( La grosse Cadillac de Donald T., venue tout exprès de l’ambassade des USA, crachait un nuage de fumées cancérigènes à particules pas trop fines à la gueule du couple Macron, dans la cour de l’Elysée : façon de signifier au p’tit gars qui tient la piaule du 55 Faubourg Saint-Honoré, que les gaz à effet de serre, il peut se les carrer oùs’qu’y pense, Donald. A voir les deux types côte à côte sur le perron, on mesurait déjà la différence de tour de taille, d’envergure, de tout, quoi… comment dit-on « freluquet », en anglais des States ? )
Juste pour marquer le centenaire : plus con et sanglant que la guerre de 14-18, on trouvera difficilement. Où la chair à canon prend tout son sens… honte donc à tous les politicards qui ont organisé et se sont entêtés dans ces massacres pour laver la débâcle de 1870-71 ; fustigeons (*) la volonté prussienne de domination et d’expansion qui a goupillé l’annexion manu militari de l’Alsace-Lorraine en 1870 ; dénonçons les conditions iniques et léonines du traité de Versailles de 1919 : on s’est essuyé les pieds sur des Allemands déjà mal en point, prémisses de la revanche voulue par Adolf H, etc. On sait tout ça. Une pensée émue pour tous les pauvres gars des deux bords qui se sont fait hacher menu, nolens volens. « Plus jamais ça », qu’ils disaient, et je suis d’accord.
Mais redescendons sur terre, terre à terre… hier deux zigues ont sonné à ma porte : c’étaient soi-disant des éboueurs de la ville, venus échanger un calendrier de m…, prix de revient 35 centimes grand maximum, contre un biffeton de 5, 10, voire plus si affinités, à vot’ bon coeur. Au passage, je précise que les pompiers les facteurs les éboueurs les concierges les… me les gonflent menu à faire la manche tous les ans à cette époque. Moi aussi j’ai des factures à payer et un budget à boucler ! Mais bon… pas de pot, j’avais déjà un calendrier 2019 des éboueurs ! curieuse coïncidence, que je leur ai mis sous le nez : c’était une autre production, un autre sigle, bref d’autres éboueurs : cherchez l’erreur !
Moralité : quelqu’un s’est foutu de ma margoulette, manifestement. Qui étaient les VRAIS éboueurs ? biffez la mention inutile, aussi inutile que les calendriers des pompiers, des postiers, des éboueurs, des… etc.
Tibert, sonnerie aux un million cinq-cent-mille morts, et j’en oublie.
(*) les journaleux écriraient « taclons ». Superbe, taclons ! le vocabulaire du foot ça leur botte, aux journaleux. Surtout avec des protège-tibias.
Mouais. Pour parler comme les p’tits d’jeun’s d’à ç’t’heure, vous savez ce qui me fout le plus la gerbe dans le monde d’aujourd’hui ? C’est qu’il repose complètement sur l’esbroufe, l’enfumage, le plein la vue et le mensonge… et pas qu’en politique ! On fuit de plus en plus la réalité au profit d’une « réalité virtuelle » (!)* parfaitement stérile et postiche. Je pense par exemple aux japonais, tout fiers de faire désormais présenter les actualités de l’une de leurs chaînes TV par… un robot ! Ben voyons : quoi de plus logique que de faire raconter des craques par une marionnette ?
Et dire qu’en tant qu' »Éclaireur Unioniste », les gens de ma génération ont passé des épreuves de survie en milieu hostile ! Vous imaginez ça aujourd’hui ? Déjà que dès qu’il n’y a plus de réseau pour leur portable, c’est la panique !
J’y songeais l’autre jour en voyant en gare d’ici à côté une reconstitution de convoi de « chemin de fer » à traction vapeur tout frétillant devant lequel une ou deux classes de gamins s’esbaubissaient avec émerveillement. J’ai pas osé leur dire qu’à leur âge, au début des fifties, je prenais tous les jeudis ce genre de train pour aller de Cires-lez-Mello au marché de Creil afin d’y faire les courses avec ma grand-mère…
Non mais, quel vieux schnock !
