait beau temps ». Le temps reste masculin, contrairement à sa mesure, l’heure : c’est assez équilibré !
… Tiens, juste avant que tout ça ne soit renvoyé aux zoubliettes dont ça n’aurait jamais dû sortir : après – ou pendant…. – la « standing ovation » de l’Assemblée nationale à « Ah que Djâûnii », on vient de mettre en circulation sur le Net une pétition pour que la momie (dûment embaumée, on l’espère !) de notre StaââÂÂrr nationale soit entreposée au… Panthéon !!! Avec une journée de deuil national, en prime !
Rien que ça. Voilà qui va faire bien plaisir à Jean Moulin*, à Simone Weil et à Lucie Aubrac, ch’uis sûr…
Et pourquoi pas Rino Tossi aux Invalides, tchic-a-tchic, etc… ? Après tout, il y a déjà un autre corse sous la voûte : à deux, ils pourraient causer pays, non ? Même si ce n’est pas la même pointure.
On nage en plein délire. Le gros problème du Net, c’est que n’importe qui peut y dégoiser n’importe quoi et y trouver un public !
Pour le reste et comme toujours, le pire chasse le meilleur ; on le voit avec « Chasse-ton-porc », forme contemporaine du lynchage. Sans le rail de ch’min d’fer, les plumes ni le goudron, et ça tombe bien : au prix du pétrole aujourd’hui… et puis avec les rails de 800m de long du TGV, je vous dis pas le nombre de porteurs qu’y faudrait au jour d’à ç’t’heure !
Il me semble me souvenir qu’à un moment, De Gaulle avait décidé un moratoire à propos des faits de collaboration plus ou moins officielle pendant la seconde guerre ? Histoire d’éviter de sempiternels « règlements de comptes sauvages » aux motifs souvent assez obscurs…
Tiens, à propos du locataire principal des Invalides, c’est pas lui qui avait dit « Tout POUR le peuple, rien PAR le peuple ? » Je suis sûr que la formule plairait beaucoup à notre Macroléon 1er… enfin, la seconde partie, du moins. Vous me direz, incarner la volonté du « Peuple Français » (majuscules comprises…) avec seulement les voix de 14% des inscrits, ça fleure bon l’arnaque et le coup d’État façon 2 décembre…
Ah zut : on est déjà le 7, c’est vrai !
Des fois, je me demande si un jour nous sortirons de la fatalité bonapartiste. Un truc bien français, au fond…
* Quel dommage que Malraux ne soit plus là !! Vous imaginez « Entrrre ici, Djohnyyyyy !!!! » avec des trémolos dans une voix brisée par le chagrin… tout ça sur fond de guitares edéèfisées, avec lasers et autres fumigènes dont ledit Djohnny avait le secret ??? OUuuuuaaawwwhh le show !!!
Je m’associe à votre effarement devant l’enflure, l’hystérie, la débauche de pathos que provoque le décès de ce chanteur de variétés. Voilà… les politiciens montrent là tout l’opportunisme méprisable qui les anime. Qui citer ? Macron, et madame ! et puis la ministre de la Culture, qu’on attendait plus mesurée ! sans oublier Djack Lang, toujours à l’affût d’exister encore.
Dernière en date : les funérailles de Djaûny auront lieu où ? Je vous le donne en mille… à Saint Roch !!! (prononcer comme « rock », si-si)
Là, vous n’allez pas me dire que ce n’est pas un fait exprès !!! Où alors, la connerie, l’absurdité et l’inconscience dépassent tout !!!!!!!!!
À quand la canonisation ?
« au… Panthéon !!!…
Voilà qui va faire bien plaisir à Jean Moulin*, à Simone Weil et à Lucie Aubrac, ch’uis sûr… »
A Simone Weil ? Z’êtes sûr ?…
J’ignore si elle est repose au cimetière d’ Ashford, mais quant au Panthéon, je ne pense pas qu’elle soit au programme… 😉
Que voilà un oeil acéré pour avoir fait le distingo – moi ça m’a échappé – entre Simone Weil et Simone Veil. Rendons à Simone Weil la philosophe anorexique son identité et son oeuvre mémorable – mais elle n’est effectivement pas au Panthéon, contrairement à sa presque homonyme, la ministre de Giscard.
