Allez, vas-y, fais-lui mal, pourrait-on dire, paraphrasant Boris Vian. J’ai reçu un texto d’un de mes lecteurs et amis, texto où il commence bille-en-tête le rentre-dedans des doléances citoyennes, puisque c’est le moment officiel de commencer à doléer citoyennement.
Pour lui, le Sénat : poubelle ! allez hop. Ne sert à rien, ruineux, occupe indûment un palais, que des vieilles biques planquées pour neuf ans à ne rien foutre et à nos luxueux frais. J’en ai déjà causé, et je le rejoins largement ! on pourrait sans dommage réduire la voilure de ce vaisseau d’un autre âge à une cinquantaine de « sages » choisis par… par qui, au fait ? il faut représenter les régions, en principe : eh bien par les z’élus régionaux, avec une vraie proportionnelle. Et puis le Sénat redonde largement avec le Conseil d’Etat, le Conseil Constitutionnel, et d’autres que j’oublie – toutes institutions qui coûtent la peau de NOS fesses. Sa seule utilité se trouve lorsque la Chambre des députés est franchement d’un bord et le Sénat clairement d’un autre : ça fait contrepoids. A nous de proposer des contrepoids plus économiques et plus efficaces !
Tout ça pour dire que le Grand Déballage s’annonce décoiffant, voire foutraque. La Lettre aux Français de Macronious à peine sortie, ça hurle déjà au scandale – normal, ils sont programmés pour ça – chez les Insoumis : à un chouïa près ils ont failli hurler trop tôt, ça aurait fait bizarre. Mais revenant à la suggestion de mon ami lecteur, je suis curieux d’observer les réactions des sénateurs de gauche, PCF, écolos et autres du même tonneau. A suivre, donc, avec curiosité.
Tibert
Macron veut instaurer des quotas d’immigration, et les journaux annoncent ça comme si c’était une obscénité. Le Parisien juge que c’est compliqué… incroyable ! plein d’autres pays ont mis en place ce dispositif indispensable et juste, et nous, les champions de la complication, on n’en serait pas capables ? on rigole, là… bien sûr qu’il faut des quotas d’immigration, c’est le bon sens même – c’est en fait assez simple – et puis surtout il faut les appliquer ; là c’est une autre paire de manches. En France on a des tombereaux de lois et de taxes : la différence, c’est que les taxes fonctionnent, elles.
Eh oui, madame Olga, le résultat de lustres de pilonnage Pensée-Unique et Politiquement-Correct : puisqu’on vous dit que le Migrant est, sans aucune nuance et de Toute Eternité, une Chance pour la France ! et vous auriez des doutes ??? ouh la vilaine. Ou bien on vous aura mal renseignée 😉
… Pour l’instant, je n’ai aucune idée de ce qu’on va trouver sur et dans les « cahiers de doléances » nouvellement mis à disposition gracieuse de nos chers concitoyens… Mais je n’accepterais en aucun cas d’être commis à leur déchiffrage (ou déchiffrement ?) même pour un pont d’or : rien qu’à lire les innombrables commentaires véhiculés par les « réseaux sociaux », leurs pataquès, leur orthographe incompréhensible, leurs janotismes et leurs déclarations délirantes – pour ne pas dire dégoulinantes de haine… -, je laisse volontiers ce plaisir à d’autres ! Et tiens, toujours à propos des migrants, il me semble me souvenir que la Fraaôônce constitue en elle-même une très jolie mosaïque de gens qui, au départ, n’ont pas beaucoup de points communs et viennent d’ailleurs…!
Allez donc demander à un alsacien et à un basque de s’entretenir dans leur « langue maternelle » respective… On va droit à l’esclandre (le Grand ?) Pourtant, ils sont de plein droit aussi français l’un que l’autre ! (Et ceci pour ne parler que de notre petit hexagone exigu. Si l’on transfère aux USA, ça devient le délire absolu : c’est kwââh un VRAI américain ? Un Iroquois ? Un Cheyenne ? un Sioux ? un Pawnee ? un Mohican ? un Huron ? Ben alors, il en reste pas lerche, des vrais… et ceux qui s’arrogent aujourd’hui l’exclusivité de l’appellation d’origine ont pas mal de massacres sur la conscience.)
Mais c’est drôle : quand dans les années 60 on avait besoin de bras pour fabriquer les Simca 1000* et les Dauphine au profit des congés payés des valeureux prolétaires français bien de chez nous, on ne se souciait pas beaucoup de l’origine des fellah qui débarquaient pas cargo entiers pour nous apporter la force de leurs bras. Le reste ? On s’en foutait pas mal. Mais maintenant qu’il y a de plus en plus de bouches autour du gâteau, les affamés n’ont qu’à rester chez eux, non mais des fois !!!
Alors, où est le juste milieu là-dedans ? Mmmmfff…
(*) Il me souvient d’un article d’époque de Marie-Patch où l’on évoquait comme un grand et audacieux progrès social la construction d’une première mosquée intégrée à l’une des usines SIMCA. Cependant, personne ne semblait avoir saisi toute la signification de la chose… surtout pour l’avenir. Mais comme d’hab, on ne s’occupait que de l’avantage immédiat et du court-terme. Pour le reste, « … Après nous, le Déluge ! »
Tout ça pour dire que la résolution de l’énorme problème des migrants – économiques ou non – ne peut s’envisager qu’au terme d’une politique cohérente ; soigneusement réfléchie, équilibrée et surtout… orientée vers le long terme ! Sinon, on va vers les mêmes problèmes qu’une Allemagne vieillissante… ou qu’un Japon quasi sénescent, pour ne pas dire grabataire ! Vous croyez que j’exagère ? J’aimerais bien…
T.O.
Le Japon est pile-poil l’exemple d’une politique et de comportements xénophobes… et mortifères. A contrario, le Canada – qui pratique des quotas d’immigration assez bien foutus – donne en revanche l’exemple piteux de communautarismes juxtaposés et qui s’évitent, n’ayant pas une « âme » et une Histoire rassembleuses. La France jusqu’ici a évidemment pris – les entrepreneurs ont pris – ce qui venait et l’arrangeait sans y regarder tant que le niveau restait anecdotique… et se rend compte maintenant, avec des 15% de Maghrébins (*) qu’il faudrait peut-être revoir les réglages ! Eh oui il faut s’intéresser à ce problème, arrêter le n’importe quoi, et la proposition macronesque des quotas me paraît frappée au coin du Bon Sens.
(*) Chuut, les statistiques ethniques sont interdites.