… , et déboursez Francs vingt-mille ! C’est en substance l’idée. L’idée : pour aller prendre le train, vous devez traverser une palanquée d’espaces de vente : vous n’avez pas le choix ! c’est ici le chemin comme disait Pierre Mauroy en 1981, avant de se raviser un peu plus tard, damned ! on s’est plantés. La justification de ce genre de contrainte « allez, allez, sortez vos ronds« , c’est que sinon, ce n’est pas rentable… c’est, tenez, le projet d’aménagement de la Gare du Nord, à Paris. Avant de voyager, si vous achetiez, cher client-consommateur ?
Un ami de Montpellier m’a expliqué, dans cet ordre d’idée, que pour aller à pied de la place centrale – dite « de la Comédie » – aux médiathèques de la ville, il DOIT traverser, sauf à se rallonger significativement, un mahousse centre commercial, longeant carrément les éventaires des Galeries Farfouillette. Ce n’est pas du viol, n’est-ce pas, c’est juste incitatif…
Les magasins cubiques et bleu foncé KEIA sont, eux, passés experts à vous balader quand vous y pénétrez : le long et sinueux parcours y est tout sauf innocent et fortuit ; on est censés le suivre comme des décervelés. Certes des raccourcis existent ici et là, il faut juste les rechercher attentivement…
Voilà. Les scientifiques aménagent pour les rats des parcours labyrinthiques, étudiant leur comportement face à tel ou tel obstacle ou stimulus : c’est exactement idem pour nous, chers lecteurs. De manière quasi-coercitive, vos stimuli acheteux sont soigneusement étudiés et encouragés : il serait ennuyeux que ça ne soit pas rentable, non ?
Tibert