C’est fou ce qu’ils comprennent bien

J’ai demandé à mon engin de fouilles sur la Toile de me trouver des articles sur « Je comprends la colère« . Tenez, vous ferez le test si ça vous chante, c’est instructif : ils comprennent, tous ! c’est fou ce qu’ils comprennent. Madame Buzyn comprend la colère, monsieur Sarkozy aussi, et puis Dupont-Aignan, et le préfet de police, etc. Dernièrement c’était le Premier Philippe qui comprenait la colère des automobilistes, et plus récemment c’est le suppléant de monsieur Hulot, De Rugy, qui lui aussi disait « comprendre le mécontentement » – vous admettrez que c’est assez voisin comme discours.

Mais, il y a un mais. Ils comprennent la colère (le mécontentement si vous y tenez) MAIS ! car le discours standard c’est « jecomprendslacolèremais« … mais monsieur De Rugy le dit : « Le but n’est pas de renoncer aux nouvelles taxes prévues pour 2019« . Aaahh ! chers auditeurs, vous aurez donc, c’est réglé comme du papier millimétré, de nouvelles taxes sur les carburants, la mule n’est pas assez chargée,  « pour lutter contre la pollution« , of course ! l’écologie-tarte-à-la-crème en plat unique. « On taxe moins le travail et on taxe plus la pollution« , rugit monsieur le ministre. Qu’on n’ait pour se déplacer (et se déplacer pour travailler, ça aussi ça existe) aucune autre solution que la bagnole – qui pollue, certes, qu’y puis-je, comme polluent ma brosse à dents en plastique et mes chaussettes en fil synthétique – sur quasiment tout le territoire sauf les métropoles, ça ils comprennent, si si, mais ils s’en tapent.

Ils s’en tapent… et puis que la voiture électrique soit un truc super polluant, pas écologique pour deux ronds, ils le savent, en fait, mais peu importe ; il s’agit de taxer. De même que du « choisissez le diésel, c’est bien mieux » ils sont passé sans vergogne à « le diésel, berk, surtout débarrassez-vous en« , ils sauront s’en aviser plus tard quand à force de taxes et de lubrifiant ils nous auront contraints à passer à l’électrique et aux batteries : il sera alors temps de taxer durement ce mauvais choix pour que nous enfourchions, nolens volens, le nouveau dada du moment, à l’huile de colza, à l’hydrogène, au solaire, au plutonium aromatisé ou autre savoureuse solution miracle pour sauver la planète et – heureuse coïncidence – remplir les caisses de l’Etat.

Tibert

Chaperon 2.0

( Je déteste ces appellations Bidul’Truc 2.0 : cette référence à une version « plus avancée » d’un logiciel est débile. La mouture 2.0 du programme Schmurtz est toujours suivie, dans la vraie vie, par la Schmurtz 2.0.1 ou la 2.1 etc… bref 2.0 c’est du n’importe quoi, du journalisme pour les [ journalistes ] nuls ).

Mais bon… je lis dans le Firagots du matin-chagrin qu’on embauche maintenant sur les plateaux de cinéma des chaperons pour veiller à ce que les tournages de scènes de cul se passent en tout bien tout honneur. C’est un métier qu’on a rebaptisé du jouli nom de coordinateur (…trice) d’intimité ! Il est vrai que les femmes de ménage sont maintenant des techniciennes de surface, ce qui, vous en conviendrez, a nettement plus de gueule, tout comme technologique le fait infiniment mieux que technique. Alors donc, la présence sur le plateau – outre les acteurs et actrices, évidemment – du cameraman, du perchman, du scénariste, du metteur en scène, de l’éclairagiste, du preneur de son, de la script… et j’en oublie, ne garantirait pas que ça se passât vertueusement ? on va où, là, comme on dit à la télé ? jusqu’où ira-t-on ?

