On peut penser que… sans aucun doute…

( L’un des sites internet marchands, genre La Déroute, Tarty, Boulancher, etc, que je fréquente de ci de là avec un compte-client,  – email, mot de passe et tutti quanti – ayant eu des fuites, je reçois assidûment dans ma boîte à courrier des brassées de cadeaux mirobolants tous les jours ; j’ai gagné, que j’ouvre vite le lien attaché, etc etc… Celui d’aujourd’hui mérite une mention pour ce délicieux texte, reproduit copié-collé (le nom de mon hébergeur est masqué) : « Xxxx-Mobile nous informons que dans notre suivi de qualité de service vous être dans notre liste des clients fédiles et pour cette occasion on donner un petit cadeau pour votre fedilité merci« . C’est mignon, non ? lu avec l’accent qui va bien, c’est très couleur locale. )

Mais trêve de méchancetés. Le Parigot titre sur les 80 km/h – vous savez tout le bien que j’en pense 😉  – et met l’accent sur la révolte des petits, des sans-dents, bref des provinciaux qui roulent tous les jours sur des départementales sans séparation centrale – dame, y  a pas vraiment le choix – contre cette mesure débile prise par des ectoplasmes parisiens jamais sortis des limites du périph’. Le DISR, Délégué Interministériel (*) à la Sécurité Routière, monsieur Emmanuel Barbe (**), vante les résultats atteints. De fait, on a « économisé » 200 vies sur les 11 premiers mois de 2018. Est-ce dû aux 80 km/h ? ah que oui ! nous dit-il : « Sans aucun doute, les 80 km/h fonctionnent. On avait déjà économisé cent tués avant la mise en place de la mesure en juillet… (ici je vais paraphraser, c’est trop tordu) …. mais comme Philippe-Premier avait annoncé la mesure dès janvier, c’est cette annonce « choc » qui a permis ce gain, vu qu’on en a causé dans les chaumières, et voilà ça a commencé à fonctionner !« . Et hop, hold-up sur 100 vies perdues en moins, ou gagnées en plus.

Notez que le même Barbe déclarait du nettement moins sûr de chez Sûr en juillet 2018 : « On peut penser que les 80 km/h ont joué un rôle mais il faut rester extrêmement prudent ». Prudence qui n’est plus de mise : c’est éclatant, aveuglant, c’est la vitesse, vous dis-je ! Les mecs bourrés qui zigzaguent ? les shootés au speed, au cannabis, aux tranquillisants ? les colleurs de semelles qui veulent doubler scrogneugneu sans rien y voir en face ? le type qui tourne à gauche juste en face de vous sans crier gare ? les scribouillards de SMS tout en roulant ? les panneaux Stop d’où l’on ne voit strictement rien ? les motards qui tentent de gratter 4 dixièmes sur leur dernier chrono dans les petits virelets vicieux ? à 80 km/h désormais, c’est bien plus sûr !

Tibert

(*) De même qu’il y a des agences gouvernementales en nombre effarant pour caser convenablement et pérennement tous les hauts fonctionnaires produits par les moules à hauts fonctionnaires, de même il existe en alternative, en second choix, des flopées de délégués interministériels. Tenez, voyez ce lien. Vous cherchez du boulot ? attendez voir… grattgrattgratt… ah oui, tenez, « Délégué Interministériel au contrôle de conformité des ralentisseurs en zone 30″, ça vous dirait ? y a du boulot, je vous cache pas ! on a eu des plaintes…

(**) J’ai du mal à le croire, mais sur ce site qui cite monsieur Barbe, ce dernier soutient que le mauvais état des routes est somme toute une bonne chose : « Le paradoxe, c’est que les routes les plus belles de France sont 3,5 fois plus mortelles que les autres. Parce que comme elles sont belles, on y roule plus vite. Le vrai facteur de dangerosité en sécurité routière c’est la vitesse. (…) Quand les routes sont en mauvais état les gens roulent doucement ». Poussons la logique, monsieur Barbe, ayons le courage de sauver environ 923,43 vies de plus par an : ménageons en grand nombre des trous bien balisés dans les chaussées (il y a déjà d’innombrables bosses soigneusement disposées, pourquoi pas l’inverse ?), ou, mieux, supprimons le macadam et revenons à nos bons vieux chemins de terre, poussiéreux ou boueux, selon la météo. Avec des charrettes à boeufs pour décourager les plus téméraires, on frisera les 2.411 vies sauvées.

