Le fouzitout du Nouvel An

On se régale au Monde, qui décidément se surpasse depuis quelques temps. Le grand n’importe quoi, bien écolo-de gauche évidemment. Et ça va se loger partout, jusqu’aux recettes de cuisine. Tenez, cette superbe intro :

Titre : « Repas du Nouvel An : trois recettes pour un réveillon vegan« .

« Autour de la table du 31, pour contenter tous les invités – et au passage faire du bien à la planète –, pourquoi ne pas opter pour un menu 100 % végétarien ? Trois idées de recettes « légumes-friendly »  »

Tout est dit, et voilà deux journaleux qui mélangent tout, le végan et le végétarien pour commencer. Le militant-activiste végan, tolérant comme on le connaît, va hurler. Atroce et impardonnable confusion, l’on retrouve en effet, dans les ingrédients du dessert proposé pour ce réveillon végan mais presque : du lait de vache, du beurre… c’est épouvantable !

Mais l’accroche qui suit le titre va très loin (*), politiquement, car, oyez braves gens :

  • On contente tout le monde en faisant du vég(an)étarien.
  • Et ça fait du bien à la Planète !

J’ignore comment les bouffeurs de tout – de légumes, de viande, de poisson, d’oeufs etc… bref les omnivores nombreux que nous sommes – réagiront, mais moi ça me rebiffe. Non les menus végan (**) ne me contentent pas, surtout quand on vocifère, menace et prétend me les imposer ; oui le consensus mou proposé pour ce menu de Saint-Sylvestre est lâchement complaisant, une vraie soumission aux diktats prétentieux des  ayatollahs du véganisme.

Quant à faire du bien à la Planète, alors là… ça ne mange pas de pain de l’écrire. Pour les preuves, on devra attendre, surtout quand on va chercher de belles tomates bien mûres un 31 décembre. Du Chili, peut-être ? par avion ?

Tibert

(*) Notez le superbe « légumes-friendly » : ça vous classe un reportage classieux.

(**) Au singulier, végan : c’est une marque, un label. Mais, du végétarien pourquoi pas ? avec plaisir si c’est bon. Du moment qu’on ne prétend pas m’imposer cette ligne de conduite…

Et n’oublions pas les tailleurs de pierre gauchers

( A l’heure où je mets sous presse, on ne m’a toujours pas expliqué l’âge d’équilibre, alias âge-pivot. Il est vrai que je comprendrais mieux si l’on appelait ça âge recommandé. Je comprendrais encore mieux si l’on s’en tenait sagement à la notion de nombre de trimestres travaillés, et basta. La retraite par points : quand on sait combien de points on a ou aura accumulés, multipliés par la valeur du point, on a toutes les billes, non ? pas la peine d’aller chercher la racine de la valeur absolue du cosinus de l’angle sous-tendu par l’arc hyperbolique de mes deux… On a assez de sous pour partir ou on en a marre ? on part. Sinon on continue, du moins on essaye, vu que les vieux – ooups, les séniors – se font assez systématiquement mettre au placard, ou au rencart)

Ah, ce pays où il faut que tout soit compliqué ! Mais bon, passons… je lisais il y a deux jours, dans le Monde – j’ai perdu la référence de la page houèbe, mais je vous livre texto le lien sur lequel il était loisible de cliquer, vu que ça m’a frappé et que je l’ai copié-collé dans ma boîte à perles :

Article réservé à nos abonnés : Présence d’ados LGBTQ + dans les séries : un retard qui commence à être comblé.

Notez bien que c’est  « +  » , LGBTQ+ : il y a donc tout le monde, vu qu’on n’a pas encore répertorié de manière exhaustive les lettres de l’alphabet désignant les catégories sexuelles, physiques et / ou mentales. Et nous sommes, lecteurs du canard susnommé, rassurés de savoir que la proportion d’adolescents  LGBTQQIAAP (*) dans les séries-téloche se rapproche de, tend à être l’exact reflet des variétés et sous-variétés qui peuplent notre belle société : 0,4 % de Queer génétiquement mâle, 1,2 % de ceci, 2,3 % de cela… ça promet ! c’est sûr, ça va stimuler l’inspiration des scénaristes. On va passer de belles soirées dans nos chaumières, blottis devant l’écran blême et de plus en plus correct, politiquement.

