Monsieur Trudeau, le Grand-Chef au Canada, est ces temps-ci en train de s’excuser, désolé, navré, je vous prie de me pardonner gnagnagna… : c’est qu’en 2001, il y a dix-huit ans, il s’était déguisé, pour une soirée costumée, en Alladin (Aladin et la lampe merveilleuse, ce genre-là), y ajoutant, pour la vraisemblance du personnage, pour masquer son visage et pour le fun, le visage passé au cirage noir – ou au noir de fumée, etc. Grosse erreur ! c’était raciste ! c’est qu’il n’est pas si bien qu’il en a l’air, cet homme… (*)
Je propose, dans le même ordre d’idée – ordre, c’est le cas de le dire, ordre moral, pas un poil de pensée qui dépasse – d’en finir avec le Pierrot, le clown blanc (**) : c’est raciste, bien évidemment. Restera l’Auguste, lui on pourra à la rigueur en rire, mais d’aucuns finiront bien par trouver que c’est raciste et inadmissible : ça stigmatise tous les clampins qui lui ressemblent.
On voit ainsi progressivement s’atrophier les muscles du rire, de l’humour et de la dérision : l’avenir s’annonce joyeux, je n’ose écrire gai ! Au fait, mettons à la poubelle Tony Curtis, qui a eu le mauvais goût – voir Some like it hot, Certain.e.s l’aiment chaud – de se travestir en femme, stigmatisant ainsi toute la gent féminine, et les travelos, LGBT+++ aussi par la même occasion (idem pour Tootsie-Dustin Hoffman, Victor-Victoria-Julie Andrews, etc etc). Aucun avenir non plus aux caricaturistes, qui ridiculisent leurs cibles de manière clairement stigmatisante : qu’ils se recyclent donc à Sauver La Planète, c’est très tendance.
Tibert
(*) On se demande quel est le salaud de journaliste vicieux du Time qui a exhumé, dix-huit ans plus tard, cette prétendue boule puante pour l’accrocher aux basques du Premier Canadien.
(**) Tenez, je n’invente rien : c’est sur Wiki. Notez comme on valorise le blanc au détriment des autres teintes : c’est manifestement raciste ! Je cite : « Le clown blanc, vêtu d’un costume blanc, est, en apparence, digne et autoritaire. Il porte le masque lunaire du Pierrot (…) Le clown blanc est beau, élégant ».
… Mmmooouuahahahhhh ! Et moi – taré que je suis – qu’ai toujours pensé que l’humour était l’expression de la quintessence de l’intelligence ! Attention, j’ai dit « humour », pas « ironie », ce qui n’a rien à voir ! L’ironie vise l’Autre – et préférence méchamment – quand le principe de base de l’humour, c’est de se prendre soi-même comme tête de truc* ! En tout cas, si l’on prend en ligne de compte mon critère, à notre sinistre époque, y’a de quoi prendre un abonnement de soutien à l’Almanach VERMOT**
La quintessence de la quintessence en matière d’humour étant, dans une conversation on ne peut plus sérieuse, de lâcher une énormité de façon telle que celui auquel elle s’adresse surenchérisse avec enthousiasme avant de s’apercevoir, longtemps après et à la réflexion…, qu’on s’est bien foutu de lui ! Mais là, c’est le summum de la crème !
On devrait créer un Nobel d’humour… Las ! je gage qu’il n’y aurait pas beaucoup de candidats, de nos jours ! Mais je suis en pleine lecture des mémoires de Winston S. Churchill (17 volumes !) et je prends un pied pas possible. Je vous les conseille comme traitement psycho-thérapeutique si vous avez tendance à la déprime ! Prévoir un mouchoir : y’a des passages où y’a de quoi hurler/pleurer de rire ! Et pas que de son fait ; son entourage était pas mal non plus dans le genre, notamment sa secrétaire particulière…
Ceci posé, je ne suis pas surpris que cette patate chaude ait été jetée à la (belle) gueule du Trudeau par un journaleux du « TIME » US : comme l’affirmait il y a déjà fort longtemps un célèbre humoriste irlandais, G.B. Shaw, « Les USA sont le seul pays qui soit passé directement de la barbarie à la décadence… »
T.O.
(*) C’est tout à fait délibérément que j’ai commis cette couille – pardon, cette coquille ! – ; des fois que la communauté turque d’ici en France le prendrait mal ! Allez savoir, au jour d’aujourd’hui…
(**) … pour peu que cette vénérable institution existe encore, à l’heure du sous-embranchement « rézos sociaux » !