Chiffres, postes et carrières

On le dit, madame Jouanneau, qui doit présider la commission du Grand Débat….llage Spécial Gilets-Jaunes, ex-sénatrice, énarque, haute fonctionnaire et karatéka – moi je fais du footing alpin, chacun son truc – va toucher 176.000 euros bruts annuels pour ce taf. Et ça passe mal, ça rouscaille dans les chaumières où, le 20 du mois, le beurre fait place à la margarine. Aura-t-elle besoin de ses talents de pugiliste pour ce boulot, je ne sais.

Il faut comprendre ! il y a en France 180 énarques de plus tous les ans ; ils ont, garanti sur contrat, emploi  sans soucis, salaire élevé, postes juteux, avec en prime des « avantages annexes », logement, voiture, voire chauffeur, personnel de maison, que sais-je ? il faut donner à croûter à ces gens-là ! à tous ces gens-là, qui restent en poste des fois très tard – difficile de décrocher, n’est-ce-pas – sans trous de carrières, avec si possible des progressions, leur trouver des tâches vraisemblables, des fauteuils pas trop fictifs… tenez, un poste qu’il est bien : « haut fonctionnaire à l’égalité, à la diversité et à la prévention des discriminations, auprès du secrétaire général du ministère de la Culture« . Ca en jette, hein ? « haut fonctionnaire« , eh oui, forcément, quelles que soient les compétences et les attributions. Quel boulot concret ça recouvre, alors là…

Sachant qu’il y a tous ces gens coûteux à caser, entretenir, choyer sur des 40-50 années, on dispose, en haut-lieu, d’un stock d’agences et de commissions très fourni, extensible ad libitum, vu le flou des missions. Le copinage avisé permet en outre de se répartir au mieux du moment et des équilibres politiques les meilleures gâches… vous lirez avec profit ce papier si vous voulez en savoir plus ; ça date de 2014 mais fondamentalement rien n’a changé depuis, sinon en pire.

Si vous ne saviez pas où diable peuvent passer tous les tombereaux d’impôts qui nous pompent la substance, voilà de quoi apporter des éléments partiels de réponse. De réponse, pas de solution, j’en suis conscient et navré.

Tibert

C’est lundi, et sans ravioli(s)

Nous avions le vendredi sans bidoche – ça se perd un peu, le filet de barbue sauce hollandaise ou les saint-jacques au whisky et aux échalotes biaisant quelque peu l’esprit de la chose -, le Carême qui donne grosso modo des semaines de vendredis, on y a ajouté le Ramadan – plus facile à suivre en Janvier qu’en Juin – mais ça ne suffit pas ! voilà les Angliches qui tentent de nous refiler, vocabulaire y compris, leur « Dry January »  (Janvier Sobre, mais c’est plus sec en anglais, forcément *) : sans doute qu’eux n’en veulent plus, c’est trop dur. Il s’agirait soi-disant de passer tout le mois de Janvier, trente jours vu que le 1er du mois il faut finir les fonds de bouteilles, sans une goutte d’alcool… n’importe quoi… à l’impossible nul n’est tenu.

Mais ça ne suffit pas encore dans le masochisme post-crises de foie et bitures de Saint-Sylvestre : il faudrait en plus bannir viande et poisson des menus du lundi ! ce serait le « lundi vert »… agréablement étonné, je constate qu’on n’a pas encore tenté de nous le relooker en Green Monday. Mais ça viendra, n’en doutons pas, si cette mayonnaise-là (sans oeufs ?) prend.