Tibert

PS – A quoi reconnaîtrons-nous les ados « bi », « queer », « pansexuel » etc… dans les séries-télé correctes ? bonne question. On pourrait leur attribuer des couleurs ? avec des sous-titres pour les daltoniens.

(*) C’est la définition la plus complète et récente dont je dispose. Faites excuse si j’ai oublié quelqu’un.

Tutus exclusivement parisiens

C’est Noël (je n’ai jamais vécu un Noël aussi terne, morne, même pas athée : sans âme) et hier pour Noël les artistes de l’Opéra de Paris ont, bannières de grève en guise de décors derrière eux, interprété un extrait de l’incontournable et rebattu saucisson tchaïkovskien, « Le lac des cygnes » (« Casse-noisettes » ou « Gisèle »  auraient pu le faire aussi, bref, un truc de fond de répertoire, ça se met en place par automatisme).  C’est qu’ils ont du souci pour leur retraite, les danseurs de l’Opéra de Paris, qui ont un statut à part et datant de 1698 ! C’est vrai, quoi, devoir partir moulu et claudiquant pour la retraite à 42 ans, ce n’est pas le lot de tout le monde…

Question : les machinistes, costumières, musiciens,  éclairagistes, décorateurs… de l’Opéra de Paris ont-ils le même statut ? rien ne le dit dans le superbe article du Monde cité ici. Si oui, les machinistes etc… auraient-ils aussi des exercices à la barre ? des tendinites professionnelles ? (*)

Autre question : les opéras de Lyon, Marseille, Montpellier, Nantes… font exactement le même genre de truc, Le Lac des Cygnes y compris. Mais ils n’ont pas ce statut. No comprendo… deux poids deux mesures. C’est plus au Sud, c’est pour ça ?

Et encore : les sportifs professionnels, footeux, rugbymen, cyclistes, tennismen… font aussi des carrières brèves, exigeantes, et qui laissent des traces. Ils font SDF ensuite, ou quoi ? il me semble pourtant que certains se reconvertissent, ils ne sont pas pour autant finis pour la société.

Derechef : il me souvient avoir bien connu un adjudant-chef de gendarmerie qui, parti comme il se doit à la retraite vers ses 50 balais, s’est reconverti aussi sec – c’est très courant – en Chef de la Sécurité dans un grand immeuble de bureaux… et a fini comme ça dix-douze ans plus tard, avec deux retraites additionnées. Les danseurs de l’Opéra de Paris et d’ailleurs ne se reconvertissent-ils pas, retraite atteinte, en profs de danse ? ou bien j’aurais mal été informé ?

Il est question de mission régalienne, dans cet article du Monde… soit. Admettons, bien que le régalien soit ici tiré par les cheveux. C’est de culture qu’il s’agit, de prestige, de rayonnement, si l’on veut. On subventionne, donc, et le contribuable y va de son obole obligatoire avec patriotisme 😉  : faut ce qu’y faut. Mais en quoi cela interdit-il une retraite par point(e)s ? les flics, les magistrats, les agents des Impôts, les contrôleurs divers et variés… tous ces métiers nettement plus régaliens permettront d’accumuler des points en bossant. Ils ont des spécificités ? évidemment, danger, pénibilité, horaires, gnagnagna… ça se négocie, ça s’aménage ( il n’y a guère que pour les militaires en opération qu’on peut se poser la question ; quand les balles sifflent aux oreilles, la retraite, hein… ce n’est pas la préoccupation du moment.)

Bref : charmant spectacle que cet extrait de ballet au grand air – pour les Parisiens exclusivement, du moins ceux qui pouvaient y assister. Pour signifier que puisque Louis XIV a octroyé un statut comme celui-là, il est hors de question d’y toucher : ça va de soi, non ?