J’avais noté la faute de frappe due à l’homonymie… mais malheureusement – et j’en ai déjà fait l’observation à Tibert il y a un moment – : une fois le texte envoyé, tout remord est impossible ! À moinsss de l’en informer par courrier-secret séparé et de lui demander de faire la modif au moment qu’il choisit pour publier…
Mais ce n’est pas la première fois que la pauvre Simone Veil est victime de cet abus de graphie ; homonymie d’autant plus regrettable pour elle que comme chacun sait, en français, les noms propres n’ont pas d’orthographe…
Enfin, ça montre au moins une chose, c’est qu’on est lu de près !
Don’t act…
Allons, « la pauvre Simone Veil est victime de cet abus de graphie »… Simone Weil était elle aussi une femme remarquable, dans un tout autre style.
… Tout à fait, Thierry ! Pardon, Tibert… Sauf que c’est Simone VEIL qui a manqué de peu m’écraser sur le trottoir avec sa Fiat 500 en jaillissant du jardin de sa villa dans le quartier de l’Orangerie à Schtrossburry* pour aller au taf (le Conseil de l’Europe, c’est à une portée de canon petit calibre de là…) du temps qu’elle en était Président.e… : elle était à la bourre ! Ça crée des liens, non ?
Quelle perte irréparable ç’eût été pour les générations suivantes ! (Je parle de moi, lààààààà…)
(*) Strasbourg, en dialecte indigène. Et à propos de perte et de Strasbourg, une disparition qui est passée presque inaperçue, c’est celle du rabbin Josy Eisenberg, qui animait l’émission religieuse israélite de la télé depuis 1962 et qui nous a quittés vendredi… Je ne suis pas juif, mais je lui rends hommage et je déplore la perte d’une figure de compréhension et de conciliation comme il en manque énormément à notre temps. Et pourquoi Strasbourg ? parce qu’il avait fait ses études secondaires à Fustel de Coulanges, à l’ombre de la cathédrale-qu’a-qu’une-tour…
Paix à son âme.
Merci pour l’annonce du décès de Josy Eisenberg, je partage sincèrement vos regrets.
Hélas, je sors de cinq jours de deuil… d’infos de toute espèce en raison de la cause du sujet que vous pouvez imputer – j’ai pas trouvé plus imagé – à un autre des cd.
S’agissant du patronyme des Simone’s girls, c’est là où l’on touche à la limite de cette règle imbécile et con fusante.
A vous lire encore.
Quand même, disons quelque chose de positif sur ce brave Johnny ! J’ai commencé à le connaître à Djibouti alors que j’officiais dans l’ALAT, surtout Gabrielle et ma jolie Sahra qu’un 2ième classe mettait à tue-tête durant la sempiternelle sieste obligatoire. Le brave Johnny avait emprunté à Elvis, aux afro-américains, au blue et à Nashville.
Essayons de voir Johnny sous un autre angle !
Une douleur lancinante insoignable à l’époque, ne pouvait disparaître que par l’alcool et la drogue. Qu’a fait alors Johnny ? Il nous a dit son mal à travers la chanson. Entre parenthèses saluons les paroliers et les musiciens : n’avez-vous pas admiré les guitaristes et le joueur d’harmonica à La Madeleine ? Johnny a aussi chanté d’une manière digne et solennelle sous les ordres de Hollande en l’honneur des massacrés de Daesh …
On a donc dit ici quelque chose de positif sur ce pauvre Johnny, voilà qui est fait ! Pas inintéressant, Johnny… artiste interprète (pas compositeur !) estimable, qui chantait majoritairement en français, et en articulant, il faut lui reconnaître ça – quand tant d’autres nous moulinent de l’engliche façon yaourt incompréhensible. D’accord, il a laissé de bons trucs, mais cela valait-il ce matraquage médiatique, ces 3 jours d’exclusivité, ces foules énamourées ? à mon avis, non. On a les héros qu’on mérite.