Notez que selon l’article du Parigot susmentionné (**), ils seraient 500 à faire cette proposition saugrenue : effectif squelettique, sans jeu de mots. Et en plus ils se trompent ; je cite monsieur Canfin, écolo-que-plus-que lui–tu-meurs : « Une partie de la viande que l’on consomme en France est par ailleurs nourrie avec du tourteau de soja fabriqué en Amazonie, ce qui accentue sur place la déforestation ». Non. J’y étais, moi, môssieur : en fait les aliments du bétail sont composés au jour le jour en fonction 1) des exigences d’équilibre alimentaire, protéines lipides sucres cendres gnagnagna… 2) ET des prix des produits sur les places boursières dédiées : si le tourteau de soja états-unien est coté moins cher sur les places de Chicago (USA) ou Sao Paulo (Brésil), hop les gros industriels, d’un clic de souris, achètent 3.200 tonnes de tourteau de soja états-unien. Et qu’est-ce qu’on déforeste, hein ? les prairies du Minnesota ou du Manitoba ! rien, quoi : c’est déjà fait.

Tibert

(*) Donc le dry Nartimi, c’est possible en Janvier ?

(**) Susmentionné est menacé de disparition, regrettable ostracisme.

Vicieux, circulaire et lamentable

Les sociétés qui exploitent les autoroutes – et les gens qui y roulent – doivent, c’est contractuel, augmenter leurs tarifs déjà abusifs en ce début d’année… pourquoi ? 1) parce qu’elles doivent faire des profits, c’est leur religion ; 2) bicôze madame Ségolène en 2015 avait gelé ces tarifs, geste populaire mais… ponctuel, hélas, le mal étant fait avec la vente des bijoux de l’Etat (voir Jospin, Villepin et consorts) : il faut, paraît-il, rattraper ce retard de tarif ! 3) parce que les Gilets Bouton d’Or ont causé des millions de dégâts sur ces autoroutes, postes de péages saccagés, incendiés etc. Cocasserie de la situation, la ministre ad hoc, madame Borne, demande à ces sociétés gestionnaires de notre réseau de « faire un geste » pour le Peuple et le Pouvoir d’Achat : allez, soyez sympas, quoi, allez-y mollo sur les augmentations...

Eh oui : si les tarifs sont déjà largement excessifs, propres à foutre les pacifiques (sic) GJ en rogne et à commettre des déprédations, songez à ce qui va se produire si les augmentations sont violentes : ils vont tout casser ! en conséquence, Eiffage, Vinci et tutti quanti vont devoir relever encore plus leurs prix pour réparer les dommages, etc etc. Superbe cercle vicieux.

Faut-il le rappeler ? ces autoroutes ont été construites en grande partie avec NOS impôts et NOS péages. Il fut un temps, ça s’est dit en haut lieu, et nous, naïfs, nous le croyions, qu’on allait les « récupérer » gratis une fois finies de payer, la première étant l’ Autoroute de l’Ouest (l’ouest parisien, ça va de soi) : foutaises et contes de fées ! On a vu ce que valent ces discours, parole, parole, (*) chantait Dalida.

Attendons donc, confiants, la réponse pleine d’humanité, de compréhension et de modération de Vinci, Eiffage et consorts à la supplique de madame Borne  😉  : ces gens-là sont doués d’empathie à un point que nous nous soupçonnons pas.

Tibert

(*) Non, pas de « s » à parole. c’est de l’italien. Una parola, delle parole : un mot, des mots. Merci et chapeau, maître Cappello.

Casse toi d’ici t’es pas d’ ma bande !

Le télescopage de deux articles du matin me réjouit la rate : 1) Les édiles de Niort, dans le 7-9 – les Deux-Chèvres – hurlent à l’infamie car monsieur Houellebecq a écrit, dans son dernier bouquin à paraître, que cette préfecture serait, je cite, «  l’une des villes les plus laides qu’il m’ait été donné de voir « . 2) Une entame d’article ( il faut payer pour en lire la totalité ) de madame Wanda Mastor à propos de la contagion en France – venant des USA, what else ? – de ce qu’elle nomme « appropriation culturelle ». Quèsaco ? en gros, et pour être concret, selon ce concept, seuls les Juifs auraient le droit de raconter et d’apprécier les blagues juives ; toute référence aux Noirs ne peut être que a) révérencieuse et laudative, b) à défaut, ne peut décemment venir que d’un Noir. C’est clair ?