Tibert

(*  PS – Plus tard…) Il appert qu’en fait les différentes catégories de personnels de l’Opéra de Paris ont différentes dispositions… extrait significatif :

Les droits sont ouverts à 40 ans pour les danseurs, à 55 ans pour les chanteurs de chœurs, à 60 pour les musiciens et à partir de 55 ans pour les techniciens.
Le droit à pension est ouvert après un minimum de trois mois de services.
La durée maximum des services validés est de 37,5 annuités ou 40 avec bonifications.
La pension est calculée sur la moyenne revalorisée des salaires soumis à cotisations vieillesse perçus durant les trois meilleures années consécutives pour les personnels artistiques ou les six derniers mois pour les autres personnels.

Voyez : outre les âges de départ, tous plus favorables que pour le commun des mortels, les pensions ne sont surtout pas calculées sur la base des 25 moins mauvaises années du vulgum pecus ! au pire, les trois meilleures (danseurs, musiciens), sinon les six derniers mois… on peut comprendre que ces braves gens n’aient pas envie de se retrouver au même statut que, justement, le vulgum pecus, telle la technicienne de surface qui nettoie pour le compte de « Clean-Omnium » des bureaux vacants et blafards, de 4 h à 8 h du matin et de 19 h à 22 h 30. Il est vrai que souffler dans un hautbois, un oeil sur la partoche, un oeil sur le Chef d’orchestre, est nettement plus crevant !

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La bataille des grèves longues, impopulaires et mal barrées, c’est assez souvent la fatigue et le baromètre qui la gagnent. Le baromètre « Soutenez-vous les grévistes ? oui / non / ne sait pas« . Le Monde, dont l’objectivité intransigeante ne fait pas débat 😉 s’est fendu à ce propos (*) d’une enquête « Appel à témoignages : dites-nous comment, quoi, que…« . Et l’on découvrait hier le résultat des courses, je cite :

Les non-grévistes assurent « ne pas pouvoir se permettre » de cesser le travail et manifester, évoquant des raisons financières, mais aussi pratiques.

Belle unanimité ! les non-grévistes… pas le partitif « des non-grévistes« , non ; l’article défini, sans nuance. Si l’on suit bien, donc, aucun des témoignages, nous dit le Monde, n’invoque une autre raison de ne pas faire grève ! par exemple, je ne sais pas, moi… le désaccord avec les syndicalistes SNCF-RATP « Nos avantages acquis » : ce serait possible, ça ? ou bien, la réprobation de cette prise d’otages massive et cynique… l’accord avec le projet de simplifier, unifier, en finir avec des systèmes de niches inégalitaires et archaïques… la volonté d’équilibrer les comptes… de ne pas financer les retraites de luxe de certains par le régime général… de réduire l’écart effarant entre le régime des fonctionnaires et celui du secteur privé… de proposer enfin une retraite décente aux commerçants et artisans… j’arrête là. Non non, écrit la journaleuse commise à ce panégyrique pro-grève, les non-grévistes, tous les non-grévistes, soutiennent la grève, nonobstant les apparences et leurs empêchements.

Le Courrier des Lecteurs afférent, riche et varié, et dont je vous recommande la lecture, remet largement les pendules à l’heure, comme quoi les articles biaisés ne trompent pas tout le monde… une citation parmi moult autres dans le même sens rectificatif : « Je cherche toujours l’article du Monde sur la France non gréviste ET favorable a la réforme – pour reprendre la formulation initiale. Un lien? Mais j’ai quelques doutes… »  – moi aussi !   😉

Tibert

(*) On traite de l’actuelle grève SNCF-RATP, essentiellement parisienne, en fait : les provinciaux sont largement à l’écart de ces emmerdements dans leur vie quotidienne ; pour leurs déplacements à travers le pays, évidemment, c’est plus coton, grâce aux conducteurs SUD-Rail, CGT et consorts.

Queues et santé mentale

Déambulant de temps en temps à Paname, je suis toujours étonné de voir les populations autochtones faire la queue. Grève ou pas grève, pluie ou pas, froid mordant, cagnard accablant, on fait la queue… pour aller au cinoche, pour se goinfrer une crème glacée, pour casser une graine, avoir droit aux rarissimes sanisettes, visiter un musée ou s’acheter un sandwich dans une boulangerie… des tas de raisons.