Ce qui est navrant, c’est que Trudeau s’excuse platement, montrant par là sa pusillanimité. On parle là de divertissements bien innocents, de trucs costumés, pas d’invectives et d’appels à la haine. Placido Domingo, qui s’est récemment fait épingler pour des histoires de fesses (on dit harcèlement sexuel) datant de la fin des années 80 (… » l’une affirme qu’il a mis la main sous sa robe, trois autres qu’il aurait imposé des baisers. Elles évoquent des gestes déplacés, tels qu’une main sur le genou lors d’un déjeuner » ), le disait bien à sa manière candide : à l’époque ça se faisait ! (aujourd’hui on demande la permission). Trudeau aurait pu en dire autant pour son déguisement, et c’est bien plus anodin ! j’ai moi-même vu des tas de soirées costumées, carnavals, où des gens étaient grimés en noirs, arabes, chicanos, gauchos, mandarins… sans que personne n’y voie de mal. Ma mère, tiens, déguisée en Martiniquaise, dans les années 60… affreux, non ?
Comment est-on devenus aussi frileux, hargneux et coincés ?
Bien d’accord avec vous, c’est une tempête dans un verre d’eau, une querelle minable. Je ne l’ai pas écrit mais c’est un parangon de Politiquement Correct qui se fait pincer à retardement, là… c’est bien fait, en quelque sorte.
« Comment est-on devenus aussi frileux, hargneux et coincés ? »
That’s ze kouestcheunn… mais aussi, à qui profite le crime ? Je me posais la question il y a très peu avec une amie… : Qui supporterait aujourd’hui la moitié du quart d’un petit bout d’un chapitre de « Justine ou les Infortunes de la Vertu » ? Et encore : nous avons encore – pour l’instant ! – échappé au rigorisme aussi pudibond que pharisien de certains aspects des avatars les plus pervers de l’Islam. Mais à y bien réfléchir, le développement irrésistible du féminisme et de tout le folklore haineux et anthropophobe* qui l’entoure ne sont pas moins regrettables…
(*) … détestation de l’homme au sens sexué du terme : la haine du mâle.
Le mâle, ce pelé, ce galeux… anthropophobe me rebute, et puis – on s’en fout, mais bon… – le correcteur orthographique rouspète. Trouvez autre chose, je ne sais pas, moi, mâle-répulsion, en substance.
Y repensant… arsenic vient du grec arsenikon, « qui dompte le mâle » ; arsen, c’est donc le mâle… (Arsène : le prénom du mâle par excellence). Misanthrope étant une AOC déposée par Molière – et puis c’est l’espèce humaine, pas le mâle – et comme je refuse d’utiliser « phobe » qui signifie la crainte, non la répulsion, on aurait le misarsène… chouette néologisme, qui a toutes les chances, en ces temps de 800 mots, de sms abrégés, de borborygmes et de « téou, là ? », de faire un four.
« Misarsène » (Lupin? ) le plaît assez. Adopté ! En plus, « Arsenic » était le nom de l’un des mes chiens les plus chéris : il était né un samedi en pleine journée « sur les planches » devant une assemblée fournie au sein de la verrerie artisanale que j’exploitais au début des années 90 à Durfort (81) ; comme il avait 7 soeurs (!) que nous avions baptisées au fur et à mesure de leur naissance de tous les noms des composants du verre que nous fabriquions (Silice, Carbonate, etc.) et qu’il était le seul mâle de la portée de Galina, ma chienne « à vaches », on lui a décerné cet « Arsenic », qui est un oligo-élément qui entre dans la composition de la « fritte » pour donner du brillant au verre. Je ne sais pas si ça a influencé sur son comportement, mais ç’a été de loin le chien le plus intelligent que j’aie jamais eu !
Ah, et la « fritte », c’est le mélange des divers ingrédients (sable, carbonate de calcium, arsenic, verre brisé plus ou moins finement, etc. ) qui, une fois porté à + de 1300° pendant au moins 12 heures, donnera le verre. Et les planches sont l’estrade sur laquelle travaillent les souffleurs de verre. Pourquoi du bois ? parce qu’en cas de chute d’un fragment de verre en fusion, la fumée du bois qui brûle permet de le localiser tout de suite et évite de marcher dessus accidentellement.
Voilà : c’était ma « leçon de choses » du jour. On dit merci qui ???
T.O.