Ce système des chaperons – c’est très nord-américain, ce truc, mais pas que – est déjà utilisé dans certains pays par les gynécologues et plus généralement chaque fois qu’un mâle doit intervenir au plus près d’une femelle. Se pointe alors la caution, le chaperon, la coordinatrice d’intimité – généralement une femme assez rassise et revenue de tout émoi charnel – qui dissuadera par sa seule présence tout abus éventuel et pourra témoigner, si nécessaire, que tout s’est bien passé. Et donc on va le faire au cinéma, vu que les gros cochons y pullulent, paraît-il.

Je vais vous dire : on est loin du compte, là. Savez-vous qu’il y a des gynécologues-femmes et lesbiennes ? si si. Donc, la pauvre nana qui croit être peinarde en allant consulter ce genre de spécialiste… elle a tout faux. Vite un chaperon ! Symétriquement, imaginez un proctologue mâle et homo… hein ? Il va falloir généraliser le truc. Et pour être sûr de couvrir le large spectre des inclinations sexuelles diverses et variées, ce n’est pas UN coordinateur d’intimité qu’il va falloir, mais une équipe pluridisciplinaire. D’où l’intérêt des poupées gonflables pour les scènes torrides : elles ne balanceront jamais leur porc ! plus besoin de chaperon. Et d’une patience, avec ça ! Cerise sur le pudding, elles ne sont généralement pas syndiquées…

Tibert

C’est ça ! le joli bulletin rose, là…

Aux USA, on va voter, comme ils disent, au « midterm« , à mi-course du mandat décoiffant de monsieur Trump. Des législatives, en quelque sorte, pour corriger le tir de l’élection tonitruante de Donald T, ou, si ça se trouve, pour enfoncer le clou populiste et mal hotru d’il y a deux ans. A ce sujet, on glose, dans Le Monde, sur les dizaines de milliers de citoyens états-uniens qui ne pourront pas voter, Amérindiens, Noirs, Latinos… pour des raisons diverses et pas toujours honnêtes.

Cependant, chez nous, en opposition avec ces dispositions contestables, voire louches, nos Chefs ont pris d’autres initiatives : TOUS les handicapés vont pouvoir se pacser, se marier – puis éventuellement divorcer, ça se passe dans cet ordre-là – et voter ! Tous les handicapés ? tous. Un paraplégique, un aveugle, une manchote… ça va de soi. Mais un trisomique, une Alzheimer, un autiste ?  Je cite l’intéressant article du Monde, encore lui, qui traite de ce sujet : « Avant 2009, la norme restait l’interdiction [ du droit de voter, NDLR] et le juge pouvait être saisi pour la lever. Aujourd’hui, les personnes sous tutelle ont toutes le droit de voter et c’est au juge de demander une interdiction. (…)  L’Unapei estime à 100 000 le nombre d’handicapés mentaux sous tutelle en France, ce qui porte à 400 000 le nombre total d’handicapés mentaux en âge d’être inscrits sur les listes électorales« .

Voilà : avant on pouvait autoriser à voter, maintenant c’est par défaut la démarche inverse. Je ne sais pas comment les juges chargés des tutelles vont affronter, se coltiner ces 100 000 interdictions éventuelles du droit de voter ; songeant aux pratiques de nos politiciens, incontournables visites aux maisons de retraite, chaleureux serrages de cuillères aux mamies plus très opérationnelles dans leur fauteuil roulant (« et surtout n’oubliez pas d’aller voter dimanche ! Dugenou, vous vous souviendrez ?« , je m’interroge… derrière ces manifestes « bonnes intentions », est-ce bien sensé, et surtout franc du collier ?

Tibert

Mais quelle idée sotte et grenue !

Madame Royal, qui souffre d’amnésie quant à ses propres initiative du temps lointain où elle était aux manivelles de l’écologie ministérielle, critique la politique « tax-tax-tax » de nos Chefs, taxes uniquement punitives, remarque-t-elle. Elle a en cela raison. Inciter à l’écologie c’est bien, mais si l’écologie c’est taxer et encore taxer, on va rapidement la prendre en grippe, l’écologie… drôle d’incitation, façon ponctions, purge et huile de foie de morue obligatoire.