D’accord ils sont trop nombreux, les Parisiens, ils se marchent sur les pieds dans la rue, se compressent dans le métro… mais rien ne les oblige à subir les queues : il suffit de ne pas s’y coller si ce n’est pas vital. Entre pas de crème glacée Berdhillon – le nec plus ultra, paraît-il – et trente minutes de poireautage pour finir par en obtenir une, qui sait ? pour moi c’est vite choisi ! je passe au large.

Le Télérama du jour nous régale d’ailleurs d’un article croustillant et assez confondant sur la vogue d’une boulangerie de l’avenue de l’Opéra ; le titre en forme de question  sous-entend d’ailleurs la réponse : évidemment que c’est complètement et triplement con de faire quarante-cinq minutes de queue pour acheter UN croissant à 4 euros (quatre euros !! le prix de trois virgule cinq à quatre croissants bien faits, pur beurre gnagnagna…), croissant peut-être épuisé (le client-queuteur aussi !) au moment d’apercevoir le comptoir au loin. D’abord avenue de l’Opéra ce ne sont que godasses, fringues, agences de voyages, banques… mais des magasins de bouffe ? autant que de poils sur un oeuf. Il semble que dans ces coins-là on ne mange pas, ou alors au restau systématiquement – avec le compte en banque qui va bien, le Muscadet de base à 25 euros, la tartine grillée avocat-rillettes (*) à 12 euros et le reste à l’avenue à l’avenant !

Il est ainsi permis de s’interroger sur la santé mentale des malheureux habitants de ces contrées, où, derrière des alignements de façade et de façades intouchables car hausmanniennes : patrimoine PMC (parquets-moulures-cheminées) immarcescible – on entend les voisins faire pipi…

Tibert

(*) Faites excuse, on me souffle qu’il faut écrire Avocado Toast : c’est vrai que c’est bien meilleur comme ça.

Systémique et Paramétrique sont dans un bateau

La Grosse, la Mahousse Réforme, le truc que personne n’avait osé envisager avant Lui, sauf le tandem Chi-chi-Juppé  qui s’y était cassé les dents… eh bien malgré la hardiesse du projet et les casseroles en grappes que traîne derrière lui (*) monsieur Delevoye,  qui a tant de cordes à son arc que ça ressemble à une harpe… malgré ça donc, monsieur Berger, de la CFDT, n’en veut pas ! pourtant la CFDT, hein, c’est pas le couteau entre les dents, juste un Nôpinel plié dans la poche. Il a raison, monsieur Berger.

Car le paramétrique + le systémique à la fois c’est relou, indigeste, pas malin pour deux ronds – il faut savoir saucissonner – et puis surtout c’est idiot. Le systémique oui, et vigoureusement ! à la poubelle, c’est pas trop tôt, les régimes spéciaux iniques (**) et obsolètes, ces niches dorées. Enterrons les aberrants écarts de carrière entre les fonctionnaires et les salariés du secteur privé : c’est d’un autre âge, c’est de l’époque du Mur de Berlin, sur une idée de Walter Ulbricht. Mais le paramétrique ?  l’âge-pivot (d’équilibre…) ? une trouvaille de technocrate compliqué dans sa tête. C’est pourtant simple : on fixe, non un âge de départ, mais un nombre d’années de travail ! on travaille, disons, 40 ans, 42…, moins pour certains boulots contraignants, pénibles, usants, spécifiques… et puis voilà.  On part avant d’avoir fait tout le parcours ? décote. Après ? bonus.

Si 42 ans d’activité ne suffisent plus à équilibrer les comptes, on remontera à 43, etc. Où est le pivot, là ? y a pas de pivot. Qu’on arrête donc de vouloir pivoter, on va tourner en bourrique.

Tibert

(*) Il a septante-deux ans, monsieur Delevoye. Certes la sagesse de l’âge bien mûr, certes, certes, la « bouteille » et l’expérience du politicien au long cours… mais à cet âge on devrait avoir raccroché ! place aux jeunes, zut quoi. Et le chômage ? encore un qui prend au minimum la place de deux-trois chômeurs. Et les émoluments d’une demi-douzaine.

(**) Iniques, oui, parfaitement. Non égaux, selon la racine latine.