Remarque fort sensée de l’un des gosses : « Ce qu’y a de bien, c’est que là, la machine, on voit tout l’intérieur et comment ça marche, comme si elle était toute déshabillée… Tandis que dans le TGV on voit rien ; on dirait ça d’un fer à repasser ! »
Y’a des moments, je me dis qu’avoir échappé à peu de choses près aux deux dernières guerres et avoir connu cette espèce d’intermède plus ou moins pacifique qu’ont constitué les années 45 à 75/80 – du moins en Europe – constitue tout de même une sorte de privilège que ces gamins ne connaîtront jamais !
Pour le reste on en parlait hier ; le bluff et l’esbroufe induisent une forme d’insipidité des temps dont je me félicite tous les jours un peu plus de n’être plus qu’un spectateur hors-jeu. Mais je plains les gens qui entrent aujourd’hui dans la « vie active »… les places vont être chères : on fabrique des régiments de plus en plus fournis d’inutiles… hors le valeureux statu de « consommateur »**.
M’enfin, ils ont leur I-phone pour leur faire croire qu’ils vivent !
Tiens je vais faire pisser Ze Juju : ça me délassera les boyaux de la thêêêête…
@ + !
T.O.
(*) Comment s’appelle cette figure de rhétorique qui inclut dans la même lancée une affirmation et son contraire ? le mot me manque à l’instant…
(**) Ce jeudi, une grande firme de hard-discount (allemande…) vient d’inaugurer son nouveau magasin ici, après avoir, pour l’agrandir, rasé de fond en comble le précédent… qui n’avait pas 10 ans ! Au moment où je passais devant pour aller poster mon courrier, les gendarmes étaient en train d’intervenir : non seulement les bagnoles en stationnement débordaient de partout au point de gêner la circulation sur la route, mais en outre il y avait une altercation à propos d’une place de parking disputée…
On vit une époque de fous furieux.
Un oxymore ? cette obscure clarté…
et puis j’échange vos « hard-discounts » contre des super-remiseurs, ou autre vocable plus de chez nous. Lideul le Méga-Rabais allemand…
DERNIÈRE MINUTE :
Vous connaissiez l’ohitorisama ? Ben moi non plus. Du moins jusqu’à tout à l’heure. La figure du consommateur solitaire – ils sont nombreux au Japon – porte ce nom: « ohitorisama ». Ce « cher client seul » est une cible privilégiée car très lucrative. Et ça va du karaoké enfermé en solo dans une sorte de cabine de douche de mobilhome – « Hurler seul dans un micro, « c’est une expérience libératrice » qui me permet « d’évacuer le stress », confie cet employé japonais de 33 ans… – au repas entre deux cloisons du genre « confessionnal » ; si proches qu’on doit éprouver les plus grandes difficultés à lever le coude sans se cogner aux murs. On imposerait ce genre de cruauté dans nos geôles de la République, on va droit à l’émeute !
En tous cas, j’ai enfin la réponse à une question qui me taraudait légèrement depuis des décennies : le pourquoi du déficit démographique chronique des nippons. Pour faire un gosse, faut être deux. Au minimum ; on peut toujours s’astiquer le poireau en solitaire, mais du point de vue rendement démographique c’est pas ça ! D’où les déficits de population : à cause de… comment déjà ? Ah oui, : l »ohitorisama ». Bon, je n’irai pas jusqu’à qualifier nos amis japonais de « branleurs » – vous me connaissez -, mais au moins voilà une explication plausible.
Et si vous ne me croyez pas, vous pouvez toujours aller vérifier ici :
https://www.nordnet.fr/infos/a-la-une/ohitorisama-les-consommateurs-solitaires-des-clients-choyes-au-japon/urn.newsml.afp.com.20181111.doc.1ar0j4
Bon, j’en ai assez découvert pour aujourd’hui…
T.O.
Effectivement, Le Figaro nous sert en boucle cet article sur les onanistes japonais ; la seule originalité de ce truc, c’est le nom… pour le reste, ça existe chez nous : j’en connais des qui restent scotchés devant leur ordi des demi-journées ou des nuits entières, à jouer en ligne, visionner des youyout’entubes par paquets de 12, ou va savoir…. ça se nourrit de pizzas au micro-ondes ou de sandwiches achetés vite fait au Soub’houais du coin.