Aaahhh ? ça bouge ? la carapace du consensuel #metoo se craquelle ? il semble que, passée la vague du féminisme sans nuance, revenchard-belliqueux-vindicatif, après #balancetongoret et autres initiatives résolument anti-mecs, un bémol se fasse jour (*). Une centaine de nanas, dont des pointures, signent un manifeste qui dit, en substance, que la drague c’est bien normal, c’est humain, pas délictueux, ça relève de la liberté sexuelle. Chapeau de ce texte : « Le viol est un crime. Mais la drague insistante ou maladroite n’est pas un délit, ni la galanterie une agression machiste« .
Godiche et timide comme je fus, je suis conscient d’avoir été souvent maladroit dans mes initiatives d’approche – même par ci-par là assez lourd, j’en ai peur. Dois-je me faire hara-kiri ? m’inscrire moi-même sur la liste d’attente au pilori des abominables mâles #dénoncetonpourceau ? la tribune dont je vous parle ici me rassure : il y a des femmes, tout de même, qui apprécient qu’on les courtise, qu’on les sollicite autrement qu’avec un prudent QCM – présenté si possible par un chaperon revêche pour éviter toute ambiguïté mal perçue : « Accepteriez-vous de venir boire un pot avec moi ? Oui-Non / Rayez la mention inutile« .
Bon, ceci ne dédouane pas les frotteurs maladifs du métro, les obsédés palucheurs, les harceleurs indécrottables, encore moins les violeurs, évidemment. Mais, disons-le, on n’est pas faits pareils, c’est justement ça qui est chouette, motivant, et plus si affinités. Il faut donc bien, pour que ça puisse coller, pour que la mayonnaise prenne, que quelqu’un se manifeste, non ? dans le respect du libre choix de l’autre, oeuf corse.
Naturellement, les féministes combattantes-militantes pures-et-dures sont montées au créneau : c’est lamentable, on leur casse leur baraque etc… mais les réactions des lecteurs du Monde (presque 700 à cette heure !) sont assez positives ; je n’ai pas tout lu, c’est trop long, mais visiblement les signataires de ce manifeste ont tapé juste : il faut bien que les femmes et les hommes se rencontrent, ça paraît sensé… et ça implique, pour que ça reste humain, voire agréable, de le faire autrement que par voir d’huissier ou en faisant signer une décharge.
Tibert
(*) de jour à jouir, il y a l’épaisseur d’un i : une faute de frappe est si vite arrivée ! d’où la nécessité de relire – et non reluire.
… Je rigolerais de voir la tête de ces dames si jamais nous, les mecs, avions suffisamment de présence d’esprit, de conséquence et d’ « esprit de corps » pour faire la « grève du sexe » ne serait-ce que pendant une semaine !! « Bas les pattes, mes chéries : le service trois pièces au garage ; il n’y a plus d’abonné au numéro que vous avez chatouillé… »
Parce que je vais vous confesser une chose : si pour nous les mecs, le sexe n’est jamais, somme toute, qu’un accessoire extérieur surajouté à une mécanique qui peut fort bien s’en passer, ce n’est pas du tout le cas chez nos chères compagnes, chez qui c’est anatomiquement très… différent (vous aviez remarqué, j’espère ?)
En sus nous autres les « mâââles », faute de pouvoir baiser, on peut toujours se foutre sur la gueule : ça fait déjà pas mal de millénaires que ça se passe comme ça, ne vous déplaise. Je m’en vas par ailleurs vous confier un secret de drague qui m’a longtemps servi à obtenir ce que je voulais/attendais sans avoir à lever le petit doigt (N’écoutez pas, Mesdames ! comme disait Sacha Guitry…) : Aucune femme ne supporte qu’on l’ignore ostensiblement ! Ca doit « être physique », comme disait l’une de mes bonnes amies. Vous avez des vues sur quelqu’une ? Jouez ostensiblement les beaux indifférents à son égard… et préparez vos filets, mais dans le plus grand secret. Et surtout, une fois parvenu à vos fins, ne dévoilez JAMAIS la manoeuvre : au lieu d’une femme séduite par défaut, vous auriez affaire à une femme vexée… et très consciente d’avoir été dédaignée ; une autre forme – insidieuse… – de l’outrage, bien plus offensante ! Et là, ça ne pardonne pas.
Allez : bonne drague* et @ + !
T.O.
(*) Dans la Grande Armée, sous Napoléon (le premier, pas le « petit »…), les soldats – notamment les fusilliers, qui comptaient parmi eux mon arrière-arrière-arrière-etc. grand-père, Alexandre P., fusillier au 56 ème de Ligne -, on se souhaitait « bonne tringlette » en référence aux fusils « à aiguille » en usage à cette époque et dont le chargement évoquait au moment d’y tasser, à l’aide de la tringle, la bourre par dessus la poudre avant d’y mettre la balle, l’acte sessuel… Encore une belle métaphore que le modernisme – et les cartouches – ont tuée.
Il y avait la tringle, oui, mais aussi la bourre, entre la poudre et la balle, d’où peut-être le délicat « bonne bourre », qui a survécu aux guerres napoléoniennes. Mais tout ça est terriblement grôôssier.