Quasi personne n’utilise le pluriel de l’ail. Même celles-et-ceux qui préparent des aïolis, où il faut DES, pluriel, gousses. Et la fête de l’ail rose de Billom, dans le 6-3… C’est pourtant beau, les aulx ! Ma si, pas les eaux (*), ni les os, ni les zoos, mais les aulx ! Les ails, c’est d’un laid… et incorrect. Mais les équarrisseurs de langue, implacables et rabat-joie, feront la peau aux aulx : l’appeau et les zoos…
Ceci dit, je lis dans le Monde, à propos d’un petit progrès dans la protection de notre vie privée (les emmerdeurs-harceleurs au téléphone n’auront plus le droit de nous emmerder par leurs méthodes actuelles), je lis, donc : « le gendarme des télécoms espère protéger les utilisateurs finals contre les nuisances« . Les utilisateurs finals… finaux, non ? cheval canal festival (oups, pas lui), fanal… fanal-fanaux, final-finaux, ça tombe sous le sens, non ?
Je consulte donc les ayatollahs de la langue (Julie La Rousse, en l’occurrence), et je lis ceci : « Les deux formes finals ou finaux sont admises au pluriel« . Façon de s’en laver les mains… plus loin, La Rousse explique pourquoi, je cite :
« il est préférable d’utiliser finals pour éviter une ambiguïté ou un calembour involontaire avec finauds : après élimination des candidats moins rapides ou moins chanceux, demeurent en lice les concurrents finals ».
Mais c’est justement ça qui était marrant ! Les candidats finaux… pour une fois qu’on pouvait sourire d’une phrase par ailleurs très ennuyeuse. Un calembour involontaire ? mais la langue se nourrit, précisément, de calembours ! Vive donc le calembour voulu, pourvu qu’il soit bon et à point (un bon calembour au lait cru, élevé sous la mer, moulé à la louche…). Je vous concède que « comment vas-tu-yau de poële ? » est assez pénible, mais au second degré, ça passe très bien : n’oublions pas le second degré, qui permet de recycler pas mal de calembours fatigués – et les utilisateurs finauds.
Tibert
(*) Clin d’oeil à Massy-Palaiseau, ville dont je me contrefous par ailleurs…
… C’est pas sympa de se foutre complètement de Massy-Palaiseau, voilà quoi’ç’que j’dis, moi : Y’a un superbe festival de Cirque sur la pelouse de Massy, où j’ai un jour propulsé le Cirque Casartelli – le plus grand d’Europe, connu partout ailleurs sous le nom de « Medrano » mais pas en France* -, pour lequel je bossais aux relations publiques vers la fin des nineties ; en outre, mon excellent copain Jean-Pierre Migeon – que je salue bien bas s’il nous lit – a été longtemps chef de cabinet du maire de Massy. Ou qu’et’chose comme ça ; après avoir sévi des années durant à la municipalité de Béziers.
Si.
T.O.
(*) La raison sociale « MEDRANO » ayant été vendue des années auparavant pour la France aux frères Bouglione, du Cirque d’Hiver. Le monde du cirque international est un microcosme passionnant qui a des mœurs qui lui sont tout à fait propres. On sait très peu, par exemple, que le pape Jean XXIII appartenait à la famille du cirque RONCALLI, où il avait fait le jongleur et/ou l’équilibriste lors de ses jeunes années et qu’il en avait gardé, pour le cirque en général, une affection toute particulière… Faut dire aussi que le Vatican, en matière de cirque, c’est pas mal non plus !!!
T.O.²
La ville de Massy-Palaiseau vous érigera une statue, ou donnera un de vos pseudos à une rue, pour l’avoir si bien défendue. J’ai donc loupé Jean XXIII à Massy-Palaiseau, et faisant le clown. Mais, je m’en remettrai…