Intéressant. Mais « un fragment de verre en fusion » ? en fusion : ça donnerait plutôt des gouttes, non ? ceci dit, on porte des godasses de sécurité dans ce genre d’activité, et ce n’est pas du luxe.
Tss, tss…
Voir ici : https://fr.wikipedia.org/wiki/Anthropos
« Anthropos… il désigne l’humain dans sa détermination la plus générique. »
Tandis que : https://fr.wiktionary.org/wiki/andro
« andro- Préfixe qui donne le sens de homme, de sexe masculin. » Et le prénom André.
Pensez, Messires, à cette calamiteuse andropause… Certains ont dérivé : misandre…
https://www.cnrtl.fr/definition/misandre
N’ajoutons pas à la misère des temps…
Propositions pas contradictoires… misarcène et misandre sont dans un bateau ; l’un déteste les mâles, l’autre les hommes – au sens de mâle humain : ils devraient trouver un sujet de conversation consensuel. Misandre est plus précis et a la bénédiction du CNRTL, misarcène la mmienne, avec la fraîcheur du neuf et de l’humour. Ceci dit, aucun des deux n’a une chance de figurer sur la liste de survie des 800 mots, qui devient peu à peu la liste des mots, tout court.
Nota : aucune trace de phobie ici, androphobie etc : la crainte n’est pas l’aversion, n’en déplaise aux anti-islamophobes, aux homophobes et autres faussaires du sens.
Ouhlàlà ! je ne m’attendais pas à déclencher une telle avalanche d’érudition en parlant du nom de mon chien ni du métier de souffleur de verre, que j’ai exercé de fin 89 à début 93 dans ma « Verrerie des Deux Martinets » à Durfort, dans le Tarn*
Bon, non on ne peut pas parler de « goutte de verre » à proprement parler étant donné que même à 1350°, le verre n’a de liquide que le nom : en fait, il reste assez poisseux pour « filer » un peu comme le fromage dès qu’on y trempe sa canne pour l’en enrober de la « poste »**. Tout dépend de sa composition : il y a des verres durs et des verres tendres***, qui se travaillent plus longtemps mais sont plus fragiles – type verre de Murano – Or, il faut déjà avoir l’installation pour les obtenir, les 1350° ! et je vous dis pas la voracité des fours en propane… D’ailleurs l’une des raisons qui m’ont fait abandonner, c’est la guerre du Golfe : en moins d’une semaine, le prix du litre de gaz a DOUBLÉ ; cependant, les fours d’une verrerie doivent fonctionner 24h/24, même inemployés ; dès que le verre descend aux alentours de 500°, il est impossible à travailler… et le four est foutu ! Faut le laisser refroidir complètement puis le casser – y compris son contenu, complètement durci – pour le reconstruire.
Mais nous nous éloignons un chouïa de notre sujet initial…
T.O.
(*) Le nom venait du fait que sur le territoire, à cheval sur le torrent qu’est le Sor à cet endroit, existaient de nombreux moulins à cuivre, ou « martinets » ; dont deux (l’un, édifié à l’époque de la Révolution et désormais à l’état de vestiges…) sur le terrain que j’avais acheté pour y créer ma verrerie.
(**) La « poste », c’est la petite poche de verre en fusion qu’on va souffler comme une bulle de savon et qu’on enrobera progressivement de la quantité de verre nécessaire pour parvenir à la taille de la pièce projetée en la replongeant à chaque fois dans le verre en fusion du four. Mais la très belle Encyclopédie de Diderot-D’Alembert illustre très bien ce métier très particulier. Un anecdote encore et j’arrête : le métier de verrier était le seul métier manuel que les gentilshommes pouvait, sous l’ancien régime, exercer sans « déroger ». Toutefois et pour indiquer qu’ils restaient en tous les cas et quoi qu’il en soit au service du Roy, ils devaient souffler le verre… avec l’épée au côté ! Ce qui ne devait pas simplifier les choses, m’est aviss !
(***) Il y a aussi des « verres » qui n’en sont pas vraiment, comme le « Pyrex », par exemple, d’invention relativement récente ; qui se travaille à température assez basse mais qui, surtout, n’a pas besoin de « recuit », opération qui consiste à contrôler strictement le temps de refroidissement – toute la nuit qui suit leur fabrication, en général – des pièces achevées dans « l’arche », un four particulier dédié à cet effet…
Ouf !
Oui, ouf. On est loin du clown blanc, alias le Pierrot, et du Brown face, ou Black Face, selon la teinte du cirage. On devrait interdire le cirage noir.