En principe, le jour où l’on fête le Travail (le Boulot, le Labeur, le Turbin…), pas question de travail ! absence de travail. Ce principe, décliné ailleurs, donne des scénarios intéressants, la fête des Mères sans la mère (*), notamment. Elle en a marre, la mère, qu’on la fête un jour par an, quitte à turbiner pour toute la famille les trois-cent-soixante-quatre autres jours.
Et le jour de la fête du Travail, 1) on ne travaille pas ; 2) on achète deux-trois brins de muguet – un euro le brin – à un vendeur de muguet qui, lui, travaille, et fête donc autre chose, le fric faramineux et net d’impôts qu’il va faire sur ces petites clochettes blanches et odorantes ; 3) on manifeste avec un gilet jaune fluo sur le dos pour être bien vu dans le noir, des fois que ; 4) au passage des boutiques éventrées, des devantures explosées, et si ce n’est pas déjà en train de cramer, on entre et l’on se sert en godasses, parfums, fringues, mobiles… un peu tout ce qui se présente. Hélas il a fallu payer le muguet, ce n’est pas totalement la Journée Gratuite : il n’existe pas de magasins spécialisés en muguet du Premier Mai – c’est trop saisonnier. C’est la période des « French days » (en anglais : Les Jours Français), et spécialement ce jour-là, pour les traditionnels émeutiers-casseurs, ça vaut le coup de travailler un peu tout de même. Sauf les Corses, si l’on en croit la blague débile que vous connaissez tous : ils commenceront à travailler demain.
Tibert
(*) Suggestons : nouilles au beurre, sandwich pâté-cornichons, ou bien allô Fissa-Pizza.
… Finalement, y’a assez peu de gens qui se souviennent que le 1er mai férié et fête du Travail, c’est une invention… d’Adolf Hitler ! Bon, OK : ça n’excuse pas tout le reste, m’enfin rendons au Führer, etc…
Et tiens, à propos de la Fête des Momons ça me rappelle que tout gamin, j’avais cassé ma tire-dollar* pour aller acquérir à la boutique presse-souvenirs de l’aéroport de Blagnac (Le tout premier, aujourd’hui réservé aux avions « privés ») une superbe bwâte cylindrique de chez Berdoues en carton blanc-nacré frappé d’un magnifique bouquet de violettes au feuillage vert-fluo en relief, équipée d’une anse en ruban violet et capitonnée en satin du même avec, au beau milieu, un superbe mini-flacon de parfum à la violette façon chou-fleur Louis XV…
J’ai encore en tête le souvenir du sourire féroce de ma maman chérie lors de l’offrande ; et surtout de la phrase qu’elle eut à cette occasion : « Tu m’offres encore un truc comme ça, et je te jure que je te déshérite… »
Apparemment, nous n’avions pas les mêmes goûts. Surtout en matière de parfum : dans le genre Airwick-WC, c’était pas mal. Et maman ne carburait qu’au MITSOUKO pur-jus ; de chez Guerlain, of course .
Mais là, c’était pas dans mes prix.
T.O.
(*) Non seulement depuis l’€uro, y’a plus de lires mais encore, vu les taux de change sur la fin, c’est pas un petit cochon de porcelaine qu’il aurait fallu pour économiser efficacement mais au moins un éléphant. Et grandeur nature ! C’était l’époque où l’Autriche rachetait – au poids et en toute illégalité – des semis entiers de pièces de 1 et 2 lires pour les fondre et en faire des carbus d’auto : le métal brut valait bien plus cher que la contrevaleur faciale. Du coup, en Italie y’en avait plus une et on vous rendait la monnaie de votre pièce soit en timbres-poste, soit… en bonbons ! Mais toujours avec le sourire. Ahhhh, ces Italiens !