Un pas en avant : trois pas en arrière

( On aurait pu traiter des contorsions du Grand-Chef-Ecolo, Yannick Jadot, à propos des positions de son mouvement sur la vaccination et sur l’homéopathie : on est pour, oui mais non, ça compte pas, ça coûte pas cher… pourquoi pas… Oh, on est scientifique, oui ou zut ? on raconte des salades, ou pas ? la mémoire de l’eau ? et puis quoi ? )

Mais je voulais mettre en lumière la profondeur de la Pensée-Justin-Trudeau, le lumineux produit cérébral du Premier ministre canadien toutes provinces confondues. Dans un discours tenu il y a peu sur les avancées de l’égalité hommes-femmes (sans oublier les divers intermédiaires, pour rester correct politiquement) – il disait : «  les progrès peuvent reculer, c’est en train de se produire. L’égalité des sexes est attaquée…« . Donc, comme titre le Fig’ragots, il s’agit d’un recul des progrès« . Le Larousse nous le dit pourtant : progrès = « Fait d’avancer, mouvement en avant, progression ». Donc il s’agit d’un mouvement en avant qui recule ! mieux qu’un rétro au billard. Les canadiens ont ça chez eux… le moon-walking de la cause féminine, en quelque sorte. A ce train là, on est pas près d’y arriver ! autant pédaler dans la choucroute, c’est pas plus pire.

Tibert

Stabulation-les Flots

L’accostage rugueux d’un éé-nooor-me navire de croisière sur un quai de Venise – avec des blessés légers – illustre une fois de plus la mortifère dérive de nos loisirs. Que fout ce monstre dans les fragiles canaux vénitiens ? et comment survivre à ces invasions barbares ? trois-mille gogos en goguette obligatoire, vomis par les passerelles du navire, dévalant les quais en hordes serrées, en quête de gelati, de masques, de cartes postales, de panini, de dôme de Saint-Marc sous boule plastique avec de la neige quand on le retourne – n’importe quel bidule made in PRC pouvant témoigner d’une escale à Venise… les milliers de selfies (poussez-vous, on vous voit ! ), tournant le dos à la célébrissime paire de lions…

Ces mahousses paquebots bourrés d’envahisseurs éphémères sont les Merlin-Plage concentrationnaires des années 2000, avec buffet de hors-d’oeuvres et pinard à volonté. Les Portugais de l’Algarve, envahis, en viennent à détester les retraités français et britanniques. Les Barcelonais en ont ras le bol des Ramblas colonisées. On songe à un numerus clausus pour visiter le Mont-Saint-Michel. On fait la queue deux heures et plus pour voir les toiles du Musée d’Orsay. J’ai pu voir un enregistrement vidéo montrant un embouteillage d’alpinistes sur la voie « normale » d’escalade du mont Everest…

Et encore, on est loin des chiffres potentiels ! songez, les Japonais rechignent à se mélanger et prennent très très peu de vacances ; les Indiens et les Américains du Sud sont pauvres et n’ont pas les moyens de se payer des charters vers Honolulu ou Salzbourg. Mais ça viendra ! regardez, les Chinois… il y en tout plein tout partout maintenant. Vous habitez un trou quelconque et sans attrait ? faites gaffe ! On y viendra bientôt faire des repérages pour une série-TV coréenne ou bollywoodienne, on va y réquisitionner l’Hôtel du Lion d’Or et celui des Voyageurs, le centre-bourg sera interdit aux autochtones ! Bientôt le traditionnel kebab du coin va se faire racheter par une chaîne de fast-food avec du kimchi ou des dim-sum.

La Planète comme un immense Luna-Park (*). Resteront quelques zones délaissées, donc peinardes, du fait de leur manque total d’intérêt, voire de leur laideur… quelques cambrousses reculées et rebutantes, Plouquenville-les-Côteaux, miraculeusement à l’abri des hordes suiveuses de parapluies dressés. Les richards s’y réfugieront, tout comme de nos jours à Bel-Air sur les collines de Los Angeles : ça va faire grimper les prix ! Dépêchez-vous d’acheter, y en aura pas pour tout le monde.

Tibert

(*) contrepet approximatif pour lupanar.