La société Gobee.bike, qui avait naïvement imaginé copier en Europe du Sud ce qui fonctionne bien ailleurs (à Berlin, tenez ! et puis en Asie, no problémo) , à savoir mettre à disposition des bons citoyens vélocipédistes des bécanes en libre service, vélos « flottants » dans l’espace, non basés sur des râteliers au sol comme les fameux Velib parigots… Gobee.bike a dit « pouce on joue plus« . Le massacre des vélos posés là dans la rue, sur le trottoir… sans armure ni peloton de protection rapprochée, livrés en quelque sorte sans défense aux barbares, a été à la hauteur de la réputation non usurpée de notre pays – notez, en Belgique, Italie, c’est kif-kif.
Je sais, je vous en avais déjà causé, OK. Mais je suis allé voir les réactions des lecteurs à la queue de l’article du Monde dont je vous cause : eh bien ça me rassure, je ne suis pas seul à éprouver un fort sentiment de honte. Ce pays – mon pays – est lamentable de brutalité, d’envie, de bêtise. Bas de plafond. Et à ma connaissance, pas un seul des milliers de vandales qui sautent à pieds joints sur les roues pour les voiler, qui piquent les selles, les roues – ou les vélos, ça va plus vite -, qui pètent les cadres à coups de marteau, pas un seul n’a été puni. Ah si, il y en a tout de même qui sont punis :
- la société Gobee.bike, qui a maintenant une idée assez précise du bas degré de civilisation qui est le nôtre,
- les gens qui auraient pu utilement se servir de ces vélos.
Voilà, comme on dit quand les bras vous en tombent. Il y a des populations impropres à y développer des idées chouettes, innovantes, évoluées : elles n’ont pas le niveau.
Tibert
… Le plus étonnant restant que ça vous étonne ! Je vous trouve bien naïf, des fois, Cher Tibuche… Et là, ça reste sur le plan du « strictement matériel » ; je voyais (en diagonale…) il y a un jour ou deux un « docu » sur Arte : la pédophilie au sein du « Vatican & Associated ». C’est la parfaite illustration des méfaits du mimétisme au sein de nos belles sociétés, qu’elles sont si tellement civilisées : outre que le problème ne date pas d’hier, ce qui me les gonfle le plus (aïe ! je deviendrais facilement trivial…) c’est que depuis certain hashtag à propos de porcins (qui n’y sont pourre rien, les malheureux !*), tout le monde rapplique devant la première caméra venue pour dégoiser avec plus ou moins d’aplomb son nauséabond petit problème de cul (réel ou inventé) à qui mieux-mieux sur le Net… et ailleurs !
Transposé sur le plan moral – si j’ose dire… – c’est exactement la même démarche : « Tout le monde le fait, alors pourquoi pas moi ? » Après tout, casser des vélos qui ne vous appartiennent pas pourrait être envisagé sous l’angle « compèt’ » : « T’en a cassé combien, aujourd’hui ? » tout comme se faire plus ou moins sodomiser « contre son gré », ça prouve au moins qu’on est ou qu’on a été désirable… et désiré !**
Toutefois, je ne sais pas si vous avez remarqué : passée la limite des… disons 40 ans (pour ne blesser personne), le nombre de viols « à la volée » a une fâcheuse tendance à diminuer de façon exponentielle ; que ce soit chez les femmes ou chez les hommes.
Caisse-à-dire ? Que jusqu’à nouvel ordre, le hashtag « Balance ton porc » n’a pas encore trouvé son public dans les EPADs, me semble-t-il. Mais ôtez-moi d’un doute : je me trompe peut-être ; après tout, les gérontophiles, paraît que ça existe !!! Si-si. Dommage : je n’en ai jamais croisé(e)s sur mon chemin. Pas tout à fait de Damas le chemin (… en ce moment, tombe du Ciel trop de ferraille à mon goût, là-bas !), mais tout de même.
Ahlàlà la chkoumoune, je vous dis pas…
Et en plus, on m’a volé mon vélo !
(*) À quand une ONG pour la défense internationale des verrats ?