Madame Corinne Lepage, qui a bossé jadis au même Ministère de la Verdure, en disait un peu de même, il y a peu. Le titre de l’article que je vous cite, « Corinne Lepage pour la hausse du prix du diésel« ,  est biaisé : elle ne milite pas connement – gouvernementalement, pourrait-on dire – pour remonter froidement le prix du diésel, mais pour le rapprocher de celui de l’essence. Pas pareil ? eh non…

Je vais vous expliquer : au lieu de taxer de plus en plus le diésel, on taxerait de moins en moins l’essence. Bon sang… mais c’est bien sûr !

Voilà… y a plus qu’à.

Tibert

L’invention de l’eau tiède, enfin

( La mairie de Paris vient de se voir encore une fois envoyer sur les roses avec ses voies sur berges pour les piétons flâneurs et autres happy-few tandis que la valetaille qui a besoin de sa bagnole se morfond sur les quais de surface… deux à zéro, reste évidemment à la mairie de Paris de contester derechef, etc etc : quand on ne veut pas reconnaître, madame Hidalgo,  qu’on a pris des initiatives iniques et dommageables, on s’entête… à suivre, donc. )

Et puis notre gouvernement, décidément un des plus féconds en taxes nouvelles – ils y vont à donf, c’est sidérant ce que ça taxe – veut fluidifier le trafic des autoroutes au passage des péages. Eh oui, amis lecteurs, je vous en avais  causé : les autoroutes ça va encore, ça roule couci-couça, mais les péages c’est terrible : ça bouchonne abominablement, c’est une plaie. Chez nos voisins ? ça va très bien, merci, et de plus ils sont moins chers… à Singapour, tenez, chaque voiture a un boîtier radio, et les portiques qui surplombent les routes « lisent » à la volée ces boiboîtes pour facturer ce que de droit. En France on n’est pas aussi avancés techniquement, vous pensez bien.

Mais j’y songe : en France en payant un « pass », un abonnement, on passe, justement, les péages sans s’arrêter (on roule douuucement devant le poste de péage). Donc ça existe ? eh oui ça existe, on n’est pas si ringards que ça, mais IL FAUT PAYER l’abonnement. Vous pensez bien que les sociétés d’autoroutes n’ont pas loupé cette fabuleuse occase de vous faire casquer EN PLUS pour ne pas bouchonner, ou bien vous résigner à bouchonner à chaque péage, sur ces autoroutes déjà les plus chères d’Europe.

Moi je vois bien une possibilité : que nos chefs, pour une fois courageux, prennent enfin NOTRE intérêt en considération, et sachent expliquer aux gestionnaires d’autoroutes que, dorénavant, tout le monde passera les péages sans surcoût avec ce système de « pass ». Ils se sucrent déjà plus que suffisamment, et puis rouler à 130 pour perdre des quarts d’heures entiers à chaque barrière – sur la Côte d’Azur il y en a tous les 300 mètres, j’exagère à peine –  c’est idiot, c’est minable, lamentablement mercantile, et indigne d’un pays qui se prétend moderne.

Tibert

PS – d’ailleurs techniquement nos postes de péage sont pas mal en retard : pour payer en sou-sous il faut presque partout insérer ses piécettes une  à une dans la fente – et ça peut tomber, etc… avec les emmerdes qui vont avec. Dans les pays un peu évolués, on vous propose un « panier » large et facile d’accès, vous y balancez vos picaillons en vrac, et ils s’en débrouillent ! pas croyable. Chez nous on sait pas faire ça… mais ça permet d’admirer le paysage plus longtemps en faisant la queue derrière celui qui a fait tomber une pièce de deux balles et la cherche sous ses roues après avoir réussi à entrouvrir sa portière suffisamment pour se contorsionner hors de sa bagnole.

