Un rare entrefilet du Parigot – ma pauvre source principale d’infos fraîches ces temps-ci – nous relate la prolifération anarchique des « tuk-tuk » et autres vélos-taxis dans Paris. Le tuk-tuk c’est ce scooter attelé-couplé à une vague remorque à deux roues ou plus, avec des sièges pour promener les gogos à l’air libre et dans le sud-est asiatique, Siem-Reap, Hanoï etc. Pas cher – enfin, pas trop cher – adapté à une circulation bordélique, et comme il ne fait jamais froid – enfin, là-bas il ne fait jamais froid…
Et donc, à Paris le tuk-tuk prolifère, profitant 1) de l’afflux de touristes en quête de sensations et de déplacements pas trop chers ni trop « galère », 2) de l’absence d’une législation adaptée à ce mode de transport « exotique ». Les consciencieux journaleux du Parigot ont testé tout ça : pilotes visiblement « sauvages », pauvre connaissance de notre langue, accents des pays de l’Est, sans licence ni permis ni factures ni rien – on paye en liquide et salut la compagnie !
Et alors ? alors, rien ! on peut rien faire, soi-disant. Extrait de l’article sus-cité : « « Les filières mafieuses sont très actives dans ce domaine d’activité », rappelle la mairie de Paris, qui pointe « du démarchage souvent agressif et un manque de transparence sur les prix ». Mais la loi sur les Mobilités (LOM) devrait assainir le secteur, en soumettant les tuk tuks à « des règles identiques aux professionnels du transport public« . Aaaah ! on va avoir la LOM ! on est sauvés. Bientôt, attendez voir, on va voir ce qu’on va voir. En attendant, la mairie de Paris regarde passer, impavide et morne, des gens qui bossent entièrement au noir, trafiquant sur la voie publique sans permis sans factures sans véhicule conforme ni assuré (sans visa de séjour ?) … ouais mais keskonpeuyfèr ? on attend la loi ! Beckett n’aurait pas mieux dit.
Tibert
« … Il est urgent de ne rien faire… » – « Courage, fuyons… », etc. etc : comment voulez-vous faire appliquer la Loi quand ceux qui sont censés la promulguer et la défendre sont les premiers à s’en taper ? Par contre, et c’est nettement moins fatigant, on n’hésite pas à modifier notre chère Constitution pour en enlever la notion de « race » (Caca-p’tuiiii !) ou à s’essorer les méninges dans les grands moments d’ennui parlementaire (le Morpion, ça va bien 5 minutes !) pour inventer des trucs aussi cons que « l’écriture inclusive », qui rend les textes parfaitement illisibles !
Quant à les déclamer, n’en parlons pas… :
« Elle a vécu Myrto la jeune tarentule,
Son beau corps a roulé sous la vague, virgule…
Vous imaginez Corneille ou Racine – voire Chénier comme ci-dessus – en écriture inclusive ? Ooouaaahhh la rigolade à la Comédie Françouaise !!!
Bon, c’est vrai que jusque-là tout ça n’exige pas trop d’effort : Qui a dit que l’enfer était pavé de bonnes intentions ? Mais par contre, quand faut aller au charbon…
‘Oulez mon avis ? tant pis, je le donne quand même : en décrochant de la dure réalité sous la vague (pas de virgule cette fois) virtuelle, on s’affranchit de plus en plus de l’action, des efforts qu’elle nécessite et des risques qu’elle comporte : et vive le blabla !! Et comme quasiment toutes les masses sont affligées du « Complexe de Panurge » et suivent toutes en bêlant de satisfaction béate*, celui qui en aura un de ces jours assez dans le caleçon pour passer aux actes – aux vrais ! – ben, y s’ra le chef.
Le pire, c’est que c’est exactement ce qui s’est passé dans les années 30 du siècle écroulé en Teutonie – sauf qu’il y avait pas encore les smartfaunes et Fesse-bouc ; deux trucs que le regretté Dr Goebbels aurait même pas osé rêver ! – et qu’on sait parfaitement où ça nous a conduits**. Et ça ne fait que commencer, m’est avis : quand on voit toute la diplomatie d’un SchTrumpF tenir dans les 140 caractères d’un tweet, on se demande si on peut tomber plus bas. Hélas, je crains bien que oui !
Pour revenir à nos moutons, le pousse-pousse – ou le tuk-tuk, si vous préférez – m’a toujours paru être le symbole même de l’esclavage. L’addiction au portable en est une autre forme (de l’esclavage). Mais si le bestiau se faufile de lui-même sous le joug et que ça le fait jouir comak, caisse vous voulez faire ???
Petite annonce : Cherche grotte isolée à louer ; de préférence ailleurs qu’au mont Athos : Erdogan trop proche. Réponse ici-même, merci d’avance !
Allez, @ + !
T.O.
(*) Tiens, une pensée du cher Péguy, dont nous causions il y a peu : « Il y a quelque chose de pire que d’avoir une mauvaise pensée, c’est d’avoir une pensée toute faite ! »
(**) Vous avez vu, à propos ? Macronibus Vulgaris n’a pas bougé de son fort (pas intérieur) pour aller recevoir les englisches à Amiens, mais s’est précipité à Borgne-les-Mimosas (dans les esgourdes ?) pour le pot de l’amitié à propos du débarquement de la dernière. Autrement important que la « Grande » qu’y a plus un seul électeur survivant, merde !
Et puis, y’avait buffet campagnard à volonté et rosé à la tirette…
… du pâté de chez Cochonnons-nous arrosé de rosé qui fout la casquette en plomb le lendemain matin. Mais tout en étant globalement d’accord avec votre sentiment, je pense utile de réhabiliter Chénier, qui n’avait pas d’araignée au plafond avant que d’être raccourci :
Elle a vécu, Myrto, la jeune Tarentine.
Un vaisseau la portait aux bords de Camarine.
Encore des vers détournés, je suppose ? de chez Reboux et Muller, peut-être ? : « Et trois fois dans son sein le fer a repassé » ; « je suis Romaine hélas, puisque mon époux l’est« . N’empêche, même parodique, c’était classieux !
Mêêêh, c’que vous êtes négatifs les schnoks !
Chouchou s’est entouré d’un cartel d’informatomécaniciens dans sa thébaïde. Sitôt de retour au palais d’hiver, il va lâcher les nouveaux robot-flics qui vont poursuivre tous les contrevenants. Terminés les délits au faciès et autres joyeusetés, tout le monde sera passé au crible dans une rigoureuse égalité. Les sous vont rentrer à flots, voyez déjà l’acompte avec la limitation de vitesse !
Et basta, des faignants de fonctionnaires ! Plus besoin des fonctionnaires, ça va fonctionner tout seul.
Bon, vivez cachés, la fin du blog me serait fatale.
Tout bas : j’aime bien Péguy ! C’est juste que je n’ai pas résisté à l’assonance…