Kébabs et bouffe diverse

A l’approche de Noël (*), à l’approche de Noël, donc, on parle bouffe, foie gras, bûche, boudin blanc.. et kébab ! Oui, le Monde nous en cause : « Le kébab, enfant du métissage. »

Où l’on apprend, parcourant cet éloge laudatif et roboratif … jusqu’au point où seul le lecteur abonné-patenté peut poursuivre la lecture, qu’il y faut de la tomate ! anomalie et aberrance, tant la tomate, la tomate honnête, est saisonnière et ne pousse bien qu’en terre, entre début juillet et fin octobre. Le kébab de janvier se pare donc de rondelles en plastique vaguement rose-rouge, produites sous serres chauffées, hors sol, quelque part du côté de Fès ou Maastricht : du navet – et je fais ici injure au navet, au vrai et bon navet.

Mais bon… c’est toujours de la cellulose, ça facilite le transit. Et puis la photo qui illustre l’article sus-cité m’inspire deux remarques :

  • jouxtant la culotte d’une conduite d’eaux pluviales en haut à droite sur la photo qui illustre l’article, on distingue un boîtier de raccordement PTT (ooups ! téléphonique, Orange sans doute, faute de mieux). Ce boîtier a son capot ouvert aux intempéries, et montre sa tripaille dans un état pas terrible… symbole du soin avec lequel on distribue les connexions Internet par chez nous ! il n’y aura donc personne muni d’un escabeau et d’un tournevis pour aller resserrer les cosses et fermer le capot ?
  • Le boui-boui (restau, gargote, fastefoude, rayer les mentions inutiles) arbore le terme Halal. Juste à côté de la base d’une Tour Eiffel. Voilà qui est clair : on n’y mangera pas de porc, ou alors à l’insu de son plein gré ! je m’en fiche de ne pas manger de porc, je n’en mange pas tous les jours, loin de là. Il faut varier ! mais je ne me l’interdis pas, et n’entends pas qu’on me l’interdise. Et puis, quid de financer, dégustant un kébab, des officines liées de près ou de loin à l’Islam ? (**). Je n’en ai aucune envie, pas plus que de reverser du fric aux autorités rabbiniques ou au Denier du Culte chrétien.

Bref : le métissage de bouffe ? volontiers, si c’est bon… mais pas sous les fourches caudines des dévôts, ou de leurs émanations entrepreneuriales.

Tibert

(*) Y aura-t-il de la neige des trains à Noël ? demandez donc à l’incontournable moustachu façon Zapata-Groucho Marx, qui, lui, a l’air de trouver ça rigolo.

(**) Longue et aride citation de Libé : si le concept «halal» se rapporte au domaine intellectuel de l’islam, sa version industrielle a été mise au point par des marchands et, en conséquence, le «marché halal» appartient, en grande partie, à ces derniers. Et ceux-ci n’ont aucune intention de reverser «une taxe» au culte musulman. En France, les principaux bénéficiaires de ce marché de la garantie halal sont les industries alimentaires qui s’auto-certifient et une dizaine d’«agences de certification halal» spécialisées. Liées ou non à des grandes mosquées, ce sont toutes des entreprises marchandes qui vendent des garanties qu’elles-mêmes élaborent, à la fois juges et parties. Ce ne sont pas des autorités religieuses mais plutôt des «agents» religieux, qui produisent des discours sur l’éthique religieuse et sont pris dans des logiques de surenchère liées à la compétition commerciale du «halal»

Les transports et l’énergie…

… sont les deux mamelles qui font plier les gouvernements (*). Si vous détenez ces leviers, vous avez le Pouvoir. Et pas n’importe quels leviers : les conducteurs de trains, pas les comptables ou les lampistes. Si le syndicat CGT (SUD, FO, etc…) Ebénistes & Tapissiers avait les moyens de faire mettre une grosse réforme à la poubelle, ça se saurait…

Tout ça pour dire que le noeud gordien est là : depuis moult années, les syndicats ex-révolutionnaires (de fonctionnaires et assimilés d’abord, et puis l’énergie) se sont appliqués à structurer des noyaux durs là où est le plus fort pouvoir de nuisance ; et ça marche, ça fonctionne. Prendre les Français en otages et les emmerder un max – en tout bien tout honneur et pour la bonne cause  😉  puisque c’est, paraît-il, légal ; ça fait des tas de réformes pourtant indispensables qu’ils ont ainsi vidées de leur substance ou carrément renvoyées aux calendes grecques.