C’est légal oui ou zut ?

A l’heure bénie – enfin ! merci merci Léticia ! je cours, que dis-je, je vole chez mon disquaire 😉  – où l’album posthume de Djohnny se vend comme des croissants frais un dimanche matin, grand bien leur fasse et chacun voit midi à  sa porte, Le Monde et d’autres – mais pas le Parigot, qui préfère titrer sur Feu Smet – révèlent des magouilles boursières complexes et très juteuses qui ont, paraît-il, spolié les gouvernements de plusieurs pays, dont le nôtre, des énormes rentrées fiscales qu’ils auraient été en droit d’attendre. En cause, les banquiers, évidemment, et les organismes boursiers-financiers…

En gros, la bidouille consiste, le jour même de versement des dividendes d’actions, à revendre pile-poil au bon moment ces actions à des comparses dans des pays moins taxés, de sorte que ces dividendes, plouf, n’y sont plus, pfuuuit, partis ailleurs, avant de revenir dans de meilleures conditions, moyennant un pourcentage pour les compères de l’autre côté. Hier midi les radios glosaient sur la chose : « opérations à la limite de la légalité« , récitaient en choeur les speakers vu que c’était le papier de l’AFP qu’on lisait mot à mot. Moi ça m’interroge : ou bien c’est légal, et alors les finances publiques se font plumer parce qu’incapables de mettre les verrous là où il en faut – ou complices, va savoir ? : incompétence crasse ; ou bien c’est illégal, et alors comment se fait-ce qu’on ait mis quinze ans à s’en aviser ? cinquante-cinq milliards d’euros, c’est tout sauf une petite fuite de pas grand-chose. De quelque côté qu’on tourne la question, la conclusion est la même : les financiers sont plus astucieux que nos fonctionnaires des Finances ! qu’est-ce qu’on attend pour leur proposer des postes à Bercy à la place de nos ronds-de-cuir ?

Tibert

Tout le monde le fait mais faut pas le dire

( Au fait : au Canada, on a fait les comptes et additionné deux plus deux, puis tiré les conclusions : c’est maintenant possible d’acheter de l’herbe dans les boutiques – et de la fumer en privé, ça va de soi – sans raser les murs ni  s’exposer à des poursuites policières : ils sont moins cons que nous, les Canadiens )

Mais bon… autre chose : quatorze trotskistes sur cent-vingt-sept cadres de FO, paraît-il, soit un petit 11 %… FO, la centrale syndicale qui est a priori le point de chute et de nidation préféré des émules de Léon le barbichu. Pourquoi je vous cite ce chiffre ? eh bien le Palmipède Bridé révélait il y a peu l’existence d’un fichier (informatique ? en tout cas lisible à l’oeil nu après impression) façon trombinoscope enrichi de commentaires divers et variés, « ordure« , « homo« , « trop intelligent pour entrer au bureau confédéral » (sic), « collabo » etc… fichier qui fiche, justement, les « cadres » de cette centrale syndicale. Qui fiche illégalement, bien entendu : c’est strictement interdit, atteinte à la vie privée. Le rigolo de l’affaire, c’est que les syndicats – tout à fait dans leur rôle – ne manquent pas de pousser des hurlements chaque fois que dans une boîte on découvre l’existence de ce genre de pratiques.

Et alors ? et alors c’est l’arbre qui cache la forêt ! même moi je suis fiché ! Ah-ma-zone et LeChouetteCoin savent farpaitement tout ce que j’y ai acheté depuis que ça existe, Le Parigot (et tous les autres) sait lesquelles de ses pages houèbe j’ai bouquinées, si j’ai cliqué sur une accroche de cul – c’est juste un exemple – ou plutôt le nouvel aspirateur de chez Dugenou, etc. Nous sommes tous fichés, et le plus amusant c’est qu’il y en a plein qui en rajoutent, qui veulent en dire plus ! qui se racontent en long et en large sur Fesse-bouc ou Ouate-Sape, les photos du petit dernier, le barbecue de dimanche et le selfie avec la marchande de cacahouètes qu’était sympa.