D’abord je confirme : j’ai séjourné, moi, môssieur, une semaine à Niort, et effectivement c’est plutôt sinistre, grisâtre et morne : aucune envie d’y habiter. Laid ? architecturalement je ne sais pas trop, il y a du très moche – les immondes clochers reconstruits après la Révolution – et du correct, sinon beau ; mais la laideur vient aussi de la mornitude, c’est évident. Monsieur Houellebecq, lui, a écrit « laid« . Et alors ? son livre est-il un guide touristique faisant autorité, le Bibendum des Lieux Incontournables Qu’il Faut Avoir Admirés ? l’un des protagonistes fictifs – le narrateur, peut-être (*) – de son roman l’a trouvée très laide, cette ville… c’est son droit le plus strict, même s’il a mauvais goût, de même qu’il a farpaitement le droit de nous faire savoir son sentiment. En contrepartie, que le maire de Niort s’étrangle d’indignation, c’est tout à fait dans son rôle, ayant à coeur de défendre son bifteck et son fief. Pas de quoi en faire un fromage (de chèvre, évidemment). Que le maire attaque donc M.H. en diffamation – le ridicule ne tue pas !

Ce qui nous amène à l’appropriation culturelle : il faudrait donc quasiment être Niortais de père en fils depuis au moins cinq générations pour pouvoir donner son avis sur ce bled. Et bien zut, la liberté d’expression reste essentielle, chérissons-la, défendons-la.  Tenez, une délicieuse blague que j’apprécie beaucoup : ça se passe dans un petit shtetl ; Moshe n’arrive pas à dormir, il se tourne et retourne dans le lit, et Rebecca, sa femme, excédée, lui demande gnagnagna…

Tibert ( elle est bien bonne, non ? )

(*) Non, je n’ai pas lu « Serotonine ». Nobody’s perfect !

 

Nonobstant le sparadrap

( On va bien y arriver à commencer, non ? allez, on y va. Pffft… encore une année à passer. Tenez, j’apprends que le langage assez fermé des décisions de justice devrait tendre à se simplifier, se clarifier, car, le croirez-vous ? on a du mal à suivre, parfois. Le Parigot nous cite des « infra petita« , des « susmentionnés » qui devraient passer à la trappe… moi je trouve ça triste ; infra petita  désigne très explicitement l’alinéa a)  en dessous… susmentionnés, voir plus haut, etc. Mais c’est, outre des termes parfois abscons – ou carrément sans abs –  la construction des phrases qui pèche : les redoutables doubles ou triples négations, les subordonnées relatives pendantes qu’on récupère trois lignes plus tard, etc. Messieurs-dames de la justice, de la clarté dans l’expression ! ça demande un effort, je sais. Il faut, tel Flaubert – ou comme moi, tiens ! – raturer, reprendre, restructurer, biffer, reconstruire son texte… eh oui, c’est exigeant. Au passage, merci de nous sauver le fragile et mignon nonobstant, que je chéris particulièrement. )

Mais au fait : Benalla, acte III. Monsieur Benalla, c’est pour Macronibus le sparadrap du capitaine Haddock dans L’affaire Tournesol. Pas moyen de s’en décoller ! après l’histoire des initiatives musclées du personnage lors des manifs, ce furent les passeports diplomatiques – deux ! comme les testicules, c’est plus sûr – et un voyage « officieux » au Tchad façon barbouze et françafrique. Et désormais, l’ex-acolyte musclé déchu s’attache clairement à lâcher un maximum de boules supposées puantes, à mouiller du beau linge avec lui  : il nous raconte ses billets échangés avec Macron par messagerie instantanée (voyez comme nous étions proches !). Et l’Elysée de nier, puis d’admettre, contraint, que, oui, certes, ponctuellement, deux brefs échanges… ces cachotteries… on joue à quoi, là ? c’est miteux. Un peu de courage, que diable ! Ils ont échangé par messagerie instantanée ? et puis ? c’est interdit ?

Tibert