Je lis ça dans le Parigot : « à partir de Mai (…) le contrôle deviendra annuel pour les véhicules de plus de 6 ans. « Il est prouvé qu’entre 5 et 6 ans d’âge, le nombre d’accidents graves dus à des défaillances techniques augmente notablement », souligne la Commission européenne. Désormais, un premier contrôle technique sera obligatoire après quatre ans, puis deux ans plus tard et ensuite chaque année. »
Moralité : suivez donc la Commission Européenne, qui, elle, s’en fout puisqu’elle n’utilise que des bagnoles de fonction : achetez une voiture neuve tous les 4 ans, ça vous évitera des contrôles techniques de plus en plus chiants, chers et inflationnistes. Bientôt on vérifiera si la boîte à gants ne se déverrouille pas inopinément, des fois que ça causerait un accident.
Autre : le Premier Philippe se résigne « à être impopulaire pour sauver des vies » – 400 vies, qu’ils disent ! (*) il va annoncer la limitation à 80 km/h sur les routes accidento-gégènes, cédant, après un pilonnage médiatique intense et indécent, à l’amicale pression des… 1) adeptes de la diligence, 2) des perspectives de rentrées de fric des radars, qui vont être bien plus productifs.
Faut-il préciser que, bizarrement, l’expérience récente et limitée faite de cette mesure sur quelques routes n’a jamais été invoquée, exploitée, commentée ? et pour cause : ça n’a rien donné ! mais on va le faire tout de même… Tout ça pour dire que cette mesure débile met en lumière l’angélisme et l’hypocrisie régnants. Les radars vont cartonner, ça oui ! mais les fadas de l’accélérateur continueront à foncer, les buveurs et fumetteurs impénitents à zigzaguer, et ça ne fera pas baisser la mortalité ! J’ai fait il y a peu 270 km sur des routes éligibles à ce stupide 80 km/h : doublé très souvent – je roulais à la vitesse nominale si possible – et pas un seul contrôle policier (mais quelques radars). Et ça fait bien 15 ans que je n’ai pas soufflé dans un éthylomètre. Des lois de plus en plus répressives, mais jamais les moyens de faire respecter des lois sensées, réalistes…
Ah là là… mais au fait : on va sans doute, 57 ans après la mort du responsable, rééditer les pamphlets de L-F. Céline, L’école des Cadavres, Mea culpa, Les beaux draps, etc… avec moult bémols, warnings, attention danger chers lecteurs, sachez que… !!! Je signale qu’au Québec et sans doute dans pas mal d’autres endroits, ces pamphlets sont en vente libre en librairie, et que ça n’a jamais mis la Planète à l’envers. Une fois de plus cette société prétend protéger, prévenir, « pour votre sécurité« … « aïe aïe aïe danger, âmes sensibles, sachez que ces textes gnagnagna… » mais nous prend pour des faibles d’esprit. Les aficionados de Céline l’antisémite maladif, de Rebatet, Drieu-La-Rochelle, Doriot et autres tristes sires de la Collaboration ont depuis longtemps ces pamphlets en bibliothèque. Une préface recadrant sans pathos le contexte historique de ces écrits et le personnage du docteur Destouches suffirait, mais on nous prépare l’artillerie lourde…
Bon, ben c’est pas gai aujourd’hui. Et en plus il pleut, et c’est lundi…
Tibert
(*) Vous verrez : ça ne donnera pas les résultats escomptés, et ils vont nous dire que 80 km/h c’est trop vite ! tandis qu’à rendre obligatoire le contrôle technique de la prostate tous les 3-4 ans, on sauverait des milliers de vies – d’hommes, certes – mais ce genre de mesure, évidemment, ça ne donne pas satisfaction à la Ligue contre la Violence Routière et aux radars.
Un radar pour vérifier ma prostate ??? Je crois que j’ai pas bien suivi, lààààààà…
Pour le reste, les lois ne sont plus là que pour emmerder le monde et faire du fric, z’avez pas encore compris ça cher Tibert ? Leur efficacité asymptotique de zéro – quand c’est pas elles qui sont dangereuses ! – tout le monde s’en fout ! Ex : ma dernière hospitalisation date de septembre. Partout dans l’hôpital, il y a des petits panneaux scotchés avec un I-phone barré rouge et un n’tit texte pour vous esspiquer que leur usage « à l’intérieur de l’enceinte » (et pourtant, j’étais pas à la maternité ni en gynéco…) peut engendrer des troubles de fonctionnement des appareils de mesure très sensibles en usage dans l’établissement. En conséquence de quoi, tout le monde y va de son portable à tout bout de champ – malades, personnel… et même les toubibs ! –
L’art de gouverner – outre prévoir – c’est aussi et surtout de faire OBSERVER les lois en cours et non pas d’en chier (pardon…) deux ou trois nouvelles chaque fois qu’y a un pet’, au point qu’on va finir par remplacer les avocats par des ordis, seuls capables de traiter les masses énormes de jurisprudence et de s’y retrouver (et encore !) à l’avenir.