Evidemment, on ne trouve pas sur les serveurs du Chouette-Coin les annotations pittoresques du fichier de FO, « abruti » ou autres noms d’oiseaux. Et alors ? on est toujours l’abruti de quelqu’un. Je vais vous dire : ces trucs de fichage, c’est massif et irréversible, depuis que Gutemberg a inventé l’imprimerie – avant, avec les moines copistes, ça limitait les possibilités, et puis peu de gens savaient lire. En latin, en plus… comment on écrit « abruti« , en latin ?

Juste un truc à savoir : quand d’aucuns trop curieux découvrent un fichier nominatif gênant et illégal, toujours se dire sidéré, abasourdi, ciel que vois-je ? comment se fait-ce ? ça alors !  toute autre attitude serait contre-productive.

Tibert

Qualité, brand safety et transparence

( L’actualité me gonfle, par ces temps de mi-automne : le Macroléon rumine en silence – à vrai dire, il n’est pas idiot qu’il se fasse quelque peu oublier après ses lamentables selfies aux Caraïbes – et la classe politique récite ses classiques, sans surprise ni conviction. Attendons pour voir, donc ).

Mais au fait : « qualité, brand safety et transparence » sont les trois mamelles de Ligatus, ce leader du native advertising, c’est lui qui l’écrit dans un français impeccable, où il manque toutefois l’implémentation, le B-to-B et le win-win. Ligatus ? voyez les canards-sur-Toile, qui invariablement nous proposent en queue d’articles, et nonobstant les efforts d’un bloqueur de pub, des « contenus sponsorisés par Ligatus » : des bagnoles, des « kärchers » pour vos intestins, le prix des monte-escaliers, la douchette géniale qui…, encore une bagnole, une autre… bref de la pub invasive, répétitive et qui en plus nous prend pour des billes. Ligatus pour les gâteux, en somme.

Mais le choix des « accroches » n’est pas innocent et pose question : les monte-escaliers, c’est pour les séniors, façon « Notre temps » et  « Veillée des Chaumières » (il manque la baignoire qu’on n’a pas besoin d’enjamber) ; les aliments pour nettoyer les intestins ça cible le troisième âge chroniquement constipé, etc. Les bagnoles ? que des modèles pépères. Bref Ligatus s’adresse aux anciens – des anciens qui surfent sur la Toile, tout de même. C’est bien vu, comment ont-ils fait ? j’en suis un ! C’est vrai que la démence sénile et l’envie absurde d’acheter n’importe quoi me guettent, tête chenue et doigt tremblotant sur le bouton de la souris, des fois que je cliquerais par maladresse ?

Tibert, plus côté à l’Argus.

Discret assassinat du composteur

On se gargarise, là-haut chez nos Chefs, de nous « redonner du pouvoir d’achat« , le pouvoir d’achat y a qu’ ça !. Eh bien, tenez, un exemple probant : un couple de mes amis voyageant de Paris-Gare de Lyon à Montpellier (*) avec des billets SNCF normaux a eu un mal fou, d’abord à trouver un composteur – il semble qu’une mystérieuse épidémie les décime – puis à passer les tout neufs portillons à lecture optique qui commandent l’accès au train à quai, comme à Roissy. Avec l’aide d’une préposée soupçonneuse (« Vous les avez achetés en France, ces billets ?« ), ce fut cependant possible.

Mais désirant racheter par Internet des billets fissa-fissa – c’est l’ouverture SNCF de la chasse aux offres Prem’s de Noël – ils ont constaté qu’il était obligatoire de les prendre sous forme « e-billet« , électronique et nominatif. Ahhh ? eh non, il n’y a plus la case permettant de choisir un bon vieux billet-carton. C’est bien fâcheux, car de ce fait on ne peut plus revendre son billet en cas d’empêchement, sur TrocDesTrains.fr, Kelbillet.com ou autres. Cerise sur la gênoise, c’est 35 euros prix plancher, alors que c’était 25 il y a peu : + 40 % d’augmentation, merci la SNCF et le pouvoir d’achat !