(**) Tout le monde ne peut pas en dire autant, foi d’ex-enfant-de-choeur blondinet et joufflu à faire se damner les Saints, paraît. Mais c’est loin-loin, tout ça…
Ce qu’l faudrait, c’est une ONG pour la protection des vélos maltraités. Y en a marre d’entendre les bobos-écolos de là-haut nous seriner les bienfaits de la bécane et les méfaits de la bagnole ! les alors que RIEN de rien n’est fait pour parer aux vols et déprédations desdites bécanes, et punir les ignobles qui nous pourrissent la vie à vélo. Calculez le nombre d’heures gaspillées à mettre-enlever les antivols… déjà ça c’est révoltant.
… Aaahlàlà… Où est donc le temps où, avant de partir chevaucher par monts et par vaux sous le saint prétexte de la Croisade, on posait un anti-viol à Madame… comme les antivols aux vélos d’aujourd’hui ! Vous connaissez l’histoire ? Un chevalier s’en va à la Croisade. Juste avant de partir, il boucle le garde-vertu* de Madame et, tout de même conscient des aléas du monde, il en confie la clef à son meilleur ami ; comme qui dirait son frère : on sait jamais ; s’il ne revenait pas… Puis il s’en va, l’esprit en paix. Il n’a pas fait une poignée de lieues qu’il entend un cavalier approcher au grand galop… Surprise : c’est son ami ! L’ayant rattrapé non sans difficulté, celui-ci, complètement essoufflé, finit par parvenir à articuler : « C’est…. c’est… c’est pas la bonne clef ! »
(*) Il paraît que le nom de « vertugadin » viendrait de là. Ah bon ?
Aucun rapport avec les antivols de vélos, à mon avis.
Moi je vais vous dire : c’est vérifiable tous les jours que les Français sont un peuple négligent et incivil ; c’est patent que les petits délits ne sont pas du tout sanctionnés et sont pour nos pieds, sans espoir de réparation (« on va vous faire un papier pour l’assurance »…) : la pente savonneuse de l’impunité, et on est très bas sur la pente ! ce sera bien dur à remonter, si tant est qu’on soit décidés à le faire. La justice regarde tout ça de très haut, très zen, vu que soit elle s’en fout soit elle n’a pas les moyens de travailler. Bref, si les maires genre Hidalgo et consorts veulent que nous prenions nos vélos, qu’on y mette enfin les moyens : qu’on punisse et réprime efficacement les voleurs et saccageurs de bécanes. Sinon c’est du voeu pieux, et des soupçons de à qui profite le crime ? aux marchands de vélos.
Mon expérience est la suivante : un bon vieux vélo bien rassis, terne, pas sexy du tout, se garde généralement bien, en faisant attention à ne pas le laisser trop longtemps attaché au même piquet. Et un bon antivol n’est pas de trop… en somme c’est le slogan lyonnais : faut pas faire trop envie. Ce qui n’excuse pas pour autant les voleurs et vandales, on est bien d’accord. Et rien n’est fait, effectivement, pour préserver nos bécanes : à nous de nous dém… brouiller, la chasse est ouverte ! pourtant les solutions existent, entre autres l’application de la loi, tout bêtement.
… Ca me rappelle qu’il y a une vingtaine d’années (ouf !), j’avais remis en service mon vieux Solex (un « 2300 », comme neuf) qui présentait cet avantage de me véhiculer au centre de Toulouse bien plus vite et plus sûrement que la voiture, coincée dans les embouteillages à longueur de journée. Sauf que PERSONNE ne voulait plus l’assurer : pièce de collection qui aurait excité, paraît-il, la concupiscence de tous les malfrats de Haute-Garonne. Il a fallu que je fasse du chantage à l’assureur de la maison ET de mes deux breaks Volvo pour qu’il accepte enfin de m’assurer contre le vol et le reste. Mais il a eu bien soin de me stipuler que c’était à titre exceptionnel !
Ô tempore, ô mores !
O tempora, si je ne m’abuse. Effectivement, quelle époque ! Pour en revenir à mon billet et en résumé : les incivilités et la « petite délinquance » (terme vague et aux contours fluctuants tendant à s’élargir) sont pour nos pieds, sans espoir d’émouvoir celles-et-ceux qui sont supposés nous protéger. Le vol et dégradation de vélo (de poussette, de caddy, de … liste non exhaustive) en fait partie. Demerden Sie Sich chers administrés, voilà ce qui en fait nous est signifié. Quand nous en aurons marre de racheter des vélos neufs, on ira, qui sait, voter des choix déraisonnables, voyez ce que je veux dire.
… Ahlàlà, et pour couronner le tout, même mon latin fout le camp. Et là, pas d’assurance…