De ce point de vue, l’extraordinaire incompétence – pour ne pas dire ineptie… – de notre actuel gouvernement dépasse tout ce qu’on avait pu voir jusque-là ! Mais faut dire aussi que tenter de nous faire avaler que Mr Hulot se soucie un instant d’écologie aurait dû dès le départ nous mettre la puce (sans DDT…) à l’oreille ! Un indice qui aurait dû suffire. Pour le reste, même M’âme Nyssen – dont le papa, que j’aimais bien, était dans mes relations jadis – n’aurait jamais dû quitter son cabanon d’Aix-en-Provence ; le plus curieux restant que depuis qu’elle est ministre, sa maison a décroché le Goncourt au nez et à la barbe de Galligrasseuil avec un opuscule de 150 pages ; modèle d’incompétence en matière d’Histoire contemporaine là aussi et qui ne répond en rien aux « conditions d’attribution » initiales du prix. Les frangins Goncourt doivent faire des bonds dans leur tombe, mais on s’en fout : puisqu’ils sont morts, ils ont qu’à la fermer. Si-si…
Une année atypique, effectivement, le Goncourt à un d’Actes Sud… bon, vous semblez insinuer que… ah bon ? … mais relativisons : qui se souvient du Goncourt « Les loups » de Guy Mazeline en 1932, qui souffla le prix au nez et à la barbe de Bardamu ?
… Il y a déjà des années de ça, un éditeur avait décidé de ré-éditer tous les Goncourt passés dans une collection de prestige, ou tout comme. Très instructif le nombre de gens qui l’avaient eu et qui avait aussi vite sombré dans l’oubli le plus fuligineux ! Et aussi des choses qu’on ose à peine imaginer aujourd’hui : le premier des Goncourt fut… un roman de science-fiction !
Pour le reste, y’a un bouquin fort instructif de J. Carrière intitulé « Le prix d’un Goncourt » dans lequel il dresse, quelques années après « son » très inattendu Goncourt (« L’Epervier de Maheux » 1972), toute la tragédie humaine d’une vie chamboulée par un bouquin vendu à plus d’un million d’exemplaires à l’époque et d’un auteur qui jamais ne s’en remettra complètement. Sic transit gloria, et le « prix littéraire » façon Goncourt reste une invention typiquement française sur le compte de laquelle les éditeurs étrangers ne cessent de s’interroger.
Ceci posé, vous avez tout compris : simple jalousie de ma part ; je ne l’ai jamais eu. Mais comme disait ma compagne, « … Pour l’avoir eu, y’aurait p’têt d’abord fallu que tu le présentes, ton chef d’œuvre… »
En cette période de soutien forcené à la triste condition féminine, y’a au moins une pierre que j’apporterai à l’édifice rédempteur : les femmes ont âââchement plus d’esprit pratique que nous, pauvres phallophores purement contemplatifs et désintéressés…
(Tiens, pour revenir sur l’incompétence de nos chers dirigeants,vous avez vu leur dernière trouvaille ? Encore un truc à la Nicolu Holât : changer la définition de la notion d’entreprise ! Désormais, une entreprise deviendrait chez nous une affaire « d’intérêt général » et non plus un sale truc privé-puant-tout juste propre à faire du pognon !!!! Dans le genre con, on croit toujours avoir touché le fond, mais point de vue « angélisme à la petite semaine », on a vraiment affaire à la crème des crèmes… Allez expliquer aux investisseurs étrangers – notamment aux américains… s’il en reste ! – que leur pognon place chez nous va servir l’intérêt général des travailleurs français et pas seulement leurs « fonds de pension » et autres. On n’a pas fini de rire… de nous !)
Bis : … et encore, je n’ai rien dit du « style » (?) d’écriture de E. Vuillard. Sans doute parce qu’il y en aurait trop à (mé)dire : c’est limite lisible, notamment du fait des changements de temps continuels des verbes dans la « narration », pour ne rien dire des néologismes à la « mords-moi-la-plume ». Mais y’a pas que ça : Paraît que ce mec serait venu au monde (qui s’en passait très bien jusque-là…) en mai 68. Dans la confusion générale de l’époque (je le sais : j’y étais !), pas étonnant que la clarté de l’énoncé ne soit pas sa vertu première : il a dû être « bercé trop près du mur » comme on dit en Auvergne !
AAaaaaahhhhh… ça fait du bien d’être méchant de temps à autres, pendant qu’on en a encore le droit !
T.O.
J’aime bien le « bercé trop près du mur » Ah ces Auvergnats ! que d’humour…
Je lis ça dans Le Monde, où les « Décodeurs » décodent les bonnes raisons de réduire la vitesse autorisée : « Réduire la vitesse limite la distance d’arrêt du véhicule, en cas de freinage brutal : 55 mètres à 80 km/h, contre 65 mètres à 90 km/h ; un ordre de grandeur qui varie selon… etc etc… »
C’est ce qui s’appelle des propos stupides et oiseux, pour rester polie : les accidents pour vitesse excessive ont lieu avec des gens qui roulent… excessivement vite !! ni à 80, ni à 90, mais largement au delà. ILS NE RESPECTENT PAS LES LIMITATIONS ! Mais on peut s’époumoner, ils sont sourds, là-haut.
Je vois que vous avez pigé le topo. Le problème c’est que c’est apparemment trop compliqué à expliquer !
… Et encore : les non-respects des limitations de vitesse, c’est du tout-venant le plus banal ! Pas plus tard que tout à l’heure, je viens de manquer faire empaffer de plein fouet Mam’zelle Clio (avec moi dedans…) par un abruti grand-sport qui prenait un rond-point… à contresens et à fond la caisse !!! et avec une BMW série 600 encore : trois fois le poids de ma n’tite Rhinault, au bas mot. Il paraît que la lanterne rouge des accidents de la route est détenue par le département des Landes… qu’on se rassure : son voisin le Gers redouble d’efforts pour lui ravir la couronne ! (mortuaire.)
C’est tout de même curieux : si moi je dépasse la vitesse autorisée de 5km/h, je me fait poivrer à grands renfort de radar à tous les coups. Mais quand un dangereux imbécile commet ce genre d’infraction, y’a plus un gendarme à des kilomètres alentours…