Les calendes grecques, voilà ce qui attend donc la Grosse Réforme annoncée, qui ne toucherait pourtant, aux dires du Philippe Premier, que les futures générations. Et avec ce stupide âge pivot, agité comme un chiffon rouge, histoire de faire kss-kss aux syndicats les plus modérés. Bosser, c’est le temps qu’on y a passé qui compte, pas l’âge atteint ; avec les éventuels coefficients de pénibilité pour corriger le tir, histoire que les ouvriers sidérurgistes puissent passer quelques années à taquiner le gardon, comme les autres. Et puis que les régimes spéciaux financent donc leur propres retraites, sans piquer dans les caisses des autres, puisqu’ils sont spéciaux ; et puis inscrivons dans la loi la liberté de circuler, avec les moyens ad hoc pour la faire respecter : ce sera déjà un début de commencement dans le bon sens.

(A me relire, ça pourrait faire une liste pour le Père-Noël…)

Tibert

(*) comparaison probante, c’est d’abord avec les transporteurs – avant les mitrailleuses – qu’au Chili la clique de Pinochet avait saboté le socialisme enthousiaste, foutraque et irréfléchi de Salvador Alliende.

Incurables ?

Des grèves, des grèves comme s’il en pleuvait, sans motif ou avec motif – SNCF, RATP, what else ? y a pas mieux pour faire pression, c’est fait pour – et les rituels sondages, micros-trottoirs qui vont z’avec. Les journaleux, forcément pour, s’empressent de servir la soupe : le quidam coincé-compressé dans le métro, la caissière qui se tape trois kilomètres de bouchons avec sa bagnole, pas le choix… « Oui c’est dur, on galère un max, mais on comprend (on soutient, on approuve, on est avec…)« . Et comme de juste, le dernier sondage Machin-Métrie donne l’antienne, 68 % (72, 64, 69…) de soutien à la grève, etc.

Oui, dit-on partout, il faut supprimer les régimes spéciaux, ça n’a pas ou plus de justification. Oui, c’est aberrant d’avoir d’un côté 25 ans de carrière à prendre en compte, et de l’autre les 6 derniers mois.  Mais oui c’est dur, on galère un max, mais on comprend. Profondément, sombrement masos, les Français. Ou bien y a un truc ?

Tibert

Le mur du çon, vu d’ailleurs que du Coin-coin Ligoté

Je l’ai lu, et j’espère que vous avez pu goûter vous aussi tout le sel de cette information. Sinon voyez par vous-mêmes, dilatez-vous un moment la rate, c’est gratuit. Sauf que c’est totalement sinistre, vu sous un autre angle.

Extinction-Rébellion, alias XR, ce groupuscule à multiples faux-nez, gaucho-écolo-rosbif importé d’Outre-Manche, estimant que les trottinettes électriques sont des briseuses de grèves, vu que ça aide les gens à dépasser les emmerdements des grèves RATP, en a neutralisé/ saboté tout un tas – des milliers, selon son communiqué – à l’occasion de la grève de jeudi dernier. Les trottinettes électriques, « ces jouets des capitalistes verts », je cite. C‘est nouveau, ça vient de sortir, le Capitalisme Vert !

Et les vélos, chers camarades d’XR, hein, les vélos ? volés tous les quatre matins et à la brèvissime durée de vie, surtout les plus beaux, évidemment… et les patins à roulettes, les planches du même métal, les monoroues, les godasses de jogging ? dévoreuses de kilomètres et de ressources de la Planète, les grolles de chez Mike, Adibas, Ribouck et consorts ! de courte durée de vie, briseuses de grèves, et, détail atroce, fabriquées par des esclaves du Capitalisme Sportif, autre avatar du Capitalisme Protéiforme… de grands chantiers de démolition attendent les justiciers d’XR.  Espérons qu’ils épargneront les sabots de bois ; du moins ceux « issus de forêts gérées durablement ».

Tibert