C’était donc fini, le billet-carton « anonyme » ? mes amis ont résolu d’aller les acheter à la gare (*), aux guichets. Vingt minutes de poireau, et ils purent s’entendre dire par un Chef – le guichetier ne le savait pas ! – que oui, ou plutôt non, c’est terminé le billet Prem’s en carton : ç’en est fini de la possible revente, et de l’anonymat du voyageur. La SNCF s’est bien gardée de communiquer sur la chose, évidemment. Et les plates-formes de revente de billets vont pouvoir se mettre au chomdu.

Détail rigolo : dans leur train, mes amis ont entendu le contrôleur – il n’a pas contrôlé, en fait – demander aux passagers de « respecter leurs places » ! eh oui… l’informatique… facile, le chef de train a le plan de l’appareil, les sièges occupés, les noms, les cartes de réduction, les tarifs – il pourrait en savoir beaucoup plus s’il en avait le droit, sauf la marque de mon slip, que je garde secrète – et peut viser pile-poil le suspicieux du 7-92 qui a payé avec une carte Militaire ou Famille Nombreuse. Mais ce rebelle, ce mauvais Français du 7-92 est allé se vautrer dans un carré vide en bout de voiture : vous pensez, le train était rempli à peine à moitié ! Avec des fers aux pieds, peut-être ?

Tibert

(*) … à Montpellier-St-Roch, la gare, quoi. Pas cet ersatz de hangar-TGV planté au milieu de nulle part et des herbes folles à 6 km du centre-ville, avec bien entendu parking et navette payants ! 30 minutes gagnées sur le trajet vers Paris ? une heure de perdue à  regagner la ville : c’est le progrès, mais si, mais si, puisqu’on vous le dit.

Sociaux, les réseaux !

Juste trois mots pour dire deux choses :

– Les réseaux sociaux, comme on dit avec humour, avancent à grands pas vers la barbarie et le Moyen-Age, le sang et la mort moche, avec une motivation puissante en plus : le fric. On allait jadis se divertir à voir les lions déchiqueter et bouffer les chrétiens, ou le bourreau écarteler Ravaillac après lui avoir administré quelques gâteries : eh bien on y revient. Tenez, cette vidéo d’une caméra de rue qui a « vu » un suicidé se jeter du haut d’un immeuble, et qui a fuité grâce à quelques indélicatesses. On ne sait pas où ça va, mais on y va, et c’est très moche.

– Sur cette affaire de vidéo, on cherche les coupables, et on espère tous qu’ils seront confondus et punis comme il se doit : c’est dégueulasse ce qu’ils ont fait. Idem, madame Pécresse défendait hier à la télé l’idée de punir plus sévèrement les crimes et délits dans les zones de délinquance bien répertoriées (*), là où les braves gens n’en peuvent plus de vivre. C’est intéressant, quoique probablement chimérique car non-constitutionnel…

… mais, écrivant cela, on passe comme d’hab’ sous silence ce qui ne tourne pas rond chez nous, irrémédiablement : pour assurer l’ordre et empêcher les délinquants  de délinquer, il faut appréhender, certes, on y parvient souvent, mais ensuite et dans la foulée juger, punir – et puis réinsérer ensuite, si possible. Juger et punir ? MDR, comme on écrit sur les textos ;  ou bien « vaste programme », comme disait De Gaulle.

Tibert

(*) c’est un fait : on applique plus rigoureusement la loi – car c’est encore faisable – dans les paisibles bourgs du Tarn-et-Meuse que dans les cités où règne la loi des bandes. C’est juste l’inverse que propose madame Pécresse.